[CP] PJL bioéthique : dérégulation scientiste et eugéniste de la procréation artificielle

[CP] PJL bioéthique : dérégulation scientiste et eugéniste de la procréation artificielle

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Alliance VITA a pu avoir accès à l’avant-projet de loi bioéthique. Sous réserves d’analyses juridiques plus fouillées, elle est en mesure de donner une première appréciation générale sur le fond et sur la forme.

Sur le fond, derrière la dérégulation totale de la PMA, sont en marche la chosification de l’être humain et l’étatisation d’une procréation de plus en plus eugénique.

A/ L’abandon du critère d’infertilité médicale pour accéder à la PMA (dite PMA « pour toutes ») ne conduit pas seulement à organiser la fabrication étatisée d’enfants sans père : toute la régulation de la procréation artificielle s’effondre. Les limites présentées par les gouvernements successifs comme alibi des lois bioéthiques précédentes disparaissent. Par exemple, le double-don de gamète, jusqu’ici interdit serait autorisé. L’enfant devient un objet, qu’on revendique, qu’on finance et qu’on produit après vérification. L’absence constatée dans l’avant-projet de loi de la GPA et de l’implantation de l’embryon post mortem (après la mort du père) est un leurre. Chacun sait que ces digues sont déjà attaquées, selon la logique des petits pas.

B/ L’auto-congélation ovocytaire de précaution pour toutes les femmes ayant dépassé un âge à fixer est l’autre bouleversement majeur : non seulement on pousse les femmes à la procréation artificielle tardive plutôt qu’au respect de l’écologie et de la temporalité de leur corps, mais on brade leur santé en livrant leurs ovocytes à la convoitise des chercheurs. Cette emprise de la bio-technocratie et de l’économie sur le corps des femmes est un choix politique lourd de conséquences. Le marché étatisé de la procréation se met en place, avec l’ovocyte comme matière première la plus sensible.

C/ L’embryon humain perd ses dernières protections. Il pourra désormais être « cultivé » in vitro jusqu’à 14 jours ; le régime d’autorisation de recherche fait place à une simple déclaration pour les lignes de cellules d’origine embryonnaires, désormais traitées à part pour faciliter leur usage… Subrepticement, l’interdit de créer des « embryons chimériques [mélange homme-animal] ou transgéniques » disparaît. En refusant de fermer la porte aux gamètes artificiels, la France cautionne l’artificialisation croissante de la procréation et ouvre la vertigineuse perspective d’embryons et d’enfants transgéniques.

D/ L’eugénisme pratique s’étend. L’IMG [interruption médicale de grossesse autorisée pendant toute sa durée] se banalise : suppression du délai de réflexion d’une semaine, jusqu’ici proposé ; suppression de l’information parentale pour les mineures (avec le risque de les faire passer de l’IVG à l’IMG pour étendre le délai au motif du trouble psychologique généré par une grossesse précoce) ; les conditions du Diagnostic Prénatal (DPN) et diagnostic préimplantatoire (DPI) seront traitées par arrêtés, sur proposition de l’Agence de biomédecine, agence sur laquelle le pouvoir de l’Etat se renforce, ce qui laisse craindre de nouvelles et fréquentes dérives eugéniques.

Au total, la médecine est détournée de ses fins thérapeutiques au profit de certaines revendications individualistes, de l’intérêt financier des laboratoires et de l’idéologie scientiste.

Sur la forme, balayant le résultat des Etats généraux de la bioéthique, le gouvernement tente d’étouffer toute contestation par un passage en force estival.

Pour Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA :
Le gouvernement caricature l’opposition à la PMA sans père qu’il sait forte, tout en se voulant « rassurant » à bon compte sur la GPA, tout cela pour mieux passer sous silence de multiples dérives scientistes ; ces dernières ne répondent aucunement à des demandes sociales mais cèdent aux exigences du marché de la procréation.

Alors que nous avions demandé au président de la République de faire de la véritable lutte contre l’infertilité (prévention et thérapies) et contre l’eugénisme, deux grandes causes nationales, aucune disposition ne va dans ce sens. C’est un scandale pour les personnes concernées par le handicap et l’infertilité. Alliance VITA se prépare à résister à cette loi injuste par une stratégie protestataire visant les citoyens et les élus, et fondée sur les principes de la désobéissance civile. »

Espagne : 40% de naissances en moins, en 11 ans

Espagne : 40% de naissances en moins, en 11 ans

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Selon des statistiques officielles publiées mercredi 18 juin 2019, l’Espagne a vu les naissances chuter de 40% depuis 2008, ce qui en fait le pays d’Europe à la plus faible natalité.

