par Alliance VITA | juin 2, 2021 | Loi bioéthique 2019-2020, Maternité et paternité
Dans le projet de loi « Bioéthique » actuellement en discussion, le gouvernement pourrait changer la définition de « parents » en inscrivant deux mères sur l’acte de naissance de certains enfants nés de PMA et en effaçant sciemment leur père.
Avec Marchons enfants !, Alliance VITA invite à signer la pétition, sur le site de l’Assemblée nationale, pour demander à définir le sens du terme « parents » dans la filiation d’un enfant.
Tous les enfants, y compris ceux qui ont été conçus par PMA, naissent d’un homme et d’une femme, ont le besoin et le droit de les connaître, dans la mesure du possible, comme tous les enfants du monde. C’est ce que précise clairement la convention internationale des droits de l’enfant dans son article 7.
Déjà signée par 15 000 personnes, cette pétition a la caractéristique d’être officiellement accueillie par le site de l’Assemblée nationale, gage de crédibilité qui nécessite la vérification des identités via France Connect.
Un tutoriel a été mis en place pour ceux qui rencontreraient des difficultés.
Si plus de 100 000 personnes signent cette pétition, un député sera nommé rapporteur et il devra proposer à ses collègues de la Commission des lois d’examiner cette proposition de loi, celle-ci remettant donc en question des aspects fondamentaux du projet de loi bioéthique.
♦ Je me rends sur le site de l’Assemblée nationale.
♦ Je clique sur « Identifiez-vous pour signer la pétition » (à droite).
♦ Je m’identifie avec FranceConnect (solution de l’État pour une connexion sécurisée).
♦ Je signe en cliquant sur le bouton bleu.
⚠️ Pour garantir que vous êtes bien une personne physique existante, majeure et française, et éviter qu’une même personne ne signe plusieurs fois, le site de l’Assemblée nationale demande une identification sécurisée. Mais rassurez-vous, votre signature reste anonyme et aucune base de données n’est constituée, ni par la plateforme, ni par l’auteur de la pétition.
par Alliance VITA | mai 28, 2021 | Génétique
Les rétinopathies pigmentaires représentent un groupe hétérogène de maladies génétiques qui touchent l’œil, affectent la vision et conduisent parfois à la cécité. Elles ont pour caractéristique commune d’induire une dégénérescence progressive des cellules photoréceptrices de la rétine, aussi appelées photorécepteurs. Bien que les rétinopathies pigmentaires soient rares, c’est la plus fréquente des maladies oculaires d’origine génétique qui affecte environ 30 000 personnes en France et 400 000 en Europe.
Lorsque tout est normal, les photorécepteurs de l’œil transmettent le signal lumineux aux cellules ganglionnaires (neurones) de la rétine. Chacune de ces cellules possède un fin prolongement nerveux d’une dizaine de centimètres de long dont l’ensemble forme le nerf optique. C’est lui qui véhicule le message visuel jusqu’au cerveau.
Dans les rétinopathies pigmentaires, les photorécepteurs perdent leurs facultés normales. Mais il arrive que les cellules ganglionnaires continuent à fonctionner et soient donc capables de capter un signal visuel qui sera transmis au cerveau.
Une équipe de recherche internationale[1] a mis en évidence que la thérapie optogénétique pouvait restaurer partiellement la vision chez un patient aveugle atteint de rétinopathie pigmentaire. Les résultats de cette étude, une première mondiale, ont été publiés dans la revue Nature Medicine ce 24 mai 2021. L’optogénétique est un nouveau domaine de recherche et d’application qui émerge depuis une vingtaine d’années et qui associe la génétique et l’optique. La thérapie optogénétique consiste à modifier génétiquement des cellules de l’œil pour restaurer ou corriger leur fonctionnement. L’idée est de rendre les cellules à nouveau sensibles à la lumière.
Un patient a participé à cette étude clinique. La thérapie optogénétique qui a été mise en place a consisté à modifier génétiquement les cellules de sa rétine, afin qu’elles produisent une opsine qui détecte la lumière ambrée. Les opsines forment une famille de protéines impliquées dans la grande majorité des processus de photosensibilité ; elles sont capables de réagir à l’énergie lumineuse.
