Solidarité  intergénérationnelle : opération muguet

Solidarité intergénérationnelle : opération muguet

muguet

 

Un brin de muguet et une carte. Voilà ce qu’ont reçus, à l’occasion du 1er mai, les résidents de 12 EHPAD dans lesquels étaient passés les jeunes de VITA au cours d’un de leurs « VITA Tours », entre 2017 et 2019.

Depuis bientôt trois ans, les équipes jeunes d’Alliance VITA parcourent les plages de France pour promouvoir la solidarité entre les générations. A chaque étape, les jeunes s’arrêtent dans un EHPAD pour un temps de rencontre et d’échange avec les personnes âgées.

Dans le contexte actuel du coronavirus, alors que nombre de personnes vivant dans les EHPAD doivent rester confinées dans leur chambre, sans visites extérieures, les VITA Jeunes ont voulu témoigner leur solidarité et leur soutien à toutes les personnes âgées rencontrées au cours des étés précédents.

En tout, 1 000 brins de muguets ont ainsi été livrés, accompagnés chacun d’une petite carte avec ces quelques mots : « Jeunes engagés en faveur de la solidarité entre les générations, nous pensons à vous des quatre coins de France ! Nous aimerions venir vous visiter pour partager de belles discussions, ou simplement un regard ,comme nous l’avons fait lors d’une rencontre ces derniers étés. Vous êtes dans nos pensées ! ».

Cette action s’inscrit aussi dans la perspective de la préparation du prochain VITA Tour. Pour Capucine, responsable du VITA Tour,  « cela permet d’envisager de nouvelles manières de rencontrer et d’échanger avec nos aînés si les visites ne sont pas autorisées en août. »

Pays-Bas : euthanasie de personnes démentes

Pays-Bas : euthanasie de personnes démentes

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Le 23 avril dernier, la Cour Suprême des Pays-Bas s’est prononcée sur la valeur des déclarations anticipées d’euthanasie émises par des personnes devenues démentes. Dans son arrêt, la Cour a déclaré que « l’interprétation d’une demande écrite » était permise.

En conséquence, il est possible de ne pas donner suite aux déclarations anticipées au vu des circonstances. L’arrêt précise que « cela peut concerner, par exemple, le comportement du patient ou des déclarations verbales dont il faut déduire que l’état réel du patient ne correspond pas à la situation prévue dans la demande. En outre, la loi exige que les demandes écrites de fin de vie ne soient satisfaites qu’en cas de souffrance désespérée et insupportable. En particulier, l’exigence de souffrance insupportable requiert une attention particulière en cas de démence avancée. »

Mais la place laissée à l’interprétation permet, de fait, que soient appliquées les demandes anticipées, alors même que le patient n’est plus en mesure de s’exprimer. La possibilité de se conformer à une précédente demande écrite de fin de vie existe également si l’incapacité à exprimer la volonté est causée par une démence avancée. Dans ce cas également, toutes les exigences fixées par la loi sur l’euthanasie doivent être respectées. […] Il résulte de ces exigences légales que, dans ces cas, une demande écrite doit spécifiquement demander la fin de la vie dans une situation où le patient ne peut plus exprimer sa volonté en raison d’une démence avancée. »

Cet arrêt vient clore l’affaire « Koffie-euthanasie » , qui avait amené le Dr Catherine A. devant les tribunaux, suite à l’euthanasie d’une patiente. Pour rappel, la patiente avait rédigé une déclaration anticipée un an avant qu’elle se retrouve dans un état de démence avancée et que l’euthanasie soit pratiquée. Elle avait précisé vouloir avoir recours à une euthanasie « sur sa demande » et « quand elle estimerait que le moment était venu. » Au moment où l’euthanasie a finalement eu lieu, son état ne lui permettait plus de comprendre la signification même d’une euthanasie. Le médecin n’avait pas interrogé la patiente sur son désir de mourir. Il lui avait administré un sédatif en le versant à son insu dans son café, puis avait procédé à l’euthanasie, alors même que la patiente se débattait durant la mise sous intraveineuse.

