PMA – GPA : le désir d’enfant « ne peut se réprimer » selon le président de l’Assemblée

PMA – GPA : le désir d’enfant « ne peut se réprimer » selon le président de l’Assemblée

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Les propos du président de l’Assemblée nationale, François de Rugy, interviewé par BFM, sur la Gestation par Autrui (GPA) et la procréation médicalement assistée (PMA), font polémique.

Les propos du président de l’Assemblée nationale, François de Rugy, interviewé par BFM, sur la Gestation par Autrui (GPA) et la procréation médicalement assistée (PMA), font polémique.

Se déclarant à titre personnel en faveur de la GPA, malgré la position de la France contre cette pratique, le député (LREM) annonce, comme une évidence, la légalisation de la PMA pour les femmes seules ou en couple pour l’année prochaine.

« Je pense que le désir d’enfants d’un couple d’homme et femme, de deux hommes , de deux femmes, c’est un désir, vous pourrez faire tout ce que vous voulez, vous ne pourrez pas le réprimer. Par ailleurs, c’est un beau projet de vouloir fonder une famille et de vouloir avoir des enfants. » Si fonder une famille est un beau projet, fermer les yeux sur la privation délibérée de père ou de mère pour les enfants constitue une injustice majeure.

Le même François de Rugy  durant la campagne présidentielle soutenait dans le magazine Têtu : « Certains affirment que le désir d’enfant n’est pas le droit à l’enfant. Oui, il n’y a pas de droit à l’enfant, mais de quel droit empêcherait-on les gens d’avoir des enfants ? » C’est justement le rôle du législateur de réguler les désirs pour ne pas spolier les plus fragiles de leurs droits.

Depuis que la revendication de la PMA ouverte à « toutes » les femmes a été lancée par des membres du gouvernement actuel, il n’est question que de désirs d’adultes au détriment des droits fondamentaux des enfants à leur double filiation paternelle et maternelle et à être éduqués par leurs deux parents. Le don de gamètes pose des questions éthiques majeures : il prive les enfants de leurs origines biologiques. C’est un  déjà un point controversé pour les couples homme femme confrontés à une infertilité médicalement constatée.  Sans compter la pénurie de gamète avec des pressions grandissantes et une forme de chantage au don comme on le voit avec les campagnes gouvernementales actuelles.

Aller plus loin constituerait une rupture décisive d’égalité entre les enfants en instituant un « droit à l’enfant sans père ».  Le peu de consensus du Comité consultatif national d’éthique sur la question de l’ouverture de la PMA aux femmes seules ou en couple de même sexe et la multiplicité des questions soulevées non résolues devraient appeler au moins à une réflexion plus approfondie de la part d’un président de l’Assemblée nationale.

Sédations en phase palliative : une étude lancée par la SFAP

Sédations en phase palliative : une étude lancée par la SFAP

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La Société Française d’Accompagnement et de soins Palliatifs (SFAP) a confié à une équipe d’universitaires une importante étude nationale sur les pratiques sédatives, dénommée S2P (Sédations en phase palliative), qui débutera début 2018.

L’étude S2P aura pour but de « recueillir sans a priori des données fiables et pertinentes sur les pratiques sédatives à domicile, comme à l’hôpital ou en EHPAD ,  et fournira des informations à l’ensemble des acteurs, des tutelles et des décideurs. » Cette étude servira également à évaluer la pratique de la sédation profonde et continue jusqu’au décès, instaurée par la loi Claeys-Leonetti du 2 février 2016.

En mai dernier, la SFAP avait publié des fiches-repère et une grille de recommandation sur les pratiques sédatives, dénommée SEDAPALL. Le but de cet outil est de décrire et analyser précisément les pratiques sédatives à visée palliative en fin de vie ; il permet de classer les diverses sédations selon leur réversibilité, leur profondeur et le degré du consentement du patient et porte également sur l’intentionnalité de la décision.

