Dossier
Transhumanisme et bioéthique
Le contexte
Pour Alliance VITA, il est juste d’intégrer l’intelligence artificielle au débat bioéthique. Le développement exponentiel des bases de données associées au calcul informatique ouvre en effet des perspectives à la fois positives et négatives.
Positivement, l’ensemble du champ médical est révolutionné, avec la possibilité de stratégies préventives et curatives gagnantes, de l’échelon d’une personne à celui de l’humanité tout entière. Des maladies aujourd’hui difficilement curables pourront être vaincues grâce aux progrès de l’intelligence artificielle, articulée aux nanotechnologies, à la biologie moléculaire et aux neurosciences. Toute l’Humanité pourrait en bénéficier. Pourtant – et c’est l’aspect négatif de l’IA – la « transparence » médicale conduirait à des abus.
Par ailleurs, constatant l’eugénisme déjà en vigueur dans notre société en pratique, malgré la loi qui l’interdit en principe, Alliance VITA craint l’utilisation eugénique de l’IA, dans la mesure où elle pourrait aboutir à amplifier et généraliser le système du tri embryonnaire. Pour Alliance VITA, définir l’humanité par la seule intelligence rationnelle, c’est faire preuve de « réductionnisme neurologique ». On réduit l’homme à un cerveau-machine, à des équations biochimiques reproductibles, ce qui conduit au passage à remettre en cause sa liberté.
C’est ce réductionnisme qui explique largement le fantasme transhumaniste, c’est-à-dire l’idée que l’humanité doive se laisser dépasser par ses propres machines, quitte à assumer une infériorité mentale devant des algorithmes plus puissants que son intelligence. Or, l’intelligence humaine n’est pas seulement rationnelle : elle est aussi relationnelle, corporelle et spirituelle.
C’est ce qui rend le corps humain indépassable, et conditionne tout progrès au respect de chaque personne.