Le bureau disciplinaire des soins de Santé de La Haye ainsi que la Commission de contrôle régionale de l’euthanasie avaient tous deux déclaré la procédure déraisonnable et le médecin en tort. Le Tribunal de La Haye avait pourtant décidé de l’acquitter.

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Pour aller plus loin :

Analyse approfondie de l’arrêt par l’Institut Européen de Bioéthique

 

Notexpert « L’euthanasie aux Pays-Bas »

 

 

 

Coronavirus : un arrêté controversé sur l’IVG médicamenteuse à domicile

Coronavirus : un arrêté controversé sur l’IVG médicamenteuse à domicile

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Par un arrêté du 14 avril 2020, le délai d’accès à l’IVG médicamenteuse à domicile a été allongé de 2 semaines, passant de 5 à 7 semaines de grossesse (ce qui correspond à un allongement de 7 à 9 semaines d’aménorrhée (SA) ), pendant la crise sanitaire du Coronavirus.

Interrogé à plusieurs reprises par la sénatrice Laurence Rossignol (PS – Oise) sur la question de l’accès à l’IVG en période de confinement, le ministre de la Santé, Olivier Véran, avait parlé d’ « une réduction inquiétante du recours à l’IVG », lors de la séance des questions au gouvernement du 1er avril 2020, sans pour autant s’engager à modifier en urgence les conditions de délais.

Cet arrêté a été finalement pris, après l’avis rendu le 9 avril par la Haute Autorité de Santé (HAS), à la suite de la saisine du ministre de la Santé le 7 avril dernier. L’objet de la saisine était « d’élaborer rapidement des recommandations pour la réalisation de l’IVG médicamenteuse hors établissements de santé à la 8ème et 9ème SA et d’analyser la prise en charge de la douleur lors de la réalisation des IVG médicamenteuses, dans ce contexte pouvant modifier les pratiques de la prescription des anti-inflammatoires ». Depuis 2004, les IVG médicamenteuses peuvent être pratiquées à domicile jusqu’à 5 semaines sous condition, et jusqu’à 7 semaines de grossesse en établissement hospitalier. Au-delà, jusqu’à 12 semaines de grossesse (14 SA), délai légal de l’IVG, c’est la méthode chirurgicale qui est pratiquée.

Pour expliquer ses « réponses rapides », la HAS a indiqué qu’ « il est impératif dans la situation épidémique actuelle de garantir une réponse aux demandes d’IVG, dans des conditions ne conduisant pas à dépasser les délais légaux d’IVG, tout en limitant les expositions des patientes et des professionnels au COVID-19, et en ménageant les ressources des établissements de santé ». Le document précise que ces « réponses rapides » s’appliquent uniquement à la période d’urgence sanitaire liée à l’épidémie. la HAS propose un protocole médicamenteux spécifique au-delà de 8 SA, notamment de doubler les doses de misoprostol, non recommandées et hors AMM (autorisation de mise sur le marché) jusque-là. D’autre part, la femme doit se trouver à moins d’une heure de l’établissement de santé référent auquel elle pourra s’adresser en cas de complications, notamment d’hémorragie (jusqu’à 5% de risque selon la fiche BUM (HAS 2018). D’autre part, les douleurs sont plus importantes. Il est préconisé de ne pas rester seule à domicile.

L’arrêté précise que les consultations obligatoires d’IVG peuvent se faire par téléconsultation, sans préciser comment la confirmation écrite de la femme pour l’avortement est obtenue, ni comment la proposition de soutien et d’écoute peut être envisagée, selon les conditions prévues par la loi. De plus, par dérogation, les produits de l’IVG ( l’association de deux produits mifepristone et misoprostol) pris à 24 ou 48 h d’intervalle seront fournis directement à la femme en officine, alors que ces produits sont délivrés, dans les conditions actuelles, uniquement par un médecin ou une sage-femme.

