« Contraception d’urgence » : en accès illimité pour les jeunes !

« Contraception d’urgence » : en accès illimité pour les jeunes !

contraception d'urgence

Un décret d’application de la loi de modernisation du système de santé, qui avait été votée le 26 janvier dernier, est paru ce 26 mai. Le décret autorise les infirmiers ou infirmières scolaires à distribuer la “contraception d’urgence” aux collégiens et lycéens en supprimant la condition de « détresse caractérisée » qui permettra, selon la ministre de la santé Marisol Touraine, de «  réduire les délais d’accès à la pilule du lendemain et de faciliter le recours à celle-ci dans les établissements du second degré ».

Cet acte sera gratuit et anonyme, même si le décret précise que l’infirmier ou l’infirmière devra « proposer à l’élève mineure, qui peut le refuser, de s’entretenir avec le titulaire de l’autorité parentale ou avec son représentant légal de la démarche d’aide et de conseil mise en œuvre ».

La contraception d’urgence recouvre la pilule dite du lendemain, le Norlevo® ou lévonorgestrel, efficace jusqu’à 72 heures après un rapport sexuel non protégé, et celle du surlendemain, l’EllaOne® ou ulipristal acétate, efficace jusqu’à 5 jours après le rapport. Depuis le 17 avril 2015, cette “pilule du surlendemain”, peut également être délivrée sans ordonnance.

Cette mesure s’inscrit dans la continuité des décisions prises par Marisol Touraine depuis 2012 :

  • Pour les mineures de plus de 15 ans, la contraception d’urgence délivrée en pharmacie est gratuite, anonyme, sans limite en fréquence, sans contrôle médical préalable et sans suivi possible ;
  • Il n’y a plus d’avance de frais pour les consultations ou les examens de biologie liés à la contraception  (la part remboursée par la Sécurité sociale) ;
  • La contraception d’urgence est gratuite pour les étudiantes ;
  • La TVA sur les préservatifs a été baissée à 5% (au lieu de 10%).
  • Par ailleurs, la Ministre a annoncé qu’avant l’été, le prix des consultations liées à la contraception des mineures de plus de 15 ans sera pris en charge à 100% par l’Assurance-maladie.

POUR ALLIANCE VITA,

On assiste à un véritable acharnement politique à délivrer des produits pharmaceutiques, sans aucun contrôle, et qui n’ont pas fait la preuve de leur efficacité pour faire diminuer le nombre d’avortements. D’autant que les effets sur l’endomètre des deux « contraceptifs d’urgence » demeurent flous. Ces produits pourraient se révéler abortifs, en agissant sur l’endomètre en ayant un effet anti-nidatoire s’il y a eu conception.

Il  s’agit en effet dans les deux cas de produits plus dosés que des pilules contraceptives, pourtant délivrées sur ordonnance : les utilisatrices sont mal informées sur le fonctionnement et les conséquences, comme on a pu le constater à l’occasion d’un sondage Harris en 2015. C’est d’autant plus inquiétant que cette diffusion se fasse dans le cadre scolaire, sans possibilité de contrôle et de traçabilité quant aux conséquences sanitaires.

ADN : Décryptage du projet "Human Genome Project–Write"

ADN : Décryptage du projet "Human Genome Project–Write"

adn

L’ère de la « lecture de l’ADN » laisse place à une nouvelle ère, celle de « l’écriture de l’ADN ».

Le projet « Human Genome Project–Write (HGP-write) » vient de naître : sa traduction française serait « le projet d’écriture du génome humain ». Des chercheurs et industriels l’ont dévoilé ce 2 juin 2016 en publiant sa description dans le journal Science.  Il vise, ni plus ni moins, à créer un génome humain synthétique. Une réunion secrète, loin des médias, s’était déjà tenue sur ce sujet à Harward le mois dernier, regroupant une centaine de scientifiques, initiateurs de ces perspectives scientifiques qui soulèvent d’importantes questions éthiques. Il fait, en quelque sorte, suite au Human Genome Project (“HGP-read”) qui avait notamment permis de mettre au point le séquençage complet de l’ADN humain.

Leur objectif est donc de fabriquer un génome humain de toutes pièces, en décidant de « son écriture », c’est-à-dire en créant et en associant des bases, les « lettres » de l’ADN, en pilotant leur combinaison, pour éditer un génome complet, prêt à être inséré dans une cellule. D’après les chercheurs, les applications seraient nombreuses, comme la production de lignées de cellules résistantes aux virus ou aux cancers, la création d’organes humains pour des transplantations, la production de vaccins ou encore le développement de médicaments utilisant des cellules humaines.

