Marchons Enfants : Blanche Streb, invitée de BFM le 6 octobre 2019

Marchons Enfants : Blanche Streb, invitée de BFM le 6 octobre 2019

Blanche Streb, directrice de la formation et de la recherche d’Alliance VITA et porte-parole de “Marchons Enfants !”, était l’invitée de BFMTV, le 6 octobre, pour débattre du projet de loi bioéthique, face à Loup Besmond de Senneville, journaliste, et Agnès Firmin-Le Bodo, députée et rapporteur de la loi.

 

 

Quelques verbatim extraits de l’émission :

«  Nous sommes descendus dans la rue pour exprimer la contestation très forte que nous avons contre les grandes transgressions présentes dans ce projet de loi, qui concernent la PMA pour toutes ; mais bien au-delà de ça, c’est tout un basculement dans le domaine de la procréation, vers un droit à l’enfant, vers une procréation qui serait de plus en plus artificielle, la marchandisation du corps humain.

Il y a beaucoup d’autres enjeux sur lesquels nous portons aussi une voix très forte.
Les Français commencent à découvrir tout ce qu’il y a dans ce projet de loi autour, notamment, de l’instrumentalisation de la vie à son commencement, de la modification des embryons qui ont été votées en l’espace de 35mn !

Défendre les droits de l’enfant est une question de justice, de progrès, de responsabilité envers les générations qui nos suivent. Je crois qu’il n’y a pas de droit à l’enfant, tout simplement.

Le président Macron s’était engagé sur cette loi s’il y avait un consensus, c’était un préalable. Or, il est clair qu’il n’y a pas de consensus. La démonstration de force qui a eu lieu aujourd’hui par tous ces Français qui se sont mobilisés nous le démontre. C’est une loi qui est tout à fait impopulaire et qui n’est pas du tout une priorité pour les Français. Nous avons fait un sondage, après le Grand Débat, auprès de l’IFOP : la PMA pour toutes était une priorité pour seulement 1% des Français. Est-ce que le président va continuer cette marche forcée vers cette loi bioéthique ?  »

Marchons Enfants : discours de Blanche Streb le 6 octobre à Paris

Marchons Enfants : discours de Blanche Streb le 6 octobre à Paris

Blanche Streb, directrice de la formation et de la recherche d’Alliance VITA, auteur de « Bébés sur mesure – Le monde des meilleurs » (Artège), sur le podium de la mobilisation “Marchons Enfants !” contre le projet de loi bioéthique.

« La science a fait de nous des dieux, avant même que nous méritions d’être des hommes. »

Cette marche unitaire est partie de la place Edmond Rostand. Mais c’est son fils que je vous cite, Jean Rostand. Biologiste, académicien, féministe de la première heure, et critique de la société technicienne qu’il voyait arriver. Il sentait que l’homme allait se laisser dépasser ; et c’est exactement ce qui se passe.

L’offre crée la demande. La technique et le marché du vivant s’emballent et on les laisse prendre les commandes de nos lois et de nos modes de pensée. Et le cobaye, dans tout ça, n’est rien de moins que l’être humain.

Plusieurs articles du projet de loi bioéthique peuvent se résumer ainsi : tout ce qu’on peut faire sera fait, pourvu qu’il y ait un marché.

  • L’embryon génétiquement modifié, la FIV 3 parents.
  • Les gamètes artificiels.
  • Le mélange des cellules embryonnaires humaines et animales.
  • Une loi pour déraciner des enfants qui naîtront et grandiront délibérément sans père.
  • Des embryons bricolés à n’importe quel prix en leur inventant d’invraisemblables filiations. Et en même temps, considérer qu’il n’est qu’un matériel de labo.

Ce qu’on voit au travers des débats et des amendements, c’est un véritable opportunisme transgressif.

