[CP] – Modification du génome d’embryons humains

[CP] – Modification du génome d’embryons humains

[CP] Modification du génome d’embryons humains : une décision de l’Académie de médecine qui interroge

 

Lors du colloque de la Fédération des académies européennes de médecine (FEAM) qui s’est tenu à Paris le 28 avril 2016, l’Académie nationale de médecine française s’est prononcée en faveur du développement des recherches sur l’embryon humain et les cellules reproductrices. Pour Alliance VITA, cette prise de position, à la fois floue et inquiétante, a de quoi susciter inquiétudes et interrogations.

L’Académie de médecine recommande même d’adapter les textes nécessaires au développement de ces recherches en France et en Europe.

Pourtant, elle pointe du doigt qu’en l’état actuel des connaissances, il est inconcevable et non souhaitable d’envisager des applications cliniques : c’est-à-dire de faire naître un enfant issu d’un embryon ayant subi in-vitro des modifications de son ADN.

POUR ALLIANCE VITA

Promouvoir ces recherches constitue déjà le franchissement d’une ligne rouge, une première étape d’un toboggan aux perspectives eugéniques et transhumanistes. En effet, si les techniques se perfectionnent, et montrent dans l’avenir que des embryons ainsi conçus sont viables, la tentation sera forte alors de faire naître des enfants génétiquement programmés et modifiés. Ils seront alors cobayes à vie d’une technique qui les aura ainsi créés de toutes pièces.

En ce 29 avril où des débats au sein du “Human Gene Editing” se tiennent à Paris sur l’utilisation de la technique du CRISPR-Cas9, notre pays devrait être à l’avant-garde éthique, comme il l’a été sur l’enjeu majeur du clonage par exemple, et contribuer à promouvoir l’encadrement éthique de la recherche.

ALLIANCE VITA rappelle que c’est l’aval donné aux recherches détruisant l’embryon humain en 2004 qui a ouvert la porte aux dérives hier interdites et aujourd’hui préconisées. L’embryon humain vivant devrait être protégé de toute recherche portant atteinte à son intégrité. Car l’utiliser pour le détruire ensuite est contraire à la dignité de tout être humain.

 

Pour en savoir plus :

·  « Human Gene Editing » : étape à Paris cette semaine

·   Consulter le rapport de l’Académie de médecine

·   VIDEO : CrispR-Cas9 expliqué en 7 minutes

Procréation artificielle : des recherches d’apprentis-sorciers

Procréation artificielle : des recherches d’apprentis-sorciers

spermatozoideDes chercheurs de l’Institut de Valence en Espagne et de l’université américaine de Stanford, en Californie, annoncent avoir réussi à développer des spermatozoïdes humains à partir de cellules de peau. Ces travaux ont été publiés ce 26 avril dans Scientific Reports, le journal en ligne de la revue Nature.

Pour parvenir à ce résultat, des cellules de peau d’un adulte sont prélevées, et « reprogrammées » pour redevenir des cellules souches puis des spermatozoïdes, en utilisant la technique de reprogrammation cellulaire dite « IPS » développée par le Japonais Yamanaka et le Britannique John Gurdon, lauréats du prix Nobel de médecine 2012.

Ces spermatozoïdes ne seraient pas encore capables de féconder. “C’est un spermatozoïde mais il a besoin d’une phase de maturation ultérieure pour devenir un gamète. Ce n’est qu’un début“, a expliqué Carlos Simon, directeur scientifique de l’Institut pour l’Infertilité de Valence.

Pour continuer ces études, l’équipe compte poursuivre ses recherches en Grande-Bretagne, pays dans lequel l’étape suivante, la création d’un « embryon artificiel », serait autorisée.

L’objectif de cette technique est de parvenir à contourner certaines formes de stérilité. « C’est le problème auquel nous voulons nous attaquer: créer des gamètes chez ceux qui n’en ont pas » affirme le chercheur espagnol. D’autres possibilités inédites se dessinent, comme créer des embryons issus de gamètes de deux personnes de même sexe.

Fabriquer des spermatozoïdes de toutes pièces est un défi que souhaitent relever de nombreuses équipes de chercheurs dans le monde. Mais ces techniques posent d’importantes questions éthiques, le résultat de telles expériences n’étant ni plus ni moins que la création artificielle d’un nouvel être humain.

 

Pour aller plus loin :

La fabrication artificielle de spermatozoïdes

Production in vitro de spermatozoïdes humains ?

« Human Gene Editing » : prochaine étape à Paris cette semaine

« Human Gene Editing » : prochaine étape à Paris cette semaine

academie de medecine

Les techniques de modification du génome, en particulier CRISPR-Cas9, font de plus en plus parler d’elles, tant leurs perspectives et leurs enjeux éthiques sont importants : deux rencontres internationales importantes auront lieu les 28 et 29 avril prochain à Paris, sous l’égide de l’Académie de Médecine.

L’Académie des Sciences  et l’Académie de Médecine américaines ont lancé en 2015 le « Human Gene Editing», une initiative pour travailler sur les problématiques liées aux nouvelles techniques de modification du génome.

Cette initiative s’est organisée en plusieurs étapes.

Tout d’abord, un colloque international de réflexion, co-organisé avec l’Académie des Sciences chinoise et la Royal Society du Royaume Uni, s’est tenu à Washington en décembre 2015 sur les questions scientifiques, éthiques et de gouvernance liées à la recherche utilisant les techniques de modification du génome humain.

