Affaire Lambert : des experts concluent qu’il n’y a pas d’obstination déraisonnable

Affaire Lambert : des experts concluent qu’il n’y a pas d’obstination déraisonnable

Un rapport d’experts a été remis le 18 novembre 2018 sur l’état de Vincent Lambert. Cette expertise médicale avait été ordonnée par le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne le 20 avril dernier, avant de statuer sur le recours des parents contre la décision du médecin du CHU de Reims, prise le 9 avril 2018, «d’arrêter les traitements » (nutrition et hydratation) de Vincent Lambert sous 10 jours. La dernière expertise datait de 2014.

Plusieurs procédures judiciaires ont déjà eu lieu autour de la situation de Vincent Lambert, qui oppose son épouse, ses parents et des membres de la fratrie ainsi qu’un neveu.

D’après les éléments de l’avis rapportés par les médias, les médecins experts ont conclu que l’état de Vincent Lambert est stable : ils décrivent un « état végétatif chronique irréversible », sans « accès possible à la conscience ». « La limitation extrême ou totale de ses capacités (…) lui portent atteinte à un point qui n’est pas acceptable par lui-même et par son épouse et tutrice. »

En revanche, ils observent que les soins qui lui sont apportés ne relèvent pas d’un « acharnement thérapeutique » ni d’une « obstination déraisonnable » : ces soins constituent la réponse ajustée à ses « besoins fondamentaux primaires (alimentation, hydratation, émonctoires, prévention cutanée, hygiène de base) ».

Les experts médicaux, en refusant la qualification d’obstination déraisonnable, font référence à la loi Claeys-Leonetti de 2016 sur la fin de vie, concernant la question majeure de l’arrêt des traitements quand une personne n’est plus en état de s’exprimer. L’article L. 1110-5-2 du Code de la santé publique dispose en effet : « Lorsque le patient ne peut pas exprimer sa volonté et, au titre du refus de l’obstination déraisonnable mentionnée à l’article L. 1110-5-1, dans le cas où le médecin arrête un traitement de maintien en vie, celui-ci applique une sédation profonde et continue provoquant une altération de la conscience maintenue jusqu’au décès, associée à une analgésie. »

Les experts soulignent également que sa situation actuelle « n’appelle aucune mesure d’urgence» et qu’ « il existe en France des structures pouvant l’accueillir jusqu’à sa disparition si le maintien au CHU de Reims s’avérait impossible pour des raisons autres que relevant de la simple technique médicale ».

Le transfert de Vincent Lambert, du CHU de Reims vers une unité adaptée, avait été rejeté jusque-là par la Justice.

Le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne doit tenir une audience le 19 décembre prochain, avant de rendre son jugement sur le recours des parents contre la décision du médecin d’arrêter tous les traitements.

PMA, jamais sans papa – le discours des pères

À l’occasion du lancement de la campagne “Touche pas à mon père”, 70 pères ont prononcé, simultanément dans 70 villes de France, ce discours pour dénoncer le projet du gouvernement de permettre l’extension de la PMA à des femmes sans partenaire masculin, privant délibérément des enfants de père. 

Extrait du discours des pères :

C’est en tant que père que j’ai accepté d’être aujourd’hui porte-parole du lancement solennel de cette campagne nationale d’alerte et de mobilisation. Nous sommes, au même moment, 70 hommes, porte-parole, dans toute la France. 70 pères qui s’expriment dans 70 villes. Et ce n’est qu’un début ! Je veux préciser le grave motif qui nous rassemble aujourd’hui et qui va nous rassembler jour après jour, avec les Français de toute condition, attachés au rôle des pères pour tous les enfants. Pourquoi ce slogan « Touche pas à mon père ! » ? Parce que la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, a annoncé que la révision de la loi bioéthique, bientôt présentée au Parlement, comprendra une grave rupture, une rupture inédite dans la régulation de la PMA. La procréation médicalement assistée est jusqu’ici réservée aux couples homme-femme ayant un problème d’infertilité. (…)

Une pétition nationale est lancée aujourd’hui sur le site touchepasamonpere.fr à destination du président de la République, parfois désigné comme « père de la Nation », pour qu’il défende le rôle et la place du père dans la société, dès la procréation. Vous le savez bien, c’est pour les enfants, ceux d’aujourd’hui mais aussi ceux de demain, que nous agissons. Ils nous donnent cette force. En se tenant bravement debout au milieu de nous, ce petit garçon fragile les représente tous. Et nous sommes déterminés à faire entendre sa voix au plus haut sommet de l’Etat : « PMA, jamais sans papa ! »

 
 

« Touche pas à mon père » : pourquoi cette campagne ?

