Mort naturelle de Tony Nicklinson

Le britannique Tony Nicklinson est mort mercredi 22 août à 58 ans « dans la paix » a annoncé son compte Twitter, suivi par plus de 50 000 personnes.

Souffrant d’un locked-in syndrome (ou «syndrome d’enfermement ») consécutif à un accident vasculaire cérébral survenu 7 ans plus tôt, Mr. Nicklinson est décédé des suites d’une pneumonie, six jours après le rejet par la Cour suprême du Royaume-Uni de sa demande d’être euthanasié par un médecin.

Tony Nicklinson était devenu le symbole de la revendication en faveur de l’injection mortelle. S’il est mort « de mort naturelle », ses proches affirment que son décès est la conséquence de la désespérance provoquée par le refus de la justice de l’exaucer. Ils ont repris à leur compte sa pétition en faveur du « droit de mourir » : http://www.change.org/en-GB/petitions/tony-nicklinson-s-right-to-die-change-the-law .

AFP : Fin de vie et euthanasie: l’Alliance Vita évoque "une dangereuse ambiguïté"

PARIS, 17 juil 2012 (AFP) – L’Alliance Vita pour les Droits de la Vie estime que l’intervention du président François Hollande mardi sur la fin de vie marque “une prise de conscience” des insuffisances des soins palliatifs en France, mais aussi “une dangereuse ambiguïté” en matière d’euthanasie.
L’association présidée par le Dr Xavier Mirabel salue dans un communiqué “le constat” du président de la République “quand il relève la grave insuffisance de l’offre de soins palliatifs et reconnaît qu’ils n’ont pas seulement un coût mais constitue un investissement pour l’ensemble de la société”.
Toutefois elle estime que son intervention “reste ambiguë” quand il a “envisagé d’ouvrir la porte à un acte médical assumé, qui ne peut être autre chose qu’une injection létale”.
Le Dr Mirabel se dit “par ailleurs très soucieux de voir l’euthanasie présentée comme une exception”. Selon lui, “comme l’attestent les exemples belges et hollandais, un interdit aussi fondateur pour la confiance soignants-soignés que celui de tuer s’effondre vite à partir du moment où la porte est ouverte à l’exception”.
“Peut-on aller plus loin dans les cas exceptionnels où l’abstention thérapeutique ne suffit pas à soulager les patients aux prises avec une douleur irréversible et qui appelle un acte médical assumé au terme d’une décision partagée et réfléchie?”, s’est interrogé mardi M. Hollande en évoquant la loi Leonetti qui a instauré un droit “au laisser mourir”.

[CP] Fin de vie : réaction d’Alliance VITA à l’intervention de François Hollande

[CP] Fin de vie : réaction d’Alliance VITA à l’intervention de François Hollande

Paris, le 17 juillet 2012

Réaction d’Alliance VITA à l’intervention de François Hollande sur la fin de vie

« Une prise de conscience, mais une dangereuse ambiguïté »

Alliance VITA prend acte des annonces effectuées par le président de la République en visite dans un centre de soins palliatifs : une réforme concernant ces soins palliatifs et la relance du débat sur la fin de vie avec une mission confiée au professeur Didier Sicard, ancien président du Comité consultatif national d’éthique (CCNE).

Sur le principe, VITA salue le constat effectué par le président de la République quand il relève la grave insuffisance de l’offre soins palliatifs et reconnait qu’ils n’ont pas seulement un coût mais constitue un investissement pour l’ensemble de la société. C’est ce qui transparait dans les situations confiées au service d’écoute SOS Fin de vie : un accompagnement paisible des personnes gravement malades à l’approche de leur mort contribue à la paix sociale. Il éteint par ailleurs l’immense majorité des demandes d’euthanasie, notamment quand les soignants sont correctement formés à la lutte contre la douleur. Un grand travail d’explication, de promotion et de développement des soins palliatifs s’avère aujourd’hui vital. D’autant que les Français ignorent encore largement l’apport précieux des soins palliatifs.

Alliance VITA est donc prête à participer à la concertation sur le thème de la fin de vie sous l’égide du professer Didier Sicard.

Comme l’explique toutefois le cancérologue Xavier Mirabel, président de VITA et expert médical du site d’écoute SOS fin de vie, « si nous espérons que cette visite marque un progrès dans la compréhension des soins palliatifs par le président de la République, son intervention, au terme de sa visite reste ambigüe : François Hollande peut-il à la fois se féliciter de la loi Leonetti, votée à l’unanimité, qui récuse clairement acharnement thérapeutique et euthanasie, et envisager d’ouvrir la porte à « un acte médical assumé », qui ne peut être autre chose qu’une injection létale ? Je rappelle que le mouvement des soins palliatifs estime clairement l’euthanasie incompatible avec les soins palliatifs. VITA reste donc particulièrement vigilante face à toute idée de considérer l’injection létale comme un acte médical, expression utilisée par François Hollande. Nous sommes par ailleurs aujourd’hui très soucieux de voir l’euthanasie présentée comme une exception. Comme l’attestent les exemples belges et hollandais, un interdit aussi fondateur pour la confiance soignants-soignés que celui de tuer s’effondre vite à partir du moment où la porte est ouverte à l’exception. »

Engagée dans la sensibilisation en faveur des soins palliatifs, contre l’acharnement thérapeutique et l’euthanasie, VITA anime le service d’aide et d’écoute SOS fin de vie (www.sosfindevie.org) et a été régulièrement auditionnée au Parlement sur ces sujets. Pendant la campagne présidentielle, elle a réalisé un Tour de France de la Solidarité dans 50 villes contre la tentation de l’euthanasie et pour la promotion des soins palliatifs. (voir sur www.alliancevita.org).