Pour cela, le gène qui code pour cette opsine, appelé ChrimsonR, a été injecté à l’aide d’un virus dans la rétine du patient. Cette injection a eu lieu en mars 2019 à l’hôpital des Quinze-Vingts, à Paris. Un délai de latence de plusieurs mois a été observé, pour laisser le temps aux cellules de la rétine de stabiliser l’expression de ce gène.
Puis des tests ont été mis en place pour étudier les effets du traitement. Le patient a été équipé de lunettes spécialement conçues par les chercheurs. Ces lunettes contiennent une caméra intégrée qui transforme les images environnantes en images de couleur ambre qui sont ensuite projetées sur l’œil du patient, et donc sur sa rétine, dans la bonne longueur d’onde à laquelle l’opsine synthétisée est sensible.
Le patient a commencé à rapporter des signes d’amélioration visuelle. Les résultats des tests montrent qu’avec l’aide des lunettes, le patient a touché l’objet à percevoir dans 92% des tests. Il n’a pu saisir l’objet que dans 36 % des tests. Il a pu compter avec justesse des objets 63 % du temps.
Lors d’un test de présence/absence d’un objet, l’activité cérébrale du patient a été mesurée. Cet examen a montré que les changements de l’activité cérébrale étaient concentrés dans le cortex visuel et « cette dernière évaluation a permis de confirmer que l’activité cérébrale est bien liée à la présence d’un objet, et donc que la rétine n’est plus aveugle » selon Botond Roska, l’un des professeurs qui a piloté cette étude clinique.
« Il faudra encore du temps avant de proposer cette thérapie aux patients » précise un autre directeur de l’étude, le Pr José-Alain Sahel. « Les personnes aveugles atteintes de différents types de maladies neurodégénératives des photorécepteurs et d’un nerf optique fonctionnel seront potentiellement éligibles pour le traitement, mais il faudra du temps avant que cette thérapie puisse être proposée. La société GenSight Biologics compte lancer prochainement un essai de phase 3 pour confirmer l’efficacité de cette approche thérapeutique », conclut-il.
par Alliance VITA | mai 27, 2021 | Démographie
Dans une note rendue publique le 12 mai dernier, le Haut-Commissaire au Plan, François Bayrou, aborde la question de la démographie comme une « clé pour préserver notre modèle social ».
Le poste de Haut-Commissaire au plan a été créé en septembre 2020 et confié à François Bayrou. Il est chargé d’animer et de coordonner les travaux de planification et de réflexion prospective conduits pour le compte de l’Etat et d’éclairer les choix des pouvoirs publics au regard des enjeux démographiques, économiques, sociaux, environnementaux, sanitaires, technologiques et culturels.
Dans sa longue introduction au rapport, F. Bayrou rappelle les trois dimensions de la démographie, à l’intersection des choix personnels et familiaux, de l’appartenance à une communauté nationale et des équilibres internationaux. Le rapport souligne fortement la situation spécifique de la France qui a choisi, au sortir de la seconde guerre mondiale, un modèle social fondé sur le principe de « tous pour chacun ». Ainsi, le préambule à la Constitution de 1946 rappelle que « La Nation assure à l’individu et à la famille les conditions nécessaires à son développement ». Au-delà des systèmes de retraite avec le choix emblématique de la retraite par répartition et non par capitalisation, ce principe s’applique également au système de santé, de chômage et même d’éducation. Il se traduit par l’importance des dépenses publiques comparées aux autres pays. En même temps, le coefficient de Gini (indicateur d’inégalité de revenu), ou d’autres mesures, placent la France dans une situation favorable en ce qui concerne la protection économique et sociale des moins favorisés.
Le rapport présente le dynamisme démographique, en particulier le ratio entre actifs et non actifs, comme le pilier de ce système social où la redistribution et la répartition sont importantes.
