Loi bioéthique : Blanche Streb, invitée de RCF le 23 septembre 2019

Loi bioéthique : Blanche Streb, invitée de RCF le 23 septembre 2019

Blanche Streb, directrice de la formation et de la recherche d’Alliance VITA et auteur du livre “Bébés sur mesure – le monde des meilleurs” était l’invitée de RCF, le 23 septembre 2019, pour parler du projet de loi bioéthique, avec Loup Besmond de Senneville, journaliste, et Christian Flavigny, pédopsychiatre et psychanalyste.

GPA : Mobilisation à Bruxelles contre la promotion de la GPA

GPA : Mobilisation à Bruxelles contre la promotion de la GPA

gpa

 

L’Initiative citoyenne pour l’interdiction de la GPA appelle à manifester, le samedi 21 septembre 2019, contre la tenue du salon commercial de promotion de la Gestation par autrui (GPA) « Men having babies » qui se tient à Bruxelles ce jour là.

La société américaine Men Having Babies fait la promotion de la GPA en Europe, au mépris des lois existantes dans plusieurs pays européens, sans le moindre respect de la situation belge sur ce sujet. Il s’agit d’une société commerciale qui cherche à faire du profit avec cette pratique en marchandisant des femmes et des enfants, en toute impunité.


Manifestation de l’Initiative citoyenne pour l’interdiction de la GPA

Samedi 21 septembre à 14h30

Lieu : devant THE HOTEL (38 boulevard de Waterloo, porte de Namur)


 

Bioéthique : Caroline Roux, invitée de KTOTV le 13 septembre 2019

Bioéthique : Caroline Roux, invitée de KTOTV le 13 septembre 2019

Caroline Roux, déléguée générale adjointe d’Alliance VITA, était invitée à débattre, le 13 septembre, des enjeux de la loi bioéthique avec Marie Tamarelle-Verhaghe, députée LREM, le Professeur Didier Sicard, président d’honneur du CCNE, et Ludovine de la Rochère, présidente de la Manif pour tous.

Verbatim extraits de l’émission :

« Nous sommes très mobilisés sur les questions de bioéthique, puisque nous sommes nés des lois de bioéthique en 1994. Nous accompagnons chaque année presque 2 500 femmes et couples pour des questions de maternité, sur la question de l’infertilité et de l’annonce du handicap, et c’est vrai que ce projet de loi nous inquiète.

On voit s’effondrer plusieurs digues éthiques qu’on avait prétendu poser ,autour de la procréation, de la PMA, de la suppression du critère d’infertilité mais aussi autour de la protection de l’embryon, et puis, autour de l’eugénisme : on peut dire qu’on en a le record avec le diagnostic prénatal. Presque 96% des fœtus diagnostiqués trisomiques sont avortés aujourd’hui.

Notre délégué général, Tugdual Derville, qui a été invité par le président Macron, a pu lui en parler, il y a un an, lors d’un dîner organisé par l’Elysée, autour de l’eugénisme, qui est un grand secret de famille, et autour de la priorité qui devrait être donnée à la recherche de l’infertilité. 

Je trouve dommage que l’on n’ait pas assez abordé la question de la technique par rapport à la procréation. Aujourd’hui, on va ouvrir la PMA avec donneur, insémination ou FIV, pour des femmes et c’est ainsi qu’on fait disparaître le père. L’AMP avec donneur est très minoritaire aujourd’hui : 4% des naissances par don de sperme. Ca n’est pas simple pour les enfants ; on va vers la levée de l’anonymat parce que, depuis 25 ans, on s’est aperçu que des enfants parfois retrouvent l’identité du donneur et ont un malaise existentiel.

Nous qui accompagnons des personnes confrontées à l’infertilité, nous sentons vraiment que le désir des couples serait de pouvoir être guéris, et au fond cette fuite en avant vers la PMA n’a pas été évaluée dans les différentes lois de bioéthique. C’est un vrai manque aujourd’hui : il faudrait s’engager sur des recherches réelles sur les causes de l’infertilité, les moyens de la prévenir, de restaurer la fertilité. 

La fausse promesse de l’autoconservation ovocytaire, qui est dans le projet de loi, pourrait permettre à des femmes à un âge jeune de congeler leurs ovocytes pour procréer plus tard par PMA, mais ça n’est pas une assurance maternité : avec le don d’ovocytes dans un corps qui aurait vieilli, ce sont 3 femmes sur 4 qui n’auront pas d’enfant.