« Touche pas à mon père » : pourquoi cette campagne ?

tpmp strasbourg

Au lendemain du lancement de la campagne « Touche pas à mon père. PMA, jamais sans papa », Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA, répond aux questions de Frédéric Aimard.

Pourquoi ce soudain report du débat bioéthique à l’été ? Le gouvernement recule-t-il ?

Tugdual Derville : Seul Emmanuel Macron le sait. Ce recul est notable. Je vois deux raisons combinées pour l’expliquer, une de forme et une de fond. Sur la forme, le programme des députés paraît intenable depuis le report de la révision constitutionnelle consécutif à la défection de deux ministres d’État. Tout calendrier législatif tend à glisser. Les déclarations gouvernementales concernant des réformes à venir sont à prendre avec des pincettes. Les dernières révisions bioéthiques ont systématiquement dérapé, ce qui a entretenu en France un « débat bioéthique permanent  ».

Et ne soyons pas naïfs ! La parole politique est peu fiable : des engagements exprimés sur le ton de l’assurance visent souvent un effet d’annonce immédiat : rassurer à bon compte une « niche », gagner du temps, éteindre un incendie. Des propos comme ceux, récents, de madame Buzyn peuvent davantage relever du ballon d’essai – un test de réaction de l’opinion – que d’une décision ferme.

Aujourd’hui, les leaders politiques sont d’autant plus flexibles et opportunistes que leurs convictions sont molles et qu’ils savent la société instable. Ne cessant de humer l’air du temps, ils sont capables de revirements à 180 degrés. Ils peuvent bien affirmer, comme l’a fait l’actuel Premier ministre sur la PMA, « J’ai réfléchi ! », c’est surtout le rapport de force du moment qui les détermine.

Justement, sur le fond cette fois, ce rapport de force est défavorable à une réforme radicale de la PMA qui supprimerait le critère d’infertilité pour y donner accès. Une partie des médias, acquise à un lobby LGBT – dont la mention est désormais quasi interdite – pousse à la rupture. Des groupuscules libertaires tentent d’étouffer toute contestation. Nous avons subi, jeudi 15 novembre, leurs contre-manifestations illégales, avec cris, insultes, parfois crachats et même coups, mais ils ne représentent pas la sensibilité des Français, soucieux de sécurité, d’identité, de logement, d’environnement, d’emploi, etc. Pour la plupart, une réforme bioéthique n’est pas prioritaire. Beaucoup jugeraient même indécent qu’on y dépense de l’énergie.

Par ailleurs, quand les gens comprennent ce qui est vraiment en jeu ici – l’amputation totale du père pour certains enfants, au nom du désir de femmes vivant à deux ou seules – ils y sont largement hostiles. Le président de la République – je le lui ai fait comprendre en direct lors d’un dîner à l’Élysée – n’a aucun intérêt à provoquer, avant des échéances européennes à haut risque, une bataille sociétale qui diviserait un peu plus les Français et lui ferait perdre des soutiens. Il craint notre mobilisation, et il a raison. Comme il avait promis un « débat apaisé », il a tenté un dernier coup : tabler sur une instance de conciliation entre l’Assemblée nationale et le Sénat. Ce plan a été déjoué par les sénateurs. Il doit temporiser. Toutefois le gouvernement a confirmé le dépôt du projet de loi début 2019.

Les état généraux de la bioéthique n’auraient-ils servi à rien ?

Ce fut d’abord une vaste tribune pour les « transgresseurs ». Ils ont tenté d’accoutumer les Français aux modes de procréation qu’ils prônent et à une instrumentalisation croissante de l’embryon… La GPA fait son chemin ainsi que l’idée de procréer sans compagnon, pour des femmes seules, qui est en réalité « hallucinante ». On leur a donné un vaste espace d’expression. (…)

Ces états généraux ont eu cependant le mérite de nous mobiliser et de renforcer notre capacité d’action, montrant au pouvoir politique où se situe le rapport de force et de conviction. Le contraste entre la résistance citoyenne en faveur de repères éthiques stables et le parti-pris des « experts » invités par le Comité consultatif national d’éthique pour pousser les transgressions, fut éclatant. Dans son rapport final, le CCNE a rayé d’un trait les réticences citoyennes qui étaient pourtant très majoritaires. Le président de la République n’est pas stupide : il sait que les promoteurs des dérives éthiques prônées par le CCNE n’ont pas de véritable assise populaire et sont incapables de mobiliser en nombre dans la rue. Quand on entend madame Buzyn affirmer « Tous les feux sont au vert » à propos de la PMA sans père, chacun sait qu’elle s’exprime à l’ère de la post-vérité, par déni du réel.

Pourquoi Alliance VITA a-t-elle maintenu son action dans ce contexte, alors que l’émergence des gilets jaunes occupe les esprits ?

