Tugdual Derville, porte-parole de la "Manif pour tous" : "L'élan est historique"

Invité de RTL Soir, Tugdual Derville, l’un des porte-parole de La manif pour tous est “heureux de cette immense mobilisation” contre le mariage homo ayant eu lieu dimanche, la considérant comme “historique”.
EXTRAIT :
Un mouvement “pas sans lendemain” pour Tugdual Derville :
“Je veux saluer la réussite paisible et massive de cet élan historique” (…) je ne voudrais pas que ces débordements occultent le sens de notre engagement : la protection, pour les génération à venir, de ce patrimoine commun à toute l’humanité que nous naissons d’un homme et d’une femme.
Et c’est vrai que le rejet de la pétition de 700 000 citoyens français par le CESE a pu donner l’impression aux manifestants d’être piétinés, d’être ignorés ; la démocratie participative a été d’une certaine manière totalement étouffée.
Ce que j’appelle aujourd’hui de mes voeux, c’est la naissance d’un grand courant d’Ecologie humaine.”
>> Ecouter l’intégralité de l’interview sur le site RTL

[CP] Le sondage qui encourage la résistance au projet de loi Taubira

[CP] Le sondage qui encourage la résistance au projet de loi Taubira

A la veille de la Manifestation nationale du dimanche 24 mars 2013, Alliance VITA rend public  le sondage réalisé à propos de l’adhésion réelle des Français au projet de loi Taubira, tel qu’il a été voté en première lecture à l’Assemblée nationale en février 2013, et avant son passage au Sénat le 4 avril prochain.

Lorsque l’on explicite la double portée du texte, le mariage incluant automatiquement l’adoption dans le droit français, il n’y a plus que 37% des Français qui soutiennent le mariage de deux personnes de même sexe assorti du droit d’adopter des enfants.

Alliance VITA a choisi de poser les 3 questions réellement en débat aujourd’hui :

« Vous savez qu’actuellement en France, le mariage ouvre automatiquement la droit à l’adoption, c’est-à-dire qu’on ne peut dissocier mariage et adoption. Dans ces conditions, êtes-vous plutôt favorable :

–  Au droit au mariage pour des personnes de même sexe, assorti du droit d’adopter : 37 % ;

–  A une union civile, qui accorderait davantage de droits que le PACS, sans pour autant permettre le droit à l’adoption : 34 % ;

–  A aucun de ces deux projets : 24 %

–  NSP : 5% ».

sondage ifop mariage pour tous mars 2013

Pour Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA et porte-parole de La Manif Pour Tous :

« Ce sondage révèle l’ambiguïté majeure du projet de loi en montrant que les Français sont encore abusés par l’expression « mariage pour tous ». Nous le constatons sur le terrain : ils sont très nombreux à ignorer que le texte voté à l’Assemblée comprend l’adoption d’enfants par deux hommes ou deux femmes. »

Donc, en additionnant 34% et 24%, on constate qu’à ce jour 58% des Français sont opposés au projet de loi tel qu’il est aujourd’hui.

sondage ifop alliance vita

C’est la seconde fois en un mois que ce sondage est posé dans ces termes. Le 15 février 2013, 39% s’étaient dit favorables au projet de loi, pour 37% aujourd’hui.

Lundi 25 mars 2013, les résultats de ce sondage seront envoyé à tous les sénateurs.

Alliance VITA donne RDV à Paris demain à tous les Français désireux de protéger le mariage, institution fondée sur l’altérité homme-femme, précieux  cadre naturel pour favoriser l’épanouissement des enfants.

 

Consulter le sondage Ifop – Mariage pour Tous

Décodeur N°22 : Mariage et adoption homosexuels

Le décryptage d’Alliance VITA sur l’actualité du projet de loi : « Mariage/Adoption pour les couples de personnes de même sexe »

 

L’EVENEMENT

Mercredi 20 mars 2013, la Commission des lois du Sénat a examiné le projet de loi concernant le mariage et l’adoption par des personnes de même sexe, tel que transmis par l’Assemblée nationale à l’issue de son vote du 12 février 2013.

Le texte adopté par la Commission de lois sera soumis à la discussion de l’ensemble des sénateurs à partir du 4 avril prochain.

 

 

LE CHIFFRE

23 voix Pour, 21 voix Contre, aucune abstention, tel est le résultat du vote des membres de la Commission des lois qui compte habituellement 49 membres.