Le signe qui nous est donné, c’est toujours plus de PMA, alors qu’il y a vraiment à ressaisir notre société pour informer les jeunes sur la condition de la fertilité, sur l’horloge biologique : dans notre service d’écoute, nous avons des filles qui ont 25 ans et qui se posent la question de poursuivre la grossesse car elles se pensent trop jeunes. Il y a quelque chose à rééquilibrer dans notre société. 

Le DPNI qui serait permis sur toutes les naissances : ce diagnostic non invasif qui permet d’analyser quand même notre code génétique prénatal, à partir des cellules du fœtus. Là, il y a quelque chose à encadrer sûrement très fortement. Ces dépistages visent très souvent la trisomie, mais si l’on trouve une autre maladie génétique, on va le dire à la femme. 

Les grossesses sont devenues très anxiogènes et quand on annonce un handicap plus ou moins grave à des parents, c’est une explosion dans les couples ; notre préoccupation c’est de voir comment on accompagne ces couples dans notre société. 

Un amendement qui permet d’ouvrir à des établissements privés lucratifs la conservation des ovocytes a été voté hier, contre l’avis du gouvernement.

Marcel Gauchet disait « l’enfant du désir c’est celui qui est refusé » et on le voit bien dans nos services d’écoute, le désir peut devenir complètement totalitaire, enfermant. Que ces femmes aient un désir, on l’entend, mais à une autre époque elles n’auraient jamais pensé à avoir des enfants ; c’est la technique qui va le permettre au prix d’un sacrifice, c’est-à-dire de priver l’enfant de père. Je pense qu’il faudrait ré-interroger la place du désir. Il y a des interdits qui sont vraiment fondateurs et protecteurs pour les femmes.

Je crois qu’on n’a jamais été aussi loin dans un choix de société, en fait. Aujourd’hui ce n’est presque pas de la bioéthique qu’on fait, mais un choix de société où l’on ouvre des voies qui vont se perpétrer sur les générations à venir et qui font peur. 

 

GPA : Tugdual Derville, invité de Sud Radio le 10 septembre 2019

GPA : Tugdual Derville, invité de Sud Radio le 10 septembre 2019

Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA, était l’invité de Sud Radio, le 10 septembre 2019, pour débattre sur le sujet de la filiation des enfants nés de GPA à l’étranger, face à Caroline Mécary.

Verbatim extraits de l’émission :

«  Le fait accompli ne doit surtout pas devenir la règle, il y a un manque de courage politique. Nous réclamons, avec des associations internationales, la prohibition mondiale de cette gestation par autrui qui aboutit à priver délibérément l’enfant de celle qui l’a enfanté.

Les sciences humaines, le simple bon sens mais aussi la médecine, nous rappellent à quel point les liens entre la mère et l’enfant sont forts pendant la grossesse, et voilà des contrats qui contraignent des femmes, [comme] certaines [l’ont été] aux États-Unis, forcées de livrer les enfants auxquels elles s’étaient attachées pendant la grossesse. Voilà des contrats extrêmement durs pour les femmes, avec parfois des conflits énormes autour de la grossesse.

La gestation par autrui, c’est le fait de décider pour un enfant qu’il va subir une maternité éclatée entre 2, voire 3 femmes : celle qui l’aura porté, la gestatrice ; celle qui lui aura donné éventuellement son ovocyte, la génitrice ; et celle qui va l’élever, son éducatrice. C’est donc une atteinte aux droits fondamentaux de l’enfant. C’est cette injustice que nous contestons.

Vous avez vu les cliniques de GPA en Inde, avec les femmes qui vivent dans la misère, souvent beaucoup plus pauvres que les mères demandeuses !

Les valeurs de la France, c’est la non-marchandisation du corps de la femme, le respect de la femme.

La France est le pays des droits de la personne, qui n’a pas cédé jusqu’à maintenant – et je l’ai dit à Emmanuel Macron lorsque je l’ai rencontré sur ce sujet – à cet utilitarisme typique de certains pays anglo-saxons, où l’on vend les produits du corps humain et où l’on fait des contrats sur le ventre des femmes.

Vous le savez, sur tout l’échiquier politique, de la gauche à la droite, il y a eu des oppositions féministes extrêmement fortes pour dire qu’on ne pouvait pas imposer à des femmes ces contrats qui sont extrêmement lourds. Ils le seraient en France comme ailleurs, car il faut contrôler la santé de la femme, ce qu’elle fait, sa vie sexuelle, et toutes sortes d’éléments qui peuvent avoir un impact sur la santé de l’enfant qui va naître. Il faut ensuite que cette femme s’engage à abandonner, à la naissance, cet enfant.