La SFAP tient à souligner que la sédation ne se réduit pas à la seule sédation profonde et continue maintenue jusqu’au décès. « Dans mon service, ce type de sédation ne représente qu’une infime minorité de celles que nous pratiquonsprécise le docteur Gomas, président du Conseil scientifique de la SFAP et coordinateur de l’unité fonctionnelle douleurs et soins palliatifs à l’hôpital Sainte-Périne à Paris. Sur les vingt que nous avons entreprises depuis le mois de mai, seule une était une sédation profonde et continue maintenue jusqu’au décès. »

Par ailleurs, une enquête a été lancée par le Centre National Soins Palliatifs et Fin de Vie (CNSPFV) pour recenser, auprès des soignants, les pratiques sédatives qui ont eu lieu tout au long de l’année 2017. Les résultats de cette enquête seront également exploités dans le cadre de l’étude S2P.

L’étude S2P prendra également en compte les recommandations de la HAS (Haute Autorité de Santé) qui doivent être publiées très prochainement.

La SFAP attend les premiers résultats de cette étude pour la fin 2018.

Directives Anticipées : présentation du nouveau Guide

Directives Anticipées : présentation du nouveau Guide

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Dans le cadre de l’action “ANTICIPONS, avant de mourir”, Tugdual Derville, Délégué général d’Alliance VITA et fondateur de SOS Fin de vie, présente le Guide des Directives Anticipées.

Pourquoi cette campagne « ANTICIPONS avant de mourir » ?

« Depuis près de quinze ans, nous sommes quotidiennement en contact avec les Français au travers de notre service SOS Fin de vie qui répond aux préoccupations des personnes confrontées aux fins de vie difficiles, pour elles-mêmes, leurs proches ou ceux qu’elles soignent. Nous faisons trois constats tirés de cette expérience, pour lesquels nous souhaitons apporter des réponses.

• Les directives anticipées constituent un point-clé de la nouvelle loi Fin de vie, mais elles sont encore peu connues, et très peu rédigées.

  • Le système des directives comporte le risque de figer certaines demandes pour l’avenir et d’entraver la future relation entre soignants et soignés.
  • Rédiger ses directives peut sembler difficile : il faut aborder des domaines techniques, non vulgarisés, sans compter la question, largement taboue, de la fin de vie et de la mort.

Que pense Alliance VITA des directives anticipées ?

Pour Alliance VITA, le principe des directives anticipées est positif s’il constitue une aide pour construire la confiance entre le patient et ses soignants. Lors des débats sur la Loi de 2016, VITA a fait part de ses réserves sur les directives anticipées qui seraient « opposables » car elles feraient du patient un prescripteur. Alliance VITA a demandé que la déontologie médicale soit respectée, que les directives restent modifiables à tout moment et que soit toujours privilégiée le dialogue entre soignants et soignés.

Pour quelles raisons choisir de proposer un guide des directives anticipées ?

Pour optimiser la chance d’une vraie appropriation de cette démarche par les patients et ceux qui les soignent. La fin de vie est un moment important, souvent précieux pour le malade et sa famille ; beaucoup de choses peuvent se jouer. Selon la qualité de l’écoute, de la relation vécue, ce moment participe de « l’accomplissement » de la vie de la personne ou génère des traumatismes. Nous avons donc conçu ce document de Directives anticipées qui intègre les besoins concrets que nous avons repérés grâce à SOS Fin de vie. L’objectif de ce guide est de répondre aux constats énoncés précédemment : faire connaître l’existence de directives anticipées simples, lisibles et « appropriables » qui prennent en compte la personne dans toutes ses dimensions et aspirations physiques, psychologiques, spirituelles…

Comment est organisé votre guide ?

Notre guide est composé de deux parties : un guide explicatif, illustré ; et un formulaire à compléter, avec une carte détachable, à porter sur soi. Ce formulaire est à la fois simple et complet. Certains se contenteront de signer une charte qui s’inspire d’une déontologie médicale « générale ». Ce sera le plus souvent des personnes en bonne santé. Elles peuvent aussi désigner une personne de confiance et se prononcer sur d’autres sujets, qui sont facultatifs : position vis-à-vis du don d’organe, lieu où l’on aimerait finir ses jours, respect de ses convictions religieuses… Il est par ailleurs possible d’être plus précis sur les traitements acceptés ou refusés ; ces précisions seront plus souvent apportées par les personnes qui se savent atteintes d’une maladie grave susceptible d’évoluer.

