[CP] PJL Bioéthique : Alliance VITA demande aux sénateurs de se mobiliser contre les injustices

[CP] PJL Bioéthique : Alliance VITA demande aux sénateurs de se mobiliser contre les injustices

bioethique

Auditionnée le 3 décembre par la commission spéciale bioéthique du Sénat, Alliance VITA plaide pour un sursaut éthique de la part du Sénat.

Caroline Roux, déléguée générale adjointe d’Alliance VITA et Blanche Streb, directrice de la formation d’Alliance VITA ont appelé à une véritable évaluation des conséquences humaines et sociales des pratiques en matière d’assistance médicale à la procréation (AMP), de diagnostic prénatal (DPN) et de recherche sur les embryons humains.

Alliance VITA rappelle que le vote du projet de loi bioéthique en l’état par les députés signe l’effondrement de la plupart des digues éthiques que la France prétendait tenir depuis 25 ans. L’association appelle le Sénat à la plus grande vigilance pour faire barrage aux trois graves injustices de ce texte : l’instauration d’un droit à l’enfant sans père, l’intensification de la sélection prénatale et l’instrumentalisation croissante de l’embryon humain.

Trois priorités bioéthiques doivent prévaloir pour la France :

Se détourner du marché mondialisé de la procréation. L’abandon du critère d’infertilité pour avoir recours à la PMA 100% remboursée, pour femmes sans partenaire masculin :

  • instaure un « droit à l’enfant » sans père, au détriment de son intérêt supérieur ;
  • détourne la médecine et les fonds de l’Assurance maladie, alors que les Français souffrent du déremboursement de nombreux médicaments nécessaires ;
  • prépare la légalisation de la GPA.

Revenir sur l’hyper-sélection prénatale qui fait de la France le pays le plus eugéniste au monde avec des taux d’IMG proches des 100% pour certaines anomalies. Or, le texte voté, accentue encore l’accès à l’IMG au lieu de favoriser l’aide aux parents traumatisés par l’annonce du handicap, en contradiction avec la société inclusive et tolérante qu’affirme promouvoir le gouvernement en faveur des personnes qui portent un handicap.

– Respecter le principe fondamental du respect de l’intégrité de l’espèce humaine en maintenant l’interdit de créer des embryons chimères animal-homme, des embryons transgéniques et des gamètes artificiels. Il appartient aux sénateurs de ne pas céder aux dérives scientistes qui conduisent à :

  • l’instrumentalisation croissante de l’embryon humain,
  • l’utilisation d’êtres humains à des seules fins de recherche et de profit,
  • l’effacement de la frontière entre l’homme et l’animal.

Pour Caroline Roux, Déléguée générale adjointe d’Alliance VITA :

«Nous appelons, avec la coordination Marchons enfants !, à une mobilisation nationale, le 19 janvier prochain, pour dénoncer les injustices de ce projet de loi. La bioéthique ne peut être guidée par la seule technique, mais sa raison d’être est de protéger la dignité humaine, en priorité la vie des plus fragiles. Trois grandes urgences doivent être prises en compte : la véritable lutte contre l’infertilité, l’arrêt de l’engrenage eugéniste et le respect de l’intégrité de l’espèce humaine. Ces questions ont émergé à l’Assemblée nationale alors qu’elles étaient totalement absentes du texte initial. Les sénateurs ont l’opportunité aujourd’hui d’aller plus loin pour faire progresser la protection des plus fragiles. »

Bioéthique : audition d’Alliance VITA au Sénat, le 3 décembre 2019

Bioéthique : audition d’Alliance VITA au Sénat, le 3 décembre 2019

Le 3 décembre 2019, Caroline Roux, déléguée générale adjointe et coordinatrice des services d’écoute d’Alliance VITA, et Blanche Streb, directrice de la formation et de la recherche, étaient auditionnées, avec d’autres associations, devant la Commission spéciale de bioéthique du Sénat.

 

Verbatim extraits de l’audition :

 

Caroline Roux

 

Nous accompagnons plus de 2500 femmes et couples chaque année avec notre service d’écoute SOS Bébé sur les questions de maternité, d’infertilité et de handicap.

Nous faisons deux constats sur la PMA :
  1. le parcours d’AMP demeure un véritable parcours du combattant,
  2. la multiplication des tests et des diagnostics rend les grossesses de plus en plus anxiogènes.