A noter : le vote en faveur du texte par deux sénateurs UMP, et l’absence de plusieurs sénateurs à la réunion de la Commission (qui compte habituellement 49 membres).

 

 

LE RÉSUME DU DEBAT

 

Le projet de loi a été globalement accepté dans sa formulation élaborée par l’Assemblée nationale, mais avec plusieurs correctifs importants proposés par le rapporteur socialiste Jean-Pierre Michel.

Tous les amendements de l’opposition ont été rejetés, ainsi que ceux de la majorité visant à étendre le champ de la loi (reconnaissance PMA, GPA, présomption de parentalité, etc).

Les principaux changements par rapport à la version du  texte voté par l’Assemblée nationale sont les suivants :

a) Création d’un principe général d’égalité de traitement dans toute la législation française

Les fameux « articles-balai », inventés par le rapporteur de l’Assemblée nationale Erwann Binet pour éviter de supprimer les mentions « père » et « mère » du Code civil, ont été retirés du texte. Ils ont été remplacés par une disposition de portée extrêmement générale, visant tous les textes législatifs et réglementaires de notre pays.

Le rapporteur a fait voter ce nouvel article, placé au début du Code civil, pour mettre sur un pied de totale égalité tous les couples  mariés, qu’ils soient de sexe différent ou de même sexe. Le Code civil serait complété ainsi : « Art. 6-1. – Le mariage et la filiation adoptive emportent les mêmes effets, droits et obligations reconnus par les lois, à l’exclusion du titre VII du livre premier du présent code [NDR : celui qui concerne la filiation], que les époux ou les parents soient de même sexe ou de sexe différent. »

De plus, l’autorisation de prendre des ordonnances (c’est-à-dire de « faire des lois » à la place du Parlement) a été donnée au Gouvernement pour qu’il adapte l’ensemble des lois à ce principe, par des textes spécifiques et dans un délai de six mois.

b) Le retour à la transmission du nom du père à la naissance, sauf exception

L’Assemblée nationale avait bouleversé le principe très ancien selon lequel l’enfant à sa naissance prend le nom de famille de son père. Elle avait voté le principe inverse : à l’avenir, l’enfant aurait pris les noms de chacun des deux « parents » (de sexe différent ou de même sexe) accolés dans l’ordre alphabétique, sauf déclaration conjointe formelle des parents. Voir Décodeur n° 19.

Cette nouvelle règle aurait abouti à des difficultés majeures pour tous les parents actuels, à cause de la méconnaissance de la loi ou du manque de concertation entre eux. Elle aurait aussi eu pour conséquence, dans quelques générations, que tous les noms de famille commencent par les premières lettres de l’alphabet !

La Commission des lois du Sénat est revenue sur cette disposition et a rétabli les principes actuels : attribution du nom du père dans le cas le plus général, ou autre solution décidée d’un commun accord. Ce n’est qu’en cas de réel désaccord entre les parents que la solution inventée par l’Assemblée nationale trouverait à s’appliquer.

c)  Autres modifications importantes

– Deux amendements du rapporteur ont été introduits pour éviter les adoptions successives (simples ou plénières) et éviter des situations de « pluri-parentalité », c’est-à-dire les hypothèses devenues probables où l’enfant aurait fini par avoir trois ou quatre parents.

– L’officier d’état civil, lors de la célébration du mariage, n’aurait plus à donner lecture de l’article 220 du code civil. Cet article, bien connu de tous les maires, est technique et peu approprié en la circonstance : il détaille la solidarité des époux concernant les dettes contractées pour l’entretien du ménage.

 

 

NOTRE COUP DE COEUR

 

C’est bien sûr  la nouvelle manifestation historique du dimanche 24 mars à Paris.

Les citoyens qui viendront de toute la France ne défendent pas leurs intérêts personnels, mais une vision à long terme de l’amour, du couple, de la filiation, et finalement de « l’avenir de l’homme » dans notre société. Toutes les dernières informations sur le site internet de La Manif Pour Tous.

 

 

NOTRE COUP DE GUEULE

 

Jean-Pierre Michel, le rapporteur socialiste du projet de loi au Sénat, n’a pas fait preuve d’une impartialité et d’une écoute à la hauteur de l’enjeu de cette « réforme de civilisation ». Critiqué pour son refus de recevoir certains opposants au projet, il s’est justifié en leur déniant toute légitimité et en ajoutant à certains : « Libre à vous de refuser cette avancée républicaine et de faire preuve d’homophobie en rejetant votre prochain sur le seul fondement de son orientation sexuelle.»