Sur le plan national, le rapport souligne l’écart entre les enquêtes mesurant le désir d’enfants et la baisse de la fécondité : « le désir idéal d’enfants qui est mesuré régulièrement par des enquêtes montre que les Français continuent à vouloir trois enfants tout en en ayant, en moyenne, un peu moins de deux depuis quelques années ». L’INED souligne, dans un rapport connexe, que « les intentions positives de fécondité tendent à surestimer les comportements ». Autrement dit, l’intention d’avoir un enfant n’est pas suivie dans la réalité, en raison de multiples facteurs cités dans le rapport : articulation entre vie personnelle, professionnelle et familiale, famille dite « monoparentale ». L’indice de fécondité français, en dessous du seuil de renouvellement des générations situé à 2,1, reste cependant parmi les plus élevés d’Europe à 1,89 en 2018. Mais ce niveau n’assure pas, à terme, l’équilibre du système de protection sociale.
Une partie du rapport est consacrée à l’étude des évolutions démographiques comparées, avec un possible poids plus important de la France au sein d’une Europe en perte de vitesse.
Le rapport préconise que les pouvoirs publics jouent sur les deux leviers possibles : la politique de soutien à la natalité, et l’immigration. Sur ce dernier sujet très discuté, le rapport rappelle que l’immigration n’est pas le facteur explicatif de la relative dynamique de la démographie française. Il appelle à une prise en compte politique, au sens large, de ce facteur, en soulignant les enjeux d’intégration et de cohésion pour la société.
Le rapport aborde aussi un des thèmes actuels à consonance malthusienne de « la population contre la planète » , avec les slogans de type « Ginks » (« Green inclination no kids », c’est-à-dire « tendance verte, pas d’enfant »). Le rapport estime qu’il faut relativiser ces approches pour deux raisons : la taille relative de la France (70 millions d’habitants sur une population mondiale proche de 10 milliards en 2050) et les décalages d’horizon : les enjeux climatiques sont à horizon de 20 à 30 ans alors que les tendances démographiques impactent sur un horizon plus long, et difficilement réversible comme le montre l’exemple de certains pays asiatiques.
Ainsi, la fin officielle de la politique de restriction des naissances en Chine, annoncée le 29 octobre 2015, a eu peu d’impact sur la natalité, comme le soulignait une dépêche AFP du 9 février suite à la publication des données par le ministère chinois de la Sécurité publique. La baisse des naissances s’est poursuivie : en 2020, ce pays a enregistré 10.04 millions de naissances, en baisse de 14.8% comparé à 2019.
De l’autre côté des Alpes, l’inquiétude sur les tendances démographiques était au centre des Etats généraux de la Natalité tenus à Rome. Le Président du Conseil, Mario Draghi, a annoncé la mise en place d’une allocation unique , proche du modèle français des allocations familiales. Le Pape François, présent à cet événement, a rappelé qu’une « société qui n’accueille pas la vie cesse de vivre » et qu’il faut « donner de la stabilité aux structures qui soutiennent les familles et aident les naissances ».
par Alliance VITA | mai 21, 2021 | PMA
La médecine de la procréation assistée aurait-elle trop souvent recours à des techniques inutiles et coûteuses ?
C’est le travail de recherche qu’ont mené des chercheurs australiens qui viennent de publier leur étude dans la revue The Lancet, notamment autour du recours à l’ICSI.
D’après ces spécialistes de la Fécondation in vitro (FIV), la FIV standard convient à la plupart des situations. Cette méthode demande à la femme de subir une stimulation ovarienne puis une ponction, pour recueillir, si cela est possible, un nombre d’ovocytes suffisant pour procéder ensuite à la fécondation in vitro, en mettant simplement en commun en éprouvette les ovocytes avec le sperme du conjoint.
Depuis 1992, la technique dite « ICSI » (injection intracytoplasmique de spermatozoïdes) est aussi utilisée. Elle revient à forcer l’introduction d’un spermatozoïde à l’intérieur de l’ovocyte, à l’aide d’une micro pipette. Elle a été développée pour les situations d’infertilité masculine où le nombre de spermatozoïdes est extrêmement faible. Dans ce cas, le phénomène de « sélection » naturelle des spermatozoïdes que réalise l’ovocyte est effacé.
Bien que la FIV classique soit suffisante, la plupart du temps, on observe, dans le monde, un recours de plus en plus fréquent à l’ICSI, un surcoût et une prise de risques qui ne seraient pas justifiés.