Ce projet de loi entend supprimer le critère d’infertilité médicale pour avoir recours à la PMA. : les couples infertiles sont les grands oubliés de cette loi qui conduit à des injustices et des reculs en cascade.

Cette fuite en avant n’a rien de bioéthique et fait l’impasse sur 3 enjeux fondamentaux :

  • la lutte contre l’infertilité
  • la lutte contre l’eugénisme et une réelle prise en compte du handicap
  • l’intégrité de l’espèce humaine.
 
 

Blanche Streb

Nous sommes lancés dans une dynamique internationale de surenchère technicienne autour de la procréation assistée et artificielle et autour des biotechnologies qui viennent contourner les importants problèmes liés à l’infertilité ; derrière tout ça, il y a un certain nombre de marchés à prendre.

A nos portes, les premiers bébés génétiquement modifiés sont déjà nés, pas seulement par la méthode CRISPR, mais aussi par la technique de la FIV à 3 parents dans plusieurs pays.

Ces techniques nous mettent dans une dynamique de l’enfant à tout prix, quand bien même le prix à payer serait l’enfant lui-même.

Derrière tout ça, se dessine un véritable projet de société :

  • celui de l’enfant accueilli sans condition,
  • versus l’enfant programmé, bricolé.
 
GPA : le jugement controversé de la Cour d’appel de Rennes

GPA : le jugement controversé de la Cour d’appel de Rennes

gpa

 

La Cour d‘appel de Rennes a validé, le lundi 25 novembre, la transcription complète, à l’état civil français, de quatre enfants nés de mère porteuse à l’étranger. Cette décision remet gravement en question le droit français interdisant la gestation par autrui (GPA).

Ce changement complet de position de la juridiction française intervient à la suite de la décision de la Cour de cassation du 4 octobre dernier concernant les époux Mennesson, qui avait pourtant été présentée par les juges comme exceptionnelle. La Cour demandait de ne pas annuler la transcription en France des actes de naissance américains indiquant la « mère d’intention » c’est à dire la femme commanditaire comme mère. C’est ce qui a été retenu dans les 4 cas examinés par la cour, dont l’un concernait un couple d’hommes. La mère n’est, dans ces derniers cas, plus la femme qui accouche.

Dans les attendus, il est indiqué que cette décision serait prise sous prétexte d’éviter une adoption qui prendrait un temps beaucoup trop long, alors que les demandes des familles datent de plusieurs années. En tout état de cause, c’est en contradiction avec les affirmations de Nicole Belloubet, l’actuelle ministre de la justice, lors de discussions sur le projet de loi bioéthique : “le gouvernement n’entend nullement modifier la situation juridique des enfants nés de GPA“. Mme Belloubet a, par ailleurs, proposé en septembre la rédaction d’une circulaire interministérielle sur ce sujet.

Pour Caroline Roux, déléguée générale adjointe d’Alliance VITA :

« La justice en matière de GPA se détourne de la protection des plus vulnérables pour répondre à des demandes individuelles. C’est très inquiétant. Alors que nous célébrions, le 20 novembre dernier, le 30ème anniversaire de la Convention internationale des droits de l’enfant, nous assistons à un grave recul du droit pour les enfants de connaître leurs parents et d’être élevés par eux, comme en dispose l’article 7 de cette Convention. En réalité, nous assistons à une grave manipulation de l’intérêt supérieur de l’enfant au profit de volontés d’adultes. Avec à la clé la grave atteinte au droit des femmes, considérées comme des objets de reproduction, en complète opposition avec le principe d’indisponibilité et de non marchandisation du corps. L’hostilité de façade du pouvoir en place ne vaut rien sans engagement politique fort pour affirmer l’interdiction de toute GPA, y compris par importation d’un pays étranger. La mobilisation de Marchons enfants! ce week end dans toute la France, pour alerter nos concitoyens sur les enjeux du projet de loi bioéthique, prend une dimension d’autant plus urgente pour dénoncer ces graves violations des droits humains. »

Bioéthique : un « charnier » au sein de l’Université Paris-Descartes

Bioéthique : un « charnier » au sein de l’Université Paris-Descartes

Des corps humains donnés à la science ont été conservés de manière indigne, dans le Centre du don des corps (CDC) de l’Université Paris-Descartes pendant plusieurs années, et certaines parties de ces corps auraient fait l’objet de trafic financier.

