Le Figaro – 22 juin 2012 : Les catholiques vigilants sur les réformes de société
Le Figaro – 22 juin 2012
Le Figaro – 22 juin 2012
Concernant l’homoparentalité, une nouvelle étude de sociologie américaine nous met en garde contre l’usage abusif des science sociales dans le débat public, tout en offrant un bon aperçu de l’expérience d’avoir eu un parent homosexuel pour la génération aujourd’hui adulte. Cette étude va dans le sens de ce qui a longtemps été une évidence, et qui fait aujourd’hui l’objet de controverses : en moyenne, un enfant s’en sort mieux lorsque son père et sa mère restent mariés.
L’apport américain
La spécificité des États-Unis en matière de débat sur l’homoparentalité est double : l’évolution de la société fait que des situations d’homoparentalité de fait existent depuis les années 1990, et donc une génération d’enfants de ces foyers est parvenue à l’âge adulte ; l’autre spécificité est le grand respect pour l’apport des sciences sociales : aux États-Unis, même les sujets controversés, comme par exemple les inégalités sociales, sont abordés à travers de grandes enquêtes sociologiques et statistiques. Les chercheurs en sciences sociales jouissent d’une assez grande autonomie pour étudier divers objets sans nécessairement se soucier de l’opinion dominante.
Un des problèmes du débat français sur l’opportunité d’accorder le droit aux personnes de même sexe de se marier, et d’adopter des enfants, est la mise en avant de statistiques dont les origines sont assez obscures. Ces chiffres portent sur le nombre de foyers homosexuels où des enfants sont élevés, et sur les conséquences pour ces enfants, présentées comme égales, sinon optimales par rapport aux enfants élevés dans un foyer composé d’un père et d’une mère mariés. La plupart de ces affirmations ne sont pas fondées sur des études sociologiques françaises, mais sur des études américaines, qui se sont multipliées depuis le début des années 2000.
L’étude de Mark Regnerus
Dans un article intitulé « How different are the adult children of parents who have same-sex relationships? Findings from the New Family Structures Study » [“A quel point les enfants devenus adultes de parents ayant eu une relation homosexuelle sont-ils différents ? Résultats de l’Étude sur les nouvelles structures familiales” ] et rendu public le 11 juin 2012, Mark Regnerus, chercheur en sociologie à l’université du Texas, présente une étude considérée comme rigoureuse et complète selon l’analyse de plusieurs de ses pairs[1. Osborne, Cynthia. « Further comments on the papers by Marks and Regnerus ». Social Science Research 41, no. 4 (juillet 2012) : 779-783 ], ou même de promoteurs de l’homoparentalité[2. Burroway, Jim. « First Look at Mark Regnerus’s Study on Children of Parents In Same-Sex Relationships », boxturtlebulletin.com, juin 10, 2012].
Cette étude remet en cause le dogme, qui s’était établi dans le milieu scientifique et militant, selon lequel grandir dans un foyer où les parents sont de même sexe ne changerait rien, voire serait bénéfique pour l’enfant en comparaison à d’autres configurations familiales. Quelques-unes de ces études avaient même été jusqu’à affirmer la supériorité d’un foyer composé de deux femmes sur un foyer avec père et mère mariés. Cela constituait un changement de paradigme scientifique très brusque puisque au milieu de la décennie 1990, moment où les fictions télévisuelles commencèrent à présenter divers arrangements familiaux impliquant des homosexuels sous une perspective favorable (pensons à la série Friends par exemple), les experts de la famille considéraient encore que l’arrangement familial le plus favorable pour le devenir des enfants était avoir un père et une mère toujours mariés. Ce brusque bouleversement de paradigme est apparu comme suspect aux yeux de Regnerus, sociologue respecté, dont les études précédentes portent notamment sur l’activité sexuelle des jeunes gens non mariés[3. Regnerus, Mark, et Jeremy Uecker. Premarital Sex in America : How Young Americans Meet, Mate, and Think about Marrying. Oxford University Press, USA, 2011].