Les scientifiques savent déjà fabriquer de courtes portions d’ADN, mais créer un génome humain entier serait à ce jour encore très coûteux. Le principal objectif de ce nouveau projet, piloté par le “Center of Excellence for Engineering Biology”, est donc de chercher à lever 100 millions de dollars cette année.

Certains autres scientifiques, comme le biologiste Drew Endy de l’Université de Stanford, s’inquiètent. Il estime qu’ « avant le lancement d’un tel projet avec des implications éthiques aussi énormes, il est nécessaire de poser les questions fondamentales en commençant par le fait de savoir si et dans quelles circonstances nous devrions faire de ces technologies une réalité ». Il critique le fait que « Les auteurs ne parviennent pas à poser ces questions essentielles. En fait, dans leur proposition, ils ne parviennent à poser aucune question ».  La principale préoccupation éthique soulevée est la capacité potentielle de « créer des enfants sans parents biologiques ».

Rappelant les importants débats éthiques soulevés par les révolutions scientifiques dans le domaine de l’ingénierie du génome, comme CRISPR-Cas9, les auteurs reconnaissent l’importance et l’urgence d’organiser des consultations publiques, avec toutes les parties prenantes.

Ces techniques n’en sont qu’à un stade expérimental,  mais rappellent encore une fois l’urgence d’une prise de conscience mondiale sur la puissance de ces nouvelles technologies. Des réglementations éthiques sont primordiales, pour empêcher les dérives potentielles de ces techniques, pouvant aboutir à la création d’embryons génétiquement modifiés, ou mis au point avec un génome créé de toutes pièces.

Alliance VITA a lancé en France une campagne d’alerte et de mobilisation citoyenne, une première mondiale : Stop Bébé OGM.

GPA : audition d’Alliance VITA à l’Assemblée nationale

GPA : audition d’Alliance VITA à l’Assemblée nationale

 caroline

 

Alliance VITA a été auditionnée le 1er juin 2016 lors des travaux préparatoires de l’examen des propositions de loi visant à renforcer l’interdiction de la gestation pour autrui en France, qui seront examinées le 16 juin prochain.

Deux propositions de loi complémentaires seront examinées ce jour-là.

Il s’agit d’une part de la proposition de loi constitutionnelle dont le rapporteur est le député Philippe GOSSELIN (Manche), visant à rendre constitutionnel le principe de l’indisponibilité du corps humain. Actuellement, les articles 16 et suivants du code civil assurent déjà l’indisponibilité du corps humain, mais il s’agit de renforcer cette disposition en ajoutant à l’article 1 de la Constitution que « La République française, fidèle à ses valeurs humanistes, assure et garantit le respect du principe d’indisponibilité du corps humain ».

L’autre proposition de loi est portée par la députée Valérie Boyer. Elle vise à renforcer les  moyens légaux  pour  lutter contre le recours à une mère porteuse. Elle prévoit de créer un délit spécial, d’interdire la promotion du recours à une mère porteuse, et d’inscrire dans la loi qu’il ne peut y avoir de reconnaissance d’acte d’état civil étranger prouvant directement ou indirectement une filiation issue d’un GPA pratiquée à l’étranger. Elle engage la France à proposer l’adoption d’une convention internationale contre la procréation et la gestation par autrui.

Lors de l’audition, Caroline Roux, déléguée générale adjointe d’Alliance VITA & directrice de VITA International, a souligné l’importance de renforcer la loi actuelle d’interdiction de la  GPA, constatant que les mesures de dissuasion de la pratique de la GPA sont en train d’être éliminées :  « Il est extrêmement préoccupant de voir ce « marché de la procréation » s’importer en France. Aujourd’hui, la France abandonnerait ses fondements éthiques en cautionnant un marché ultralibéral de la procréation. C’est pourquoi les deux propositions de loi sortent du clivage politique droite-gauche : elles doivent recueillir l’assentiment de tous ceux qui sont attachés à la dignité humaine, aux droits des femmes et à la protection des enfants. Nous avons besoin d’un droit clair, c’est le cas de ce qui est proposé, et qui soit pleinement appliqué. Il est impératif que la règle de droit soit effective. »

Pour retrouver le contenu intégral de l’intervention de Caroline Roux

GPA : le Conseil de l’Europe valide la pétition No Maternity Traffic

GPA : le Conseil de l’Europe valide la pétition No Maternity Traffic

gpa femme fantomes reduite a produire des bebe pour autrui

La pétition No Maternity Traffic sur la GPA a été déclarée admissible par le Bureau de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe le 26 mai 2016. Elle est donc transmise à la Commission des questions sociales pour qu’elle soit prise en compte dans le cadre du rapport prévu sur « les Droits de l’homme et questions éthiques liées à la gestation pour autrui ».

