Désir d’enfant : un « salon » qui fait polémique

Désir d’enfant : un « salon » qui fait polémique

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Pour la deuxième année consécutive, le Salon Désir d’enfant doit se tenir les 4 et 5 septembre 2021 à Paris.

Ce « Salon » se présente comme s’adressant à tous ceux qui « désirent fonder ou agrandir une famille » et rassemble un trentaine d’exposants.

Au programme, une cinquantaine de conférences animées par des professionnels de la santé, spécialistes en « fertilité » prodiguant conseils et informations sur des traitements disponibles dans le monde entier.

Pour contourner la promotion de pratiques interdites en France, le site Internet indique que « cet événement est purement informatif et non commercial ».

Proposant la PMA sans limite d’âge, les cliniques espagnoles du groupe IVF sont cette année à l’honneur. A leurs côtés on trouve des banques de gamètes offrant la possibilité de choisir un donneur selon ses caractéristiques physiques, sa race, sa personnalité, mais également des agences spécialisées dans la « maternité de substitution » (GPA) et le don d’ovocytes, des avocats et même un transporteur international d’embryons et de gamètes congelés.

Lors de sa première édition il y a un an, l’événement avait été dénoncé par plusieurs associations, dont le collectif « Marchons enfants! », considérant qu’il faisait la promotion de la GPA, pratique illégale en France, et relevait du délit d’entremise à la GPA.

Déboutée de son recours en référé-liberté, l’association Juristes pour l’enfance avait ensuite déposé plainte contre X, constat d’huissier à l’appui, auprès du Procureur de la République de Paris. Ce dernier n’ayant pas donné suite, et en amont de cette nouvelle édition, l’association a de nouveau tenté d’alerter les pouvoirs publics par l’envoi de courriers au Garde des Sceaux, à la Préfecture de police de Paris, à la Préfecture de Paris et à la Mairie de Paris.

A ce jour, plaintes et courriers restent sans réponse.

Protection de l’enfance : un projet de loi pour un meilleur accompagnement des enfants placés

Protection de l’enfance : un projet de loi pour un meilleur accompagnement des enfants placés

Protection de l’enfance : un projet de loi pour un meilleur accompagnement des enfants placés

 

L’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité en première lecture, jeudi 8 juillet, le projet de loi relatif à la protection de l’enfance, porté par le secrétaire d’Etat chargé de l’Enfance et des Familles, Adrien Taquet. Il vise à mieux protéger et accompagner les enfants confiés à l’Aide Sociale à l’Enfance.

Après l’examen en commission spéciale le 30 juin, jugé décevant par différents acteurs de la protection de l’enfance, l’examen en séance publique, qui a débuté le 6 juillet, a apporté plusieurs mesures fortes pour répondre aux insuffisances du dispositif actuel :

  • Le rassemblement des frères et sœurs dans un même lieu d’accueil. Cet amendement du gouvernement a été adopté à l’unanimité. Il inscrit dans la loi que « L’enfant est accueilli avec ses frères et sœurs, sauf si son intérêt commande une autre solution. »
  • Une solution d’accompagnement garantie à chaque jeune sortant de l’ASE entre 18 et 21 ans. Cet amendement, déposé par le gouvernement, cherche à répondre à la situation de grande précarité dans laquelle se retrouvent de nombreux jeunes issus de l’ASE quand ils deviennent majeurs. Cet accompagnement passe par deux dispositifs, la garantie jeune, qui doit être systématiquement proposée (aide financière assortie d’un accompagnement), et le contrat jeune majeur, qui doit être proposé dans tous les départements.

D’autres mesures importantes, déjà présentes dans le texte initial, ont également été adoptées :

  • Les services sociaux devront étudier systématiquement les différentes options possibles afin de confier l’enfant à une personne de son environnement avant de le placer à l’aide sociale à l’enfance.
  • Les antécédents judiciaires des adultes au contact des enfants devront être mieux contrôlés.
  • Les assistants familiaux seront mieux rémunérés et pourront désormais poursuivre leur accompagnement au-delà de 67 ans après autorisation médicale, dans la limite de 3 ans et jusqu’aux 21 ans du mineur.
  • Un principe d’interdiction de l’hébergement dans des structures non spécialisées (hôtels, par exemple) a été adopté. Un rapport de l’IGAS de novembre 2020 estime entre 7 500 et 10 000 le nombre de mineurs confiés à l’ASE hébergés à l’hôtel. Il sera toutefois possible d’y recourir pour répondre à des situations d’urgence, « à titre exceptionnel » et pour une durée de deux mois maximum. Si certains auraient souhaité une véritable interdiction sans exception, le secrétaire d’Etat en charge de l’enfance, Adrien Taquet, a mis en garde contre le dogmatisme : « Mais que se passerait-il très rapidement ? Les mômes se retrouveraient dans la rue. […] Quand bien même nous le voudrions et y consacrerions tous les moyens, nous ne pouvons pas aujourd’hui absorber 10 000 enfants. ». Néanmoins, un amendement a été adopté afin d’interdire strictement et en toute circonstance le placement à l’hôtel d’enfants porteurs de handicaps.

