Les échographies 3D contestées : danger pour les foetus

Le Collège National des Obstétriciens et Gynécologues Français (CNOGF) s’est alarmé le 5 décembre 2011 de la prolifération des « échographies 3D » voire « 4D » (images mobiles) de convenance, en raison de leur dangerosité pour les fœtus visionnés hors du cadre médical. Pour un prix d’environ 100 euros, les parents repartent des officines commerciales qui se sont multipliées ces dernières années avec des images en couleur d’excellente qualité de leur enfant à naître, réalisées par des professionnels non-soignants.

Pour le professeur Jacques Lansac, président de la commission nationale d’échographie obstétricale et fœtale du CNOGF, de tels examens n’ont rien d’anodin, en raison de leur durée et de l’intensité des ultra-sons utilisés pour observer des organes sensibles (yeux et sexe notamment). Pointant « les effets thermiques et mécaniques » de ces pratiques, il craint qu’on ne finisse par découvrir des pathologies spécifiques liées à ces pratiques. Le CNOGF en appelle donc aux autorités sanitaires pour qu’elles réservent aux médecins et aux sages-femmes la pratique de l’échographie fœtale.

Derrière l’alerte sanitaire, certains suspectent une défense corporatiste. La France est l’un des pays au monde où les fœtus sont déjà les plus auscultés, et connaît de ce fait un taux record d’IMG.

L’accouchement sous X en question

Deux propositions de loi visant à  faire évoluer le dispositif de l’accouchement dans le secret ou accouchement sous X, en demandant notamment la levée de l’anonymat des femmes y ayant recours, sont déposées le 5 décembre 2011 à l’Assemblée nationale par Brigitte Barèges (UMP).
Une mission d’information sur l’accouchement dans le secret avait été confiée en 2010 à Brigitte Barèges par le Premier ministre. Remis en janvier 2011, son rapport préconisait une évolution vers «l’accouchement dans la discrétion». L’enfant pourrait avoir accès à l’identité de sa mère biologique à sa majorité, même si l’accouchement resterait secret.
L’enjeu de ce débat est de concilier :
1/ Le droit des femmes à accoucher sous X, qui est défendu par des organisations diverses comme le Mouvement Français pour le Planning Familial qui estime qu’on ne doit pas “imposer à une femme la maternité” mais aussi ceux qui voient dans l’accouchement sous X une alternative à l’avortement.
2/ Le droit des enfants d’avoir accès à leurs origines biologiques, une partie des “nés sous X” protestant contre cette privation.
La loi de 2002, relative à l’accès aux origines, avait tenté de trouver une conciliation entre ces postures divergentes. Le processus de l’accouchement sous X a été assoupli, les mères pouvant laisser des données non identifiantes et ayant la possibilité d’autoriser la levée du secret à tout moment. La proposition Barèges reviendrait pratiquement à supprimer l’accouchement sous X, alignant la France sur des pays voisins, comme l’Allemagne où des “boites à bébé” ont réapparu comme au Moyen Age.
Ce débat fait écho au débat bioéthique autour de l’assistance médicale à la procréation (AMP) avec donneurs. La seconde révision de la loi s’est conclue en 2011 par le maintien de l’anonymat des donneurs de gamètes, alors que des personnes nées de ces techniques avaient réclamé la levée de cet anonymat. A noter que, dans le cadre de l’AMP, cet anonymat est organisé délibérément avant même la conception de l’enfant, alors que, dans le cadre de l’accouchement sous X, il est rendu possible pour tenir compte de la détresse d’une femme déjà enceinte.

La pratique de l’avortement sélectif des fœtus féminins s’étend

La pratique de l’avortement sélectif des fœtus féminins est en train de s’intensifier en Asie centrale et de s’étendre dans certains pays d’Europe balkanique, ont annoncé des démographes réunis à Paris le 2 décembre 2011. Selon les spécialistes réunis à l’initiative du Centre Population et Développement (CEPED), des pays  comme la Géorgie, l’Azerbaïdjan, l’Arménie ainsi que des nations des Balkans connaissent des déséquilibres démographiques déjà marqués, du fait de cette sélection prénatale. Alors que l’équilibre habituel se situe à 105 filles pour 100 garçons, ce rapport se trouve à 112 garçons pour 100 filles au Kosovo, 111,5 garçons pour 100 filles en Albanie, 109,7 garçons pour 100 filles au Monténégro et 106,4 garçons pour 100 filles en Macédoine.

