Université de la vie 2020 : 3ème soirée sur le thème « Progresser »

Université de la vie 2020 : 3ème soirée sur le thème « Progresser »

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Les 8 300 participants de l’Université de la vie d’Alliance VITA se sont retrouvés dans plus de 200 villes en France et à l’étranger pour la troisième soirée du cycle de formation, sur le thème « Progresser ».

Jean-Noël Dumont, philosophe et enseignant, a ouvert la soirée en parlant du progrès personnel, du progrès collectif et du progressisme. « Le progrès fait passer du subi au voulu ; la naissance et la mort deviennent pour nous des choix possibles, maintenant placés du côté de la puissance. Mais garderai-je le souvenir du plus faible ? » a-t-il interrogé.

Blanche Streb, directrice de la formation et de la recherche d’Alliance VITA, et auteur du livre Bébés sur mesure – Le Monde des meilleurs (Artège, 2018) a ensuite questionné le sens du progrès en bioéthique. « Les découvertes scientifiques utilisées à bon escient constituent au contraire une occasion de croissance pour tous. Progresser : c’est notre vocation personnelle et collective. Mais l’immense progrès technologique ne s’accompagne pas suffisamment du progrès de l’être humain en responsabilité, en valeurs et en conscience ».

Valérie Boulanger, responsable du service d’information et d’écoute SOS Bébé, a proposé un décodeur sur la dynamique des réseaux qui permettent la mise en commun et le partage de compétences, pour trouver des solutions ajustées. « Il est bon de voir des personnes faire progresser le champ des possibles. La culture de vie passe par cette mise en réseaux. Nous pouvons en être les relais et les faciliter. »

Le docteur Laure Lallemand, médecin, logothérapeute et formée aux NaProTechnologies était le grand témoin de la soirée. Elle a parlé de la logothérapie comme méthode d’accompagnement qui regarde l’homme dans toutes ses dimensions et lui permet de se dépasser et de faire des choix. Il faut passer de « qu’est-ce que j’attends de la vie » à « qu’est-ce que la vie attend de moi » ?

Caroline Roux, déléguée générale adjointe d’Alliance VITA, a conclu la soirée en offrant des « clés pour progresser. » Face à la vitesse des progrès technologiques, Caroline Roux a appelé à « revenir au réel » ainsi qu’à « cultiver l’intériorité. »

Rendez-vous le 3 février pour la dernière soirée « Prendre sa place. »

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© Benjamin Rémon

PJL Bioéthique au Sénat : examen des premiers articles

PJL Bioéthique au Sénat : examen des premiers articles

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Depuis mardi 21 janvier, le Sénat examine en séance le texte du Projet de loi relatif à la Bioéthique. 7 articles ont été examinés sur les 34. Entre tentatives d’améliorations et aggravations, l’économie du texte ne change pas fondamentalement.

L’article 1 du PJL Bioéthique : la « PMA sans père »

L’article 1 qui étend la PMA avec donneur aux femmes seules ou à deux, sans partenaire masculin, a été l’objet d’une longue discussion pour être finalement adopté avec des modifications notables déjà votées en commission spéciale pour certaines : le critère d’infertilité médicale a, en effet, été réintroduit en commission spéciale pour les couples composés d’un homme et d’une femme, assorti de la prise en charge par l’assurance maladie. En revanche, les sénateurs ont supprimé le remboursement de la PMA avec donneur pour les femmes seules ou en couple. La mention « nul n’a le droit à l’enfant » ajoutée à juste titre en amont de ce même article perd de son effectivité, avec l’adoption de la « PMA sans père ».

Dans ce contexte évolutif de la pratique de la PMA, des sénateurs ont plaidé en vain pour qu’une clause de conscience soit instaurée pour les médecins et personnels de santé qui ne souhaitent pas participer à sa pratique, quelles qu’en soient les raisons d’y recourir. De plus, la commission spéciale a supprimé la mesure d’instauration d’un plan national infertilité, introduite par les députés pour favoriser les recherches sur les causes de l’infertilité et leur prévention, au prétexte que cela ne relevait pas de la loi. L’infertilité étant un enjeu sanitaire majeur, cette focalisation sur la PMA alors que la moitié des couples qui y ont recours n’ont pas d’enfant, ne peut qu’interroger.

Les sénateurs sont, par contre, revenus en séance sur le double-don de gamètes pour l’interdire. De même, les sénateurs ont adopté un amendement du gouvernement, pour que seuls les centres à but non lucratif soient autorisés à accueillir, stocker et congeler les embryons. Cette mention avait été supprimée en commission spéciale et faisait courir le risque de marchandisation des êtres humains.

