Le décodeur n°2 – 10 février 2011

Alliance VITA : le nouveau nom de l’Alliance pour les Droits de la Vie

 

L’actualité du débat bioéthique vue par l’Alliance pour les Droits de la Vie

 

L’ÉVÉNEMENT

Le débat a fait rage à l’Assemblée Nationale, ce jeudi, autour du diagnostic prénatal (article 9 du projet de loi), faisant suite au vote des articles concernant l’examen des caractéristiques génétiques et les dons d’organes.

 

LA CITATION

Le député Marc Le Fur, au cours du débat sur le diagnostic prénatal, rappelle cette citation du Général de Gaulle à propos de sa fille Anne, trisomique 21 (en 1940) :

« Anne ? Oui, sa naissance a été une épreuve pour ma femme et pour moi. Mais, croyez-moi, Anne est ma force. EIle m’aide à demeurer dans la modestie des limites et des impuissances humaines ».

 

LE CHIFFRE

96 % des fœtus détectés porteurs de la trisomie 21, à la suite d’un diagnostic prénatal, sont éliminés dans le cadre d’une interruption médicale de grossesse.

 

POUR MÉMOIRE :

– Article 16-4 du Code Civil : Toute pratique eugénique tendant à l’organisation de la sélection des personnes est interdite.

– Article 214-1 du Code Pénal : Le fait de mettre en œuvre une pratique eugénique tendant à l’organisation de la sélection des personnes est puni de trente ans de réclusion criminelle et de 7 500 000 Euros d’amende.

 

LE RÉSUMÉ DU DÉBAT

Après une longue discussion sur la systématisation du dépistage de la trisomie 21, les députés ont adopté les mesures prévues dans le projet de loi. La tendance générale est d’accentuer encore plus la pression pour proposer les examens prénataux, même si certains amendements adoptés desserrent légèrement l’étau, pour offrir une chance à l’accueil de la vie.

Concernant le caractère obligatoire ou non des examens prénataux, le texte adopté est le suivant : « Des examens de biologie médicale et d’imagerie permettant d’évaluer le risque que l’embryon ou le fœtus présente une affection susceptible de modifier le déroulement ou le suivi de la grossesse, sont proposés lorsque les conditions médicales le nécessitent, à toute femme enceinte au cours d’une consultation médicale ». Il faut comprendre que c’est désormais une obligation légale qui pèsera sur tous les médecins.

D’autre part, les sages-femmes pourront prescrire ces examens, en plus des médecins.

Deux mesures ont néanmoins été adoptées pour tenter de rééquilibrer l’information apportée aux parents :

– Il sera proposé à la femme enceinte « une liste d’associations spécialisées et agréées dans l’accompagnement des patients atteints de l’affection suspectée et de leur famille ».

– « Après l’annonce d’un risque avéré », un « délai de réflexion d’une semaine » sera proposé «avant de décider d’interrompre ou de poursuivre sa grossesse».

Enfin, le gouvernement sera tenu de remettre un rapport au Parlement sur des pistes de financement, notamment public, et de promotion de la recherche médicale pour le traitement de la trisomie 21.

 

NOTRE COUP DE COEUR

Philippe Gosselin (UMP) s’est battu courageusement pour que l’on considère de façon différenciée les dons de gamètes et les autres dons (du sang, de moelle osseuse, etc.).

 

NOTRE COUP DE GUEULE

Michel Vaxès (PC) : « Ce qui fait l’hominisation, ce n’est pas le patrimoine génétique, c’est le patrimoine social et culturel ».

Cette déclaration est dans la lignée de l’effacement idéologique du biologique. Si elle était vraie, tous les animaux de compagnie parleraient, et pas seulement les perroquets…

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Pour aller plus loin : « Incontestable FIV », article de Tugdual Derville, délégué général de l’Alliance pour les Droits de la Vie

http://www.ieb-eib.org/nl/document/la-fecondation-in-vitro-estelle-incontestable-200.html

Le décodeur n° 1 – 9 février 2011

Alliance VITA : le nouveau nom de l’Alliance pour les Droits de la Vie

L’actualité du débat bioéthique vue par l’Alliance pour les Droits de la Vie

 

L’ÉVÉNEMENT

L’annonce de la naissance du premier bébé médicament permet au professeur Frydman de «rapter» la médiatisation audiovisuelle du débat bioéthique.

