Insee : Les familles monoparentales plus nombreuses et plus pauvres
Insee : Les familles monoparentales plus nombreuses et plus pauvres
Une étude de l’Insee, parue lundi, révèle que la part des familles monoparentales a augmenté entre 2011 et 2020. Elles représentent aujourd’hui une famille sur quatre. Dans 82% des cas, c’est la mère qui élève seule un ou plusieurs enfants. Ces familles sont plus touchées par la pauvreté que les autres.
D’après cette enquête, le nombre de familles dites « monoparentales », c’est-à-dire les familles où les enfants résident avec un seul parent, s’établit à 2,0 millions en 2020, sur un total de 8,0 millions de familles. Elles représentent 24,7 % des familles (23,8 % en France métropolitaine). Les familles dites « traditionnelles » (couple avec ses enfants uniquement) représentent 66,3 % des familles, et les familles recomposées 9,0 %.
L’étude s’intéresse aux conditions de logement des familles en fonction de leur type. Elle révèle de fortes disparités entre les familles quant à leur logement. Si pour 66 % des enfants des familles « traditionnelles », leur famille est propriétaire du logement, ce chiffre tombe à 29 % pour les enfants vivant en familles monoparentales. 37 % de ces enfants vivent dans un logement social, contre 15,8 % pour les familles traditionnelles.
Les enfants des familles monoparentales vivent plus souvent dans un « logement surpeuplé », c’est-à-dire un logement où il manque au moins une pièce par rapport au nombre de pièces qui serait nécessaire : 24 % de ces enfants vivent dans un logement surpeuplé, contre 14 % de tous les enfants mineurs. Selon l’étude, « le surpeuplement plus marqué des familles monoparentales peut s’expliquer en partie par le fait qu’elles vivent souvent dans des grandes villes ou leurs banlieues [Algava et al., 2020], où les logements sont plus petits. »
Enfin, les enfants mineurs vivant en famille monoparentale sont deux fois plus touchés par la pauvreté que l’ensemble des enfants. En 2018, ils sont 41 % à vivre sous le seuil de pauvreté monétaire (calculé en fonction du niveau de vie médian de la population), contre 21 % de l’ensemble des enfants. « Dans un tiers des familles monoparentales, le parent avec lequel ils résident la plupart du temps n’a pas d’emploi. Leur situation est alors plus précaire : 77 % des enfants sont pauvres, contre 23 % quand le parent est en emploi. »
Pour 18 % des familles monoparentales, c’est le père qui réside avec ses enfants. Ces familles sont moins touchées par la pauvreté que lorsque c’est la mère qui réside avec ses enfants. Les pères sont plus souvent propriétaires du logement, ont plus souvent un emploi et sont plus souvent cadres que les mères.
Face au constat de la plus grande pauvreté des enfants issus des familles monoparentales, se pose la question de la prévention. Pour Julien Damon, professeur associé à Sciences Po, ce sont principalement les séparations des conjoints qui expliquent la part croissante des familles monoparentales (Le Figaro, 14/09/2021). Celui-ci suggère, comme cela se fait dans d’autres pays, de mettre en place des politiques publiques pour développer le conseil conjugal afin de mieux accompagner les couples et prévenir les séparations.
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