LE FIGARO – Tugdual Derville, l'homme qui croit que rien n'est impossible

EXTRAIT : Aujourd’hui porte-parole du collectif la Manif pour tous, il appelle à la «ténacité paisible» sur le projet de loi Taubira: dimanche, «ce sera la preuve que notre force est devenue puissance durable»… En tout cas, pour lui, ce sera peut-être un tremplin: Tugdual Derville s’apprête à lancer «un courant d’écologie humaine». «Ce qui s’exprime dans ce mouvement dépasse l’opposition à une loi, se justifie-t-il. Il s’agit d’une revendication plus profonde. Elle concerne le sort de l’être humain dans la société contemporaine.»

Lire l’intégralité de l’article sur Le FIGARO

Décodeur N°21 : Recherche sur l’embryon

Décodeur N°21 : Recherche sur l’embryon

Le décryptage d’Alliance VITA sur l’actualité de la proposition de loi : « Autorisation de la recherche sur l’embryon »

 

L’EVENEMENT

Mercredi 20 mars 2013, la Commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale a examiné une proposition de loi visant à faciliter la recherche sur l’embryon humain, avant son examen par l’ensemble des députés.

Cette proposition de loi, initialement déposée par un groupe de sénateurs Radicaux de gauche en juin 2012, a reçu le soutien du Gouvernement et a été votée le 4 décembre dernier au Sénat.

Son objectif est de modifier la loi bioéthique du 7 juillet 2011 pour que la recherche sur l’embryon humain, actuellement interdite avec des dérogations, soit désormais autorisée dans son principe et avec des conditions encore moins contraignantes.

Le texte voté par la Commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale sera examiné en séance publique le jeudi 28 mars, pour un vote solennel des députés le mardi 2 avril.

 

LE CHIFFRE

171 417 embryons congelés étaient conservés en France au 31 décembre 2010, dont 35,9% sans projet parental (Source : Agence de la biomédecine, rapport annuel 2011).  Ils sont appelés « embryons surnuméraires » car, issus de fécondation in vitro, ils n’ont pas été implantés dans l’utérus et sont gardés en vue d’une possible utilisation future.

 

LE RÉSUME DU DEBAT

 

La proposition de loi ne concerne qu’un seul article du Code de la santé publique (l’article L.2151-5). La Commission des affaires sociales n’a apporté aucune modification au texte issu du vote au Sénat : si le vote en séance publique confirme cette position, le texte sera considéré comme définitivement adopté.

Les principaux changements par rapport à la loi bioéthique du 7 juillet  2011 sont les suivants :

a) La suppression du principe d’interdiction

Le principe d’interdiction de la recherche sur l’embryon, même assorti de dérogations, est fixé depuis les premières lois bioéthiques de 1994. Il reste un symbole extrêmement fort de la reconnaissance de l’embryon comme être humain à part entière.  Cette référence éthique est fondée sur l’article 16 du Code civil, qui dispose : « La loi assure la primauté de la personne, interdit toute atteinte à la dignité de celle-ci et garantit le respect de l’être humain dès le commencement de sa vie ».

Inverser le principe et fixer la règle que la recherche est autorisée sous certaines conditions, ce serait un virage à 180° sur le plan symbolique et philosophique (à titre d’exemple, comme si le principe que tout citoyen « est présumé innocent » devenait « est présumé coupable »).

b) L’assouplissement des quatre conditions pour autoriser une recherche

Les quatre conditions sont détaillées en annexe. Deux points essentiels méritent d’être soulignés :

– Il ne serait plus nécessaire de viser des « progrès médicaux majeurs » (cf condition n°2), mais simplement « une finalité médicale », terme flou qui en fait une condition très facile à atteindre.

– D’autre part, la volonté de privilégier les « recherches alternatives », c’est-à-dire celles qui ne détruisent pas l’embryon, disparaîtrait complètement (cf condition n°3 et dernière phrase supprimée). La modification de la condition n° 3 a été demandée par la ministre de la Recherche elle-même, avec la justification suivante : « Cet alinéa est très restrictif pour les chercheurs (…).Les recherches liées au screening à visée pharmaceutique ou à la modélisation des pathologies pourraient se heurter à cet alinéa. D’où la nouvelle rédaction que je suggère. »

c) La suppression de la motivation obligatoire des autorisations données

La loi du 7 juillet 2011 oblige l’Agence de la Biomédecine (ABM) à motiver ses décisions, ce qui n’était pas le cas auparavant. Il en est de même pour son Conseil d’orientation, qui donne un avis scientifique sur tout projet de recherche.