 

LA CITATION

Je pense que la recherche sur l’embryon n’est pas une recherche comme les autres, parce qu’elle touche à l’origine de la vie“.

Xavier Bertrand, Ministre de la Santé, en introduction de l’examen du projet de loi bioéthique à l’Assemblée Nationale, mardi 8 février 2011.

 

LE CHIFFRE

– 6 embryons : c’est le chiffre donné par le Professeur René Frydman pour parvenir à donner naissance au premier bébé-médicament . « Nous avons procédé à une fécondation in vitro pour six embryons », a-t-il déclaré lors d’une interview à Lemonde.fr le 8 février.

– Par contre, selon les informations données par France 2 au cours de son journal de 20H, le même jour, 27 embryons auraient été « fabriqués ».

– Dans Le Monde daté du mercredi 9 février, René Frydman précise que l’équipe suivait plusieurs couples dans une situation analogue : « Nous avons réalisé dix FIV avec prélèvement de cellules embryonnaires pour pratiquer un DPI. Sept embryons ont été transférés et nous avons obtenus trois grossesses. (…) Pour la première, un enfant indemne est né (mais pas compatible, NDLR) ; la deuxième a abouti à une fausse couche. La troisième grossesse a été la bonne ».

Quand on sait par ailleurs que pour aboutir à une naissance par FIV, il faut en moyenne créer 19 embryons, le plus grand flou est maintenu sur le « coût éthique » de cette initiative. Que sont devenus tous les autres embryons ? Ont-ils été détruits ? Congelés ? C’est pourtant une question essentielle sur le plan éthique.

LE RÉSUMÉ DU DÉBAT

Une partie des débats du 8 février 2011, au cours de la discussion générale à l’Assemblée Nationale, a porté sur le diagnostic prénatal.

Selon le projet de loi en discussion, « le diagnostic prénatal s’entend des pratiques médicales (…) ayant pour but de détecter in utero chez l’embryon ou le fœtus une affection d’une particulière gravité »

Le problème majeur peut être résumé ainsi : comment faire en sorte qu’une meilleure information des femmes, sur les techniques de dépistage ou de diagnostic, n’aboutisse pas à une élimination quasi-systématique des fœtus porteurs de handicap ou de maladie grave, en particulier la Trisomie 21 ?

Xavier Bertrand a exprimé la position du Gouvernement de la façon suivante : “Il n’est pas pensable, il n’est pas possible d’une façon ou d’une autre, que s’opère une sélection génétique des enfants à naître. Nous devons veiller à ce que ce dépistage ne conduise pas à une décision d’automaticité d’interruption médicale de grossesse”.

A suivre : l’examen de l’article 9 du projet de loi, qui doit préciser la façon d’informer les femmes enceintes et les obligations qui pèseront sur les médecins.

 

NOTRE COUP DE COEUR

Nora Berra, secrétaire d’Etat à la Santé, s’exprimant à propos du “bébé-médicament” : “(…) je ne peux approuver l’instrumentalisation de la conception.” (AFP – 8 février 2011)

 

NOTRE COUP DE GUEULE

Axel Kahn : « La recherche sur l’embryon est légitime et nécessaire. Même si je considère que l’embryon est une personne, ça n’est pas un argument pour ne pas faire de recherche, vu que l’on fait de la recherche à tous les âges de la personne humaine, c’est même la base de la recherche médicale. » (AFP – 8 février 2011)

Notre avis : la grande différence, c’est que la recherche sur l’embryon conduit à le détruire…

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Lire aussi sur le site adv.org

 

1) Notre communiqué de presse du 8 février 2011 sur le “bébé-médicament”