Pour Caroline Roux, déléguée générale adjointe d’Alliance VITA : « C’est une mesure grave qui peut avoir des conséquences sanitaires et psychologiques importantes pour les femmes. Promouvoir ainsi l’IVG médicamenteuse à domicile a une incidence sur la précipitation de la décision, et peut laisser entendre que c’est la solution privilégiée, tout en laissant les femmes dans une grande solitude dans cette période de crise sanitaire. De plus, il est connu que ces avortements pratiqués plus tardivement induisent un risque sanitaire supplémentaire et nécessitent un suivi précis sachant que les douleurs sont plus importantes à des âges gestationnels plus avancés, avec des saignements plus abondants, et des risques hémorragiques augmentés. Inciter à “avorter confinée” et mobiliser les soignants pour ce type d’acte en urgence, est-ce vraiment la priorité ? Est-ce respecter les femmes ? »

La véritable urgence pour cette crise sanitaire, c’est que les femmes enceintes puissent être accompagnées et sécurisées, qu’elles puissent avoir accès aux aides et être soutenues si elles sont en difficulté et, enfin, qu’elles soient protégées contre toute violence, sans omettre celle que constitue la pression – souvent masculine – qui peut les pousser à avorter sous contrainte.

Coronavirus : Emmanuel Macron appelle à assouplir les visites aux personnes en fin de vie

Coronavirus : Emmanuel Macron appelle à assouplir les visites aux personnes en fin de vie

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Lors de son allocution télévisée du lundi 13 avril, le Président Emmanuel Macron a annoncé une prolongation du confinement jusqu’au 11 mai.

Le Président a cependant précisé que « pour leur protection, nous demanderons aux personnes les plus vulnérables, aux personnes âgées, en situation de handicap sévère, aux personnes atteintes de maladies chroniques de rester même après le 11 mai confinées, tout au moins dans un premier temps. »

Le président de la République a appelé les institutions de soin à assouplir les règles de visites aux résidents en fin de vie. « Il n’y a pas que le virus qui tue. L’extrême solitude, le renoncement à d’autres soins peuvent être aussi dangereux. Je souhaite aussi que les hôpitaux et les maisons de retraite puissent permettre d’organiser pour les plus proches, avec les bonnes protections, la visite aux malades en fin de vie, afin de pouvoir leur dire adieu. »

Interviewé par France Info, Pascal Champvert, le président de l’Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA), qui regroupe des directeurs de services et d’établissements pour personnes âgées, dit avoir « été entendu, mais en partie seulement. » Pour lui, les visites ne devraient pas être réservées aux seules situation de fin de vie, mais aussi aux personnes affectées psychiquement par cette situation, comme le préconise le Comité Consultatif National d’Ethique. Ces visites semblent par ailleurs réalisables, puisque les résidents en EHPAD sont confinés dans leurs chambres, laissant les espaces communs vides. « Il y a donc des possibilités dans ces endroits-là de faire venir une personne de chaque famille avec un résident, avec toutes les procédures de distance, de masque, de nettoyage de mains. »

Pascal Champvert souligne le caractère « essentiel » de telles possibilités, de même que permettre aux résidents de sortir dans les parcs et jardins des institutions.

Il ajoute également que « les tests sont indispensables pour avoir une stratégie beaucoup plus adaptée dans le cadre de la lutte contre le virus, en établissement mais aussi à domicile. Les personnes âgées doivent être testées, les familles et les soignants aussi. »

A partir du 11 mai, les mairies mettront à disposition de leurs administrés des masques grands publics, dont l’usage « pourra devenir systématique » dans les transports en commun et pour les professions les plus exposées.