Le gouvernement lui-même se laisse dépasser par la machinerie qu’il a mise en place. Cette loi bioéthique est devenue le lieu de toutes les surenchères. Certains veulent généraliser le contrôle qualité de l’humain, faciliter la GPA, ouvrir la PMA post-mortem, à ceux qui ont changé de sexe ; d’autres évoquent déjà la pluri-parentalité.

C’est la grande “Foir’fouille” bioéthique ; et c’est normal. Quand un principe éthique tombe, les dominos tombent les uns après les autres.

A nos parlementaires, chargés de rédiger et voter cette « loi de tous les dangers » comme l’a appelé le Président Macron : Vous ne pouvez ignorer qu’il y a et il y aura des conséquences humaines et sociales à ces injustices. Arrêtez de voir l’homme en tout petit. Arrêtez de le réduire ; de réduire l’homme à un spermatozoïde ; de réduire le père à une fiche de données, consultable à la majorité de l’enfant ; de réduire la mère qui porte et met au monde un enfant au même rang que sa compagne qualifiée de « mère d’intention » ; de réduire l’être humain à un code barre génétique à trier in vitro pour décider quelle vie vaut, ou ne vaut pas, la peine d’être vécue. Vous voyez l’homme en tout petit et ses désirs tout puissants pour faire rentrer une vision idéologique dans quelques articles d’une bioéthique devenue peau de chagrin..

Vous passez totalement à côté de la grandeur de l’homme et de la vie humaine qui, croyez-moi, un jour reprendra ses droits.

Demain nous entendrons :

  • Qu’avez-vous fait de mon père ?
  • Qu’avez-vous fait de ma mère ?
  • Qu’avez-vous fait de mon frère, embryon ?
  • Qu’avez-vous fait de mon corps ?
  • Qu’avez-vous fait de ma fertilité ?

Vous nous aviez promis un enfant, en mettant en banque nos ovocytes, en hypothéquant notre maternité, mais nous sommes trois femmes sur quatre dont le berceau restera vide, car vous nous avez menti juste pour faire sur nos ventres, du profit.

Mesdames et messieurs les parlementaires, dotés d’un pouvoir temporaire, une société durable ne se fonde pas sur des intérêts individualistes qui cohabitent. Une société ne devient jamais plus humaine quand on y malmène la nature humaine et la vie elle-même.

Mesdames et messieurs les parlementaires, c’est pour vous que résonne encore cette parole de Jean Rostand : « Ne prenez pas des airs de demi-dieu là où vous n’aurez été que de petits sorciers ».

Le principe de non marchandisation du corps et du vivant ne se brade pas.

Ne laissons pas la gratuité de la procréation devenir une chaîne de production toujours plus artificielle et payante. Protégeons la nature humaine et la biodiversité humaine. Intégrons la vulnérabilité comme la condition même de la vie. N’oublions jamais que l’enfant n’est pas un droit à exiger, c’est une personne qu’on donne à sa vie

Nous sommes là, sans rougir, pour exiger des lois qui nous concernent qu’elles protègent les plus faibles et orientent notre société vers un réel progrès humain : un progrès au service de l’homme, et pas une tumeur progressiste qui asservit l’homme.

Ce projet de loi renvoie chacun à sa conscience, à sa vision de la société qu’il veut contribuer à créer, et à ses responsabilités. Que personne ne détourne le regard, car rien de ce que nous déplorerons collectivement demain n’aura d’abord été en germe aujourd’hui.

Méritons le respect des générations qui nous suivent et dont nous sommes déjà responsables.

C’est peut-être en comprenant que « Chacun est responsable de tous, et moi plus que tous les autres » que nous méritons d’être des hommes et des femmes.

[CP] Cour de cassation / GPA : réaction d’Alliance VITA

[CP] Cour de cassation / GPA : réaction d’Alliance VITA

decision justice

 

Ce vendredi 4 octobre, la Cour de cassation est allée au-delà de l’avis de la Cour européenne des droits de l’Homme concernant les époux Mennesson. La Cour demande de ne pas annuler la transcription en France des actes de naissance américains indiquant la « mère d’intention » c’est à dire la femme commanditaire comme mère.