D’autres mesures, plus controversées, concernent le suivi des mineurs non accompagnés, qui représentent actuellement 95% des mineurs hébergés à l’hôtel, selon le rapport de l’IGAS :

  • Lorsqu’un mineur change de département, il sera interdit de recourir à une nouvelle évaluation de sa minorité, afin de sécuriser la situation des jeunes évalués mineurs et d’éviter des réévaluations abusives.
  • L’usage du fichier d’appui à l’évaluation de la minorité, qui permet de savoir si un jeune a déjà fait une demande, doit être généralisé.

La députée communiste Elsa Faucillon a dénoncé une loi qui, « alors qu’elle est censée parler uniquement de protection de l’enfance, y insère des mesures de contrôle migratoire ». Pourtant, comme l’a rappelé Adrien Taquet, le fichier d’appui à l’évaluation de la minorité, introduit en 2019, est déjà utilisé par environ 85 départements. « Depuis l’année dernière, le remboursement des frais des départements par l’État est subordonné à son utilisation. »

Enfin, si les juges pour enfants pourront désigner un avocat quand la situation le nécessite, pour garantir l’intérêt supérieur de l’enfant, plusieurs amendements, qui ont été rejetés, proposaient d’aller plus loin en rendant la présence d’un avocat obligatoire. Pour le secrétaire d’Etat, Adrien Taquet, dans le cas des enfants suivis par l’ASE qui vivent toujours dans leur famille, « introduire un avocat pourrait créer un conflit entre l’enfant et sa famille. »

Le texte, sur lequel le gouvernement a engagé une procédure accélérée, doit maintenant être examiné par le Sénat. Demeure la question des moyens qui seront réellement mis à disposition des départements pour que ces mesures soient effectives.

 

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Loi bioéthique : saisine du Conseil constitutionnel

Loi bioéthique : saisine du Conseil constitutionnel

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80 députés, LR et UDI, ont saisi le Conseil Constitutionnel (CC) sur le projet de loi bioéthique adopté dans sa version définitive le 29 juin 2021. Ils dénoncent un « scientisme sans limite ».

Les critiques portées sur le texte se concentrent sur plusieurs axes clairement « bioéthiques » et n’aborde pas les questions de société. En l’occurrence, l’ouverture de la procréation assistée à tous, sans raison médicale, n’est pas abordée. Un article du Figaro souligne que « les juristes connaissent la réticence du Conseil constitutionnel à s’immiscer dans les questions de société ».
Cette saisine met l’accent sur l’importance des limites constitutionnelles autour de la protection de l’être humain et de la dignité humaine en posant des limites à la recherche car la science ne peut être le seul déterminant de l’éthique.

Parmi les axes retenus par la saisine, deux principaux :

1er axe : la recherche sur l’embryon

En effet, celle-ci contredit la limite éthique posée par la loi elle-même, notamment par l’article 16 du code civil qui pose le principe que « La loi assure la primauté de la personne, interdit toute atteinte à la dignité de celle-ci et garantit le respect de l’être humain dès le commencement de sa vie. »

Or, la loi banalise aujourd’hui toujours plus l’encadrement de la recherche sur l’embryon et sur les cellules souches issues d’embryons et autorise la création d’embryons chimères animal-homme ainsi que la modification génétique d’embryons humains. Et par ailleurs, la loi ouvre la possibilité de cultiver in vitro l’embryon humain jusqu’à 14 jours, date des premières ébauches du système nerveux de l’être humain en cours de développement. Ces « nouveautés » législatives permettant une instrumentalisation accrue de l’embryon humain sont donc autorisées malgré le respect dû à l’embryon humain. Ces modifications législatives d’ampleur ont été adoptées « sans que le respect de la dignité de l’être humain ne s’oppose en rien aux intérêts de la recherche », expliquent les députés qui n’hésitent pas à décrire ces évolutions comme étant un « changement complet de paradigme ».

Aujourd’hui, force est de constater que dans le domaine de la recherche, l’animal, y compris sous forme fœtale ou embryonnaire, est désormais mieux protégé que l’embryon humain lui-même . Quant au principe de précaution qui existe pourtant de manière constitutionnelle pour protéger l’environnement, pourquoi ne s’appliquerait-il pas à l’être humain ?

2ème axe : la protection de la loi contre toute forme d’eugénisme

En effet, la porte ouverte à la modification génétique des embryons humains est une rupture inédite qui amorce l’ère de l’humain génétiquement modifié. « En autorisant la création d’embryons transgéniques sans en fixer les objectifs ni les limites, le dispositif porte atteinte à l’intégrité de l’embryon et à l’intégrité du patrimoine génétique, donc de l’espèce humaine. Il porte atteinte à la prohibition de l’eugénisme » soulignent les auteurs de la saisine. Ils rappellent que « la recherche fondamentale a vocation à passer un jour au stade clinique ».

