La 12ème édition de l’Université de la vie, cycle de formation en bioéthique d’Alliance VITA, aura lieu les lundis 9, 16, 23 et 30 janvier 2017. Dans le contexte du débat électoral français, mais aussi des enjeux internationaux des débats bioéthiques, cette session aura pour thème : Fonder la Biopolitique – Comment agir pour une politique au service de la vie. Cette formation se déroulera en visioconférence dans une centaine de villes, en France et dans une douzaine d’autres pays.
Déjà suivie par plus de 25 000 personnes les années précédentes, l’Université de la vie 2017 s’adresse autant à ceux qui y ont déjà participé qu’aux « nouveaux arrivants ».
Cette année, la formation propose un passage de la politique vers la biopolitique. L’enjeu clé des années à venir est la place de l’homme dans la société. Le thème «Fonder la Biopolitique» permet de s’interroger sur :
ce qui fonde la dignité humaine, entre l’animal et le robot.
l’impact du statut du début de la vie humaine, dès l’embryon, sur l’ensemble d’un projet de société.
le rôle politique de la famille, dans la société liquide.
l’importance clé du statut du corps humain dans le corps social face à l’explosion des biotechnologies et au défi transhumaniste.
Pour rendre possibles des options biopolitiques humaines, les seules dignes de l’homme, il faut se former pour pouvoir ensuite agir. C’est le but de ces quatre soirées, qui permettront à chacun de réfléchir et de prendre position personnellement face aux défis humanitaires, politiques et culturels à relever.
Le thème 2017 sera abordé avec l’approche spécifique d’Alliance VITA nourrie d’une part, de l’expérience de ses services d’écoute, et d’autre part, de son travail de sensibilisation du public et des décideurs.
François-Xavier Pérès,Tugdual Derville, Caroline Roux, Henri de Soos et Valérie Boulanger partageront leurs analyses et expliciteront les convictions et les façons d’agir de l’association, avec une animation globale assurée par Blanche Streb.
Leurs interventions seront complétées, comme chaque année, par de très nombreux invités : philosophes, sociologues, ainsi que par les témoignages de personnalités engagées sur le terrain.
Seront présents : Tanguy Chatel, sociologue, Thibaud Collin, philosophe, Mathieu Detchessahar, professeur à l’Institut d’économie et de management de l’université de Nantes, Guillaume Drago, professeur de droit public à l’Université Panthéon Assas, Gilles Heriard-Dubreuil, consultant en gestion des crises environnementales et en gouvernance de la transition écologique, Bernadette Lemoine, psychologue, Sophie Lutz, philosophe, Xavier Mirabel, cancérologue et conseiller médical d’Alliance VITA, Aude Mirkovic, juriste, Delphine Ollive, gynécologue-obstétricienne et Martin Steffens, philosophe.
Pour la quatrième fois, l’Université de la vie sera diffusée dans toute la France en simultané dans une centaine de salles, par un système de visioconférence depuis une salle parisienne. L’Université de la vie sera également proposée à l’international. Les villes de Bruxelles, Lausanne, Zürich, notamment, assureront une retransmission. Un effort particulier sera de plus effectué pour faciliter l’interactivité au sein des salles et entre elles.
Dates des soirées : les lundis 9, 16 et 23 et 30 janvier, de 20h15 à 22h30.
Les attaques que se renvoient les deux candidats finalistes concernant l’IVG sont indignes du débat politique français ; elles montrent comment l’idéologie libertaire muselle depuis des années un véritable débat sur la prévention de l’IVG.
Quand près de 40 % des Françaises recourront à l’avortement une fois dans leur vie, traiter cette question sanitaire et sociale majeure sous forme d’invectives personnelles, en référence à une loi votée en 1975 qui a été maintes fois remaniée, est lamentable.