Les démographes expliquent ce phénomène par le croisement de trois facteurs : d’abord une préférence ancestrale pour les garçons, qui ont le rôle de transmettre le nom de famille et de prendre en charge leurs parents âgés ; ensuite l’arrivée de services d’échographie et d’avortement faciles d’accès et peu couteux ; enfin la tendance générale à réduire le nombre d’enfants par famille. L’avortement sélectif des filles est bien connu en Inde et en Chine où il a déjà abouti à un manque cumulé de 80 millions de femmes.

Boucs émissaires du X

La lente procession silencieuse de Chambon-sur-Lignon, rendant hommage à Agnès, la victime innocente, est encore dans les mémoires. Les grands prêtres politiques ont lancé leurs incantations pour conjurer la malédiction des délinquants récidivistes. Mais le cycle de la peur n’est pas rompu. Des parents inquiets pourchassent un retraité au comportement inquiétant aux abords d’une école. Celui-ci décèdera d’un arrêt cardiaque entre les mains de la police, sans qu’aucun préjudice ne lui soit imputable.
Chaque mois apporte son lot de victimes innocentes, et face à ce fléau que nul ne sait endiguer, les délinquants sexuels font figure de boucs émissaires : des monstres irrécupérables qu’il faut débusquer et éradiquer. Certes, la justice doit sanctionner les coupables sous peine de scandaliser des familles déjà éprouvées. Mais le mécanisme du bouc émissaire a toujours servi à apaiser une divinité aux colères incompréhensibles. La seule issue pour échapper à la confusion actuelle, est de nommer cette divinité impitoyable : notre société de consommation.
Nous revendiquons une liberté de consommation sans frein. La moindre allusion à un lien entre commerce érotique et délinquance fait naître des sourires méprisants. Nous savons pourtant que la publicité exploite nos désirs fondamentaux pour nous pousser à la consommation : elle nous rend tous influençables et vulnérables. Alors quand le sexe débridé est promu au nom de la lutte contre le SIDA, et que les salons « érotiques » s’affichent sur la place publique, comment s’étonner que des jeunes déstabilisés ne puissent réfréner des pulsions qu’on a exacerbées ?
La vraie prévention commencera lorsqu’on acceptera de contester la promotion de l’industrie pornographique, comme on a su le faire pour celle du tabac.
 
 
 

Pour une autre politique de prévention de l’IVG

L’aide aux femmes enceintes plébiscitée.

• La France a uniquement misé sur la contraception pour prévenir l’IVG. Or, un espace de prévention mérite d’être ouvert auprès des femmes qui sont enceintes sans l’avoir programmé.

• D’après le sondage IFOP, les Françaises sont majoritairement favorables à ce qui pourrait aider les femmes enceintes à éviter l’IVG : « un soutien psychologique pour se protéger des influences extérieures » (55% classent cet item parmi les deux solutions principales); « une information sur les aides matérielles auxquelles elles ont droit » (54%); « une discussion avec les professionnels de santé sur les conséquences du choix d’avorter » (50%).

• 83% des Françaises sont ainsi favorables à ce qu’on réintroduise dans le livret remis aux femmes consultant en vue de l’IVG « le détail des aides aux femmes enceintes et aux jeunes mères. » (Ces informations ont disparu du livret après 2001).

• La Halde (Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité des droits) vient par ailleurs de dénoncer les discriminations professionnelles subies par les femmes enceintes.

• Les Françaises sont 67% à penser que « cela serait une bonne chose de mieux faire connaître à certaines femmes enceintes qui auront de lourdes difficultés personnelles pour élever leur enfant, la possibilité de le confier à l’adoption dès sa naissance » (Sondage IFOP 2010).

• Selon l’enquête DREES 2009 citée par l’IGAS, l’entretien pré-IVG [en principe systématiquement proposé] ne serait proposé que dans 33% des établissements et l’entretien post-IVG dans seulement 16% d’entre eux. »

 

Le cas particulier des mineures

• Les pouvoirs publics se sont essentiellement engagés dans des politiques de préventions axées sur l’information sur la sexualité et la contraception. Elles sont en échec, n’ayant endigué ni la croissance de l’IVG chez les mineures, ni la montée de la violence sexiste et sexuelle chez les garçons.

• La DREES a montré que le tout premier rapport sexuel était souvent vécu dans le malentendu : «Tandis que les femmes vivent cette expérience comme un engagement affectif, il représente davantage pour les hommes une simple étape de la jeunesse ».

• Pour les Françaises, « les relations sexuelles trop précoces » sont la première cause de l’IVG

chez les plus jeunes (Sondage IFOP 2010). Or, c’est un sujet largement occulté lors des cours d’éducation sexuelle.