 

2) La dépêche AFP du 8 février 2011: “plusieurs mouvements alertent contre les dérives eugéniques”

 

3) Notre communiqué de presse du 4 février 2011 sur le projet de loi bioéthique

 

[CP] Bébé-médicament : ce que cache le coup publicitaire

[CP] Bébé-médicament : ce que cache le coup publicitaire

Paris, le 8 février 2011

Bébé-médicament : ce que cache le coup publicitaire

Tugdual Derville, délégué général de l’Alliance pour les Droits de la Vie, réagit à l’annonce de la naissance du premier bébé médicament français, la veille du débat parlementaire bioéthique.

« Nous ressentons un profond malaise devant ce qui reste un coup publicitaire assorti d’un habile plan de communication car on annonce évidemment cette première pour faire pression sur les parlementaires au moment même où s’engage l’examen du projet de loi.

Trois graves instrumentalisations associées à la technique du double DPI sont dissimulées :

– exploitation de la souffrance liée à la maladie : déjà dix autres familles frappées par la maladie génétique ont vécu ce processus sans succès ; pour elles, le bébé-médicament s’est soldé par un faux espoir.

– chosification de la vie humaine : il a fallu concevoir de nombreux embryons pour que naisse celui prénommé « Notre espoir ». Comment justifier le tri et la destruction de tant d’êtres humains, au motif qu’ils n’étaient pas immunologiquement « compatibles » avec leurs aînés ?

– instrumentalisation d’un nouveau-né qui porte une mission inhumaine : il a été conçu, non pas pour lui-même, mais pour un autre. C’est une grave atteinte à sa dignité avec de forts risques de séquelles psychologiques, notamment s’il déçoit.

Tout cela est d’autant plus contestable qu’il existe une alternative éthique et démocratique à ces manipulations : l’utilisation du sang de cordon puisé dans le stock français et international existant. C’est l’occasion de rappeler le retard de la France dans ce domaine alors que 820 000 naissances permettraient largement de répondre aux besoins de greffons compatibles.

Sous couvert de la louable intention de guérir un enfant, on a sélectionné un frère selon l’objectif qu’on a voulu lui assigner, et on a détruit d’autres frères et sœurs, qui n’étaient pas conformes à ce projet. C’est une forme particulièrement pernicieuse d’eugénisme. »

Bioéthique : ultimes artifices

Bioéthique : ultimes artifices

Le projet de loi bioéthique est arrivé en débat à l’Assemblée nationale le 8 février. Plusieurs pétitions tentent d’alerter les parlementaires contre les glissements éthiques que dissimule le texte.

Résultat du travail de la commission spéciale, le texte remanié du projet de loi comporte quatre dérapages à démasquer.

Premier dérapage à propos de la recherche sur les embryons dits surnuméraires (ceux qui ont été congelés vivants dans le cadre de la fécondation en laboratoire). Le texte prévoit que cette recherche reste interdite. Mais les exceptions à cet interdit seraient élargies. Pour cela, le projet utilise un artifice de langage : comme motif permettant de passer outre l’interdiction, l’expression « progrès thérapeutique » est remplacée par celle de « progrès médical ». L’air de rien, et alors que la recherche sur l’embryon n’a strictement rien donné, c’est une façon d’élargir sans limite le champ d’expérimentation… L’embryon humain serait plus que jamais livré aux chercheurs comme un simple matériau de laboratoire. Hyper-médiatisés, deux scientifiques, les professeurs Peschanski et Menasché sont entrés dans une surenchère de récrimination à l’approche des débats. Les autres chercheurs, ceux qui respectent l’éthique du respect de la vie… et qui trouvent, restent discrets.

