A la veille du premier débat sur le délit d’entrave à l’IVG décidé par le gouvernement selon la procédure accélérée, Alliance VITA, au cours de cette conférence de presse, a tenu à apporter son expertise sur ce sujet, maltraité à ses yeux.
Tugdual Derville, délégué général de l’association, a explicité le décalage entre la démarche du gouvernement, qui confine à la censure des voix résistant à la banalisation de l’IVG, et le besoin d’une politique de prévention de l’avortement, qui réponde aux aspirations des Français, et particulièrement des Françaises. Il s’est appuyé en particulier sur le tout dernier sondage Les Français et l’IVG, réalisé par l’IFOP à la demande de l’association.
La conférence de presse a également été l’occasion de souligner à quel point le débat préalable au primaire de la droite et du centre fut en décalage sur le même sujet.
Explication de la situation réelle de l’avortement
Caroline Roux et Valérie Boulanger, respectivement responsable des services d’écoute d’Alliance VITA et responsable de son service d‘aide SOS Bébé, ont explicité la situation réelle de l’avortement telle que les femmes le confient aux écoutantes d’Alliance VITA.
Le site sosbebe.org est consulté plus de 800 000 fois annuellement ; SOS Bébé écoute chaque année plusieurs milliers de femmes ou de couples sur des problématiques liées à la grossesse et principalement à l’avortement. L’expérience d’Alliance VITA montre que l’apparente banalisation quantitative de l’avortement cache des problématiques de malentendus hommes/femmes qu’il faut regarder en face.
Analyse du débat sur la création d’un délit d’entrave numérique
Henri de Soos, secrétaire général d’Alliance VITA, a proposé une analyse de ce nouveau délit en débat, tel qu’il a été modifié par la Commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale.
Il a montré à quel point la loi originelle de 1975 avait progressivement perdu toutes les dispositions qui prétendaient lui conférer un équilibre en assumant une politique de prévention de l’IVG. Il a enfin révélé la demande effectuée, le jour même, par Alliance VITA, exigeant que le site gouvernemental supprime la vidéo d’un médecin qui y affirme que l’IVG ne laisse pas de séquelle psychologique à long terme pour les femmes, ce qui constitue une désinformation flagrante.
L’association a par ailleurs révélé que plus de 45 000 personnes ont d’ores et déjà signé son appel contre le délit d’entrave à l’IVG et pour une information ajustée sur ce sujet.
Lancement d’une campagne d’information
Enfin, Alliance VITA a tiré les premiers enseignements du lancement de sa campagne originale d’enquête et d’information, débutée la veille.
Réalisée par 600 femmes volontaires de l’association et destinée exclusivement aux hommes, elle révèle la nécessité de les impliquer plus fortement dans la prévention de l’IVG, en raison des malentendus qui persistent entre hommes et femmes sur la sexualité, la contraception, la grossesse, et la paternité.
L’excellent accueil fait par les hommes aux enquêteuses et leur intérêt pour le dépliant de 24 volets réalisé à leur intention, confirme la pertinence de les impliquer, afin que les femmes ne soient plus conduites à avorter à contre cœur sous la pression d’un compagnon ou dans la panique sans avoir pris le temps du recul et de la réflexion.
Alliance VITA, qui avait prévu de longue date cette campagne inédite, est fermement décidée à assumer, dans la logique de son guide des aides aux femmes enceintes, son travail de service public d’information en direction des femmes, sans se laisser intimider par les postures idéologiques de quelques responsables politiques qui prétendent réserver la parole aux tenants de la banalisation de l’avortement.
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