Comment positionnez-vous cette campagne par rapport au débat sur la fin de vie ?

La charte que nous proposons de signer est conforme à la loi : elle récuse à la fois l’acharnement thérapeutique et l’euthanasie. Cette posture est rassurante pour la plupart des Français qui privilégient l’accès aux soins palliatifs et la lutte contre la douleur. Elle est aussi « éclairante » : trop de nos concitoyens croient encore qu’il faudrait choisir entre « souffrir » et « mourir », c’est-à-dire entre acharnement thérapeutique et euthanasie ! En réalité, ces deux pratiques, qui relèvent d’une logique de « toute-puissance », restent contraires à la déontologie médicale et à la loi. En privilégiant la relation de confiance entre soignants et soignés, nous proposons une approche concrète et équilibrée. Il s’agit d’apaiser les peurs et de dissiper la confusion qui persiste autour des questions de fin de vie.

Pouvez-vous expliquer la façon dont vos équipes contribuent à ce lancement ?

À quelques jours du 2 novembre, jour de commémoration des défunts, plus de mille volontaires, formés pour aborder ce sujet sensible de la fin de vie, tiennent des stands dans les centres villes. Ils réalisent à cette occasion une enquête de rue, en abordant les passants avec une question qui peut paraître osée : « Qu’aimeriez-vous faire avant de mourir ? » En 2014, nous avons déjà réalisé une très belle campagne « Parlons la mort » qui nous a confirmé la richesse de ces « conversations essentielles » sur le sens de la vie. Les réponses seront ultérieurement analysées et publiées. Nous offrons ensuite aux passants notre Guide, comme une démarche simple et personnelle à réaliser, pour soimême et pour ses proches. Nous en avons déjà édité 50000 exemplaires pour cette première vague. Leur diffusion se poursuivra, en complément d’une campagne de communication relayée par le site de notre service SOS fin de vie www.sosfindevie.org.

Australie : l’Association médicale mondiale réaffirme son opposition au suicide médicalement assisté

Australie : l’Association médicale mondiale réaffirme son opposition au suicide médicalement assisté

euthanasie/suicide assisté

Alors que l’état australien de Victoria est en train de débattre d’une loi sur le suicide assisté et l’euthanasie, l’Association Médicale Mondiale (AMM) enjoint la Chambre Haute de cet état à la rejeter.

S’appuyant sur sa prise de position officielle, l’AMM rappelle que « Le suicide médicalement assisté est, comme l’euthanasie, contraire à l’éthique et doit être condamné par la profession médicale. Le médecin qui, de manière intentionnelle et délibérée, aide un individu à mettre fin à sa propre vie, agit contrairement à l’éthique ».

Elle encourage vivement « toutes les associations médicales nationales et les médecins à refuser de participer à un acte d’euthanasie, même si la loi nationale l’autorise ou la décriminalise dans certaines situations ».

Alors qu’au niveau fédéral, l’Australie a rejeté plusieurs fois les tentatives de légalisation, la loi débattue dans l’état de Victoria est particulièrement extensive. Elle consiste à fournir des doses létales que le patient pourrait s’auto-administrer, aucune surveillance n’étant exigée : pas de témoin, pas même un médecin est tenu d’être présent. Et ces dispositions s’appliqueraient à des personnes dont l’espérance de vie serait évaluée à 12 mois. En cas d’impossibilité de s’administrer lui-même le produit létal, le patient pourrait recourir à l’aide d’un médecin…

Trisomie 21 : témoignage saisissant de Frank Stephens devant le Congrès américain

Le Congrès américain a auditionné ce jeune homme trisomique fin octobre.  Acteur et athlète, il plaidait pour un financement de la recherche sur cette maladie chromosomique plutôt que l’élimination des fœtus diagnostiqués porteurs avant la naissance.

BFM TV a présenté un extrait de cette intervention qui a fortement marqué les parlementaires présents. « Je suis atteint de trisomie mais ma vie vaut la peine d’être vécue »

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Pour aller plus loin : l’intégralité de l’intervention en anglais : https://www.youtube.com/watch?v=yQJEoRhkapw