Décodeur bioéthique spécial "Etats généraux", Blanche Streb : la recherche sur l’embryon
Suite au lancement des Etats généraux de la bioéthique le 18 janvier 2018, Blanche Streb, directrice de la formation et de la recherche d’Alliance VITA, analyse l’intitulé du premier débat public qui aura lieu à Nantes le 20 janvier “La recherche sur l’embryon : un espoir pour les couples infertiles ? Enjeux biologiques, juridiques et éthiques”.
Il y a deux biais dans cet intitulé “La recherche sur l’embryon : un espoir pour les couples infertiles ?” :
1° l’exploitation de la souffrance
“L’infertilité est un problème majeur, croissant, préoccupant : un vrai problème de société. Les souffrances qui touchent les couples infertiles ou stériles sont immenses ; ils sont confrontés à l’attente, aux examens, aux diagnostics, aux pronostics, à l’intrusion dans leur intimité, aux questions de l’entourage, à l’incompréhension, au sentiment d’injustice.“
“Le problème de cette souffrance fait consensus mais n’est-il pas injuste d’instrumentaliser cette souffrance au profit de la cause de l’instrumentalisation de l’embryon humain, procédé qui, lui, ne fait pas consensus ?“
“Est-il juste de laisser croire que la recherche sur l’embryon va résoudre l’infertilité ? C’est très injuste de laisser flotter des faux espoirs sur des sujets aussi graves, sérieux, intimes.”
2° l’instrumentalisation de l’embryon humain
“Il y a des pistes de recherche à mener bien plus éthiques et sûrement plus efficaces”.
“La prise en charge de l’infertilité mérite que le couple soit pris en charge dans sa globalité”.
“Est-ce acceptable de se dire que certains embryons humains seront consommés, détruits pour supposer, imaginer, améliorer la fabrication d’autres. On discrimine ainsi l’importance des embryons. Pourtant ces embryons dont on parle, qui sont là, à disposition, une femme a payé de son corps pour les obtenir par une FIV, un couple a vécu son parcours du combattant. Ils ne sont pas un simple matériau de recherche.”
En conclusion, “La science s’honore quand elle se met pleinement au service de l’homme, sans jamais le réduire à un objet.”