Coronavirus : création d’un espace dédié sur le site SOS Fin de vie

Coronavirus : création d’un espace dédié sur le site SOS Fin de vie

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Depuis le début de la pandémie du coronavirus, de nouvelles questions se posent dans l’accompagnement des personnes malades, isolées ou en fin de vie. Les équipes d’écoutants d’Alliance VITA se sont naturellement mobilisées. Elles ont renforcé leur travail d’écoute et d’aide aux personnes isolées et à leurs proches.

Le tout nouvel espace dédié au Coronavirus ouvert sur le site internet de son service SOS Fin de vie répond à plusieurs thématiques spécifiques :

  • l’isolement lié au confinement,
  • les difficultés à accompagner les personnes en fin de vie,
  • et la problématique liée aux rites de deuil et aux funérailles.

Un espace dédié aux soignants est par ailleurs ouvert, pour aider ceux qui le souhaitent à prendre du recul en dialoguant avec d’autres soignants.

Le service SOS Fin de vie a été créé par Alliance VITA, à la suite de la canicule de 2003 pour écouter et éclairer les personnes qui sont confrontées à des questions sensibles liées à des fins de vie et à des deuils difficiles. C’est dire si son travail est précieux dans la situation actuelle.

SOS Fin de vie accompagne les personnes confrontées à la fin de vie, leurs proches, ou encore les soignants qui s’interrogent sur leurs pratiques professionnelles, en quête de réponses sur l’éthique des soins.

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SOS Fin de vie
Tel : 01 42 71 32 94
ecoute@sosfindevie.org
www.sosfindevie.org

Covid-19 : une tribune de scientifiques et intellectuels alerte sur la situation des personnes âgées

Covid-19 : une tribune de scientifiques et intellectuels alerte sur la situation des personnes âgées

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Face à la surcharge des hôpitaux et au manque de moyens, un Collectif d’intellectuels et de scientifiques, parmi lesquels l’ancien Président du Comité consultatif national d’éthique Didier Sicard, le psychiatre Boris Cyrulnik et le Président de la ligue contre le cancer Axel Kahn, appelle à ne pas délaisser les personnes âgées et à « combattre cette barbarie insidieuse qui porte à s’imaginer que les plus vieux seraient moins à défendre » dans une tribune publiée dans Le Monde.

Dès le 6 mars dernier, avant même le confinement national, le Président Macron avait appelé à cesser toutes visites à « nos anciens », population la plus fragile face au Coronavirus. Les EHPAD sont aujourd’hui fermés aux visites et les quelque 850 000 résidents confinés, avec impossibilité dans certains cas de sortir de leur chambre.

Rappelant le « principe éthique du droit à la vie de toute personne humaine », les signataires soutiennent que « les moyens de lutter efficacement existent », et appellent « chacun – notamment les intellectuels, les dirigeants politiques, les scientifiques, les représentants des autorités morales et religieuses, les citoyens dans leur ensemble – à se mobiliser aux côtés des personnels soignants et des responsables d’institutions qui accompagnent chaque jour les personnes âgées. »

Le Collectif demande la distribution d’équipements de protection individuelle aux soignants (masques, gants) « car c’est d’abord par eux, malgré eux, que le virus peut s’introduire. » Il demande également que priorité soit donnée aux EHPAD et services d’aide et de soin à domicile pour obtenir des tests de dépistage, et que les soins palliatifs soient pleinement assurés pour les personnes en fin de vie.

Enfin, les signataires appellent à « rompre l’isolement » des personnes âgées, « par téléphone et par Internet, afin de compenser l’absence de visites et de liens directs avec leurs familles et leurs proches. » Il faut, de toute urgence, […] que l’accompagnement des proches soit possible par communication à distance, car la mort va être plus présente encore dans les EHPAD et les services à domicile. »

Il n’existe pas de chiffres nationaux sur les contaminations et les décès liés au coronavirus en maisons de retraite, mais l’on compte déjà 16 décès dans un établissement de Saint-Dizier (Haute-Marne), 7 dans un EHPAD en Haute-Savoie, 20 dans les Vosges et au moins 13 dans la maison de retraite du groupe Rothschild à Paris.

Coronavirus – Espagne : mobilisation nationale après des découvertes macabres en maisons de retraite

Coronavirus – Espagne : mobilisation nationale après des découvertes macabres en maisons de retraite

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L’Espagne, deuxième pays d’Europe le plus touché par le coronavirus – après l’Italie – avec plus de 56 000 cas notifiés et plus de 4 000 décès depuis mi-février (soit plus qu’en Chine), fait face à de graves crises dans ses maisons de retraite.

Lundi dernier, la Ministre de la Défense espagnole Margarita Robles a indiqué que des militaires avaient retrouvé des personnes âgées abandonnées ainsi que des cadavres de résidents encore dans leurs lits, dans des maisons de retraite en Espagne.

Le protocole veut qu’en cas de suspicion de coronavirus, un cadavre ne puisse être déplacé jusqu’à l’arrivée des médecins et des pompes funèbres, dont les services sont complètement surchargés en ce moment.

« Nous allons être implacables et inflexibles avec la façon dont les personnes sont traitées dans ces résidences », a déclaré la ministre de la Défense.

Le ministre de la Santé, Salvador Illa, s’est également exprimé : « les résidences pour personnes âgées sont une priorité absolue pour le gouvernement, nous allons exercer le plus grand contrôle sur ces centres, nous avons mobilisé tous les moyens ».

Les personnes âgées sont les plus exposées au risque de mourir du coronavirus. En France également, la situation des quelques 850 000 personnes résidant en maison de retraite est une préoccupation majeure. Le SYNERPA (Syndicat national des établissements et résidences privés pour personnes âgées) a demandé la création d’une cellule d’urgence EHPAD pour les situations critiques.

