Le pape plaide pour la dignité

En recevant lundi 7 novembre le nouvel ambassadeur au Vatican de son pays d’origine, le pape Benoît XVI s’est exprimé avec force en faveur « des valeurs fondamentales de l’humanité » qui expliquent qu’il soit du « devoir » du Vatican de s’opposer à certaines lois.
En faisant appel à la Constitution allemande et à la déclaration universelle des droits de l’homme, il a évoqué les débats de société pour y revendiquer la défense de la dignité humaine par l’Eglise « au-delà du domaine propre à la foi » car « il s’agit de la dignité de l’homme en tant qu’homme ».
Dans son allocution, le pape a plaidé pour que l’humanité s’interdise « de décider si un individu est déjà homme ou encore homme », « de manipuler l’homme et d’une certaine manière de vouloir le façonner », « de sélectionner ses membres que [la société] est censée protéger », « d’exclure des hommes de l’humanité »…
Benoît XVI a par ailleurs exhorté les législateurs à combattre « la prostitution et la diffusion de matériels pornographiques » en évoquant Internet.

La crise fait des victimes !

Dans un monde dominé par la course au bien-être, le spectre de la crise et l’angoisse de la pénurie vont exacerber l’appât du gain. Mais tous ne sont pas égaux dans cette course hédoniste, et certains sauront mieux que d’autres tirer leur épingle du jeu.
 
Ainsi, un article de « 20 minutes » du 13 octobre 2011, commentant le dernier rapport « France, Portrait Social » de l’INSEE, suggérait que l’argent fait plus le bonheur que l’arrivée d’un enfant. Cet affront à la sagesse populaire montre à quel point les plus petits sont perçus comme un obstacle sur le chemin de la satisfaction individuelle.
De même les personnes âgées pourraient bientôt craindre d’exprimer leur lassitude de vivre : une telle confidence risque de devenir [aux Pays-Bas, au delà de 70 ans], la justification d’un recours à l’euthanasie. Faut-il comprendre qu’il est inutile de s’encombrer de ceux qui ne prennent même plus goût à cette vie si précieuse et… coûteuse ?
Les jeunes adultes ne sont pas épargnés. Confrontés à la solitude individualiste, ils offrent un marché en pleine expansion : les sites de rencontre ! Derrière l’exploitation des solitudes désespérées, toute une industrie du désir et de l’érotisme s’organise pour ne pas laisser sans emploi un appétit de consommation lucratif.
Le mariage lui-même n’y résiste pas : l’infidélité conjugale est vantée comme le sommet de l’aventure exotique. Et les divorces représentent jusqu’à 30% du chiffre d’affaire des cabinets d’avocats. D’autant qu’un couple rapporte moins quand il est stable que lorsqu’il se sépare : nouveau logement, suivi psychologique des enfants, et… speed dating pour combler de nouvelles solitudes.
 
Que la vie est fragile en des mains mercantiles !
 
 
 

Intouchables démarre en trombe

Intouchables démarre en trombe

Meilleur démarrage de l’année 2011 des films français pour la comédie Intouchables. Le long métrage est tiré d’une histoire vraie, celle de l’amitié profonde qui s’est nouée entre Philippe Pozzo Di Borgo et Abdel Sellou. Devenu tétraplégique à la suite d’un accident de parapente, le riche aristocrate parisien, alors âgé de 42 ans, dirigeant d’une société de champagne, embauchait comme auxiliaire de vie un jeune homme de 21 ans tout droit sorti d’une banlieue sensible, après un passage par la case prison. C’était il y a dix-huit ans. Et tous les deux étaient déprimés.

Transposé aujourd’hui, la comédie réalisée par Olivier Nakache et Eric Toledano met en scène Driss et Philippe, joués par Omar Sy et François Cluzet. Les deux hommes trouvent dans leur différence la source d’une vraie consolation, et un nouvel élan pour leur vie. Aussi hilarant que décoiffant.
Au-delà de quelques péripéties « bien de notre temps » qui fleurent bon la morale politiquement correcte, le film donne à sentir la richesse de la vie de l’esprit de Philippe, qui se désigne comme un « riche tétra », sans occulter sa souffrance. Driss n’est pas en reste. Leur différence est féconde, dans sa réciprocité. Intouchables montre aussi combien la pitié peut blesser, et promeut des relations décomplexées entre les personnes « valides » et « bien portantes ».
A noter que 5% des profits du film seront reversés à l’association Simon de Cyrène qui propose des appartements partagés pour personnes cérébro-lésées.

Campagne pour le don d'ovocytes

L’Agence de biomédecine lance, par voie d’affiches, une nouvelle campagne « d’information et de recrutement » pour inciter les Français, et surtout les Françaises, à donner leurs gamètes, en communiquant par ailleurs sur la « pénurie marquée » des dons d’ovocytes.

Seulement 1 110 enfants sont nés de dons de sperme et 190 de dons d’ovocytes en 2009, pour un total de 21 759 enfants nés de l’assistance médicale à la procréation (AMP). Le système français est fondé sur l’anonymat des dons de gamètes. Il prive définitivement l’enfant ainsi conçu de toute référence à son père ou à sa mère biologiques que les pouvoirs publics préfèrent nommer « géniteur » ou « génitrice ».

La nouvelle campagne de l’agence joue sur l’humour et l’émotion au nom du « bonheur d’être parents » en faisant appel à la générosité des donneuses, le prélèvement d’ovocyte étant pour elles un geste contraignant.

La loi bioéthique révisée en 2011 a facilité ces dons qui sont désormais possibles pour des personnes n’étant pas encore parents. Elle n’a pas répondu à l’attende de l’association Procréation médicalement anonyme, qui contestait, au nom de personnes nées de dons de gamètes, qu’on puisse priver délibérément un enfant, dès avant sa conception, de toute ou partie de son histoire biologique.

Pour Alliance VITA, l’anonymat du don de gamètes est une injustice sociale et sanitaire. Le principe même du don de gamètes est également injuste du fait de la capacité spécifique de ces cellules de générer une descendance au donneur (jusqu’à 10 enfants en France). Il ne peut légitimement s’en désintéresser sans porter atteinte à l’intérêt des enfants ainsi conçus.