 

Pour Caroline Roux, déléguée générale adjointe d’Alliance VITA
« Cette décision est sidérante en pleine discussion du projet de loi bioéthique. Elle revient à valider la pratique pourtant illégale en France de la GPA. C’est une grave atteinte à la dignité des femmes et des enfants. Nous demandons que le gouvernement prenne ses responsabilités et annule cette jurisprudence par une loi claire interdisant toute GPA en France, y compris par importation d’un pays étranger. Ce ne sont pas les juges qui doivent faire la loi mais les législateurs. Le gouvernement a réaffirmé hier à l’Assemblée nationale son opposition à la GPA. C’est une question de justice sociale. Mais pourquoi a-t-il donné les statuts successifs de président d’une commission parlementaire puis de co-rapporteur de la loi au député Jean-Louis Touraine qui a encore fait voter hier un amendement pro-GPA ? Nous souhaitions des actes, ceux que nous avons sont contraires à l’hostilité de façade du pouvoir en place. C’est pourquoi nous serons dans la rue dimanche prochain 6 octobre pour défendre l’intérêt supérieur de l’enfant à ne pas être privé volontairement de père mais aussi de mère, et de bloquer tout velléité de marchandisation du corps, dont les femmes seront les premières victimes. »
Grèce : trafic d’ovocytes et de nourrissons

Grèce : trafic d’ovocytes et de nourrissons

traficdenfants

La police grecque a démantelé un réseau de trafiquants d’ovaires et de nourrissons de femmes originaires en majorité de Bulgarie.

C’est au sein de cliniques privées de Thessalonique que des femmes bulgares, géorgiennes et Roms grecques ont été emmenées pour accoucher ou donner leurs ovocytes. 22 cas d’adoptions illégales et 24 cas de ventes d’ovaires ont été recensées pour trafic s’élevant à 500 000 euros. Celui-ci date de 2016.

Plus de 70 personnes seraient impliquées dans ce réseau qui pratiquerait aussi du blanchiment d’argent.

Christos Dimitrakopoulos, le chef de la police de Thessalonique a déclaré que « Les familles candidates à l’adoption donnaient entre 25.000 et 28.000 euros pour adopter un enfant, ce prix comprenait l’argent versé à la mère biologique, à l’avocat, les frais d’hospitalisation et le pourcentage versé aux intermédiaires du réseau ». Les femmes de ce réseau pouvaient être payées 5 000 euros pour accoucher en Grèce.

Alexis Tsipras, l’ancien premier ministre grec, avait tenté d’empêcher ce type de trafic en réduisant le délai des procédures d’adoption jugées trop longues. Le même schéma criminel s’était déjà produit en 2011 avec l’entrée sur le territoire grec de 17 femmes bulgares enceintes pour la vente de leur bébé.

Bioéthique : Tugdual Derville, invité de France Culture le 24 septembre 2019

Bioéthique : Tugdual Derville, invité de France Culture le 24 septembre 2019

Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA, était l’invité de France Culture, le 24 septembre, alors que les débats sur le projet de loi bioéthique s’ouvraient à l’Assemblée nationale.

 

Verbatim extraits de l’émission :

« Nous ne voyons pas de quel droit on priverait délibérément un enfant de son père, avec l’encouragement de l’État, les financements étatiques, le détournement de la médecine, en offrant à des femmes vivant seules ou vivant ensemble cette possibilité d’escamoter complètement le père.

