Portugal : la loi euthanasie renvoyée devant la Cour constitutionnelle

Portugal : la loi euthanasie renvoyée devant la Cour constitutionnelle

portugal loi euthanasie

Le Président de la République a saisi, le 18 février 2021, la Cour constitutionnelle pour contrôler la constitutionnalité de la loi euthanasie  susceptible de porter atteinte à la loi fondamentale du Portugal.

Parmi les griefs avancés dans ce recours figurent « des concepts excessivement indéterminés » comme la notion de « souffrance intolérable », l’absence d’évaluation “des lésions irréversibles”, le seul critère associé aux lésions étant son caractère définitif, rien ne fait référence à son caractère mortel.

La Cour doit rendre son avis dans un délai de 25 jours.

Cette loi, adoptée le 29 janvier dernier, est très controversée. Votée « à la hussarde » au moment même où l’ensemble du corps médical et la population étaient confrontés à un grave rebond de la pandémie, elle a fait l’objet de vives protestations de la société civile.

Selon l’avis que rendra la Cour, le texte de loi pourrait être renvoyé au Parlement pour qu’il puisse en revoir les formulations. Le président pourra encore y mettre son veto. Dans ce cas, la loi devrait être à nouveau soumise aux députés.

“Toujours ensemble !” 5 questions à Tugdual Derville

“Toujours ensemble !” 5 questions à Tugdual Derville

5 questions à Tugdual Derville, coordonnateur du projet “Toujours ensemble !”

 

D’où vient l’idée de cette action ?

De la canicule de 2003 ! A l’époque, en constatant la dramatique surmortalité des personnes âgées au cours de l’été, Alliance VITA avait lancé une enquête approfondie auprès de plusieurs centaines d’entre elles. Nous avions découvert que des petits actes – presque anodins – répondaient à leur besoin profond : celui d’être reliés à ceux qu’elles aiment, par une brève visite, un appel téléphonique ou… une lettre personnelle.

Dans un contexte de pression pour l’euthanasie – comme aujourd’hui – nous étions déjà conscients de l’importance de lutter contre la « mort sociale », source de désespérance. C’est à partir de cette enquête qu’a été lancé notre service SOS fin de vie

Depuis un an, c’est donc un autre drame qu’endurent les personnes âgées, en EHPAD mais aussi à domicile. La pandémie nous a inspiré une nouvelle enquête, et puis cette nouvelle action qui fait écho à cette première expérience.

Que retenez-vous de cette nouvelle enquête ?

L’échantillon de 530 personnes âgées de plus de 80 ans, que nos volontaires ont longuement interrogées fin 2020, ne prétend pas à la représentativité, car la pandémie nous a contraints. Alors que ce sont en général des personnes bien socialisées, il apparaît que la place des plus proches est absolument déterminante pour leur bonheur. Elles ont besoin de recevoir des signes de vie, mais aussi des « nouvelles », c’est-à-dire ne pas être tenues à l’écart de leur existence.

Un des points qui choque le plus, c’est cette ségrégation entre les générations : plus de la moitié des personnes interrogées constatent ne voir que rarement (27%) ou pas du tout (27%) des enfants, alors qu’elles sont quasiment unanimes à dire combien il est important pour elles d’en côtoyer ! Certaines personnes âgées nous ont avoué qu’elles vont régulièrement se poser sur un banc de jardin public simplement pour « voir des enfants », sans oser interagir avec ceux qui en ont la garde. C’est poignant !

Pourquoi « Toujours ensemble » ?

L’expression part d’un constat cruel : dans une société de plus en plus éclatée et individualiste, nous vivons séparés. Les générations habitent de plus en plus rarement sous le même toit. La pandémie a pu nous rapprocher de certaines personnes, mais, pour tant d’autres, elle a accru la distance en interdisant les rencontres. Nous voudrions faire mentir deux proverbes « Loin des yeux, loin du cœur » mais aussi « Pas de nouvelles, bonne nouvelle » ? Nous répondons : « Toujours ensemble ! » et « Des nouvelles… bonne nouvelle ! »

Cette pandémie peut être l’occasion d’une prise de conscience et d’un surcroît de volonté : à chacun de dire, au travers d’un geste tout simple, l’envoi d’une carte postale avec une photographie personnelle : « Tu comptes à mes yeux et je t’aime ! »

Quels résultats attendez-vous de cette campagne ?

D’abord, faire plaisir au plus grand nombre possible de personnes. Donner des nouvelles, c’est partager nos vies. Alors que la plupart des courriers sont désormais administratifs, nous n’imaginons pas à quel point recevoir une vraie missive personnelle fait du bien. C’est un objet précieux, et rare, qu’on conservera souvent pour toujours.