L’adoption, c’est fait quand il y a une souffrance ; une séparation, un deuil ou une incapacité des parents d’accueillir leur enfant. L’adoption vient pallier ces souffrances. Mais [ici il s’agit de] prévoir l’abandon d’enfants !

Il y a une valse-hésitation, le gouvernement a choisi de nous opposer cette ligne rouge “non à la GPA” ; on l’a vu de manière évidente aujourd’hui même, puisqu’il y a eu un aller-retour : la Chancellerie a dit qu’il fallait, je cite, “fluidifier les demandes des parents” [sur la filiation des enfants nés par GPA à l’étranger] [et le Ministère de la Justice a réaffirmé que la GPA était interdite en France].

Lorsqu’on transgresse les lois éthiques essentielles de la République à l’étranger, et qu’ensuite on impose le problème au débat, qu’on harcèle, par les tribunaux depuis 20 ans, la France pour qu’elle reconnaisse cette pratique qui est indigne pour les femmes et injuste pour les enfants, il faut être clair ! Nous déplorons que le gouvernement ne soit pas clair.

Je manifesterai le dimanche 6 octobre pour protester : contre la gestation par autrui ,car j’ai bien compris que le gouvernement est en train de nous embobiner ; et contre la PMA, qui prive l’enfant d’un père, parce que nous le savons (et cette émission le montre !) qu’il y a un lien étroit entre toutes ces revendications.

Je me suis engagé, depuis plus de trente ans, auprès d’enfants en difficulté, et dans la plupart des familles dites monoparentales, ce sont des femmes qui élèvent seules les enfants, 1/3 vivent sous le seuil de la pauvreté, et [la PMA sans père] c’est la création délibérée de ces familles, avec l’argent de la sécurité sociale, avec la médecine, alors qu’il n’y a pas de problème d’infertilité !

Est-ce que mes impôts, les prélèvements sociaux, vont rembourser des enfants créés de manière injuste pour eux, fabriqués de manière artificielle, sans problème d’infertilité ? On marche sur la tête !

La démocratie, c’est protéger le faible et le fragile ; c’est l’enfant qu’il faut protéger. L’enfant n’est pas un objet qu’on peut désirer, l’enfant est une personne libre et égale en droits, qui ne mérite pas d’être privé de la parité homme-femme, de la parité père-mère. Le père est essentiel. C’est de plus très violent pour les hommes d’être réduits à des donneurs de gamètes.

Rendez-vous le dimanche 6 octobre, car il faut défendre les enfants ! »

 

[CP] Bioéthique : Grave entorse au principe de non marchandisation du corps humain

[CP] Bioéthique : Grave entorse au principe de non marchandisation du corps humain

banquegametes

 

Les députés LREM et Modem de la commission spéciale bioéthique ont voté cette nuit deux amendements autorisant les établissements de santé privés à but lucratif à conserver les gamètes destinés à une procréation médicalement assistée (PMA).

Ce revirement, effectué contre l’avis du gouvernement constitue une grave entorse au principe de non marchandisation du corps humain.

 

Pour Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA et auteur du Temps de l’homme. Pour une révolution de l’écologie humaine (Plon) :
« Comme nous en avions alerté le président de la République, l’abandon du critère d’infertilité médicale pour accéder à la PMA fait glisser la France dans le marché de la procréation. Le gouvernement assurait qu’il serait « non lucratif », ce qui soumettait déjà la procréation, et surtout le corps des femmes, à une forme d’emprise étatique et technocratique. Et voilà que la majorité va plus loin en livrant la procréation artificielle sans motif d’infertilité au marché libéral.

En réalité, l’autoconservation massive des gamètes est une bombe à retardement. Les femmes vont se retrouver de plus en plus jeunes sous pression pour donner ou vendre leurs ovocytes en échange de leur conservation, avec la perspective illusoire d’une grossesse tardive par FIV qu’on sait dangereuse et aléatoire (75% d’échec). Seul le soutien à la procréation naturelle, par la prévention de l’infertilité et les soins de restauration de la fertilité, peut préserver l’intimité et l’autonomie des femmes contre l’emprise de l’industrie de la procréation. Cette dernière favorise les riches au détriment des pauvres et table sur la fuite en avant technique pour réaliser le maximum de profits. Le tout dernier principe bioéthique qui honorait la France : la non-marchandisation du corps, est en passe de tomber. Il y a de quoi se révolter ! »

Alliance VITA est partenaire du mouvement unitaire Marchons enfants qui manifestera le 6 octobre à Paris.