Plus précisément, sur onze ans, le pays est passé de 519 779 à 369 302 naissances entre 2008 et 2018. De plus, 20,6% des bébés sont nés, en 2018, de femmes qui n’ont pas la nationalité espagnole.

L’Institut des statistiques espagnol (INE) a également révélé dans son communiqué que cela « est dû, en partie, à la diminution du nombre d’enfants par femme ». En effet l’indice de fécondité (le nombre moyen d’enfants par femme en âge de procréer) est le plus bas depuis 2002 : de 1,31 en 2017, il est passé à 1,25 en 2018.

A titre comparatif l’indice de fécondité dans l’Union européenne était de 1,59 en 2017 et de 1,89 en France sur la même année, alors que le niveau de renouvellement des générations se situent à 2,1 dans les pays développés.

En 2018, le nombre de mariages en Espagne a baissé de 5,9 % par rapport à 2017. Sur la même période, l’âge moyen de la maternité a augmenté de 0,1 pour atteindre 32,2 ans (30,6 ans en France). Par ailleurs, le nombre de maternités tardives (mères de 40 ans et plus) a fortement augmenté de 63,1 % en 10 ans, ce qui confirme la tendance générale en Europe.

Cette évolution est aussi touchée par une crise antérieure de la natalité dans les dernières décennies à partir des années 1980. L’Espagne connait, depuis 2015, un « accroissement négatif », c’est-à-dire que le nombre de décès dépasse celui des naissances.

PMA : Tugdual Derville, invité de CNEWS le 13 juin 2019

PMA : Tugdual Derville, invité de CNEWS le 13 juin 2019

 Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA, était l’invité de CNews pour débattre de la PMA face à Dominique Boren, co-président de l’APGL, dans l’émission “Le Carrefour de l’Info”, le 13 juin 2019.

Quelques verbatim extraits de l’émission :

La Ministre de la santé vient d’exprimer un mépris très fort pour notre mobilisation : “Ils n’attendent que cela pour exister” ; depuis plus de 30 ans je me bats pour des enfants, j’accueille et j’accompagne des enfants qui ont été privés de père par des accidents de la vie. Et voilà qu’une loi va organiser l’effacement, l’escamotage du père ? Et plus encore, l’effacement de 50% des origines biologiques, généalogiques d’un enfant ? C’est pour l’enfant que nous nous mobilisons.

Le président de la République avait effectivement promis un débat apaisé ; ce n’était pas un engagement de son programme de campagne. Nous allons nous engager pour que les Français de demain ne soient pas privés délibérément de père par des systèmes de procréation artificielle, par des filiations qui sont bricolées.”

J’ai été dans le bureau du Garde des Sceaux pour en discuter pendant deux heures, il n’y a pas de solution possible qui respecte profondément l’enfant dans cette histoire. On va inventer des filiations avec deux mères, dont l’une sera une vraie mère qui aura accouché de l’enfant, et l’autre sera une mère qui sera à demi mère, fausse mère au fond ; ça va être extrêmement violent pour ces deux femmes.”

Et puis, il s’agit aussi de donner des enfants à des femmes célibataires, qui n’ont pas de problèmes médicaux, qui n’ont pas de problèmes d’infertilité, de même que les couples de femmes. Donc on détourne la médecine, on détourne les fonds publics qui n’ont pas besoin de cela, au profit d’un basculement vers le droit à l’enfant, l’enfant-objet, et vers la GPA.”

Je reprends à mon compte les propos du Premier ministre (je les cite) : “Nous nous opposons résolument à la PMA pour les couples homosexuels féminins et à la GPA, qui au nom de l’égalité ne manquera pas d’être réclamée par la suite”. Il s’est renié, mais nous portons cette parole car il est profondément indigne que l’Etat organise cet escamotage, cette amputation du père pour l’enfant.”

On nous a pris pour des andouilles : on nous a promis qu’il n’y aurait pas la PMA, le Premier Ministre actuel nous l’a promis, maintenant on nous promet qu’il n’y aura pas la GPA… donc nous sommes mobilisés très fortement pour l’enfant. Sans être j’espère stigmatisés, dans la mesure où nous travaillons avec des professionnels de l’enfance qui savent à quel point les enfants souffrent.

