[CP] La contraception anonyme n’est pas la solution

[CP] La contraception anonyme n’est pas la solution

Communiqué de presse

Paris, le 16 février 2012

Pour Alliance VITA, proposer l’anonymat de la contraception pour les mineures constitue un nouveau rapt de la responsabilité parentale, qui n’apporte pas de réponse aux accidents de contraception.

Alliance VITA soutient les propositions du rapport Nisand qui visent à protéger les plus jeunes contre la pornographie (Rapport pour le secrétariat d’Etat à la Jeunesse sur la contraception et l’IVG des mineures rendu public le 16 février 2012). VITA reconnait que la pornographie entraine une maltraitance des filles et la montée des violences sexuelles chez les garçons.

En revanche, Alliance VITA conteste les propositions d’anonymat de la contraception des mineures. En effet, l’association rappelle que depuis plusieurs années les études montrent qu’en France coexistent un nombre élevé d’avortements avec un recours record à la contraception. (Selon le baromètre Santé 2010, 91,2% des filles sexuellement actives entre 15 et 19 ans utilisent un moyen de contraception.) Selon le rapport de l’IGAS de janvier 2010, 72% des femmes qui avortent déclarent avoir utilisé un mode de contraception quand elles ont découvert leur grossesse. Si la surenchère des propositions de contraception a échoué, c’est que les avortements sont essentiellement dus à des accidents de contraception.

Pour Caroline Roux, secrétaire générale et coordinatrice des services d’écoute d’Alliance VITA : «Tout se passe comme si la société laissait les jeunes « jouer au sexe » en utilisant une contraception, mais qu’on les fait avorter quand elle échoue. Dans nos services d’écoute, nous constatons régulièrement la détresse des jeunes mineures qui ont eu recours à l’IVG sans le dire à leurs parents : l’anonymat institue un secret de famille qui laisse les parents démunis. Proposer l’anonymat de la contraception cristalliserait un tabou sur la sexualité ; ce serait une nouvelle intrusion de l’Etat dans la vie intime des familles. »

Selon le sondage IFOP 2010 “Les femmes et l’IVG”, pour 55% des Françaises “les relations sexuelles trop précoces”, sont la première de cause de l’IVG chez les plus jeunes. « Globalement, les jeunes ne sont pas correctement informés des accidents possibles de contraception et des situations délicates auxquelles ils sont confrontés en cas de survenue d’une grossesse, commente Caroline Roux. Dans ces cas, l’IVG est souvent considérée par l’entourage, les professionnels et les jeunes eux-mêmes comme l’ultime recours, qui s’impose comme une fatalité. Or les conséquences d’avortements précoces sur les jeunes filles ne sont pas anodines : pour elles-mêmes et pour leurs relations futures ».

Pour Alliance VITA, seule une information sur la sexualité intégrant une éducation à l’affectivité et à la responsabilité est à même d’enrayer l’IVG précoce.

Rapport Nisand : mineures et IVG

Le rapport sur l’IVG des mineures, demandé par le Secrétariat d’Etat à la jeunesse au Professeur Israël Nisand, prône l’anonymat et la gratuité de la contraception comme mesure phare pour faire diminuer le nombre d’IVG.

Les pouvoirs publics, alertés sur l’augmentation de l’IVG des mineures ( + 25% entre 2002 et 2006), cherchent depuis quelques années à enrayer le phénomène. L’anonymat et la gratuité de la contraception  ont déjà été proposés par plusieurs rapports récents : l’Igas en 2010,  la députée UMP Bérengère Poletti en mai 2011, et le Centre d’analyse stratégique en juillet 2011.

Cette intention divise le gouvernement. La secrétaire d’Etat à la Santé, Nora Berra, avait exprimé son opposition le 26 octobre 2011 lors d’une conférence de presse présentant une campagne sur la contraception : elle rappelait le caractère potentiellement toxique de la pilule et soulignait les risques de complications thrombotiques graves, voire de décès chez des femmes ayant des facteurs de risque. D’autre part elle refusait de remettre en question l’autorité parentale, soulignant l’importance des parents pour « l’encadrement, l’éducation, le coaching » des adolescentes dans une période où elles seraient « fragiles, en construction identitaire ».

Alliance VITA rappelle que depuis plusieurs années, les études montrent qu’en France coexiste un recours record à la contraception (selon le baromètre Santé 2010, 91,2% des filles sexuellement actives entre 15 et 19 ans utilisent un moyen de contraception) avec un nombre d’avortements qui demeure élevé. Si la surenchère des propositions de contraception n’a pas fait ses preuves, c’est que les avortements sont essentiellement dus à des accidents de contraception. Selon l’Igas, 72% des femmes qui avortent déclarent avoir utilisé un mode de contraception quand elles ont découvert leur grossesse. Pour Alliance VITA, seule une information sexuelle intégrant une éducation à l’affectivité et à la responsabilité est à même d’enrayer l’IVG précoce. Selon le sondage IFOP 2010 « Les femmes et l’IVG », pour 55% des Françaises « les relations sexuelles trop précoces » sont la première de cause de l’IVG chez les plus jeunes.