Pour Caroline Roux, coordinatrice des services d’écoute d’Alliance VITA, spécialiste des questions de grossesse et de maternité : « Cette querelle montre combien les politiques sont encore loin du terrain. Il s’agit d’un débat caricatural sur l’IVG, loin des réalités. La France connait deux fois plus d’avortements que l’Allemagne. C’est un sujet sensible et douloureux, personne ne peut souhaiter à une femme d’avorter. On a tant parlé de l’avortement comme de la revendication à un droit fondamental, qu’on laisse sur le bord du chemin toutes celles qui en souffrent et qui préféreraient l’éviter, spécialement quand elles sont soumises aux pressions de leur compagnon, parfois très violentes, ou de leur environnement professionnel. C’est la réalité d’aujourd’hui. Les conséquences psychologiques de l’IVG sur les femmes sont largement déniées. Et nous manquons d’études objectives, comme l’a reconnu la Haute Autorité de Santé. »
Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA, insiste :« Nous attendons de nos responsables politiques qu’ils s’occupent des réels traumatismes liés à l’IVG. Le gouvernement annonce aujourd’hui un 5ème plan ministériel de mobilisation et de lutte contre toutes les violences faites aux femmes, il serait temps de s’interroger sur les violences subies par les femmes enceintes. Plusieurs enquêtes reprises par le Haut Conseil à l’Egalité Femme Homme montrent que, dans 40% des cas, les violences du conjoint débutaient à la première grossesse. Une étude avance que 27% des demandes d’IVG sont directement liées à des violences. Durant ce quinquennat, les maigres mesures censées protéger les femmes face à l’IVG ont été supprimées : notion de détresse, délai d’une semaine de réflexion. La société s’est progressivement déresponsabilisée. Tout responsable politique qui prétend à l’alternance devrait se libérer des injonctions idéologues libertaires pour aborder ce sujet avec lucidité, sans calcul, ni caricature. »
A l’heure où le gouvernement de gauche s’apprête à imposer un nouveau délit d’entrave menaçant des associations qui refusent la banalisation de l’avortement et apportent aux femmes une information sur les aides et droits qui peuvent aider celles qui le souhaitent à éviter l’IVG, nous attendons des futurs présidentiables des prises de position courageuses pour libérer la parole sur ce sujet délicat et proposer une véritable prévention de l’IVG.
L’étude présentée aujourd’hui par la Fondation de l’Avenir et des chercheurs de l’INSERM qui dénonce le manque d’information sur les conséquences de l’IVG médicamenteuse lève enfin le voile sur la réalité d’une méthode d’avortement injustement présentée depuis des années comme « moins traumatisante » : 27% des femmes ayant réalisé une IVG médicamenteuse ont perçu des « douleurs très intenses » notées 8 sur une échelle de 10 ; un tiers a eu des saignements qui leur ont paru « inquiétants » ou « très inquiétants ». Cette étude recommande des protocoles de prise en charge de la douleur plus puissants.
Pour Caroline Roux, coordinatrice des services d’écoute d’Alliance VITA
« Pourquoi avoir caché l’intensité des effets secondaires de l’IVG médicamenteuse ? Les femmes ont droit à une information qui ne soit pas faussée.
Cela fait des années que nous demandons des études sur la réalité et les conséquences de l’avortement. En effet, nous sommes régulièrement confrontés à des femmes en souffrance à qui on a présenté l’IVG médicamenteuse comme indolore et facile, et qui sont en vraie panique devant les symptômes qu’elles ressentent, tant en matière de douleur que de saignements mais aussi de détresse psychologique.
On est abasourdi par le silence qui a pesé dans les milieux médicaux et la manière dont on a menti aux femmes en présentant cette méthode d’avortement comme moins traumatisante.
Nous avons régulièrement des appels, les week-ends ou le soir, de femmes livrées à elles-mêmes à domicile, seules, après avoir obtenu l’IVG hors hôpital, chez un médecin en ville ou dans un centre de planification. Nous constatons la pression exercée pour ce mode d’avortement. Il est pratiqué avant 7 semaines de grossesse (et 5 semaines hors hôpital) ce qui condamne les femmes à une décision rapide, les coupant d’un temps de réflexion, spécialement quand elles subissent des pressions de leur environnement ou des violences conjugales. Or les violences psychiques qui conduisent à l’avortement sont gravement ignorées.»
Pour Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA :
« Le gouvernement, qui prétend décréter un délit d’entrave en matière d’information sur l’IVG, devrait profondément se remettre en question sur sa propre politique d’information.
Dans une vidéo sur le site d‘information sur l’IVG du ministère de la Santé, un gynécologue affirme que l’avortement ne laisse pas de séquelles psychologiques à long terme.
Plutôt que des gesticulations autour d’un prétendu délit d’entrave qui vise à étouffer toute contestation de la banalisation de l’IVG, la priorité des pouvoirs publics doit être de donner une information fiable aux femmes.
