[CP] 6 mai 2012 : une échéance « à haut risque » – Tableau comparatif

Paris, le 3 mai 2012

Election du 6 mai 2012 : une échéance « à haut risque » pour le respect de la vie

 

Résolument indépendante de tout parti politique et solidaire des plus fragiles, Alliance VITA constate que sur deux questions de société essentielles (fin de vie et droits de l’enfant), les programmes de Nicolas Sarkozy et de François Hollande divergent radicalement.

Contrairement au candidat UMP, le candidat socialiste a inscrit dans ses engagements pour la première année du quinquennat deux graves dérives : l’euthanasie et le « mariage » homosexuel assorti d’un droit d’adopter des enfants et, pour deux femmes, d’accéder à la procréation artificielle. Ces projets de réforme sont contraires aux droits fondamentaux de la personne humaine :

– droit des personnes âgées, malades ou dépendantes d’être accompagnées et soignées jusqu’au terme naturel de leur vie, sans acharnement thérapeutique ni euthanasie ;

– droits des enfants d’être conçus et élevés – sauf accident de vie – par un père et une mère.

Ces deux transgressions sans précédent provoqueraient un nouveau basculement de société en bouleversant l’organisation sociale, avec de graves répercussions sur la politique familiale, économique et de santé, sur la lutte contre la précarité, etc.

Fondée sur la protection de la vie et de la dignité humaines, Alliance VITA n’a pas vocation à donner des consignes de vote. Cependant, face à des perspectives très difficilement réversibles, et dont les victimes seraient les personnes les plus vulnérables, VITA ne peut qu’appeler chaque électeur à refuser les transgressions historiques annoncées par François Hollande, ce qui nécessite de porter sa voix sur Nicolas Sarkozy. De plus, VITA met en garde contre la tentation du vote blanc, inefficace au moment où il est vital de s’engager contre ces graves dérives.

VITA a travaillé au jour le jour pendant le quinquennat qui s’achève pour faire avancer la cause de la vie. Quel que soit le vainqueur du scrutin du 6 mai 2012, elle restera vigilante et mobilisée auprès des responsables politiques pour une société solidaire des plus fragiles.

www.alliancevita.org

Jacques Cheminade : Une politique responsable de l’enfant choisi

Extrait du programme de Jacques Cheminade, chapitre sur la famille et l’enfant

« Notre situation se caractérise globalement par un des taux de natalité les plus élevés du monde industriel, un taux de diffusion de la contraception très satisfaisant et en même temps un nombre d’interruptions volontaires de grossesse (IVG) qui progresse très légèrement et atteint le niveau élevé de 220 000 par an.

Le problème majeur, j’en suis convaincu, est celui d’une attention humaine insuffisante à tous les niveaux, les personnes se trouvant traitées comme des reproducteurs soumis à des considérations financières et non en fonction de leur condition d’êtres humains. Le principal défi est donc d’introduire partout cet élément d’humanité associé à la possibilité de choisir le moment de la naissance de nos enfants, élément essentiel pour retrouver l’estime de soi.

  • le premier défi est d’améliorer la formation à l’éducation sexuelle dans les établissements scolaires, avec pour but de montrer la réalité humaine par delà le monde des images et des publicités. La présence d’infirmiers et de médecins formés à l’éducation d’enfants et d’adolescents doit être plus générale, avec les facultés d’écoute et de tact nécessaires ;
  • le second défi est d’accroître l’accessibilité aux centres de planification familiale, notamment dans le monde rural et les quartiers difficiles ;
  • le troisième défi est de procéder régulièrement à des campagnes de communication sur la contraception, tout en abaissant son coût pour ceux qui y ont recours (remboursement de toutes les méthodes contraceptives médicalement justifiées, dont certaines sont aujourd’hui trop coûteuses) ;
  • le quatrième défi est de rendre les conditions de l’IVG plus humaines.

Aucune méthode de contraception n’étant sûre à 100 %, l’IVG est un recours dans ces cas d’échec. Cependant, beaucoup reste à faire dans ce domaine. Les conseils pré-IVG, qui ne sont plus obligatoires depuis la loi du 4 juillet 2001, devront être dans tous les cas proposés (aujourd’hui ils ne le sont que dans 33 % des établissements, taux qui descend à 6 % dans le secteur privé). La possibilité d’un entretien post-IVG, seulement obligatoire pour les mineures, devrait aussi être généralisée (aujourd’hui, 16 % seulement des structures le proposent).

Il n’y a que 39 % des cas où des psychologues réalisent ces entretiens, et les équipes de conseillers conjugaux et familiaux (CCF) sont rares. Je demanderai qu’une profession de CCF soit reconnue dans les statuts de la fonction hospitalière et territoriale, avec la présence obligatoire d’au moins une personne ainsi formée dans les centres pratiquant l’IVG. Un réel accueil, une écoute et une prise en charge des demandeurs d’IVG doivent être mis en place, leur permettant de s’exprimer librement et de déterminer leur choix en toute liberté.

Aujourd’hui, on en reste presque toujours à une consultation formelle d’une dizaine de minutes. Enfin, le nombre d’établissements pratiquant l’IVG se réduit car la valorisation de l’acte pour le praticien est trop faible : 383 euros pour une IVG avec anesthésie générale et 257 euros pour une IVG médicamenteuse, contre plus du double pour une fausse couche. Ce qui fait qu’avec la tarification à l’activité, le secteur privé abandonne de plus en plus les IVG. Je propose d’augmenter de 50 % le forfait, en espérant que le nombre d’actes diminuera rapidement avec l’extension d’une contraception adéquate et responsable, au sein d’une société dans laquelle l’enfant sera vu comme une chance d’avenir et non comme le résultat d’un caprice ou une charge.

Une IVG est toujours une décision dramatique, quelles que soient les convictions personnelles de celles et de ceux qui la prennent. Mon objectif est d’une part d’assurer que se fasse dans les meilleures conditions possibles ce qui autrement se ferait dans des conditions dramatiques, et d’autre part que le recours en soit réduit par une politique de responsabilisation et d’espérance en une société future plus juste et meilleure. »

Jacques Cheminade : Les soins palliatifs sont la meilleure protection contre l’euthanasie

Jacques Cheminade : Les soins palliatifs sont la meilleure protection contre l’euthanasie

Les soins palliatifs sont la meilleure protection contre l’euthanasie. La loi donne aujourd’hui toute latitude aux médecins pour traiter dans la dignité la souffrance associée à la fin de vie.

Par delà, le débat qui est ouvert est celui de l’aide au suicide, c’est-à-dire la question de l’ouverture d’un « droit à la mort ». Je suis tout à fait opposé à cette orientation, inacceptable au regard du serment d’Hippocrate et plus généralement du respect de la vie humaine, source de dérapages politiques inadmissibles en période de crise comme celle que nous subissons. Les soins palliatifs sont, eux, la solution humaine. Nous disposons actuellement de 107 unités de soins palliatifs (chaque région en dispose d’au moins une), 350 équipes mobiles et 4700 spécialisées dans des services divers. Il faut se féliciter des progrès accomplis depuis quelques années mais il reste que certains départements ne disposent toujours pas d’unités et que presque partout le manque d’effectifs dans les structures entrave leur fonctionnement. Je considère comme une priorité absolue l’engagement de ces effectifs et l’extension des unités à tous nos départements. Ce sera un signe essentiel de respect de la vie, donné aux jeunes qui doutent de la société dans laquelle ils vivent lorsqu’ils voient la manière dont les personnes âgées sont trop souvent traitées. »