Les positions pro-GPA du défenseur des droits se multiplient

Les positions pro-GPA du défenseur des droits se multiplient

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Le Défenseur des droits, Jacques Toubon, s’est prononcé ce 17 novembre 2016 pour « la reconnaissance par la France de la filiation du parent d’intention », c’est-à-dire la reconnaissance comme « parent »  des personnes qui ont eu recours à des gestations par autrui (GPA) à l’étranger pour obtenir des enfants.

C’est au cours d’un « colloque scientifique »,  fortement controversé en raison du manque de diversité des intervenants, sans remise en cause de la pratique même  de la GPA, que Jacques Toubon a fait cette annonce.  Actuellement, la GPA est interdite en France. Certains couples ou personnes y ont recours à l’étranger.

Mais la « circulaire Taubira » ainsi que la jurisprudence a pour effet de faciliter la reconnaissance à l’état civil du parent biologique commanditaire. Depuis juillet 2015 et suite à  un arrêt de la Cour de cassation, un enfant né de mère porteuse à l’étranger doit pouvoir être inscrit à l’état civil français.

Le défenseur des droits ne cache pas son souhait de voir désormais également reconnaître la filiation du ou des parents d’intention. Pour lui, « Ce sera sûrement la prochaine question soumise à la Cour de cassation et à la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) ».

Cela reviendrait, finalement, à enregistrer sur l’acte de naissance de l’enfant, toute personne (seule, en couple, en couple de même sexe etc.) ayant commandé un enfant par l’intermédiaire d’une mère porteuse comme parent(s), sans qu’aucun lien biologique ne soit nécessaire.

Cette intervention de Monsieur Toubon fait suite à une série d’interventions sur le même sujet.

En octobre 2014, quelques jours après une déclaration de Manuel Valls, restée d’ailleurs lettre morte, Jacques Toubon l’avait contredit : « Nous pensons, nous le Défenseur des droits, qu’il faut effectivement mettre en application en France, et c’est la responsabilité du gouvernement, la transcription à l’état civil »

En effet, déjà lors du procès en cassation de juillet 2015, il était intervenu spontanément dans l’instance. Par l’intermédiaire de son avocat, Maître Spinosi, il avait plaidé pour l’inscription de la filiation sur l’état civil des enfants. Durant cette audience, l’avocat du Défenseur des droits était allé jusqu’ à déclarer « qu’il n’y a aucun lien maternel entre l’enfant et la femme qui l’a porté… »

Le conflit d’intérêt de son avocat n’a pas empêché Monsieur Toubon d’avoir recours à lui. En effet, Maître Spinosi est par ailleurs avocat de M. et Mme Mennesson, qui ont obtenu en juin 2014 une condamnation de la France devant la Cour européenne des droits de l’homme. Il est également l’avocat de leur association militante, le «Comité de soutien pour la légalisation de la gestation pour autrui et l’aide à la reproduction» (CLARA) et est intervenu à ce titre devant le Conseil d’État.

Pour Caroline Roux, coordinatrice des services d’écoute d’Alliance VITA, spécialisée sur les questions de grossesse et maternité et engagée dans la coordination internationale No Maternity Traffic :

« Il est stupéfiant que Monsieur Toubon travestisse son rôle au point de devenir l’anti “Défenseur” des droits en bafouant le droit des femmes et des enfants. Rappelons qu’il s’agit d’une pratique particulièrement transgressive : des enfants sont objets de contrat, le corps des femmes est marchandisé, considéré comme un incubateur, des enfants sont délibérément séparés de la mère qui les a portés. Si la pratique des mères porteuses est interdite sur notre territoire, c’est bien en vertu des graves questions éthiques qu’elle soulève. Mais comment prétendre interdire une pratique, tout en validant ses effets ? »

Grande soirée de conférence-rencontre-dédicaces avec Tugdual Derville

Grande soirée de conférence-rencontre-dédicaces avec Tugdual Derville


Le 1er décembre à 20h30, Alliance VITA organise une grande soirée de conférence-rencontre-dédicaces avec Tugdual Derville, son délégué général, pour la sortie de son livre « Le Temps de l’Homme – Pour une révolution de l’écologie humaine », paru aux Editions Plon.

Cette soirée aura lieu à l’Asiem, 6 Rue Albert de Lapparent, 75007 Paris. L’entrée est gratuite, mais sur inscription car le nombre de places est limité.

letempsdelhomme
Pour s’inscrire, cliquer ici.