Second dérapage à propos de nouvelles techniques artificielles de procréation. Une transgression majeure est là aussi cachée : la création d’embryons uniquement pour la recherche. Cette création est théoriquement interdite mais le texte la permettrait pour améliorer la performance de la procréation artificielle… On fabriquerait en toute légalité des embryons humains à l’essai, destinés à être détruits. Une forme d’hypocrisie sous-tend cette évolution car les médecins qui la réclament ont expliqué que cela permettrait d’économiser les embryons. Mais les mêmes refusent que la France limite la conception des embryons in vitro et interdise leur congélation, à l’image de l’Italie.

Troisième dérapage, à propos des couples ayant accès aux techniques artificielles de procréation : en supprimant l’exigence de deux ans de vie commune pour les couples non mariés, on glisse vers un « droit à l’enfant ». Encore une fois sans le dire… On s’apprête donc à inciter au recours à la procréation artificielle dans un cadre parental instable, contraire à l’intérêt de l’enfant.

Enfin quatrième dérapage, à propos de la surveillance des grossesses. La loi obligerait les médecins à proposer le dépistage prénatal « à toute femme enceinte ». C’est l’avortement encore plus systématique du fœtus porteur de handicap qui se profile insidieusement. En effet, derrière le joli mot de « proposer », c’est bien une injonction légale qui menace les soignants, faisant basculer la France vers un eugénisme organisé par l’Etat. Pourtant la loi prétendra que l’organisation de l’eugénisme reste interdite.

Il faut ajouter à ces dérapages l’abandon de l’intention défendue par Roselyne Bachelot de lever partiellement l’anonymat du don de gamètes, ce qui remplit de colère les membres de l’association Procréation Médicalement Anonyme. Se sentant floués, ils comptent bien faire entre leur voix. Leur porte-parole, Arthur Kermalvezen a alerté les médias en entamant une grève de la faim. Il menace de transférer le débat dans les prétoires. Outre le préjudice psychologique enduré par l’ignorance de l’identité de leur « géniteur », les personnes nées de donneurs anonymes subissent une discrimination sanitaire : pour détecter à temps certaines maladies, la référence aux antécédents constatés dans l’hérédité est de plus en plus utile, voire nécessaire. Un scandale sanitaire est à prévoir dont on fera porter la responsabilité sur ceux qui maintiennent au secret les origines biologique d’autrui.

Les appels et pétitions se sont multipliés à l’approche du débat législatif tant attendu. Contre la recherche sur l’embryon, Stanislas de Larminat a fait valoir plus de 10 000 signatures le 7 février. De son côté, la pamphlétaire Frigide Barjot a rendu public le même jour un appel de personnalités opposées à l’extension des dérogations à l’interdit de chercher sur l’embryon, signé notamment par Claude Bébéar, Charles Beigbeder, Alain Privat et Gérard Leclerc. Quant à la pétition lancée par l’Alliance pour les Droits de leur Vie, sur son site Internet, elle avait recueilli plus de 20 000 signataires en cinq jours. Elle demande aux parlementaires de rectifier quatre points de la loi bioéthique pour garantir les droits des plus vulnérables.

Deux associations réagissent au vote du Sénat la nuit du 25 janvier 2011

Deux associations réagissent au vote du Sénat la nuit du 25 janvier 2011

Dépêche AFP

 

Euthanasie : débat “pas à hauteur de l’enjeu” (ADMD), “de grande qualité” (ADV)

PARIS, 26 jan 2011 (AFP)

L’Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD) juge que le débat au Sénat mardi soir, qui a abouti au rejet d’une proposition de loi visant à légaliser une aide active à mourir, “ne fut pas à la hauteur de l’enjeu et de l’attente des Français”. Le gouvernement “pousse les Français qui n’en peuvent plus de souffrir à se cacher pour mourir dans des conditions parfois extrêmement brutales, toujours.”

Pour sa part, l’Alliance pour les droits de la Vie (ADV) salue des échanges “de grande qualité” entre les sénateurs et le gouvernement. “Ce débat aura au moins eu le mérite de nous alerter à nouveau sur la nécessité de rester vigilants”, estime Caroline Roux, secrétaire générale de l’association, pour qui on ne peut pas “à la fois développer les soins palliatifs et légaliser l’injection mortelle”.