Abrogation circulaire PMA : déclarations abusives contraires à l’intérêt de l’enfant

Abrogation circulaire PMA : déclarations abusives contraires à l’intérêt de l’enfant

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Le Président de la République a annoncé le 30 juin dernier vouloir abroger une circulaire rappelant aux gynécologues de ne pas encourager à l’étranger les PMA interdites en France. La Ministre des familles Laurence Rossignol, très opposée à cette circulaire pourtant publiée par sa collègue ministre de la santé Marisol Touraine, a largement relayé médiatiquement cette annonce, expliquant notamment sur Public Sénat « qu’il n’y a aucune raison de compliquer la vie [des couples lesbiens] ». Plusieurs autres personnalités politiques se sont exprimées depuis, notamment Nathalie Kosciusko-Morizet ce 6 juillet.

La circulaire en cause est en fait une lettre du ministère de la santé adressée à l’Ordre national des médecins le 12 décembre 2012, et renvoyée aux Conseils départementaux de l’Ordre le 13 janvier 2013. Cette lettre entend lutter contre la marchandisation de la procréation et contre le démarchage de sociétés commerciales étrangères. Elle souligne qu’il est illégal d’encourager de telles pratiques à l’étranger et rappelle que le code pénal sanctionne « l’entremise pour favoriser l’obtention de gamètes » (article 511-9 du code pénal). Mais retirer demain ce texte ne signifie pas qu’on abroge les sanctions prévues dans le code pénal : seule une nouvelle loi pourrait le faire. Retirer la circulaire est donc avant tout un message politique et idéologique.

Rappelons qu’un récent rapport d’information de deux membres de la Commission des lois du Sénat, Yves Détraigne (UDI) et Catherine Tasca (PS), daté du 17 février 2016 et portant sur les conséquences du recours à la PMA et à la GPA à l’étranger, concluait qu’il ne fallait pas ouvrir la PMA aux couples de même sexe. Les rapporteurs soulignaient que supprimer l’exigence de l’infertilité médicale et de l’altérité sexuelle bouleverserait la conception française de la PMA, en ouvrant la voie à un « droit à l’enfant » et à une « procréation de convenance ». En effet cette pratique porte de graves atteintes aux règles de la filiation et aux droits des enfants.

L'avis d'Alliance VITA :

Pour Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA : « Cette manœuvre du gouvernement est à la fois cacophonique, trompeuse et injuste. Cacophonique, car Laurence Rossignol se plaît à prendre le contrepied de Marisol Touraine. Trompeuse parce qu’elle veut faire croire que l’exécutif est en capacité de supprimer la portée de la loi pénale. Annuler une lettre-circulaire qui ne faisait que souligner la gravité des pratiques de marchandisation de la procréation à l’étranger, n’enlève rien à la loi qui interdit cette pratique. Le gouvernement ne peut se placer au-dessus des dispositions législatives, qui continuent à s’appliquer. Ce qui est grave, c’est le signal particulièrement confus adressé à la société : des pratiques illégales en France sont encouragées à l’étranger, parce qu’on annonce que leur promotion doit être impunie. Il faut donc réaffirmer qu’aucun enfant n’a intérêt à être privé délibérément de sa filiation paternelle. Fermer les yeux sur la fraude à la loi française par « tourisme procréatif », c’est encourager la dépénalisation de fait de ces pratiques contraires aux droits de l’enfant ; c’est aussi aberrant qu’injuste. C’est pourquoi nous encourageons aujourd’hui toute initiative juridique ou politique capable de protéger les enfants du glissement libertaire qui s’accélère singulièrement un an avant les élections nationales. »

La PMA avec donneur pose des questions éthiques et humaines

Caroline Roux, qui coordonne le service d’écoute SOS Bébé d’Alliance VITA sur les questions de maternité, rappelle que la PMA avec donneur pose des questions éthiques et humaines. « Prétendre que des femmes seules ou en couple pourraient avoir recours à l’insémination ou la fécondation in vitro (FIV) avec donneur pour mettre au monde des enfants « sans père », reviendrait à détourner les pratiques réservées à des situations d’infertilité médicale pour en faire un mode d’engendrement banal. Il s’agit d’une double peine pour les enfants : à la maltraitance originelle de se voir privés délibérément de leurs origines biologiques, s’ajoute celle d’être coupés de toutes relations paternelles. »

