François Hollande évoque la fin de vie sur TF1

François Hollande évoque la fin de vie sur TF1

Dans ses réponses aux internautes sur MYTF1News qui ont suivi son intervention jeudi 6 novembre 2014 sur TF1, le président François Hollande a évoqué l’évolution qu’il souhaite sur la loi fin de vie,  le témoignage de sa mère et l’importance des soins palliatifs.

En réponse à la question « Souhaitez-vous légaliser l’euthanasie ? », voici ce qu’il a déclaré :

Je souhaite qu’il y ait une loi qui puisse être préparée dans le cadre d’un consensus. Deux députés ont d’ailleurs été mandatés : un député de gauche, un député de droite. Essayons de ne pas politiser le sujet parce que c’est un sujet qui nous intéresse tous, qui pourrait nous intéresser tous, soit parce que nous-mêmes nous pourrions connaître cette épreuve, soit parce que nous avons des parents qui peuvent être justement dans ce dilemme.

Donc, oui, il nous faut permettre que lorsqu’il y a une souffrance, lorsque la fatalité est maintenant proche, nous puissions accompagner ces personnes et je pense qu’il faut trouver, à partir de la loi Leonetti, des améliorations nécessaires. Vous savez, il y a le cas de Vincent Lambert – ça a créé beaucoup de débats – et c’est ce qu’on va faire avec les directives anticipées : c’est-à-dire que toute personne pourra dire à l’avance ce qu’elle souhaite par rapport à ce cas-là et, deuxièmement, tout doit se faire avec la famille et les équipes médicales. »

Et de façon plus personnelle, il a ajouté : « J’ai connu une situation très douloureuse : ma mère a été dans une situation très pénible pour elle, pour son entourage ; donc, une fin de vie qui a été extrêmement rude et elle a eu le bénéfice de soins palliatifs. Je veux saluer tous ceux qui se dévouent pour les soins palliatifs. Qu’est-ce que les soins palliatifs ? C’est de permettre la fin de vie sans la douleur. C’est déjà largement le cas avec la loi Leonetti, et c’est ce qu’on doit améliorer : permettre que les fins de vie se fassent sans la douleur et dans la dignité des personnes. »

 

tf1 hollande 6nov2014

(voir 3e vidéo en partant du haut)

Ces propos rejoignent les déclarations de François Hollande sur le sujet de la fin de vie lors de sa campagne présidentielle de 2012. Celui-ci évoquait déjà le décès de sa mère : « J’ai été confronté à l’agonie de ma propre mère et je sais les phases que peut traverser une personne confrontée à une terrible maladie » (interview donnée au journal La Vie  le 15 décembre 2011).

François Hollande s’était montré très prudent sur la légalisation de l’euthanasie : « L’euthanasie, je n’y suis pas favorable », disait-il le 17 février 2012 sur Marianne2.fr. « Ces questions méritent un débat maîtrisé », affirmait-il encore dans La Vie.

De manière récurrente, François Hollande se réfère à la loi Leonetti qu’il veut aménager plutôt que changer le cadre législatif de la fin de vie : « Sur ce sujet, des progrès ont été faits, notamment avec la loi Leonetti. Nous devons poursuivre cette réflexion. » (La Vie) ; ou encore : « Il y a eu une loi qui est utile, qui est la loi Leonetti qui prévoit des soins palliatifs » (dans l’émission « des Paroles et des Actes », le 15 mars 2012). François Hollande a particulièrement à cœur de développer ces soins palliatifs, par lesquels «  on accompagne la personne sans la faire souffrir » (ibid.), et ceci « sans accélérer » la mort. D’où des promesses sur les soins palliatifs. Dans cette même émission, il affirmait : «  je veillerai à ce qu’il y ait beaucoup plus de places de soins palliatifs dans nos établissements hospitaliers et d’assistance à domicile ».

Et finalement, permettre de « mourir dans la dignité », n’est-ce pas cela pour François Hollande ? A propos de sa volonté de développer les soins palliatifs, il expliquait à BFM-TV le 19 février 2012 : « c’est déjà mettre davantage de soins pour soulager la souffrance et terminer sa vie dans des conditions dignes. »

Affaire Lambert à la CEDH le 7/1/15

Affaire Lambert à la CEDH le 7/1/15

L’instance suprême de La Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH), la Grande Chambre, examinera le 7 janvier prochain le cas de Vincent Lambert en audience publique et rendra sa décision à une date ultérieure qui n’est pas encore connue.

Considérant qu’il pouvait s’agir d’un cas d’obstination déraisonnable, le Conseil d’Etat avait confirmé le 24 juin dernier la décision du médecin de l’hôpital d’arrêter l’alimentation et l’hydratation de Vincent Lambert dans le but de mettre fin à sa vie. Opposés à cette décision, ses parents avaient saisi en urgence la CEDH qui avait immédiatement demandé à la France de maintenir Vincent Lambert en vie, le temps qu’elle puisse statuer à son tour.

Cette décision de la CEDH est très attendue. Elle sera définitive, et donc absolument décisive pour Vincent Lambert et pour sa famille, dont certains membres exigent l’arrêt des soins.