Rapport Aubry sur la fin de vie

L’Observatoire national de la fin de vie vient de remette au Premier ministre un rapport faisant un premier état des lieux sur la fin de vie en France : il vise à nourrir le débat en s’appuyant sur des données factuelles. Ce rapport a le mérite de constituer un état des lieux précis des questions qui se posent en fin de vie en rassemblant les données récoltées ces dernières années. Il remet notamment en question la médiatisation excessive de sondages et d’affaires de demande d’euthanasie qui brouillent la réflexion. Il conteste notamment (page 151 et 152) les expressions qui troublent le débat comme “euthanasie volontaire”, “euthanasie active ou passive”, “aide à mourir”…

L’Observatoire national de la fin de vie a été crée en février 2010, à la suite du rapport d’évaluation de la loi fin de vie de 2005 rendu en 2008. Présidée pendant 5 ans par le docteur Régis Aubry, cette instance a pour mission d’indiquer “les besoins d’information du public et des professionnels de santé à partir de l’étude des conditions de la fin de vie et des pratiques médicales qui s’y rapportent. “

Marine Le Pen : Vers un déremboursement de l’IVG

Rétablir les conditions d’un véritable choix

Marine Le Pen répond à une interview pour  La Croix le 14 février 2011. Souhaitez-vous revenir sur la loi Veil ? Revenir sur ou à la loi Veil, car cette loi qui prévoyait que l’avortement soit l’ultime choix a été dénaturée. Aujourd’hui, lorsqu’une femme se rend au Planning familial, on lui propose l’avortement ou… l’avortement ! Il est impératif de rétablir les conditions d’un véritable choix, ce qui passe par l’information, des aides financières aux familles et l’adoption prénatale. Je pense également qu’il faut cesser de rembourser l’avortement. Il existe suffisamment de moyens de contraception aujourd’hui. D’une manière générale, il faut promouvoir le respect de la vie dans notre société.”

On peut éviter l’avortement

Source : interview donnée au site Rue89.fr  , 25 janvier 2012 Marine Le Pen est moins catégorique sur ce qui n’est pas évoqué dans sa plateforme présidentielle : elle envisage toujours un déremboursement de l’IVG et de mettre au pas le Planning familial, ce « centre d’incitation à l’avortement », « en lui donnant des instructions ». « Je dis, s’il y a un choix à faire, s’il y a vraiment des économies à faire, l’avortement est quelque chose qu’on peut éviter après tout, il y a des modes de contraception qui permettent d’éviter d’avoir une grossesse non désirée. Si j’ai un choix à faire, je vais l’assumer. »

Extrait du programme présidentiel 2012

Source: site officiel de campagne marinelepen2012 Le libre choix pour les femmes doit pouvoir être aussi celui de ne pas avorter : une meilleure prévention et information sont indispensables, une responsabilisation des parents est nécessaire, la possibilité d’adoption prénatale doit être proposée, une amélioration des prestations familiales pour les familles nombreuses doit être instaurée.

Euthanasie, régression historique

Euthanasie, régression historique

La date du 25 janvier 2012 devrait marquer une étape importante dans l’histoire de l’humanité : par sa résolution 1985, le conseil de l’Europe condamne très clairement toute légalisation de l’euthanasie, « dans le sens de l’usage de procédés par action ou par omission permettant de provoquer intentionnellement la mort d’une personne dépendante dans l’intérêt allégué de celle-ci. »

Ce pas important s’inscrit dans la suite de tous ceux franchis, y compris dans l’histoire récente avec l’abolition de l’esclavage ou de la peine de mort, pour faire progresser le respect fondamental accordé à toute personne, quels que soient sa condition, son origine, son âge, ses capacités.

Tous ces pas ont jalonné l’humanisation de nos civilisations, et leur sortie de la barbarie.

Mais souvenons nous aussi que ce progrès n’est pas encore général, et peut même connaître de graves régressions. Aujourd’hui encore, les lois autorisant la peine de mort, ou les châtiments corporels jusqu’à la mutilation, nous rappellent que le respect de la personne n’est pas le même partout et que des progrès restent à faire. Et le XXe siècle nous a démontré que des nations démocratiques pouvaient renier les valeurs fondant leur civilisation, et de compromissions en transgressions, basculer dans l’infamie.

C’est dans cette perspective que la proposition 21 du programme de François Hollande, ouvrant à la légalisation de l’euthanasie, fait craindre une grave régression de notre société. Elle engagerait la France à contresens de l’histoire, en opposition avec l’Europe, et sur la voie des dérives observées dans les rares pays où l’euthanasie a été légalisée.