 

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Pour aller plus loin : PMA-GPA à l’étranger les incohérences d’un rapport sénatorial

Tugdual Derville, invité de Sud Radio : « Coparentalité, chance ou risque pour l'enfant ? »


 

Tugdual Derville était l’invité de Kevin Michel sur Sud Radio, le 4 juillet 2016, dans l’émission « Seul contre tous » avec Nicolas Tardy-Joubert pour débattre du sujet suivant : “Coparentalité, chance ou risque pour l’enfant ?”


 

Verbatim extraits de l’émission :

« On marche sur la tête avec ce projet. L’enfant n’est pas un bien comme un autre ; c’est une personne !»

« Fonder la paternité et la maternité sur l’absence de relation est une maltraitance originelle pour l’enfant, objet du désir ».

«  Dans ces situations de “Coparentalité” organisée : ce sont les faibles qui trinquent : le parent “le moins fort” et l’enfant ».

« Le besoin principal de tout être humain est d’abord d’être accueilli plus que désiré ».

«  Les rôles du père et de la mère sont très différenciés. Une enquête qu’Alliance VITA a menée auprès de 1.800 personnes dans toute la France au début de l’année le prouve ».

Cellules souches : une enquête aux Etats-Unis révèle un immense commerce non approuvé par la FDA

Cellules souches : une enquête aux Etats-Unis révèle un immense commerce non approuvé par la FDA

Le 30 juin 2016, la revue Cell Stem Cell a publié une enquête sur l’utilisation des cellules souches aux Etats-Unis. Elle révèle que 570 cliniques aux Etats-Unis proposent des soins basés sur des cellules souches qui n’ont pas été autorisés par l’Agence américaine des médicaments, la FDA.

Pour 61% des procédures proposées en clinique, les cellules souches sont dérivées de la graisse et pour 48% des cliniques, elles proviennent de la moëlle osseuse.  1% utilise des cellules souches pluripotentes fabriquées en laboratoire à partir de cellules adultes et une clinique propose des cellules souches embryonnaires. Ainsi, des dizaines de milliers d’Américains chaque année sont traités par des cellules souches qui ne possèdent pas d’approbation officielle de la FDA.

Les cliniques concernées sont réparties dans pratiquement tous les états des Etats-Unis. « Ce marché explose devant nos yeux et je ne pense pas qu’on était conscient de son étendue et de sa taille », note Leigh Turner, co-auteur et membre du Centre de bioéthique de l’université de Minnesota. Les sociétés font la promotion de ces traitements, qui restent expérimentaux, pour des blessures orthopédiques, de la moëlle épinière, des troubles neurologiques, pulmonaires ainsi que pour des maladies cardiaques et même pour des interventions cosmétiques.

« Dans quasiment tous les Etats (…) il est possible d’avoir accès localement à ces thérapies, et il n’est plus nécessaire pour les Américains d’aller par exemple au Mexique », a expliqué Paul Knoepfler, chercheur à l’université de Californie et principal co-auteur de cette enquête.  « Cela traduit un changement par rapport au tourisme médical typique en quête de soins avec des cellules souches » observé précédemment, souligne-t-il.

Pour les auteurs de l’enquête,  ce phénomène pourrait avoir un impact négatif : « Il est possible que si des patients rencontrent des effets négatifs à la suite de traitement avec des cellules souches non approuvées, le public perde confiance ».

La FDA précise qu’elle va organiser en septembre deux réunions publiques sur les cellules souches et les tissus humains ainsi que sur les produits et traitements qui en sont dérivés.

Des risques majeurs et confirmés :

Concernant les risques, le New England Journal of Medicine rapportait le 22 juin dernier le cas dramatique d’un malade ayant été attiré par ces promesses de guérison. Agé de 66 ans, il souffrait de séquelles d’un accident vasculaire cérébral ischémique.