USA : trois parents ou plus ?

Un sénateur américain défend une proposition de loi permettant à un enfant d’avoir un troisième, voire un quatrième parent.
Selon le New York Times du 13 juillet 2012, la proposition du sénateur démocrate de Californie est née d’un fait divers : deux californiennes lesbiennes reconnues “mères” d’un enfant s’étant bagarrées, l’une est à l’hôpital et l’autre en prison. Affirmant vouloir éviter à l’enfant – conçu d’un donneur de sperme – un placement en famille d’accueil, le sénateur Mark Leno veut permettre à son père biologique, qui a toujours conservé des liens avec l’enfant, de pouvoir le garder pendant que ses “deux mères” en sont empêchées. C’est ainsi “dans l’intérêt de l’enfant” que le sénateur Leno soutient son projet législatif qui, après avoir été adopté par le Sénat de son État, doit bientôt être présenté à son Assemblée.
Le texte prévoit qu’un enfant puisse se voir attribuer de trois à quatre parents ayant exactement les mêmes droits et devoirs. Les associations familiales et les élus républicains ont protesté en soulignant qu’à partir du moment où l’on entre dans cette logique, les parents peuvent se multiplier sans limite, au fil des fractures et recompositions familiales, engendrant la confusion des enfants.

Elle est belle, ma famille bio

Ne nous privons pas de crier la vérité sur les toits, surtout lorsqu’elle est belle à voir et à entendre : une famille unie fait le bonheur de ses enfants !
Qui ne s’émerveille en voyant des enfants faire éclater leur bonne humeur sous le regard aimant des parents qui leur ont donné le jour ? Cette image du bonheur familial peut paraître idyllique. Nous la croisons pourtant quotidiennement, n’importe où en France, au coin de la rue. Certains n’osent plus y croire, à l’heure où un mariage sur deux se termine par un divorce. Mais cela signifie aussi qu’un mariage sur deux reste stable, pour le plus grand bénéfice des conjoints et de leurs enfants.
Oui, pour un enfant, vivre au sein d’une famille unie, entouré du père et de la mère qui lui ont donné le jour, est une chance inestimable. Et pour ceux qui viendraient à en douter, une étude toute récente du professeur Mark Regnerus, de l’université du Texas, met en lumière le lien entre les structures familiales et le développement des enfants. Cette étude est d’abord remarquable par son sérieux et son ampleur sans précédent : menée auprès de 3000 jeunes adultes pris au hasard, issus de huit structures familiales différentes, et évalués selon pas moins de quarante catégories sociales et émotionnelles. Et sa principale conclusion est de confirmer que les jeunes élevés par leurs parents biologiques au sein de familles stables s’en sortent globalement mieux dans la vie.
Gardons-nous des interprétations simplistes. Cela n’indique en rien que les familles conventionnelles seraient des modèles de perfection, et les enfants qui en sont issus des enfants modèles. De même, les enfants issus de familles dites non-conventionnelles, marquées par la séparation, le deuil, ou l’infertilité, gardent leurs chances de réussite. Mais chacun sait que pour traverser l’épreuve de ces situations familiales difficiles, les enfants devront bénéficier d’un surcroît d’amour, de la part de parents d’autant plus méritants. Ce que révèlent simplement les statistiques de cette étude, c’est que la famille biologique stable constitue un atout pour ses enfants, et favorise leur épanouissement.
Un autre résultat marquant est que les enfants élevés par des femmes homosexuelles sont ceux qui connaissent le plus de difficultés. Cela ne va pas manquer de déranger les partisans de l’homoparentalité, tenants du dogme selon lequel aucune différence ne serait établie entre les enfants élevés par des couples homme-femme et homosexuels. A l’heure où l’ouverture du mariage et de l’adoption à deux personnes de même sexe est au programme du nouveau gouvernement, une telle analyse sera certainement confrontée à une très forte opposition. L’arme la plus à craindre est d’abord l’étouffement sous une chape d’indifférence. C’est pourquoi la défense de l’intérêt des enfants exige de faire connaître notre analyse. Elle sera alors confrontée à une seconde offensive, celle du dénigrement et de la marginalisation. Ne nous y trompons pas, et sachons défendre le sérieux de la démarche scientifique, face à la médiocrité des critiques.
Car si la famille biologique doit être défendue comme le modèle de toute famille, c’est avant tout pour défendre les droits des enfants, enjeux sans défense des revendications d’adultes en manque de reconnaissance sociale.