Notre mobilisation prendra toutes sortes de formes : auprès des parlementaires, dans la rue, mais surtout en expliquant aux Français la réalité de cette loi. 91 % des Français estiment que le rôle du père est essentiel, 79% des Français estiment que les enfants privés de père sont défavorisés par rapport à ceux qui ont leur père et leur mère, et 55% estiment qu’il n’est pas légitime de priver un enfant de père par la PMA.

L’APGL se victimise, comme en témoignent ces propos de 2014 : “L’homoparentalité conserve toute la puissance de subversion qui permet d’exploser le modèle, en prônant la co-parentalité, en revendiquant la possibilité d’avoir plus de deux parents.” Nous ne voulons pas que les enfants soient privés de père par une “explosion du modèle”. Il y a assez de souffrances aujourd’hui par manque de pères, pour que nous puissions résister à l’amputation du père par des personnes qui ont des revendications extrêmement subversives.

[CP] Sondage PMA : réaction d’Alliance VITA à l’annonce d’Edouard Philippe

[CP] Sondage PMA : réaction d’Alliance VITA à l’annonce d’Edouard Philippe

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Alliance VITA rend public le sondage réalisé par l’IFOP à la veille de la fête des pères. Ce sondage atteste l’attachement des Français au rôle du père pour l’enfant : 91% des sondés pensent que le père a un rôle essentiel et 79% que les enfants qui n’ont pas connu leur père sont défavorisés ; la majorité des Français (55%) est opposée à une PMA qui priverait un enfant de père.

Pour Tugdual Derville, délégué général d'Alliance VITA,
« Alors que la réforme bioéthique n’est en rien prioritaire pour les Français (cf. sondage “Les Français et la mise en oeuvre des mesures post-grand débat national”), le Premier ministre prend le risque de les diviser en profondeur. L’extension de la PMA hors infertilité médicale priverait intentionnellement les enfants de père, détournerait la médecine de sa mission thérapeutique et ferait basculer la France dans un marché de la procréation indigne de l’humanité. Edouard Philippe, en trahissant ses convictions passées – il va plus loin que François Hollande – nous pousse à lever un mouvement social type Gilets jaunes, animé par le désir de protéger l’enfant contre l’amputation de toute référence paternelle dans son identité. A long terme pourquoi faire basculer la France dans un système  qui transforme l’enfant en droit qu’on exige et en objet qu’on acquiert et l’homme en producteur de gamètes ?
Les Français sont très attachés à la figure du père et sont en majorité opposés à ce que l’on en prive les enfants par PMA. Cette loi, sous couvert de donner un nouveau droit, crée une triple inégalité entre les enfants selon qu’ils ont ou non un père, entre les femmes selon qu’elles sont ou pas la « vraie » mère, entre les hommes et les femmes qui réclameront inéluctablement la GPA au nom de la non-discrimination. Il y a de quoi se révolter ! »

Pour en savoir plus :

Sondages réalisés par l’IFOP pour Alliance VITA

PJL Santé : amendement IVG finalement rejeté par le Sénat

PJL Santé : amendement IVG finalement rejeté par le Sénat

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Le mardi 11 juin, l’amendement adopté par le Sénat le 7 juin, visant à augmenter le délai légal pour pratiquer l’avortement de 12 à 14 semaines, a finalement été rejeté par le Sénat.

Cet amendement, déposé par la sénatrice Laurence Rossignol, avait été adopté le 7 juin, par surprise et sans aucun débat, et par un vote assis/debout de 12 sénateurs contre 10.

Cette seconde délibération est une possibilité donnée par le règlement. Elle a été demandée mardi par le président de la commission des affaires sociales, et rapporteur du texte, le sénateur LR Alain Milon, qui s’était opposé à l’allongement. Elle nécessitait l’accord du gouvernement. La ministre Agnès Buzyn a soutenu cette demande de seconde délibération. « J’estime en conscience et en responsabilité que les conditions d’adoption de l’extension du délai d’IVG n’étaient pas satisfaisantes (…) car le projet de loi est centré sur l’organisation du système de santé (…). Cette question ne peut pas être traitée dans ce texte. Le gouvernement est favorable à une seconde délibération ».

Pour Alain Milon, l’amendement n’a fait l’objet « d’aucune concertation préalable avec la communauté scientifique et médicale ». Il ajoute : « Ce n’est pas dans ces conditions et circonstances, à la fin d’un texte sur l’organisation du système de santé, que la question du délai de l’IVG est tranchée ».

Dans un hémicycle plein, le Sénat a cette fois rejeté cette mesure très controversée, par 205 voix pour, 102 contre et 41 abstentions.