Méthodologie de l’enquête
Aidé par des collègues, Mark Regnerus a repris une base de données sociologique très fouillée appelée New Family Structures Study[4. NFSS, que l’on peut traduire par « Etude sur les nouvelles structures familiales »], et il a posé une question à plus de 15 000 américains devenus adultes entre 1990 et 2009 et sélectionnés de façon aléatoire : « Est-ce que l’un de vos parents biologiques a eu, entre votre naissance et l’âge de vos 18 ans, une relation amoureuse avec quelqu’un de son propre sexe ? » 175 ont répondu que c’était le cas pour leur mère, 73 pour leur père. Ces personnes, ainsi qu’un échantillon représentatif de cette génération de la population américaine, ont passé un entretien approfondi portant sur leur vie, leurs relations amoureuses et leur propre éducation, – soit en tout 2 988 personnes interrogées. L’objet de l’enquête est de tester le paradigme de l’absence de différences. Pour cela, Mark Regnerus a constitué huit groupes parmi les personnes interrogées suivant les structures familiales dans lesquelles ils avaient grandi :
– Famille biologique intacte (“still-intact, biological family”) : un père et une mère marié depuis la naissance de l’enfant jusqu’à aujourd’hui. (919)
– Mère lesbienne : la mère a eu une relation amoureuse avec une femme. (163)
– Père gay : le père a eu une relation amoureuse avec un homme. (73)
– Adopté : adoption par un ou deux parents avant l’âge de deux ans. (101)
– Divorce tardif ou garde partagée : l’enfant a vécu avec ses deux parents jusqu’à 18 ans, ils ne sont plus mariés. (116)
– Belle-famille : les parents biologiques n’ont jamais été mariés ou ont divorcé, le parent ayant la garde s’est marié avec quelqu’un d’autre avant les 18 ans de l’enfant. (394)
– Monoparentalité : les parents biologiques n’ont jamais été mariés ou ont divorcé, le parent ayant la garde ne s’est pas marié ou remarié avant les 18 ans de l’enfant. (816)
– Autres configurations, dont le décès d’un des parents. (406)
Les résultats significatifs
Comparés aux enfants de “famille biologique intacte”, les enfants aujourd’hui adultes dont la mère a eu une relation amoureuse avec une femme présentent 25 différences significatives sur les 40 variables testées :
Variable testée | Enfants devenus adultes de famille biologique encore intacte | Enfants devenus adultes dont la mère a eu une relation amoureuse avec une femme avant leur majorité |
Questions de type OUI ou NON, résultats moyens en pourcentages | ||
En cohabitation actuellement | 9% | 24% |
La famille a reçu des aides publiques pendant la jeunesse des enfants | 17% | 69% |
Bénéficiaires d’aides publiques actuellement | 10% | 38% |
Employés à temps plein actuellement | 49% | 26% |
Actuellement au chômage | 8% | 28% |
Ont voté à la dernière élection présidentielle | 57% | 41% |
S’identifient comme entièrement hétérosexuels | 90% | 61% |
Ont eu une relation extraconjugale alors que mariés ou en cohabitation | 13% | 40% |
Ont subi des attouchements sexuels par un parent ou un adulte | 2% | 23% |
Ont subi une relation sexuelle contre leur consentement | 8% | 31% |
Questions portant sur une échelle continue, résultats moyens. | ||
Niveau d’éducation atteint (échelle de 1 à 5) | 3,19 | 2,39 |
Sentiment de sûreté dans la famille d’origine (1 à 5) | 4,13 | 3,12 |
Impact négatif de la famille d’origine (1 à 5) | 2,3 | 3,13 |
Auto-estimation de la santé physique (1 à 5) | 3,75 | 3,38 |
Index de dépression (échelle de 1 à 4) | 1,83 | 2,2 |
Échelle d’évaluation du degré de dépendance à autrui (1 à 5) | 2,82 | 3,43 |
Niveau de revenu (1 à 13) | 8,27 | 6,08 |
Relation amoureuse actuelle en difficulté (1 à 4) | 2,04 | 2,35 |
Questions portant sur des fréquences, des occurrences, moyenne sur une échelle | ||
Fréquence d’usage de la marijuana (1 à 6) | 1,32 | 1,84 |
Fréquence d’usage de la cigarette (1 à 6) | 1,79 | 2,76 |
Fréquence d’utilisation de la télévision (1 à 6) | 3,01 | 3,70 |
Fréquence d’arrestations par la police (1 à 4) | 1,18 | 1,68 |
Fréquence de ceux ayant reconnu avoir commis un délit (1 à 4) | 1,1 | 1,36 |
Nombre de partenaires sexuels féminins pour les femmes (0 à 11) | 0,22 | 1,04 |
Nombre de partenaires sexuels masculins pour les femmes (0 à 11) | 2,79 | 4,02 |
Lecture : En moyenne, 9% des enfants aujourd’hui adultes dont le père et la mère sont encore mariés vivent en cohabitation sans être mariés, contre 24% des enfants devenus adultes dont la mère a eu une relation amoureuse avec une femme entre le moment de leur naissance et l’âge de 18 ans.
Les résultats présentés ci-dessus sont une sélection traduite de tableaux pris directement dans l’article de Regnerus. Ces 25 variables présentent des différences statistiquement probantes et testées entre “avoir grandi dans une famille dont les parents biologiques sont mariés”, et “avoir fait l’expérience entre 0 et 18 ans d’une mère ayant eu une relation amoureuse avec une femme”.
