Marchons Enfants ! : conférence de presse du 26 août 2020

Marchons Enfants ! : conférence de presse du 26 août 2020

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Suite à l’adoption en 2e lecture, le 1er août, du projet de loi bioéthique par l’Assemblée nationale, une conférence de presse du collectif Marchons Enfants ! s’est tenue le 26 août 2020 à Paris.

Caroline Roux, déléguée générale adjointe d’Alliance VITA, participait à cette conférence de presse.

Cette seconde lecture est un véritable naufrage éthique et législatif.

Le Premier ministre a une lourde responsabilité.
Il lui revenait de ne pas précipiter ces débats, alors que les urgences sont ailleurs. Il a voulu se débarrasser de ce texte… en prenant de grands risques pour les générations futures.

  • Non seulement le débat démocratique n’est pas respecté, avec un texte imposé à la sauvette en plein été, moins de 20% des députés présents et un temps programmé réduit à 25 heures.
  • Mais aussi les Français ont été mis hors jeu, souvent peu au courant de ce qui se trame, avec des mesures qui ne cessent de changer d’une lecture à l’autre.
    Plus on avance dans l’examen de cette loi, plus elle se vide de l’éthique et met en danger les principes de protection de la dignité et de la vie humaine.

Avec une procréation toujours plus artificielle, qui inaugure clairement « un droit à l’enfant » (les députés ont refusé d’inscrire dans le marbre que « nul n’a droit à l’enfant ») : PMA sans père, bouleversement de la filiation, double don de gamètes qui aboutit à « fabriquer » des enfants hors sol, congélation des ovocytes pour une hypothétique maternité tardive par PMA, risquée pour la santé des femmes. Un pas de plus a été franchi vers le marché de la procréation avec la collecte et la conservation des gamètes humains par des établissements lucratifs. C’est un terrible basculement pour la France qui a toujours fait du principe de non marchandisation de l’humain et des éléments de son corps, un principe éthique fondamental.

  • Par une sélection accrue des enfants avant la naissance, sur des critères génétiques, en complète contradiction avec la politique de société inclusive que le gouvernement prétend développer.
  • Avec des lignes rouges franchies mettant en danger l’intégrité même de l’espèce humaine avec la création de chimères homme/animal et d’embryons humains génétiquement modifiés.

A qui sert cette obstination à rejeter tout principe de précaution ? Alors que la crise sanitaire nous a fait prendre conscience que l’humanité est autant à protéger que la nature.

Je tiens à dire, au nom d’Alliance VITA que je représente, que nous sommes très mobilisés contre le cavalier législatif qui fait exploser l’encadrement de l’avortement en France en ajoutant un critère invérifiable de « détresse psychosociale » pour avoir recours à l’interruption médicale de grossesse, permettant d’avorter jusqu’au dernier jour de grossesse.

Nous demandons le retrait de cette disposition et la mise en place d’une politique d’accompagnement et de solidarité pour les femmes enceintes en difficulté, ainsi que la conduite d’une étude épidémiologiques sur les 20 dernières années qui analyse les causes, les conditions et les conséquences de l’avortement.

La révision de cette loi bioéthique passe à côté de trois grandes urgences :

  • la véritable lutte contre l’infertilité,
  • l’arrêt de l’engrenage eugéniste et
  • le respect de l’intégrité de l’espèce humaine.

Nous appelons les sénateurs, qui ont encore le pouvoir de modifier la loi, à se montrer à la hauteur des enjeux, pour maintenir une éthique, garante de la protection des plus fragiles. »

Avec Marchons enfants, Alliance VITA appelle à manifester son opposition à ce projet de loi le 10 octobre prochain dans toute la France par attachement aux droits des plus fragiles.

Le VITA Tour 2020 prêt au départ !

Le VITA Tour 2020 prêt au départ !

vita tour 2020

Pour le 4e été consécutif, les équipes de jeunes d’Alliance VITA parcourront, du 2 au 29 août 2020, les routes de France pour aller à la rencontre des personnes âgées en EHPAD et sensibiliser les vacanciers aux défis du grand âge.

Cette année, cette tournée, intitulée le « VITA Tour », partira de Marseille, avec des étapes à Lyon, Bordeaux et sur la côte Atlantique, pour s’achever dans la vallée de la Loire, sous la bannière « Entre générations, osons la découverte ! ».

Dans chaque ville étape, un stand sera monté sur une plage ou à proximité d’un monument historique pour interpeller les passants sur leur lien avec les autres générations. Sur des chevalets, quatre grandes photos représenteront des moments d’échanges entre générations. Les VITA Jeunes proposeront aux vacanciers d’envoyer une carte postale personnalisable avec une photo polaroïd à un proche âgé et isolé. Les enfants seront aussi invités à réaliser des dessins qui seront transmis aux résidents de l’EHPAD le lendemain.