Ensuite, nous espérons qu’un premier pas – avec cette carte – nous encouragera tous à entrer dans le cercle vertueux de relations plus solidaires avec les plus vulnérables…

Pour sortir du confinement des cœurs, Alliance VITA souhaite favoriser une culture de la vie autour des plus fragiles. Sans preuves d’amour, quel sens aurait l’amour ? Lancer des actions positives est au moins aussi vital que de résister aux atteintes à la vie.

Comment l’action s’organise-t-elle ?

Je vous laisse le découvrir sur www.toujoursensemble.fr ! En suivant des instructions simplissimes, chaque personne reçoit un code personnel qui lui permet de réaliser, en ligne, une (et une seule) carte que recevra une personne âgée de son choix, parmi ses proches, pour un tarif qui comprend juste l’enveloppe, l’affranchissement et le routage.

C’est une certaine jubilation pour nous de permettre la transformation du digital au « réel ». Pour une fois, l’écran se transforme en papier. Nous allons animer chaque jour cette campagne, sur les réseaux sociaux, grâce à des images, des mini-vidéos, des témoignages… Si tout se passe bien, des millions de personnes devraient en entendre parler. Et des milliers en bénéficier.

Lancer cette campagne mi-février, pendant un mois, c’est manifester que nous n’en restons pas aux vœux (pieux) ! je me permets donc d’inciter ceux que ces lignes auront motivés à réaliser cette action sans attendre puis à diffuser largement les images de ce projet autour d’eux.

 

Retrouvez toutes les infos sur le projet “Toujours ensemble!

Communiqué de presse “Toujours ensemble ! Alliance VITA lance sa nouvelle campagne de soutien aux personnes âgées”

toujours ensemble

Suivez-nous sur les réseaux sociaux :

[CP] Emmanuel Macron doit tirer les conclusions de l’impossible consensus bioéthique

[CP] Emmanuel Macron doit tirer les conclusions de l’impossible consensus bioéthique

bioéthique
La commission mixte paritaire chargée de proposer un texte commun du projet de loi bioéthique a logiquement échoué, en raison des divergences inconciliables qui séparent les deux assemblées dans ce domaine.

Alliance VITA demande au président de la République de tenir son engagement d’un débat apaisé en n’imposant pas à notre pays, en pleine crise sanitaire, un débat qui inquiète et divise les Français. Après deux passages de ce texte dans chacune des assemblées, le fossé n’a cessé de se creuser, avec la prise de conscience des conséquences de ce projet :

  • L’ouverture de la PMA sans raison médicale remet gravement en cause les droits de l’enfant.
  • La manipulation du vivant avec les chimères homme/animal et la création d’embryons OGM représentent des dangers écologiques inédits qui portent atteinte à l’intégrité de l’espèce humaine.

Pour Alliance VITA, donner à l’Assemblée nationale le monopole de la décision, sans tenir compte de l’avis du Sénat, reviendrait à passer en force. C’est pourquoi l’association demande au président de la République de surseoir à l’examen de ce texte, faute de quoi Alliance VITA relancera son travail d’alerte et de mobilisation générale contre un projet plus que jamais inutile et dangereux.

PPL avortement : retrait de son examen le 18 février

PPL avortement : retrait de son examen le 18 février

ppl avortement retrait

Le groupe socialiste a renoncé à l’examen en séance de la proposition de loi visant à « renforcer le droit à l’avortement ». Il a prétexté le trop grand nombre d’amendements déposés qui auraient empêché d’examiner le texte dans le temps imparti à ce groupe qui comprenait également quatre autres propositions de loi.

Cette proposition de loi, déposée par la députée du Val de Marne, Albane Gaillot, avait été examinée et adoptée en première lecture à l’Assemblée nationale, en octobre dernier, au titre de l’ordre du jour réservé au groupe Ecologie Démocratie Solidarité.

Depuis le groupe politique composé de frondeurs LREM ayant été dissout, faute d’un quota suffisant de parlementaires, le groupe socialiste, sous la pression de la sénatrice Laurence Rossignol, a repris ce texte à son compte, pour qu’il puisse poursuivre son processus, après son examen par le Sénat en janvier dernier. Rejeté par la commission des affaires sociales, le texte n’avait pas été examiné en séance, le Sénat ayant décidé qu’il n’y avait pas lieu de poursuivre la délibération après que le groupe Les Républicains a déposé une question préalable.