Il est urgent de conduire des études sur les conséquences physiologiques mais aussi psychologiques de l’avortement. Nous manquons de données objectives, comme l’a reconnu la Haute Autorité de Santé.
Il est également prioritaire d’entreprendre une véritable politique de prévention de l’avortement, notamment en rétablissant une information sur les aides et droits des femmes enceintes. C’est la mission de service public qu’Alliance VITA conduit depuis 2010 pour pallier l’insuffisance de la politique gouvernementale. »
Wandercraft, une start-up française fondée par Nicolas Simon, un jeune polytechnicien, vient d’annoncer la phase de test de son exosquelette médical, nommé Atalante. L’objectif de cet exosquelette est de permettre à des personnes tétraplégiques ou atteintes de myopathie de se lever et de marcher sans aide.
Depuis quelques années, les progrès technologiques redonnent espoir aux personnes handicapées, en particulier aux personnes paraplégiques ; certaines ont ainsi pu remarcher, grâce à des exosquelettes ou autres prothèses bioniques.
En juin dernier, une Américaine passionnée de randonnée et paraplégique depuis 2014 a gravi les Appalaches grâce à un exosquelette développé par la société Ottobock. Aux derniers jeux paralympiques de Rio l’été dernier, une Française, Marie-Amélie Le Fur qui courait grâce à une lame à la place de sa jambe gauche, a remporté deux médailles d’or et une médaille de bronze. En septembre dernier, une jeune anglaise, Claire Lomas, paralysée depuis une chute à cheval en 2007, a pu achever le semi-marathon Great North Run au Royaume-Uni en cinq jours grâce à un exosquelette. En octobre dernier, a été organisé, en Suisse, le Cybathlon 2016, une compétition sportive réservée aux athlètes avec handicap et équipés de matériels technologiques, tels que des exosquelettes. Cet événement ne se concentrait pas sur des performances sportives mais sur les prouesses techniques : des athlètes handicapés de 25 pays utilisaient des appareils de haute technologie. Pourtant, la frontière entre réparation et augmentation est parfois ténue. Ainsi, récemment, Marie-Amélie Le Fur confiait ses inquiétudes et questionnements par rapport à toutes ces technologies qui évoluent de plus en plus vite : “Cela ne sert à rien de vouloir pallier un handicap pour être plus fort qu’avant. (…) Je me suis parfois demandé jusqu’où j’étais prête à aller. Le transhumanisme me fait peur. A trop vouloir instrumentaliser le corps, on dérive. Saura-t-on contrôler la machinerie que l’on peut nous mettre sur le corps ? Pas sûr.”
Ce jeudi 18 novembre, le tribunal correctionnel de Paris a été saisi d’une affaire de Gestation par Autrui (GPA), une pratique interdite en France.
Le couple ayant commandé l’enfant ainsi que l’entremetteuse (la mère de la mère porteuse) ont été condamnés à trois mois de prison avec sursis et 4 000 euros d’amende. Le médecin qui avait procédé à l’insémination a lui aussi été condamné à six mois de prison avec sursis, à 1 euro de dommages et intérêts, et 1 000 euros pour les frais de justice à l’Ordre des médecins qui s’était constitué partie civile.
Tout a commencé par une plainte déposée en septembre 2013 par la mère porteuse elle-même, une jeune femme originaire du Gabon. Elle explique être venue en France pour porter l’enfant de ce couple, à la demande de sa mère, qui a servi d’intermédiaire. La femme commanditaire a déjà trois enfants, avec un autre homme. Agée de 44 ans au moment des faits, ne parvenant pas à tomber enceinte de l’homme avec qui elle vit, ils décident d’avoir recours à une GPA. Après la naissance de l’enfant, des désaccords entre la mère de l’enfant et le couple éclatent, notamment sur la fréquence à laquelle la jeune femme peut voir la petite fille qu’elle a mis au monde. Elle en obtient finalement la garde.
Pour rappel, la GPA n’est pas autorisée en France et la convention qui l’organise est frappée d’une nullité d’ordre public :« Toute convention portant sur la procréation ou la gestation pour le compte d’autrui est nulle » (Code civil, article 16-7). Cela signifie que ce contrat ne peut produire aucun effet juridique. Le Code pénal, cependant, ne punit la GPA que de manière indirecte, en sanctionnant l’entremise par des intermédiaires (Code pénal, article 227-12) ou la simulation de maternité (Code pénal, article 227-13).