Le lendemain, les VITA Jeunes seront attendus, par les équipes d’animation et le personnel soignant, pour vivre un moment de partage avec les résidents d’un EHPAD. Que ce soit par le jeu, des discussions, le service du goûter ou une promenade, l’essentiel est de permettre d’instaurer une relation, un échange et une communication, même si celle-ci peut parfois passer seulement par des regards et des sourires.

 

[CP] PJL Bioéthique : Alliance VITA dénonce un cavalier législatif sur l’avortement

[CP] PJL Bioéthique : Alliance VITA dénonce un cavalier législatif sur l’avortement

img loi bioethique
Alliance VITA dénonce la disposition adoptée à la sauvette en pleine nuit à la fin de l’examen du projet de loi bioéthique qui fait exploser l’encadrement de l’avortement en ajoutant le critère invérifiable de « détresse psychosociale » pour recourir à l’interruption médicale de grossesse (IMG), jusqu’au terme de la grossesse.

La condition des femmes enceintes faisant face à une détresse mérite toute l’attention de la société. Mais l’histoire a montré que, la notion de détresse étant difficile à objectiver, elle était utilisée pour détourner la loi, avec comme résultats :

  • -l’IVG présentée comme issue obligée de toute grossesse imprévue ou difficile ;
  • l’abandon de toute politique de prévention de l’avortement, malgré sa nature qui met des vies en jeu et ses conséquences difficiles pour de nombreuses femmes.

Sur un sujet aussi sensible, Alliance VITA, engagée dans l’aide aux femmes enceintes en difficulté depuis plus de 20 ans, demande :

  • le retrait de cette disposition, cavalier législatif malhonnête, qui n’a pas sa place dans le texte, l’avortement ne pouvant faire l’objet d’une mesure de circonstance, sans étude préalable ;
  • la conduite d’une étude épidémiologique sur les 20 dernières années, qui analyse les causes, les conditions et les conséquences de l’avortement ;
  • un véritable débat sur l’avortement, ses causes et ses conséquences.
[CP] PJL Bioéthique 2ème lecture : une complète rupture éthique

[CP] PJL Bioéthique 2ème lecture : une complète rupture éthique

pjl bioéthique assemblée nationale
Examiné à la sauvette par les députés à l’extrême fin de la session extraordinaire de juillet, en temps programmé réduit à 25 heures, le texte de la loi bioéthique issu de la seconde lecture aboutit à une complète rupture éthique.

Comme l’a dénoncé Alliance VITA depuis le début de son examen, cette loi remet gravement en cause les droits des plus fragiles de notre société, en ignorant des principes fondamentaux d’écologie humaine, alors que le texte engage les générations futures et l’orientation de la recherche.

Pour Caroline Roux, Déléguée générale adjointe d’Alliance VITA :

« Cette seconde lecture aboutit à une complète rupture éthique. La majorité présidentielle a fait prévaloir l’intérêt d’adultes au détriment des droits de l’enfant, et s’est obstinée à intensifier la manipulation du vivant, sans aucun principe de précaution. Au point d’entrouvrir la porte au marché de la procréation sous couvert de « dérogation » en faisant organiser la collecte et la conservation des gamètes humains par des établissements lucratifs. C’est un terrible basculement pour la France qui a toujours fait du principe de non marchandisation de l’humain et des éléments de son corps, un principe éthique fondamental. Alors que la crise sanitaire nous a fait prendre conscience que l’humanité est autant à protéger que la nature, des lignes rouges sont franchies mettant en danger l’intégrité même de l’espèce humaine avec la création de chimères homme/animal et d’embryons humains génétiquement modifiés. La révision de cette loi bioéthique passe à côté de 3 grandes urgences : la véritable lutte contre l’infertilité, l’arrêt de l’engrenage eugéniste et le respect de l’intégrité de l’espèce humaine. Nous appelons les sénateurs, qui ont encore le pouvoir de modifier la loi, à se montrer à la hauteur des enjeux, pour maintenir une éthique, garante de la protection des plus fragiles. »

D’autre part, Alliance VITA dénonce le vote en pleine nuit, sans annonce préalable, ni étude d’impact, d’un amendement qui fait exploser l’encadrement de l’avortement en France en ajoutant un critère invérifiable de « détresse psychosociale » pour avoir recours à l’interruption médicale de grossesse, permettant d’avorter jusqu’au dernier jour de grossesse.