D’après Robert Norman, professeur de médecine reproductive à l’Université d’Adelaïde et Ben W. Mol, professeur de gynécologie et d’obstétrique « Aux États-Unis, entre 1996 et 2012, l’utilisation de l’ICSI est passée de 15% à 67% des couples dans lesquels l’homme a pourtant un nombre de spermatozoïdes normal. En Australie, environ 60% des cycles utilisaient l’ICSI en 2018. En Europe, environ 70% des cycles de FIV utiliseraient l’ICSI ».
Source : https://theconversation.com/standard-ivf-is-fine-for-most-people-so-why-are-so-many-offered-an-expensive-sperm-injection-they-dont-need-158227
L’ICSI se généralise de plus en plus. Même dans des situations où l’infertilité n’est pas masculine. Pourtant, d’après cette étude, cette technique n’augmente pas le taux de succès des fécondations in vitro en présence d’un nombre normal de spermatozoïdes.
Entre le 16 mars 2018 et le 12 août 2019, les chercheurs à l’origine de cette étude ont attribué au hasard aux 1064 couples se présentant pour une assistance médicale à la procréation, le recours ou non à l’injection intra cytoplasmique de spermatozoïdes. 532 fécondations se sont faites avec ICSI contre 532 en FIV conventionnelle. Dans le groupe ICSI, 35% couples avec ICSI ont eu la naissance d’un enfant vivant, 31% avec la FIV classique.
par Alliance VITA | mai 21, 2021 | Législation en France, Suicide assisté et euthanasie
Le Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE), « troisième assemblée de la République », a élu mardi 18 mai son président, Thierry Beaudet, président de la Mutualité française depuis 2016.
La réforme du CESE voulue par le président Emmanuel Macron a été adoptée en conseil des ministres en juillet dernier afin que cette institution « retrouve sa mission fondatrice qui était de créer un trait d’union entre la société civile et les instances politiques ». Le nombre de participants a été réduit d’un quart, tout en renforçant son rôle dans la démocratie participative. Le CESE aura ainsi la possibilité d’organiser des consultations citoyennes, même si les opposants à la réforme ont mis en doute sa capacité à assurer l’indépendance des futures assemblées citoyennes.
En avril 2018, le CESE avait rendu un avis hautement controversé – « Fin de vie : la France à l’heure des choix » – qui préconisait de légaliser l’euthanasie, en l’assimilant à un soin.
Alliance VITA, membre du collectif Soulager mais pas tuer, avait alors dénoncé, dans un communiqué de presse, l’irresponsabilité des conclusions de cette commission du CESE : « Le CESE déguise l’euthanasie ! ». « Par cet avis, le CESE porte gravement atteinte à l’éthique et à la sécurité des pratiques soignantes. Le CESE, pour faire avaler l’idée de l’euthanasie, invente une novlangue redoutable. Il présente l’administration de la mort comme un « dernier soin », un « soin ultime », ou encore « une sédation profonde explicitement létale ».
Alors que le débat sur la fin de vie en France remue les parlementaires, l’élection de Thierry Beaudet cette semaine à la tête du CESE est une alerte supplémentaire : en effet celui-ci avait signé en janvier 2020 une tribune plaidant pour « une aide active à mourir » dans le Journal du Dimanche, alors qu’il était encore président de la Mutualité française qui regroupe 426 mutuelles de santé du pays.
Ce plaidoyer de Thierry Beaudet pour le « droit de choisir une fin de vie digne » avait suscité de vives réactions. La psychologue Marie de Hennezel par exemple, engagée depuis plusieurs années en faveur des soins palliatifs a alors dénoncé ce qu’elle juge être un « conflit d’intérêts » entre la fonction de président d’une fédération de mutuelles et sa prise de position. « On peut légitimement se demander si les mutuelles ne pourraient pas avoir des intérêts financiers à défendre une telle évolution ».
Cette élection au CESE appelle à une vigilance accrue et à la dénonciation des risques de « dérives économiques » d’une éventuelle légalisation de l’euthanasie ou du suicide assisté.