La motivation des autorisations données constitue un élément essentiel pour comprendre la pertinence de la recherche en cause, et au besoin pouvoir contester la validité  de cette décision.

En supprimant la motivation des actes, alors que dans le même temps  les conditions d’acceptation des dossiers deviennent beaucoup plus souples et vagues, les promoteurs du texte prennent un risque considérable de dérives scientifiques et éthiques.

d) Autres modifications importantes

– Suppression de l’obligation d’informer les parents de la nature des recherches effectuées sur les embryons surnuméraires qu’ils ont consenti à donner.

– Diminution importante du pouvoir des deux ministres concernés (Santé et Recherche) pour s’opposer à un programme qui ne semblerait pas répondre aux conditions fixées dans la loi.

– Suppression de l’accord préalable de l’ABM pour conduire des études sur les embryons (les « études » doivent être distinguées des « recherches »,  en ce sens qu’elles ne portent pas atteinte à l’embryon).

Au total, le texte soumis au Parlement apporterait un changement majeur de notre législation, tant sur le plan des principes que sur les modalités de vérification du bien-fondé

 

NOTRE COUP DE COEUR

 

Au niveau français : la campagne « Vous trouvez ça normal ? » contre la recherche sur l’embryon. Lancée depuis trois mois par la Fondation Jérôme Lejeune, cette initiative cherche à sensibiliser l’opinion publique et demande aux responsables politiques de s’opposer à la proposition de loi française.

Au niveau européen : l’initiative citoyenne « Un de nous » pour demander l’arrêt du financement de la recherche sur l’embryon par l’Union Européenne.  Animée en France par la Fondation Jérôme Lejeune et Alliance VITA, avec l’appui d’autres associations partenaires comme les AFC, l’objectif est de réunir au moins 60 000 signatures en France et un million en Europe.

 

NOTRE COUP DE GUEULE

 

L’absence de débat public sur cette proposition de loi est inacceptable !

Le texte risque d’être voté en catimini, sans débat public approfondi, alors que la loi bioéthique du 7 juillet 2011 a fixé une règle importante : « Tout projet de réforme sur les problèmes éthiques et les questions de société soulevés par les progrès de la connaissance dans les domaines de la biologie, de la médecine et de la santé doit être précédé d’un débat public sous forme d’états généraux » (article 46).

A quoi sert de voter une loi, si les règles qu’elle fixe sont bafouées par les parlementaires eux-mêmes ?

Le Conseil constitutionnel aura vraisemblablement à se prononcer sur ce point, comme sur d’autres changements sur le fond.

 

 

ANNEXE : 

Tableau comparatif de la loi actuelle et du texte proposé :

Loi Bioéthique 7 juillet 2011

 

Texte de la Proposition de loi

I.- La recherche sur l’embryon humain, les cellules souches embryonnaires et les lignées de cellules souches est interdite. I.- Aucune recherche sur l’embryon humain ni sur les cellules souches embryonnaires ne peut être entreprise sans autorisation.
II.- Par dérogation au I, la recherche est autorisée si les conditions suivantes sont réunies : Un protocole de recherche conduit sur un embryon humain ou sur des cellules souches embryonnaires issues d’un embryon humain ne peut être autorisé que si :
1° La pertinence scientifique du projet de recherche est établie ; 1° La pertinence scientifique de la recherche est établie ;
2° la recherche est susceptible de permettre des progrès médicaux majeurs ; 2° La recherche, fondamentale ou appliquée, s’inscrit dans une finalité médicale ;
3° Il est expressément établi qu’il est impossible de parvenir au résultat escompté par le biais d’une recherche ne recourant pas à des embryons humains, des cellules souches embryonnaires ou des lignées de cellules souches ; En l’état des connaissances scientifiques, cette recherche ne peut être menée sans recourir à ces embryons  ou ces cellules souches embryonnaires ;
4° Le projet et les conditions de mise en œuvre du protocole respectent les principes éthiques relatifs à la recherche sur l’embryon et les cellules souches embryonnaires. 4° Le projet et les conditions de mise en œuvre du protocole respectent les principes éthiques relatifs à la recherche sur l’embryon et les cellules souches embryonnaires.
Les recherches alternatives à celles sur l’embryon humain et conformes à l’éthique doivent être favorisées. REMARQUE : la phrase concernant les recherches alternatives a été supprimée dans le texte actuellement proposé