Rendez-vous sur le site www.letempsdelhomme.com pour y découvrir des extraits du livre, les retombées médiatiques ainsi que les dates des prochains événements (conférences et dédicaces).

Débat sur le suicide assisté : Tugdual Derville, invité de Sud Radio

Débat sur le suicide assisté : Tugdual Derville, invité de Sud Radio

Tugdual Derville était l’invité de Philippe David sur Sud Radio, le 14 novembre 2016, dans l’émission « Seul contre tous » pour débattre du suicide assisté, suite à l’affaire Mercier.

Verbatim extraits de l’émission :

« Ce qui nous fait peur à tous, c’est de souffrir (…) Tout l’enjeu est de manifester à tous ceux qui sont devenus les plus faibles, les plus fragiles, qu’ils ont toute leur place parmi nous. »

« Cet interdit du passage à l’acte doit demeurer le fondement de notre fraternité.  »

« Ma vie je l’ai reçue, je ne l’ai pas demandée. Est-ce que ma vie est un projet ou est-ce un consentement ? Il y a quelque chose qui est assez violent et douloureux dans notre société quand elle évolue vers l’idée que chaque vie est un projet qui doit être réussi ; alors qu’une bonne part de ma vie est de consentir à tous ces enracinements qui me définissent. Ce que je fais de mon corps et de ma vie ne concerne pas seulement moi-même. Ca concerne également mes proches. Le suicide est un drame social qui nous concerne tous

« Quel courage faut-il aux aidants de proximité pour accompagner et aider jusqu’au bout sans jamais passer à l’acte malgré les tentations ! (…) Je voudrais qu’on salue les personnes qui accompagnent les malades en fin de vie et qui ne font pas la Une des journaux. »

« Dans les pays qui ont légalisé le suicide assisté, des personnes en bonne santé le demandent. »

« Le suicide assisté est-il une vraie liberté si la personne souffre ? A-t-elle eu tous les soins qu’elle méritait ? »

« La médecine a fait des progrès techniques considérables. La technique est importante mais il faut qu’elle soit humaine.  (…) Il serait ingrat de dénigrer globalement la médecine. Philippe Pozzo di Borgo ne serait pas en vie si la médecine n’existait pas.  »

« Il y a un drame de la solitude : notre société souffre davantage de solitude que de souffrances physiques.  »

« Les personnes en état de crise suicidaire ont besoin d’être protégées du passage à l’acte.  »

« Dans l’idée de suicide “courageux”, il y a le risque de dire que le courage serait la mort alors que bien souvent le courage c’est la vie.  »

« Les exemples de la Belgique, des Pays-Bas, de la Suisse sont pour nous des contre-exemples : après avoir entrouvert la porte pour des cas considérés comme exceptionnels, on en arrive à des lois qui prévoient qu’une personne fatiguée de vivre pourrait avoir accès à une fin de vie qu’on prétend digne.  Dès qu’on a franchi cet interdit de tuer, on ne sait plus où s’arrêter… »

Espérance de vie et longévité : de plus en plus de centenaires ?

Espérance de vie et longévité : de plus en plus de centenaires ?

centenaire

L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a publié, le 4 novembre 2016, une étude consacrée aux centenaires.

La France est le pays européen qui compte le plus de centenaires, devant l’Espagne, l’Italie, la Suisse et le Portugal, soit 21 000 en 2016. C’est vingt fois plus que dans les années 1960-1970. Depuis 1975, l’effectif des centenaires augmente régulièrement au rythme de 7% par an.  Si cette tendance se poursuit, la France pourrait atteindre, en 2070, le nombre de 270 000 centenaires, soit treize fois plus qu’aujourd’hui.

Quel est le profil des centenaires ?

Parmi les centenaires, la majorité sont des femmes (84 %). Un sur deux vit encore à domicile (dont une majorité d’hommes). 29% habitent seuls, 3% résident en couple et 15% sont logés avec une autre personne, la plupart du temps avec un de leurs enfants. Les personnes nées dans les années 70 ont plus de chances de dépasser les 100 ans que leurs aînés. Selon l’Insee, en 2070, neuf femmes sur dix et huit hommes sur dix nés en 1990 deviendront octogénaires, tandis que 13 % des femmes et 5 % des hommes nés en 1970 et avant atteindraient leur centième anniversaire. Les  “supercentenaires” – personnes âgées de plus de 110 ans – sont quasiment tous des femmes. 

Mais, aurions-nous atteint un plafond de l’espérance de vie ?