Un texte hautement critiqué

Prétendant que l’accès à l’IVG serait, aujourd’hui, de plus en plus difficile, le texte de cette proposition de loi prévoit l’allongement des délais légaux d’accès à l’IVG de douze à quatorze semaines de grossesse et la suppression de la clause de conscience légale des professionnels de santé.

Au terme de l’examen par l’Assemblée nationale, en première lecture puis en commission des affaires sociales, en seconde lecture le 10 février, de nouvelles mesures ont été ajoutées visant à déréguler toujours plus l’avortement.

  • Suppression du délai de 48 heures de réflexion pour les mineures ;
  • Pratique de l’IVG chirurgicale par les sages-femmes jusqu’à 10 semaines de grossesse ;
  • Allongement des délais de l’avortement médicamenteux à domicile de 5 à 7 semaines de grossesse ;
  • Obligation explicite de délivrer la contraception d’urgence par les pharmaciens ;
  • Rapport du gouvernement pour le Parlement sur la législation relative au délit d’entrave à l’interruption volontaire de grossesse.

Alors que le nombre d’avortements n’a jamais été aussi élevé, comme l’ont révélé les dernières statistiques de l’avortement, cette tentative de passage en force pour déréguler l’avortement est largement contestée, tant au niveau politique que social.

L’Ordre des médecins s’est opposé à ce texte. L’organisation juge que « ni la disparition de la clause de conscience ni l’allongement des délais légaux […] ne permettront de répondre aux difficultés qui peuvent, aujourd’hui encore, se poser à nos concitoyennes souhaitant avoir recours à une IVG ».

Le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) qui a rendu une opinion controversée sur l’allongement des délais rappelle que l’IVG est un « acte médical singulier » qui justifie le maintien de la clause de conscience spécifique pour les professionnels de santé.

Avancer « à la hussarde », sur un sujet aussi délicat quand des vies sont en jeu, relève de l’idéologie. Aucune mesure de prévention ou de solidarité n’est envisagée, alors que les femmes aux revenus les plus faibles y ont davantage recours. Plutôt que de se laisser balloter par des querelles idéologiques, la responsabilité du gouvernement est d’arrêter la surenchère vers toujours plus de facilitation de l’avortement. Il serait essentiel de conduire une étude épidémiologique, qui analyse les causes, les conditions et les conséquences de l’avortement, préalable à la mise en place d’une politique ambitieuse de prévention de l’IVG.

Pornographie : Une plateforme gouvernementale pour responsabiliser les parents

Pornographie : Une plateforme gouvernementale pour responsabiliser les parents

pornographie mineurs

Le Gouvernement lance, ce mardi 9 février, une plateforme permettant de responsabiliser et de former les parents de mineurs de plus de six ans aux dangers de la pornographie.

La création du site jeprotegemonenfant.gouv.fr a été dévoilée lors de la « Journée internationale pour un internet plus sûr ».

Un sondage paru en 2018, révélait que « près d’un tiers des jeunes ont déjà vu du porno avant 12 ans, plus de 60 % avant 15 ans et 82 % avant 18 ans. Et une telle exposition précoce a des conséquences : plus de la moitié des mineurs avouent avoir été « choqués » la première fois qu’ils ont été confrontés à des contenus pornographiques. En outre, 44 % des adolescents ayant déjà eu des rapports sexuels déclarent avoir essayé de reproduire des pratiques vues dans des films X, et près d’un quart disent être complexés à cause du porno. »

Cette plateforme vise à améliorer le dialogue et la surveillance des enfants par les parents en les formant, par exemple, à l’installation d’un contrôle parental sur les programmes à contenus pornographiques et en leur proposant des possibilités de dialogues sur ces sujets.

En 2017 une étude de l’Ifop commandée par l’Open (Observatoire de la Parentalité et de l’Education Numérique) alertait déjà les pouvoirs publics de l’impact de la pornographie sur les mineurs.

Aujourd’hui, la possibilité de détourner l’interdiction d’accès aux sites pornographiques aux mineurs est minimale. Un simple clic est exigé. Le CSA a été saisi en novembre par trois associations pour contrôler trois variants des sites les plus importants en matière de pornographie et devrait donner un avis dans le mois qui vient. La loi permet aujourd’hui à cette instance audiovisuelle de bloquer ces sites.

Si cette plateforme a le mérite de sensibiliser contre les dangers et les conséquences nocives de la pornographie sur les jeunes, l’addiction et les violences induites chez les adultes devraient être également prises en compte dans une politique globale.