Elles le font parfois par les “bébés Thalys” à l’étranger, ou par certains types de bricolage, mais contrairement aux pays anglo-saxons, où il y a un utilitarisme extrêmement fort sur ces sujets et où il y a un marché de la procréation, ce qui se dessine en France c’est presque plus grave, un marché étatisé, c’est à dire une emprise de l’État sur la procréation, avec tout le corps social, vous, moi, qui sommes obligés d’être complices, à mes yeux, d’une très grave injustice, qui est de priver délibérément un enfant de toute référence paternelle.
Ce n’est pas seulement quelque chose qui concerne quelques-unes ; ça me concerne, en tant qu’homme, en tant que père, d’être considéré comme accessoire, escamotable, éventuellement inutile.

À Alliance VITA, on écoute beaucoup de familles en difficulté, notamment des familles monoparentales, de femmes seules qui portent tout, et nous voyons les dégâts de l’absence, de l’errance, parfois de l’irresponsabilité des pères. Nous ne voyons pas de quel droit l’état organiserait cette fragilisation très forte du corps social qu’implique l’amputation pour un enfant de son père.

On abandonne la nécessité d’un couple homme-femme ayant des problèmes d’infertilité pour avoir accès à une PMA. Aujourd’hui il n’y a que 3% des enfants nés par PMA qui naissent d’un donneur. Dans la nouvelle configuration, 100 % viendront d’un donneur. On change totalement de mode de procréation. En passant de la couette à l’éprouvette, c’est tout le système procréatif qui change et qui se technicise ; on livre au fond à une techno-structure étatique, normée par la loi et des arrêtés, on livre la procréation à un arbitraire étatique au lieu de la laisser à l’intimité des couples.

Il y a un très grand scandale que j’ai dénoncé en discutant avec le président de la République lorsque j’ai dîné à l’Élysée : s’il y a un sujet majeur à prendre en compte en France, c’est l’infertilité. Un couple sur 10 est concerné ; cette infertilité a des causes qu’il faut regarder en face : perturbateurs endocriniens, problèmes environnementaux et comportementaux, modes de vie, grossesses de plus en plus tardives…
Elle a aussi des thérapeutiques qui sont souvent abandonnées, par exemple les chirurgies tubaires. La lutte contre l’infertilité devrait être une grande cause nationale, qui rassemblerait l’immense majorité des personnes concernées par ces sujets.

La plupart des enfants qui vivent dans des familles monoparentales ont un père quelque part, et le savent. C’est parfois une séparation, ou un deuil. Là, c’est tout autre chose ; on créerait délibérément des enfants sans père. Quelques-uns existent qui ont subi cette amputation, ça ne veut surtout pas dire qu’il sont malheureux ou qu’ils ne sont pas aimés et choyés. Il n’en demeure pas moins que c’est une maltraitance originelle. Nous recevons des témoignages d’enfants qui ont souffert de ce type d’amputation de la moitié de leur origine, et ceux-là on ne les entend pas parce qu’ils n’ont pas le droit de parler. C’est très difficile de remettre en cause un système qui a permis qu’on vive, et qui nous a donné beaucoup d’amour. Au demeurant, il y a des souffrances ; beaucoup d’enfants souffrent de ne pas connaître leur père, on n’a pas le droit de les en priver délibérément.

Il n’y a pas de famille ni de parents parfaits, tout ne “va pas pour le mieux”, dire le contraire est un déni monumental ! La parité homme-femme dans la famille est extrêmement précieuse pour compenser la toute-puissance de l’un ou de l’autre. Les Français sont 93 % (sondage IFOP) à estimer que le père a un rôle essentiel à jouer. Cette dissymétrie dans la procréation, qui fait que nous sommes engendrés par un homme et enfantés par une femme, a du sens en termes d’écologie humaine. On se préoccupe des écosystèmes, mais l’écosystème familial est fait ainsi : nous sommes tous nés d’un homme et d’une femme ! Effacer cela par la loi et prétendre qu’il pourrait y avoir “mère et mère” comme l’affirme désormais cette loi, ou qu’on pourrait de manière indolore escamoter le père, c’est un abus et un déni de réalité : il y a beaucoup de souffrances liées à l’absence de père, malheureusement. »