Quelques conclusions à retenir
– Toutes les recherches scientifiques précédentes sur l’homoparentalité sont d’une utilité quasiment nulle, car leurs conclusions ne peuvent pas être extrapolées à la population entière : d’une part, les échantillons y sont trop faibles (des échantillons de 44 personnes au maximum, d’après Regnerus, p. 754, qui donne un résumé de ces recherches) ; d’autre part, ils sont constitués de façon non aléatoire, selon la méthode « boule de neige » : les membres de l’échantillon sont sélectionnés à l’intérieur d’un réseau dont les membres se cooptent. Pour ces raisons, ces échantillons ne sauraient refléter la composition socio-économique, religieuse, raciale et géographique des Etats-Unis. Par ailleurs, les interviewés ont souvent conscience de l’impact politique de l’enquête à laquelle ils participent.
– Cette étude est novatrice car elle donne avec une grande rigueur méthodologique le point de vue de l’enfant sur le fait d’avoir eu un parent homosexuel, alors que la parole était jusqu’ici monopolisée par les parents.
– Le trait le plus marquant de cette enquête sociologique, s’il fallait en retenir un, est l’instabilité de la vie de l’enfant dont la mère a eu une relation amoureuse avec une femme : davantage de temps passé dans un foyer d’accueil, davantage de temps passé chez les grands parents, davantage de temps passé de manière autonome avant 18 ans. En fait, moins de 2% de ces enfants ont passé leur enfance entière avec leur mère et sa partenaire.[5. Mark Regnerus, « Queers as Folk », Slate, juin 11, 2012.]
Les limites d’une telle recherche
– Cette étude ne dit rien sur l’expérience de grandir dans des foyers homoparentaux dans la période actuelle, et ce pour deux raisons : 1. Avoir un parent ayant eu une relation homosexuelle n’est pas synonyme d’avoir grandi dans un foyer homoparental. 2. Cette étude porte sur une génération aujourd’hui adulte, pour laquelle le fait homosexuel était peut-être moins bien accepté socialement qu’aujourd’hui.
– Il ne faut pas demander aux sciences sociales plus qu’elles ne peuvent donner : une bonne recherche ne peut être normative ou prédictive. C’est la description qui doit guider la démarche, mais elle est elle-même dépendante de catégories utilisables et opportunes. Les catégories prises ici reflètent cela : ce n’est pas tant une étude de l’homoparentalité que de l’expérience d’avoir un père ou une mère biologique ayant eu au moins une fois une expérience homosexuelle avant la majorité de l’enfant. Même si dans l’échantillon, certaines personnes ont effectivement eu une expérience de vie dans un foyer homoparental, ils sont bien moins nombreux que les membres des deux catégories ciblées. (23% des enfants dont la mère a eu une relation amoureuse avec une femme ont vécu avec ces deux femmes pendant au moins trois ans avant d’atteindre 18 ans; moins de 2% des enfants dont le père a eu une relation amoureuse avec un homme ont vécu avec ces deux hommes pendant au moins trois ans avant d’atteindre 18 ans).
– Mark Regnerus met prudemment en garde contre l’utilisation d’une telle étude à des fins politiques : ses seules applications solides et concrètes seraient de défaire l’utilisation politique et idéologique des études précédentes participant du paradigme de l’absence de différences, et d’indiquer la rareté d’une telle configuration familiale pour les générations dont les enfants sont devenus adultes. La sociologie nous ordonne ici à grands frais de nous méfier d’elle, offrant une remise à plat du bruit médiatique autour de l’apport de la « Science » au débat sur la légitimité de l’homoparentalité.
– En fait, ce qui est fondamentalement en jeu ici, c’est le maintien de l’idéal de la famille biologique mariée. Pour Mark Regnerus : « La famille nucléaire biologiquement intacte et stable semble être, même si c’est une fausse impression, une espèce en voie de disparition. Cependant, elle demeure l’environnement le plus sain et sécurisant pour le développement de l’enfant. […] Ce qu’affirmaient les sociologues Sarah McLanahan et Gary Sandefur en 1994 reste une réalité : ” S’il nous était demandé de concevoir un système destiné à répondre aux besoins essentiels de l’enfant, nous finirions probablement par inventer quelque chose d’assez proche de l’idéal d’une famille avec deux parents.” Ses avantages sont amplement démontrés : accès au temps et à l’argent de deux adultes, un système d’équilibre des pouvoirs, une double connexion biologique à l’enfant, le tout renforçant la “probabilité que les parents s’identifient à l’enfant et soient capable de se sacrifier pour cet enfant, ce qui réduirait la probabilité que l’un des parents abuse de l’enfant.” Cette étude confirme la sagesse du sens commun. »[6. in Mark Regnerus « Response to Paul Amato, David Eggebeen, and Cynthia Osborne », Social Science Research, juillet 2012, Vol. 41, n°4, p. 786-787]
Selon une étude TNT Sofres publiée le 19 juin 2012 pour le CSA sur la protection du jeune public de la télévision : «Enfants et adolescents ont désormais l’habitude de regarder seuls la télévision et ont de plus en plus accès à des contenus violents ou pornographiques inadaptés pour leurs âges, au grand désarroi des parents.» AFP – 19 juin 2012.