Cette information révélée par le magazine l’Express le 27 novembre fait scandale à juste titre. Plusieurs photos datant de 2016 révèlent les conditions désastreuses de conservation d’une dizaine de cadavres au cinquième étage de l’Université.

L’Express a dénoncé « des corps d’hommes et femmes abîmés, démembrés et décomposés, qui s’amoncellent à cet étage dont l’une des trois portes d’une chambre froide est si rouillée qu’elle ne ferme plus. » Les conditions déplorables des cadavres y sont décrites, comme la température trop élevée du lieu ou encore le matériel défectueux et vétuste entraînant de mauvaises conditions de travail.

En 2016, le directeur du CDC, le Professeur Richard Douard, avait déjà alerté sur cette situation le Président de l’université de cette époque, Frédéric Dardel, actuellement conseiller de Frédérique Vidal, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche du gouvernement d’Edouard Philippe.

De plus, les règles éthiques ont été transgressées dans cette situation car le CDC a vendu les restes humains à des sociétés privées, des industriels et des laboratoire leur rapportant 75% de leur chiffre d’affaires en 2013. Alex Kahn, l’ancien Président de Paris Descartes donne l’exemple de cadavres ayant été utilisés pour les crash-tests de voiture. Cela contrevient aux règles sur le don du corps humain à la science. Le Conseil d’administration de l’Université avait voté un système évaluant le prix d’un corps à 900 euros et le salaire pour un travail dans leurs locaux entre 420 euros et 900 euros, ouvrant à un trafic macabre.

Selon l’Express, le professeur Guy Vallancien, qui fut également directeur du CDC de 2004 à 2014, a affirmé : « Il y avait du trafic. Les préparateurs revendaient des pièces le samedi matin à des chirurgiens, qui les emportaient. Tout s’achetait. »

Cette découverte n’est pas sans rappeler la vive émotion provoquée par la découverte de fœtus à l’hôpital Saint Vincent de Paul en 2005.

 

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[CP] Avec Marchons enfants !, Alliance VITA se mobilise les 30 nov et 1er dec contre le projet de loi bioéthique

[CP] Avec Marchons enfants !, Alliance VITA se mobilise les 30 nov et 1er dec contre le projet de loi bioéthique

marchons enfants
Avec la coordination Marchons enfants !, les membres d’Alliance VITA se mobiliseront les 30 novembre et 1er décembre prochains dans toute la France. Des piquets de mobilisation (parfois plusieurs par ville) sont organisés pour alerter sur les enjeux de la loi de bioéthique, qui sera bientôt examinée par le Sénat, et appeler à une mobilisation nationale le 19 janvier prochain.

Alliance VITA rappelle les trois priorités bioéthiques qui doivent être prises en compte par le Sénat :

Se détourner du marché mondialisé de la procréation. L’abandon du critère d’infertilité pour avoir recours à la PMA 100% remboursée, pour femmes sans partenaire masculin :

  • instaure un « droit à l’enfant » sans père, au détriment de son intérêt supérieur ;
  • détourne la médecine et les fonds de l’Assurance maladie, alors que les Français souffrent du déremboursement de nombreux médicaments nécessaires ;
  • prépare la légalisation de la GPA, comme l’atteste la tentative du co-rapporteur de la loi J.-L. Touraine d’automatiser la retranscription à l’état civil des enfants issus de GPA à l’étranger.

Revenir sur l’hyper-sélection prénatale qui fait de la France le pays le plus eugéniste au monde, avec des taux d’IMG proches des 100% pour certaines anomalies. Or, le texte voté, accentue encore l’accès à l’IMG au lieu de favoriser l’aide aux parents traumatisés par l’annonce du handicap, en contradiction avec la société inclusive et tolérante qu’affirme promouvoir le gouvernement en faveur des personnes qui portent un handicap.

Protéger la France de la création d’embryons chimères animal-homme, d’embryons transgéniques et de gamètes artificiels. Il appartient aux sénateurs de ne pas céder aux dérives scientistes qui conduisent à :

  • l’instrumentalisation croissante de l’embryon humain,
  • l’utilisation d’êtres humains à des seules fins de recherche et de profit,
  • l’effacement de la frontière entre l’homme et l’animal.