Puis un comité international multidisciplinaire a été créé pour mener des études approfondies sur les fondements scientifiques de ces techniques de génie génétique, sur leur potentielle utilisation en recherche biomédicale et médecine – y compris sur la lignée germinale humaine – et leurs implications cliniques, éthiques, juridiques et sociales. Ce comité d’experts, majoritairement américains, a commencé son processus de collecte d’informations lors de ce premier sommet de Washington. Il lui appartient désormais également de réaliser une veille scientifique ajustée au développement rapide de ces techniques, de centraliser les informations émanant de la littérature ou de colloques, américains ou étrangers, pour solliciter une large participation de chercheurs, cliniciens, décideurs ainsi que du grand public. Ce comité doit publier un rapport avant fin 2016, rapport qui tiendra compte de la position officielle de l’Académie des Sciences et de l’Académie de Médecine américaines. Ce comité a organisé un deuxième sommet à Washington le 11 février 2016.

La prochaine étape est le troisième sommet qui se tiendra à Paris, à l’Académie Nationale de Médecine, le 29 avril prochain. Cette rencontre se focalisera sur la politique et les principes de gouvernance sous-jacents à la modification du génome humain. L’une des tables rondes sera consacrée aux applications potentielles pour les cellules germinales : gamètes et embryons humains.

La veille, le 28 avril, également à l’Académie de Médecine, se tiendra un Colloque de travail complémentaire au Comité, organisé par la Fédération des Académies Européennes de Médecine (FEAM) sur l’état de la science et les réglementations sur la modification du génome humain dans l’Union européenne. Les objectifs de cet atelier sont de favoriser la discussion entre experts pour examiner si des lignes directrices européennes communes pourraient être mises au point et fournir des informations au public et aux structures concernées. Une table ronde sera consacrée à la recherche et aux applications sur les cellules germinales humaines.

Forcing sur la GPA au Conseil de l’Europe

Forcing sur la GPA au Conseil de l’Europe

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Au cours de la réunion de la commission des questions sociales de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe le 20 avril dernier, la rapporteure sur la GPA, Petra de Sutter (Verts, Belgique), dont le rapport avait été rejeté le 15 mars dernier, a manœuvré avec le soutien de la nouvelle présidente de la Commission pour présenter un nouveau rapport.

Dans un climat tendu, les autres parlementaires se sont vu imposer que la commission demeure saisie de la question sans changer de rapporteure, pourtant aux prises avec une suspicion de conflits d’intérêts. Petra de Sutter a proposé de rédiger un rapport avec deux options : soit la condamnation de la GPA commerciale, soit la définition d’un cadre légal centré sur la protection de l’intérêt supérieur de l’enfant.

Pour Caroline Roux, directrice de VITA International, « il s’agit de manœuvres étrangères à tout esprit démocratique. Il est stupéfiant que la même personne propose en réalité le même objectif de légaliser certaines formes de GPA dans un nouveau rapport, alors que le précédent vient d’être rejeté. C’est véritablement piéger le débat d’autant qu’aucune option n’est proposée pour condamner toute forme de GPA, comme l’a fait en décembre dernier le Parlement européen à une grande majorité. Commerciale ou non, la maltraitance originelle des enfants ainsi nés ne pourra jamais être réparée, ni l’exploitation du corps des femmes qui constitue une aliénation sans précédent  ».

Membre actif du Collectif international No Maternity Traffic, qui a remis à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe une pétition de plus de 100 000 signatures de citoyens européens demandant l’interdiction universelle de la GPA, Alliance VITA est fortement mobilisée pour atteindre cet objectif.

Le contrôle par la pensée : un espoir pour les paralysés ?

Le contrôle par la pensée : un espoir pour les paralysés ?

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Un jeune Américain de 24 ans, Ian Burkhart, paralysé suite à un accident de plongée survenu il y a quatre ans, est parvenu à bouger son bras droit par la pensée.

Ian a eu la chance d’être sélectionné pour participer, il y a deux ans, au test d’une nouvelle procédure visant à guérir les paralysies, en collaboration avec l’université d’Ohio aux Etats-Unis.

En avril 2014, une équipe de neurochirurgiens lui a implanté une puce de 4 mm de large directement dans le cerveau. Cette puce, dotée de 96 broches et câblée à un ordinateur via un port vissé dans le crâne, sert à “lire” les ordres du cerveau. Un algorithme décode ces signaux et y ajoute d’autres commandes qui remplacent celles que la colonne vertébrale ne peut plus communiquer. Sur le bras du patient, les médecins ont installé une sorte de “manche” d’électrodes connectées et activées par les données transmises par l’ordinateur. Les 20 électrodes qui composent cette manche envoient une séquence de signaux pour stimuler les fibres musculaires, permettant ainsi d’impulser un mouvement au bras.

En juin 2014, Ian a réussi à ouvrir et fermer sa main, après de longs mois d’exercice pour réveiller ses muscles atrophiés. Aujourd’hui, il arrive à accomplir seul les gestes du quotidien « J’ai pris conscience que ma vie allait s’améliorer plus tôt que je ne le pensais », se réjouit le jeune homme qui espère que cette technologie pourra sortir rapidement des laboratoires.

Déjà en 2012, dans le cadre de l’essai clinique Braingate, deux personnes tétraplégiques avaient réussi, pour la première fois, à boire par leurs propres moyens en se servant d’un bras robotique qu’elles contrôlaient par la pensée grâce à un capteur implanté dans leur cerveau.

Aujourd’hui, ce système permet, pour ainsi dire, de « redonner vie » aux membres inertes des personnes ayant eu une lésion de la moelle épinière et devrait également offrir un espoir de réhabilitation aux victimes d’accidents vasculaires cérébraux ayant perdu de leur motricité et à ceux atteints de maladies musculaires.