Pour Tugdual Derville délégué général d’Alliance VITA et fondateur de SOS Fin de vie « Il était temps qu’on prenne conscience de l’inhumanité de l’isolement absolu imposé à certaines personnes âgées dépendantes. À tout âge, les rencontres donnent des raisons de vivre. Et les personnes les plus fragiles sont celles pour lesquelles les vraies rencontres sont vitales. Que sept mille résidents d’EHPAD aient déjà perdu la vie, sans pouvoir, la plupart du temps, être accompagnés par leurs proches est un drame pour ces personnes, mais aussi pour leurs soignants et pour leurs proches. Nous avons à prendre en compte des sentiments de colère et de culpabilité mêlés. Il ne faut surtout pas laisser penser que les décès au grand âge n’entrent pas dans la catastrophe humanitaire et sanitaire que nous traversons. »

Le service SOS Fin de vie, initié par Alliance VITA, a ouvert un espace dédié sur son site Internet pour répondre aux nouvelles questions qui se posent dans l’accompagnement des personnes malades, isolées ou en fin de vie, avec la pandémie du coronavirus.
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SOS Fin de vie – Tel : 01 42 71 32 94 – ecoute@sosfindevie.org

GPA commerciale adoptée par l’Etat de New York en pleine crise du Coronavirus

GPA commerciale adoptée par l’Etat de New York en pleine crise du Coronavirus

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L’Etat de New-York a adopté la loi sur le budget 2021, le 3 avril dernier, incluant la légalisation de la GPA commerciale (Gestation Par Autrui) dans un Capitole fermé au public, en pleine crise du Coronavirus.

La nouvelle législation, qui prendra effet en février 2021, permet donc à une personne célibataire, ou à tout couple (qu’il soit homme-femme, femme-femme ou homme-homme), de payer une femme pour qu’elle porte un enfant. Afin d’éviter toute complication juridique et d’empêcher la mère porteuse de garder l’enfant au terme de sa grossesse, le bébé devra être conçu à partir d’un ovule n’étant pas celui de la mère porteuse. La loi prévoit que les « futurs parents » payent les services d’un avocat pour la mère porteuse, qui doit être âgée d’au moins 21 ans. Les « futurs parents » doivent également payer l’assurance-vie de la mère porteuse pendant la grossesse et un an après l’accouchement. Cette dernière disposition ne rend pas pour autant cette loi plus acceptable.

En février, le gouverneur de l’Etat de New York, Andrew Cuomo, avait relancé une campagne en faveur de la légalisation de la GPA.

Les opposants dénoncent une grave atteinte au droit des femmes et des enfants ; cette nouvelle loi est d’autant plus controversée que cela advient dans une période sanitaire très critique et une absence de débat.

En juin 2019, la féministe américaine Gloria Steinman avait rédigé une lettre ouverte pour s’opposer à la légalisation de la GPA commerciale dans l’Etat de New York. « En vertu de ce projet de loi, des femmes dans le besoin deviennent des navires commerciaux à louer, et les fœtus qu’elles portent deviennent la propriété d’autrui. Les droits de la mère porteuse sur le fœtus qu’elle porte sont considérablement réduits, de même qu’elle perd tous les droits sur le bébé dont elle accouche. Le projet de loi ignore les inégalités socio-économiques et raciales dans l’industrie de la procréation commerciale, et met des femmes privées de leurs droits à la merci financière et émotionnelle d’individus plus riches et plus privilégiés. […] Les femmes, les enfants et les familles méritent une vie qui ne soit pas soumise au profit économique d’un tiers.« 

La députée de l’Assemblée de New York, Deborah Glick, a déclaré, auprès du New York Times, que la GPA était « une grossesse payante », et qu’elle considérait « cette marchandisation des femmes dérangeante. »

Kathleen Gallagher, de la Conférence catholique de l’État de New York, a critiqué l’inclusion de la maternité de substitution dans un projet de loi budgétaire pendant la pandémie de COVID-19.

« Nous ne pensons tout simplement pas qu’une décision juridique et morale aussi critique pour notre État aurait dû être prise derrière les portes closes d’un Capitole fermé au public« , a-t-elle déclaré. « La nouvelle loi est mauvaise pour les femmes et les enfants, et le processus est terrible pour la démocratie. »