Lourdement handicapé à la suite d’un accident, Vincent Lambert n’est pas en fin de vie,  respirant seul et ne nécessitant pas de traitement médical spécifique.

Pour rappel il y a aujourd’hui environ 1700 patients en France dans un état pauci-relationnel ou neurovégétatif, des personnes anonymes au chevet desquelles se relaient au quotidien soignants et familles.

[CP] Alliance VITA publie le sondage IFOP ‘’Les Français et la mort’’

Sondage IFOP ‘’Les Français et la mort’’ : un besoin d’écoute sur un sujet trop souvent tabou dont 51% des Français ne parlent pas ou rarement.

A l’approche du 2 novembre, jour des défunts, Alliance VITA rend public le sondage « Les Français et la mort » réalisé à sa demande par l’IFOP (résultats complets et analyse en PJ), à l’issue de la grande enquête Parlons la mort  qui a donné lieu à 36 expositions (1) à travers la France tout au long de cette semaine.

Le sondage demandé par Alliance VITA met en évidence l’importance du besoin d’écoute sur un sujet dont 51% des Français « parlent rarement ou jamais » : ils sont 37% à estimer qu’ils n’ont pas suffisamment pu se confier à une oreille attentive après la mort d’un proche. Les Français gardent principalement en mémoire de leurs proches disparus les derniers moments passés auprès d’eux (43%) et ce que leur vie leur donne comme exemple (40%). Lorsqu’ils pensent à eux, les deux premiers ressentis sont : « de l’amour pour la personne » (38%) et « la fragilité de l’existence » (25%). Et ils sont 81% à exprimer un regret après la mort d’un proche : « ne pas avoir pris assez de temps pour être présent à ses côtés (34%) », « ne pas avoir davantage osé lui exprimer votre affection/amour » (29%) et « ne pas avoir su lui dire au revoir/adieu » (18%).

L’écoute dont les Français attestent le besoin a été déployée de façon inédite à travers l’enquête « Parlons la mort » par les équipes d’Alliance VITA depuis mai 2014. 1021 photographies verbatim ont été recueillies à l’issue de « conversations essentielles » avec des passants abordés dans la rue. Publiées sur les réseaux sociaux, elles ont alimenté la réflexion et les échanges sur un sujet très souvent occulté. Une sélection de ces images a été présentée au cours de cette semaine dans toute la France. Alliance VITA a tiré 12 mots-clés de cette large collection de verbatim : paix, fragilité, intensité, mains, larmes, présence, merci, rencontre, unité, transmission, amour, vie. Ils convergent vers un message essentiel : libérer la parole sur la mort aide à mieux vivre.

Tugdual Derville, Délégué général d’Alliance VITA, explique la raison de ce sondage et son avis sur ses résultats :

« Nous avons réalisé ce sondage dans l’élan de notre enquête nationale Parlons la mort qui vient de s’achever. Ses résultats viennent confirmer les messages que nous ont confiés à cette occasion les personnes rencontrées à propos de la mort d’un proche ; ils rappellent aussi ceux que livrent chaque jour les personnes qui s’adressent à notre service d’aide SOS Fin de vie : la mort est encore un sujet trop souvent tabou ; des millions de nos concitoyens (37%) souffrent de ne pas avoir pu être écoutés en profondeur dans un moment de deuil. On craint trop souvent d’aborder ce sujet alors que, comme nous le constatons dans ce sondage, les personnes qui évoquent leurs souvenirs ou leurs émotions après la mort d’un proche ont des choses positives à partager. Comme si la mort donnait sa valeur à la vie, et spécialement à la relation. Des différences hommes femmes notables que Jérôme Fourquet, directeur de l’IFOP, a soulignées dans sa propre analyse, je retiens celle qui concerne les regrets : les femmes sont davantage centrées sur l’expression de l’affection, et les hommes sur le temps passé ensemble. C’est cette dernière question qui a la valeur d’un message, puisque 81% des personnes regrettent de ne pas avoir fait plus pour leurs proches décédés. Ne passons pas à côté des moments précieux de relations, pendant la vie, jusqu’à sa fin. Parler de la mort donne envie de vivre ces moments plus pleinement. Nous pensons finalement, et ce sondage le confirme, que l’occultation de la mort est une importante source de souffrance et de perte de vitalité pour notre société. D’où la valeur du jour des défunts pour nous donner l’occasion de faire mémoire de nos disparus ».

Plus d’informations sur www.parlonslamort.fr

Les regards croisés sur cette enquête de plusieurs experts (outre Tugdual Derville : Jacques Ricot, philosophe ; Christian de Cacqueray, professionnel du domaine funéraire ; Anne Davigo, spécialiste de l’accompagnement du deuil ; Tanguy Châtel, sociologue spécialiste de la fin de vie) ont été compilés dans un livre à paraître la première quinzaine de novembre : ‘’Parlons la mort : qu’est-ce que la mort nous dit de la vie ?’’. Quelques extraits sont révélés en avant-première dans le dossier de presse (en pièce jointe).

 

(1)    Paris, Lille, Lyon, Toulouse, Strasbourg, Rennes, Tours, etc.