Alliance VITA manifestera son opposition à ce projet de loi par attachement au droit des plus fragiles, par tout moyen légal, aux étapes suivantes du processus législatif.

Personnes âgées et Covid : 1er bilan de la commission d’enquête parlementaire

Personnes âgées et Covid : 1er bilan de la commission d’enquête parlementaire

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Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes et rapporteur de la commission d’enquête parlementaire chargée d’évaluer la gestion et les conséquences de l’épidémie de Covid-19, a dressé un premier bilan à l’Assemblée nationale le 28 juillet, après six semaines d’auditions.

Quels sont les premiers constats ?

La France était mal préparée et n’a pas anticipé cette crise majeure, comme le révèle l’évolution du stock de masques de notre pays dans les dix dernières années. A partir de 2013, une nouvelle doctrine du Secrétariat Général de la Défense et de la Sécurité Nationale (SGDSN) rend tous les employeurs, dont ceux des établissements de santé, responsables de la constitution du stock de masques, sans que les acteurs des hôpitaux publics, privés et des établissements médico-sociaux n’en aient été informés. C’est ainsi que le stock de 2,9 milliards de masques que la France avait en 2009 est tombé à 100 millions au début de la crise.

En 2018, la Direction Générale de la Santé, alertée sur l’état des stocks de masques quasiment tous périmés, n’en commandera que 50 millions soit 0,05 pour cent des besoins alors évalués à 1 milliard de masques pour répondre à une pandémie grippale.

À partir de janvier 2020, il semble que l’ampleur de la crise sanitaire n’a pas été évaluée à sa juste mesure par les scientifiques et par le pouvoir exécutif. L’activation du plan pandémie, au mois de mars seulement, a été trop tardif. Le déficit de tests au début de la crise a été un facteur majeur de la propagation de l’épidémie. Mi-mars, la France n’avait testé que 12 000 personnes alors que l’Allemagne avait déjà réalisé 500 000 tests. Ce manque de réactivité est en partie lié, d’après le rapporteur, à d’inutiles compétitions entre laboratoires et à des blocages administratifs. Pour lui, la crise a été aggravée par la « bureaucratie » française qui a empêché une forte réactivité à la pandémie.

Y a-t-il eu des tris de patients ?

L’hôpital s’est adapté à l’épidémie en reprogrammant quasiment tous les soins hors Covid, ce dont les effets collatéraux ne sont pas encore évalués.

Ce qui ressort des analyses chiffrées, c’est une chute du nombre de personnes âgées en service de réanimation qui questionne. Pour le rapporteur interrogé par le journal Le Monde : « Au pic de la crise, début avril, le nombre des personnes âgées de plus de 75 ans admises en service de réanimation chute brutalement. Nous passons de 25 % en moyenne (à la même période, au cours des années précédentes) à 14 % pendant la crise, et même à 6 % en Ile-de-France. Notre système a donc bel et bien été débordé. On a réduit les chances des personnes âgées. Beaucoup auraient pu vraisemblablement être sauvées. C’est grave. »

De nombreux médecins coordonnateurs d’EHPAD ont regretté l’absence de matériel de protection (masques, blouses…) au début de la crise. L’hospitalocentrisme qui caractérise le système de santé français a eu des conséquences sur la population : les tests n’étaient réalisés qu’à l’hôpital en début de crise et les laboratoires privés écartés. De même, 60 000 médecins libéraux ont été peu mis à contribution alors que le SAMU a été sur-sollicité.

Ces éléments du premier bilan de la commission d’enquête parlementaire confirment l’alerte lancée par Alliance VITA dès le 26 mars 2020, dans un communiqué de presse, contre les discriminations à l’égard des personnes âgées et le risque d’euthanasie en période de crise sanitaire : « Alliance VITA demande aux pouvoirs publics de comptabiliser les décès par Covid-19 des personnes âgées, de donner accès aux tests de dépistage à tout citoyen sans limite d’âge, et de réaffirmer que chaque patient a le droit, à tout âge, d’être soulagé et soigné sans être tué. »

D’après ce premier bilan, la France semble à présent mieux préparée à affronter un éventuel rebond de la pandémie. Cependant plusieurs aspects structurels doivent évoluer : la médecine de ville devra être mieux associée à la gestion de crise, la réserve sanitaire davantage mise à contribution, et les services de réanimation adaptés dans la durée.

L’urgence semble avant tout de mieux prendre en compte les personnes âgées qui ont le plus souffert de la crise, de renforcer la médicalisation des EHPAD, et de valoriser les services de soins et d’aide à domicile.