Dossier
Dons d’organe
Les dons d’organes, qu’est-ce que c’est ?
Le don d’organes est une forme de solidarité nationale qui a déjà sauvé de très nombreuses vies. Son principe est à encourager mais son encadrement doit rester très précis : pour respecter l’ensemble des personnes concernées, en particulier les plus vulnérables, et pour valoriser une pratique basée sur la confiance soignant-soigné.
Le don d’organe consiste dans le fait de prélever un ou plusieurs organes sains chez un donneur pour le transplanter chez une personne qui en a besoin. Il est possible de donner de son vivant ou après sa mort.
Quel est le cadre législatif sur les dons d'organe ?
Tous les besoins d’organes ne sont pas satisfaits. La tentation existe de vouloir augmenter à tous prix le nombre de greffons disponibles. Pour cela, les points de fragilité sont de 3 sortes :
- le respect du consentement : le don d’organe ne doit pas être imposé
- le respect du donneur : le prélèvement d’organe ne doit pas être fait à son dépend ou au détriment de soins qui lui sont dûs
- la gratuité : le don doit être encouragé, mais la motivation financière doit être exclue, au risque de trafic ou de consentement imposé
Pourtant régie par les lois de bioéthique, la législation et les protocoles de prélèvement ont cependant évolué depuis 2011. Parmi les évolutions les plus significatives, le protocole Maastricht 3 suscite de graves questions éthiques.
Quels enjeux éthiques pour les dons d’organes ?
Ces opérations complexes de prélèvement, conservation, transport, implantation dans des délais souvent courts relèvent parfois de prouesses médicales.
La demande est supérieure au nombre de greffons. Mais le besoin d’organes ne doit pas se faire au détriment de règles éthiques indispensables qui encadrent cette pratique.
Que dit la loi sur les donneurs décédés ?
La loi du consentement sur donneur mort en France est celle du consentement présumé. En principe, tout le monde est donneur d’organes après la mort. En cas de refus, il faut s’inscrire sur un registre national de son vivant. Au moment du décès ce registre est consulté et les proches informés.
L’incitation au don d’organes par un « consentement présumé » posent la question du “dû” d’organes.
On peut y voir la tentation de « s’approprier » les corps des défunts pour réparer les corps des vivants. Or le prélèvement d’organes ne peut se faire au détriment des soins dus aux personnes, si fragiles soit-elles.
Il existe 2 types de prélèvements sur donneur mort
- Donneur en état de mort encéphalique ou cérébrale : la cessation irréversible de toutes les fonctions du cerveau.
- Donneur décédé après arrêt cardiaque (DDAC) : l’arrêt des battements du coeur.
La définition de la mort clinique pour le prélèvement post-mortem.
La fiabilité de la détermination cérébrale de la mort est discutable, cependant la plupart des donneurs décédés sont en état de mort dite encéphalique.
Ainsi le prélèvement peut être fait avant la mort cardiaque…
Mais dans le doute ne vaudrait-il mieux pas s’abstenir de tout prélèvement d’organes sur une personne potentiellement encore vivante ?
Le focus d’Alliance VITA
Alerte Maastricht 3 : vers des dérives euthanasiques ?
Le protocole de Maastricht définit plusieurs catégories de donneurs. L’une d’elles, appelée Maastricht 3, pose de graves questions éthiques.
Maastricht 3 désigne comme donneurs des personnes pour lesquelles une décisioon de limitation ou d’arrêt programmé des thérapeutiques est prise en raison d’un mauvais pronostic des pathologogies.
L’arrêt cardiaque est alors contrôlé et le prélèvement d’organe simultanément planifié.
Le prélèvement d’organes ne peut se faire au détriment de soins dus à des personnes malades. L’ordre des décisions risque de s’inverser et l’arrêt des traitement risque d’être décidé en vue d’un prélèvement d’organes.