Une autre étude menée par l’Insee sur le Bilan démographique, montre que le nombre de décès en 2015 fut le plus haut depuis l’après-guerre. les chiffres dévoilés par l’institut public mettent en avant la baisse notable de l’espérance de vie par rapport à l’année 2014. L’Insee estime que le recul de l’espérance de vie en France l’an dernier est lié pour l’essentiel à la hausse de la mortalité chez les personnes âgées de plus de 65 ans. L’Insee analyse cela par trois facteurs : le long et sévère épisode grippal de trois mois au premier semestre 2015 qui a fait 24.000 décès, ainsi que la canicule de juillet et l’épisode de froid du mois d’octobre 2015. Ainsi, au cours de l’année 2015, une femme vivait en moyenne 85 ans et un homme 78,9 ans contre 85,4 ans et 79,2 ans en 2014.

Egalement, une étude publiée dans Nature le 13 octobre 2016, menée par la faculté de médecine Albert Einstein de New York, analyse qu’il y aurait un “plafond” à l’âge maximum des humains, et que nous l’aurions atteint. L’enquête réunit une masse imposante de données sur une quarantaine de pays ou de régions, notamment les États-Unis, le Royaume-Uni, le Japon et la France. Pour Jean-Louis Serre, Professeur de génétique qui analyse cette étude : « N’en déplaise aux illusionnistes ou aux illuminés, l’homme ne peut échapper à sa condition naturelle et il est vraisemblable qu’en combinant les meilleurs paramètres du milieu favorables à sa santé, il ne puisse dépasser individuellement une valeur limite de la longévité, évaluée par ces auteurs autour de celle de Jeanne Calment ».

CRISPR-Cas9 : un essai clinique pour soigner la drépanocytose ?

CRISPR-Cas9 : un essai clinique pour soigner la drépanocytose ?

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Le gène causant la drépanocytose pourrait être « corrigé » en utilisant la technique CRISPR-Cas9, c’est ce qu’ont démontré les scientifiques de l’Ecole de Médecine de l’Université de Stanford dans une étude publiée dans la revue Nature.

La drépanocytose est une maladie génétique répandue qui affecte l’hémoglobine des globules rouges. Elle est liée à une seule mutation du gène qui code pour l’hémoglobine, et se manifeste notamment par une anémie, des crises douloureuses et un risque accru d’infections. C’est une maladie génétique autosomique récessive: pour qu’elle se déclare il faut que chacun des parents transmette un allèle muté à leur enfant. Très répandue dans le monde, touchant jusqu’à 5 millions de personnes, elle est apparue indépendamment en Afrique et en Inde, et touche tout particulièrement les populations de ces régions. Mais les mouvements de populations l’ont rendue en outre présente en Amérique, tout particulièrement aux Antilles et au Brésil, et en Europe de l’Ouest. En France, 441 enfants drépanocytaires ont vu le jour en 2013, soit une prévalence d’un enfant atteint pour 1 900 naissances.

Les traitements actuels ont permis d’augmenter grandement l’espérance de vie des patients affectés, mais ils restent limités.La technique CRISPR-Cas9 pourrait traiter le problème «  à la source », là où naissent les globules rouges. Ainsi ce sont les cellules souches des malades qui pourraient être traitées pour corriger le gène défectueux, celles qui sont dans la moêlle osseuse, à l’origine des globules rouges.

L’équipe américaine a testé cette technique de modification de gènes dans les cellules souches de quatre patients atteints de drépanocytose. Ils ont montré qu’ils pouvaient corriger la mutation dans 30 à 50 % de ces cellules malades. Les scientifiques commencent à planifier leur premier essai clinique humain qu’ils espèrent pouvoir mener en 2018 et devraient déposer prochainement une demande à la Food and Drug Administration (FDA).

Si les essais se confirmaient, la technique de modification des gènes, CRISPR-Cas9 serait une véritable avancée en médecine humaine pour soigner ou améliorer la qualité de vie de nombreux patients.

Alliance VITA rappelle les enjeux éthiques liés à cette technique, si elle venait à être utilisée sur les cellules germinales ou sur l’embryon humain. La campagne d’alerte et d’information Stop Bébé OGM lancée en mai 2016 a pour ligne de base : « Oui au progrès thérapeutique, non à l’embryon transgénique ».

Pour Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA et porteur de cet appel :

« Nous encourageons les véritables progrès scientifiques et médicaux, ceux qui prennent soin de l’humanité. Ici, nous sommes dans une perspective de progrès thérapeutique , à soutenir et encourager ».