L’article 2 du PJL Bioéthique : l’autoconservation des gamètes

L’article 2 ouvrant l’autoconservation des ovocytes pour les femmes, sans critère médical, pour procréer plus tard par PMA a été rejeté par les sénateurs.

La levée de l’anonymat des donneurs de gamètes

La levée de l’anonymat du don de gamètes, autre mesure phare de ce texte, a, par contre, été fortement remise en cause en commission spéciale et confirmée en séance : le consentement du donneur à donner son identité n’interviendrait pas ab initio au moment du don, mais seulement de façon aléatoire, selon la volonté du donneur, au moment où l’enfant en ferait la demande, ce qui vide en partie l’effectivité de cette levée.

La filiation

Concernant les règles d’établissement de la filiation dans le cadre de PMA réalisées par des couples de femmes, le texte de loi a été également largement modifié. Si la commission spéciale n’avait pas touché au texte adopté par l’Assemblée nationale, les sénateurs ont, quant à eux, réécrit presque intégralement l’article en question. Le texte prévoyait originellement l’établissement d’une filiation par reconnaissance anticipée de deux « femmes ». Désormais, l’établissement de deux filiations maternelles ou paternelles à l’égard du même enfant est rendu impossible. Une distinction est opérée entre la femme qui accouche (automatiquement considérée comme mère de l’enfant) et l’autre femme (qui doit adopter l’enfant). Par ailleurs, les couples pacsés ou en concubinage peuvent désormais adopter, et la procédure d’adoption pour le deuxième conjoint serait facilitée.

La Gestation par Autrui (GPA)

La question de la Gestation par Autrui (GPA), qui avait été introduite en Commission spéciale, a été de nouveau évoquée. Si l’interdiction de la retranscription à l’état civil français des enfants nés de GPA à l’étranger a bien été maintenue (après avoir été adoptée par la Commission), un amendement de la rapporteur, Muriel Jourda, autorise en revanche la retranscription des jugements d’adoption, sans mention de l’injustice que constitue cette pratique. Pour rappel, une jurisprudence de la Cour de cassation avait récemment autorisé la retranscription automatique de ces actes de naissance, alors que la GPA constitue une fraude à la loi.

Les articles 5, 6 et 7, portant respectivement sur la greffe, le don de cellules souches hématopoïétiques et le consentement des personnes sous mesure de protection, ont été adoptés.

Le principe de précaution

En début de discussion, un amendement demandant d’inscrire un principe de précaution dans la loi a été rejeté. L’argumentation de la garde des Sceaux, Nicole Belloubet, est révélatrice « le principe de précaution est à la fois un système d’évaluation et la mise en place de mesures proportionnées et provisoires en cas d’atteinte grave et irréversible. Or en matière de bioéthique je pense que nous nous interrogerions à l’infini sur ce qui est une atteinte grave et irréversible, nous aurions ici une difficulté. » C’est justement ce qui mobilise tous ceux qui alertent sur ce texte et c’est aussi ce qui justifie notre opposition.

A noter que toutes ces nouvelles dispositions pourront être remises en cause par les députés en seconde lecture. Les débats se poursuivent à partir de mardi 28 janvier et le vote solennel aura lieu le 4 février.

 

Euthanasie au Québec : annonce d’une grave dérive

Euthanasie au Québec : annonce d’une grave dérive

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La ministre de la Santé canadienne, Danielle McCann, a annoncé, le 22 janvier lors d’une conférence de presse, une extension de la loi sur l’euthanasie (dénommée « aide médicale à mourir ») au Québec.

La Cour supérieure avait donné raison, le 11 septembre dernier, à deux personnes, toutes deux atteintes d’une maladie dégénérative incurable qui réclamaient l’euthanasie, alors qu’elles n’étaient pas en fin de vie. Dans ce jugement, la juge Christine Beaudoin déclarait inconstitutionnelles les lois québécoise et fédérale.

La juge avait alors fixé un délai de 6 mois pour l’application de ce jugement, soit à partir du 11 mars. Bien que cette décision ne s’applique qu’au Québec, le gouvernement du Canada s’est engagé à modifier la loi sur l’euthanasie pour l’ensemble du pays.

L’abandon du critère de « fin de vie » ouvrira donc la porte à de nombreuses nouvelles conditions qui seront désormais admissibles à l’ « aide médicale à mourir », dont des maladies dégénératives incurables, mais également des maladies mentales graves, telles que la démence ou la maladie d’Alzheimer.