Cette pétition qui rassemble 107 957 signataires avait été remise le 10 mars dernier à la présidence de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe. Elle demande l’interdiction universelle de la gestation pour autrui qui nuit gravement au droit des femmes et des enfants.

La transmission est à l’agenda du bureau de la Commission des questions sociales qui a lieu le 2 juin 2016 à Paris, alors que la conduite des travaux du rapport sur « les Droits de l’homme et questions éthiques liées à la gestation pour autrui » est très controversée. En effet le rapport présenté par le rapporteur, la sénatrice belge Petra de Sutter, a été rejeté le 15 mars dernier par cette Commission . Ce texte recommandait l’encadrement de la gestation pour autrui, autrement dit son acceptation. Pourtant il a été décidé de poursuivre les travaux et de présenter un nouveau rapport, en maintenant le même rapporteur.

Alliance VITA reste pleinement mobilisée au sein du collectif No Maternity Traffic pour que la voix des citoyens européens soucieux du droit des femmes et des enfants soit effectivement prise en compte.

Insémination post portem : le rapporteur public du Conseil d’état favorable

Insémination post portem : le rapporteur public du Conseil d’état favorable


insémination artificielle
Le Conseil d’état examinait, ce vendredi 27 mai 2016, le recours d’une femme espagnole qui demande le transfert des gamètes de son mari décédé pour pratiquer une insémination post mortem, ce qui est interdit en France. Le rapporteur public s’est dit favorable, à titre exceptionnel, à cette requête.

Mariana Gonzalez-Gomez, de nationalité espagnole, a perdu son mari italien, Nicola Turri, en juillet 2015 alors qu’ils résidaient en France. Ce dernier était atteint d’un cancer et avait fait congeler son sperme lors d’un premier traitement en 2013. Son avocat a expliqué que le couple avait décidé de se lancer dans un processus de procréation artificielle peu avant son décès et que le mari avait « laissé une sorte de testament dans lequel il souhaite que son épouse puisse utiliser ses gamètes après sa mort. » La jeune femme par la suite a demandé que le sperme de son mari lui soit donné en vue d’une insémination en Espagne où elle réside actuellement et où cette pratique est légale.

L’Agence de Biomédecine s’est opposée à ce que le Cecos de l’hôpital Tenon à Paris fasse le transfert. La loi française autorise l’assistance médicale à la procréation uniquement pour des couples homme-femme vivants et interdit le transfert de gamètes ou d’embryons post mortem. Les gamètes doivent en théorie être détruits à la mort des patients.

Le rapporteur public, Aurélie Bretonneau, évoquant une situation exceptionnelle, a préconisé l’exportation des paillettes de sperme vers l’Espagne. Les plaidoiries des avocats et du Conseil d’Etat se sont appuyées notamment sur l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’homme sur le droit à la vie privée et familiale. Selon un des avocats, « C’est une atteinte à une liberté fondamentale, celle d’avoir un enfant et d’être parent au sens biologique du terme».

La décision définitive du Conseil d’Etat sera connue dans quelques jours.

Il est important de rappeler que la loi française souhaite placer « l’intérêt de l’enfant au premier rang des préoccupations du législateur » comme l’a rappelé le Conseil d’Etat lors de la révision des lois de bioéthique de 2011 et calquer les conditions d’accès à l’assistance médicale à la procréation sur la fonction naturelle de la procréation autant que faire se peut. « L’autorisation du transfert d’embryons post mortem remettrait en cause l’exigence fondamentale, (…) de donner à l’enfant, au début de sa vie, une famille comportant un père et une mère. Enfin, la légalisation de cette pratique, pour un nombre très faible de cas, aurait une grande incidence sur le droit de la famille. »

La position du rapporteur public semble entériner, même à titre exceptionnel, une forme de reconnaissance de « droit à l’enfant » en contradiction avec la loi française, mais aussi envers l’intérêt supérieur de l’enfant, grand oublié de cette question. En effet, est-ce qu’être conçu délibérément orphelin de père, dans la suite du deuil de celui-ci, est dans son intérêt ? Le Conseil d’Etat rappelait pourtant , il y a cinq ans dans le rapport précité, que l’une des raisons profondes de l’opposition française au transfert post mortem était que « l’enfant né d’un transfert post mortem d’embryon risquerait d’être exposé aux facteurs de déséquilibre ou de difficulté psychologique liés à la position d’enfant né du deuil. »