En fréquentant diverses cliniques en Chine, en Argentine et au Mexique, il avait reçu des injections dans le liquide céphalo-rachidien de cellules souches sensées provenir d’embryons ou de système nerveux fœtal. Après ces « traitements », étaient apparues progressivement des douleurs lombaires, une paraplégie et une incontinence urinaire. Des examens ont alors montré qu’il avait développé une tumeur « inclassable », issues de ces cellules étrangères injectées.

Dans une tribune du Journal International de Médecine, le Dr Anastasia Roublev précise que ce cas est « venu confirmer les risques majeurs qui peuvent être liés à l’introduction de cellules souches dans l’organisme, risques liés notamment à la prolifération de ces cellules embryonnaires et donc à l’émergence rapide de mutations pouvant favoriser une transformation maligne ».

Changement de sexe : Jacques Toubon souhaite faciliter la procédure à l’état civil

Changement de sexe : Jacques Toubon souhaite faciliter la procédure à l’état civil

etat-civil

Par un communiqué de presse du 24 juin 2016, le Défenseur des droits Jacques Toubon s’est prononcé en faveur d’une simplification des démarches et d’une évolution de la procédure de changement de mention de sexe à l’état civil. Il recommande que la modification de l’état civil se fasse par une simple procédure déclarative, rapide et transparente, auprès de l’officier d’état civil.

Cette prise de position intervient alors que le sujet est débattu au cours de l’examen du projet de loi « Justice du XXIe siècle », qui fait l’objet d’une procédure accélérée. Alors que le projet de loi initial ne contenait aucune disposition dans ce domaine, l’Assemblée nationale a adopté en première lecture un article 18 quater qui facilite déjà fortement la procédure de changement de sexe.

Examinant à nouveau le texte en nouvelle lecture, après l’échec de la commission mixte paritaire (CMP), la Commission des lois de l’Assemblée nationale a adopté plusieurs amendements le 29 juin 2016. Ils visent à simplifier encore davantage le changement de sexe, avec notamment une « démédicalisation totale » de la procédure. Le demandeur ne serait plus tenu des produire des attestations médicales (pour, le cas échéant, démontrer qu’il se présente dans le sexe revendiqué). De plus, aucune condition d’irréversibilité, telle qu’une stérilisation, ne saurait être exigée.

Une procédure rapide et simple :

Pour résumer, une personne pourrait désormais demander à changer de sexe à l’état civil en saisissant le tribunal de grande instance. Le rôle du juge reste une question en suspens, les règles devraient faire l’objet d’un décret au Conseil d’Etat. La procédure serait simplifiée à l’extrême et très rapide, puisqu’un amendement adopté précise que la mention du changement de sexe devra être portée à l’état civil dans les trois mois suivant l’ordonnance du tribunal.

Si ces mesures sont définitivement votées, en France une femme qui devient homme à l’état civil, et qui garde sa physiologie féminine, pourrait porter un enfant et lui donner naissance. De même, un homme pourra devenir une femme à l’état civil, tout en gardant le statut de père vis à vis d’enfants qu’il aurait eu au préalable.

Pour aller plus loin :

–         le texte voté par la Commission des lois de l’Assemblée nationale le 29 juin.

1er juillet : la contraception devient totalement gratuite et anonyme pour les mineures

1er juillet : la contraception devient totalement gratuite et anonyme pour les mineures

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A compter de ce 1er juillet 2016, en plus des contraceptifs proprement dits, les consultations médicales de prescription et les examens biologiques liés à la prescription d’une contraception (pilule, implant, stérilet) deviennent gratuits et anonymes pour les 15-18 ans.

Le décret n° 2016-865 relatif à la participation de l’assuré pour les frais liés à la contraception des mineures d’au moins quinze ans a été publié le 29 juin 2016 au Journal Officiel. Entrant en vigueur ce 1er juillet, il définit les conditions selon lesquelles est supprimée la participation financière de l’assuré pour les frais liés à la contraception des mineures d’au moins quinze ans. Il précise que cette suppression couvre certains frais d’examen de biologie, les frais d’une consultation médicale annuelle, les frais d’une consultation de suivi ainsi que les frais de pose et de retrait d’un dispositif intra-utérin. Ces frais sont ainsi pris en charge par l’assurance maladie.

La « contraception d’urgence » est déjà en accès illimité pour les jeunes depuis le 26 mai 2016.