Il faut rappeler qu’en 1994, à l’occasion de la première loi de bioéthique, le Conseil constitutionnel a jugé que les principes de « primauté de la personne humaine, le respect de l’être humain dès le commencement de sa vie, l’inviolabilité, l’intégrité et l’absence de caractère patrimonial du corps humain ainsi que l’intégrité de l’espèce humaine » tendent à assurer le respect du principe constitutionnel de sauvegarde de la dignité humaine . Plus que jamais, ces valeurs constitutionnelles doivent être réaffirmées et surtout leur application garantie.

La saisine révèle d’autres incohérences graves de ce texte. L’article 20 permet à une femme enceinte de ne pas transmettre des informations médicales concernant la santé de son enfant à naitre à son conjoint ou sa conjointe si celle-ci ne le souhaite pas. Mais s’il s’agit d’un enfant né par don de sperme, le donneur, lui, en sera automatiquement informé s’il s’agit d’une anomalie génétique. Alors que le père, ou l’autre femme du couple, pourrait être tenu dans l’ignorance. Cette rupture d’égalité va contre un régime de responsabilité qui s’adresse aux parents et méconnaît les devoirs mutuels des conjoints envers leurs enfants.

Le Conseil constitutionnel dispose d’un mois pour statuer. Sauf si le gouvernement, qui a annoncé son intention de publier certains décrets d’application très rapidement, notamment celui de la PMA pour toutes, demande l’urgence au Conseil constitutionnel. Dans ce cas, le délai pourrait être raccourci à une semaine.

 

GPA : le nouvel objectif des partisans à la PMA dite “pour toutes”

GPA : le nouvel objectif des partisans à la PMA dite “pour toutes”

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Un faisceau d’informations récemment publiées remet la GPA sur le devant de la scène médiatique en France.

D’une part, la loi de bioéthique est à peine votée que les partisans de la GPA ont annoncé, sur différents canaux, que celle-ci était leur nouvel objectif après la PMA dite « pour toutes ». L’argument standard avancé reste celui de l’égalité de tous devant la « parentalité », conçue comme un droit que la technique rend disponible. Ainsi, dans un éditorial de Libération le 29 juin, le journaliste explique qu’il faut que « le désir d’enfant soit universellement satisfait ».

Pourtant, à l’occasion des débats sur la loi bioéthique, plusieurs personnalités politiques de toutes sensibilités partisanes ont affirmé leur opposition à la GPA, conscientes qu’en elle-même cette pratique est contraire à l’éthique.

Sur ce sujet, Arte présentait un documentaire le 7 juillet sur les pratiques de GPA dites « non commerciales » en Belgique. Alors que la France et l’Allemagne ont interdit cette pratique, elle est tolérée en Belgique, ce qui crée un effet de passage de frontière de quelques couples français. Cette situation de course au moins-disant éthique reçoit l’assentiment de certains acteurs médiatiques français.

D’autre part, la crise sanitaire internationale que nous traversons a mis en lumière de nombreux drames liés à la GPA.

Des « parents d’intention » incapables de venir chercher le bébé, des enfants bloqués dans des appartements loués en catastrophe suite à la fermeture des frontières, ou confiés à des nourrices, la liste s’allonge de situations dramatiques liés à cette pratique. La Russie, pays où la GPA est autorisée y compris pour les étrangers, compte environ 150 cliniques la proposant. L’encadrement juridique, avec une autorisation votée dès 1993, et les coûts bas favorisaient cette pratique, que la fermeture des frontières a fortement perturbée. Suite à ces situations tragiques, une proposition de loi pour interdire les GPA internationales a été déposée à la Douma, par le parlement russe. La proposition de loi fait explicitement référence aux drames évoqués plus haut, allant jusqu’à la mort de nourrissons.

Si la Russie votait cette proposition contre la GPA internationale, elle rejoindrait d’autres pays comme l’Inde, le Népal, la Thaïlande ou encore le Cambodge qui sont revenus sur leurs législations ces dernières années.

Fin de vie : le CCNE lance un groupe de travail

Fin de vie : le CCNE lance un groupe de travail

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Dans un communiqué de presse du 25 juin, le Comité Consultatif National d’Ethique (CCNE) annonce le lancement d’un groupe de travail sur les questions de fin de vie.

Ce groupe sera animé par trois membres : Régis Aubry, Florence Gruat et Alain Claeys, le co-auteur de la loi de 2016 créant de « nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie ».

Le CCNE rappelle qu’à la fin des Etats Généraux de la bioéthique, il s’était prononcé contre la modification de cette loi. Avec cette initiative, le CCNE entend prendre une place dans les débats, alors que le Sénat et l’Assemblée Nationale ont discuté plusieurs propositions de loi promouvant l’euthanasie. Lors des débats au Sénat, Olivier Véran avait annoncé le lancement d’un plan de développement des soins palliatifs, et avait argumenté pour un bilan de l’application du dispositif législatif actuel avant toute modification. Ce plan de soins palliatifs annoncé en avril n’a toujours pas été lancé.

Le CCNE souhaite aborder à la fois un bilan des dispositifs existants et les « situations exceptionnelles, telles les maladies neuro-végétatives à évolution lente, auxquelles le droit est confronté ».