Covid-19 – Violences conjugales et familiales : les mesures du Gouvernement

Covid-19 – Violences conjugales et familiales : les mesures du Gouvernement

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Le 16 mars dernier, à l’annonce du confinement rendu obligatoire pour tous les français, la secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa avait déclaré : « La période de crise que nous connaissons et le confinement à domicile peuvent hélas générer un terreau propice aux violences conjugales. »

Face à ce constat, le Gouvernement a pris plusieurs mesures pour protéger les personnes victimes de violences conjugales et les enfants exposés à des violences familiales.

Dans un communiqué de Presse du 25 mars, le ministère de l’Intérieur, le ministère de la Justice, le secrétariat d’Etat en charge de l’Egalité entre les femmes et les hommes et le secrétariat d’Etat en charge de l’Enfance rendent compte des dispositions prises.

Si les juridictions sont désormais fermées pour éviter la propagation du virus, elles continuent néanmoins de traiter les affaires de violences conjugales. Les juges aux affaires familiales continueront à assurer le prononcé des ordonnances de protection, et les audiences de comparution immédiate sont maintenues. « L’éviction du conjoint violent doit être la règle » a déclaré Marlène Schiappa.

Le traitement des contentieux urgents est assuré. Pour les enfants exposés à des dangers, les magistrats peuvent ordonner des placements provisoires pour garantir la sécurité des enfants.

Les associations de protection de l’enfance restent également disponibles. Face au risque de burn-out parental, notamment lorsqu’un un enfant ou un bébé ne cesse de pleurer, des conseils existent :

  • Rompre l’isolement : joindre un proche ou quelqu’un de confiance au téléphone
  • Atténuer le sentiment de persécution par le bruit des pleurs : allumer la radio ou la télévision
  • Laisser l’enfant en sécurité dans son lit, quitte à le laisser pleurer
  • Demander de l’aide par tous les moyens, y compris en contactant son médecin traitant son pédiatre, ou en appelant le 15

 

Numéros d’appels

La plateforme de signalement des violences sexuelles et sexistes, pour signaler des violences et pouvoir bénéficier d’assistance et de conseils, demeure opérationnelle, 24 heures sur 24, sur arretonslesviolences.gouv.fr. Elle permet de dialoguer anonymement avec des forces de l’ordre formées aux violences sexistes et sexuelles. Chacun peut diriger les victimes de violences conjugales vers cette plateforme.

Le 3919, numéro d’écoute national pour les femmes victimes de violences, reste opérationnel du lundi au samedi de 9h à 19h.

Il est également désormais possible pour les personnes victimes de violences conjugales de donner l’alerte dans une pharmacie, qui avertira directement les forces de l’ordre.

Le 119, numéro d’appel pour l’enfance en danger, est joignable 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 en priorisant les appels d’enfants.

Les lignes téléphoniques de première urgence sont maintenues : les 17 et 112 (police et gendarmerie), le 18 (pompiers), le 15 (SAMU).

[CP] Alerte Covid-19 : personnes âgées discriminées et risque d’euthanasie

[CP] Alerte Covid-19 : personnes âgées discriminées et risque d’euthanasie

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Alliance VITA constate que de graves dérives éthiques menacent de nombreuses personnes âgées, en cette période de contamination, de confinement, de manque de moyens matériels et humains et de saturation des services hospitaliers de réanimation.

Informée par les écoutants de son service d’aide SOS Fin de vie, par de nombreux soignants membres de ses équipes et par ses experts médicaux, Alliance VITA lance l’alerte sur cette grave situation. Déjà confrontées à la solitude, de nombreuses personnes âgées se retrouvent isolées et sans défense, mais aussi menacées dans le respect de leur dignité et de leur vie.

Faute d’expérience et de formation suffisante de certains médecins, la multiplication des protocoles de sédation précipités, décidés du seul fait de l’âge des malades, et faisant l’impasse sur toute tentative curative, s’apparente à une discrimination, un déni de prise en charge avec le risque d’une forme d’euthanasie.

Pour Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA, fondateur du service SOS fin de vie et auteur de La Bataille de l’euthanasie (Salvator) :

« Chacun sait que la pandémie aggrave la situation déjà préoccupante de nombreuses personnes âgées, pas seulement en EHPAD. Le fait qu’on ne comptabilise pas leur décès dans les statistiques des morts par COVID-19 est un scandale. Nos aînés devraient-ils être considérés comme des sous-citoyens, dont la vie ne compterait plus ? Certains discours le laissent entendre. Les « hécatombes » constatées chez les résidents âgés de plusieurs EHPAD sont tout aussi dramatiques que dans d’autres catégories de population. Leurs soignants nous alertent sur le rationnement des tests de dépistage (au maximum trois par établissement), le non-accès aux traitements (pas d’essai curatif ou prophylactique en cours), le non-accès à l’hôpital, et, dans certains cas, à l’oxygène.

D’un côté, de nombreux soignants en EHPAD se montrent héroïques, à l’image de ceux qui se confinent avec leurs résidents ou qui compensent, par un surcroît de présence, la détresse liée à leur isolement. Mais d’un autre, nous voulons mettre en garde contre la tentation et le risque réel d’euthanasie. C’est dans ces moments les plus difficiles que l’éthique soignante doit être pleinement respectée. »

Alliance VITA demande aux pouvoirs publics de comptabiliser les décès par COVID-19 des personnes âgées, de donner accès aux tests de dépistage à tout citoyen sans limite d’âge, et de réaffirmer que chaque patient a le droit, à tout âge, d’être soulagé et soigné sans être tué.