A la suite de cette décision de justice, un rapport d’experts « Filion-Maclure », sur la question des directives médicales anticipées, avait été déposé le 29 novembre dernier : ce rapport recommandait que le malade « conserve son droit à recevoir l’aide médicale à mourir préalablement consentie » dans les cas où il deviendrait tardivement inapte. L’association « Vivre dans la dignité«  s’est levée contre la portée de ce rapport, par ces mots : « Se contraindre par avance à se suicider (par l’intermédiaire d’un autre) est une violence grave faite à un soi futur qu’il est impossible de connaître, violence qui ne devrait pas être autorisée. »

Pour Alliance VITA, ce qui se passe au Canada rejoint les situations belge et néerlandaise. L’euthanasie ne peut réellement s’encadrer, et menace gravement les plus fragiles.

PPL pour l’allongement du congé des parents endeuillés

PPL pour l’allongement du congé des parents endeuillés

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La proposition de loi pour l’allongement du congé des parents endeuillés de 5 à 12 jours a été étudiée, le 22 janvier, à la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale et sera discutée dans l’hémicycle le 30 janvier.

Cette proposition de loi est à l’initiative du député UDI de Cambrésis, Guy Bricout. A l’heure actuelle, les entreprises ne peuvent autoriser de congés d’une durée inférieure à 5 jours. Le député est soutenu par plusieurs associations, Grandir sans cancer et Le Sourire de Lucie.

Les parents totalement démunis par ce deuil se retrouvent sous le poids des formalités administratives à accomplir, ce qui ne leur permet pas de reprendre leurs esprits.

Selon le député UDI, « Nombre de salariés sont obligés, pour régler ces formalités, de prendre des jours de congé supplémentaires » et « S’ils demandent un arrêt maladie à leur médecin, ils subissent les trois jours de carence, avec les conséquences financières que cela implique. » A propos du partage des RTT avec d’autres collègues, quand un salarié a un enfant gravement malade il ajoute : « Toutes les entreprises n’ont pas de RTT! Pour moi, il vaut mieux légiférer; »

Université de la vie 2020 : 2ème soirée sur le thème « Endurer »

Université de la vie 2020 : 2ème soirée sur le thème « Endurer »

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Plus de 8 000 participants de l’Université de la vie d’Alliance VITA se sont retrouvés dans plus de 200 salles en France et à l’étranger, ce lundi 20 janvier, pour la deuxième soirée de formation intitulée « Endurer ». De très beaux témoignages et interventions se sont succédé tout au long de la soirée.

Jean-Guilhem Xerri, psychanalyste et biologiste médical, est intervenu en premier. Il a proposé une réflexion sur la dignité, la compassion et l’écoute comme vecteurs pour grandir en humanité. Pour lui, « La souffrance ne vient jamais seule, elle est toujours accompagnée par un appel à un surcroît de présence les uns aux autres ».

Eric Vermeer, infirmier éthicien belge en soins palliatifs, a pris le relais pour aborder la question des soins palliatifs et de la fin de vie. Témoignant d’expériences vécues, il a expliqué que les soins palliatifs ont pour objectif, non pas de « faire mourir » mais d’aider une personne à « bien vivre » jusqu’au bout, et que ce n’est pas parce qu’une personne est en perte d’autonomie qu’elle est en perte de dignité.

Tugdual  Derville, délégué général d’Alliance VITA, a ensuite proposé un décodeur sur la législation française concernant la fin de vie. il nous a particulièrement invité à trois points de vigilance : Gare au simplisme : protocoliser la mort est une illusion. Gare au choix truqué abusif entre souffrir ou mourir et gare à l’euthanasie sociale par abandon, à laquelle nous sommes appelés à répondre par la solidarité.

Blanche Streb, directrice de la formation et de la recherche d’Alliance VITA, est intervenue pour témoigner autour de son livre « Eclats de vie » paru en octobre 2019 aux Editions Emmanuel. « L’épreuve révèle aussi nos forces de vie ». Pour elle « nous sommes les uns pour les autres des relais d’espérance ».

Pour le dernier enseignement de la soirée, Valérie Boulanger, responsable de SOS bébé, a proposé des « clés pour endurer ». Elle a mis en avant l’importance de « renouer avec le temps » et de se tourner vers les autres.

Rendez-vous lundi 27 janvier pour la troisième soirée « Progresser ».

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© Benjamin Rémon