Dans un focus «Adolescents et pornographie», l’étude souligne que « regarder un tel contenu est devenu – pour les garçons- un premier rite de passage vers la sexualité et/ou à l’âge adulte.»
En février 2012, un rapport sur l’avortement et la contraception des jeunes commandité par le Secrétariat d’Etat chargé de la jeunesse dénonçait les méfaits de la pornographie sur la sexualité des jeunes. Une des mesures des rapporteurs préconisait d’«organiser une résistance institutionnelle, collective et sociétale à la diffusion libre et marchande de la pornographie auprès des jeunes (taxation dissuasive de l’exploitation et de la vente de pornographie, et information précoce des jeunes sur les dangers de cette addiction).» Le professeur Israël Nisand, auteur du rapport, alertait : « “Nous avons confié l’éducation des enfants à la pornographie”. Conséquence, selon lui : “une construction de la sexualité anormale”. Les adolescents, trop peu informés, vont chercher les réponses à leurs questions sur internet.» Express.fr -16 février 2012.
Selon une enquête menée dans 1.132 collèges par Calysto en 2009-2010, 82 % des 11-13 ans ont déjà été confrontés à une image pornographique via la Toile.
Chantal Jouanno, sénatrice, auteur du rapport « Contre l’hypersexualisation, un nouveau combat pour l’égalité », dénonce également le phénomène de la banalisation de la pornographie. Elle répondait au quotidien Le Figaro, le 4 mars 2012, sur l’enjeu le plus important de l’hypersexualisation des filles. « Ce phénomène a un véritable enjeu sociétal. Car au-delà des petites filles, c’est l’ensemble de la société qui est hypersexualisée. La banalisation de la pornographie est tellement insidieuse qu’on ne sait même plus la voir, encore moins s’en choquer, or c’est très choquant. Aujourd’hui, les enfants construisent leur identité sur une régression de l’égalité homme-femme (…) ».
Une proposition de loi visant à autoriser explicitement la recherche sur l’embryon et les cellules souches embryonnaires a été enregistrée au Sénat le 1er juin 2012. Son auteur, le sénateur du Cantal Jacques Mézard est radical de gauche.
En 1994, les premières lois bioéthiques avaient posé le principe d’une interdiction absolue des recherches à partir d’embryons humains conçus in vitro. En 2004, des dérogations à ce principe ont été introduites pour cinq ans, sous conditions de « progrès thérapeutiques majeurs ». La dernière loi bioéthique du 7 juillet 2011 pérennise ces dérogations et en a étendu le champ à des « progrès médicaux majeurs » sans toutefois lever l’interdiction. Elle stipule que « les recherches alternatives à celles sur l’embryon humain et conformes à l’éthique doivent être favorisées », et que ces recherches ne peuvent être conduites que s’« il est expressément établi qu’il est impossible de parvenir au résultat escompté par le biais d’une recherche ne recourant pas à des embryons humains, des cellules souches embryonnaires ou des lignées de cellules souches ». La recherche sur l’embryon et des cellules souches embryonnaires pose en effet la question éthique de la destruction de l’embryon.
Concernant la proposition de loi déposée, en plus de la levée de l’interdiction, plusieurs dispositions proposées réduiraient ou supprimeraient des règles qui visent à garantir la pertinence des recherches : par exemple, les autorisations données par l’Agence de la Biomédecine (ABM) n’auraient plus besoin d’être motivées, et les ministres chargés de la santé et de la recherche ne pourraient plus interdire une recherche autorisée par l’ABM mais qui ne respecterait pas les conditions fixées.
Le dépôt d’une proposition de loi ne signifie pas qu’elle sera mise en débat. Cette nouvelle initiative pourrait venir en écho à l’annonce faite par le président de la République au cours de la campagne présidentielle, lors de sa visite au Génopole d’Evry le 22 février 2012 [ lien vers la page du site internet] , de revoir la loi bioéthique pour autoriser la recherche sur les cellules souches embryonnaires. Jusqu’à présent, le gouvernement ne s’est pas prononcé sur une telle évolution.
Alors que les recherches à partir de cellules souches de sang de cordon, adultes ou reprogrammées (IPS) ont fait la preuve de leur efficacité, il n’en est pas de même pour les recherches sur l’embryon et les cellules souches embryonnaires.
L’euthanasie à nouveau sur la table Par Agnès Noël
“Le sénateur socialiste de l’Aude, Roland Courteau, a jeté un pavé dans la mare le 8 juin en déposant une nouvelle proposition de loi sur l’euthanasie entre les deux tours des élections législatives.”