Ces deux mouvements ne sont pas contradictoires : les gilets jaunes manifestent l’inquiétude et la colère de la société. En filigrane l’indécence du débat bioéthique saute aux yeux : au moment où l’on croule sous les taxes pétrolières, l’État organiserait la livraison gratuite de sperme à la demande de n’importe quelle femme !? On marche sur la tête. En Belgique, 80 % à 90 % du sperme de la PMA avec donneur est importé de l’étranger.

Les annonces successives de madame Buzyn – avant même la fin de la mission d’information parlementaire en cours qui nous a auditionnés – nous motivent davantage encore. L’heure est à défendre la figure du père, son « rôle essentiel » (avis de 93 % des Français, selon le sondage que nous avons commandité à l’IFOP en juin dernier) et la complémentarité des sexes, liée à la parité homme-femme dans la procréation. L’altérité entre la femme et l’homme est la clé de voûte de l’organisation sociale, contre laquelle s’acharnent aujourd’hui les déconstructeurs. Sur ce point aussi, ils ne sont pas parvenus à dissoudre le bon sens populaire : 73 % des Français reconnaissent que les rôles du père et de la mère sont « différents et complémentaires ». Pour Alliance VITA, c’est un grand mouvement de défense de la responsabilité paternelle qui doit se lever. Pour un féminisme de complémentarité contre un féminisme d’indifférenciation. Nous ne pouvons pas accepter que les hommes soient réduits à des fournisseurs de sperme se désintéressant de leur descendance. Comme le montre notre directrice de la formation et de la recherche, Blanche Streb, dans son essai éponyme : ce sont les Bébés sur mesure, Le monde des meilleurs (Artège) qui se profilent, c’est-à-dire un surcroît d’eugénisme. Le déni du sens de la paternité est la brèche sur laquelle nous devons nous rassembler… À nous de maintenir la pression au moment où le gouvernement donne des signes de tâtonnement. Le lobby LGBT et ses relais pressent de leur côté.

Le mouvement social de 2013 peut-il se reproduire ?

L’histoire ne peut se rejouer. Six ans plus tard, ce n’est plus le même sujet. On débattait de mariage homosexuel. Ici, il ne s’agit pas d’homosexualité, mais de paternité. Car toutes les femmes célibataires sont concernées. Et le débat n’est plus sur le mariage et l’adoption, mais sur la procréation. Des personnalités comme Éric Naulleau ou José Bové ont pris position contre cette PMA sans père. De nombreux Français qui n’auraient pas manifesté contre la loi Taubira sont hostiles à la fabrication d’enfants sans père. Car, bien sûr, l’enfant – son intérêt supérieur – est encore au cœur du débat. Pour ma part, je plaide pour aborder ce débat avec un regard nouveau, sans nous laisser enfermer dans les caricatures subies par le mouvement social de 2013. C’est pourquoi il faudra une nouvelle plate-forme inter-associative, centrée sur la procréation. Le renouvellement que nous préconisons est aussi une façon de déjouer la caricature injuste et les accusations gratuites de radicalisation. Pour le moment, une multiplicité d’associations et de personnalités s’impliquent, chacune selon sa spécificité. Alliance VITA participe à ce réveil prometteur.

Pouvez-vous expliciter le slogan « Touche pas à mon père » et cette silhouette ?

Cette silhouette de petit garçon figure l’enfant de demain. Nous l’avons mise en scène dans les rues de 70 villes. Il s’adresse à Marianne – symbole de la Nation – en lui demandant en somme : « Qu’as-tu fait de mon père ? » Face à l’inflation des revendications égotiques et victimaires, il est essentiel de revenir au réel. Quoi de plus défendable qu’un enfant fragile ? Quoi de plus incontestable que sa demande : qu’il puisse connaître et aimer un père ?

Cette silhouette innocente et ce slogan « Touche pas à mon père ! » seront nos signes de ralliement dans les mois à venir. Ils s’impriment déjà sur des enveloppes argumentaires, des bracelets, des panneaux et des banderoles. Nous continuons d’inventer et diffuser des déclinaisons de ce message concis, simple et vrai. L’accueil qui lui est fait par les passants est le plus souvent excellent. Nous l’adresserons bien sûr aux parlementaires. Ultimement, c’est le président de la République qui est interpellé par la pétition lancée sur Internet (www.touchepasamonpere.fr).

(…) Dans l’état actuel de la société, on peut légitimement s’inquiéter, mais nous ne pouvons pas nous contenter de déplorer, ni même de résister.

Certes, nous sommes avec Alliance VITA des lanceurs d’alerte, ancrés dans le réel grâce à notre action humanitaire auprès des personnes traversant des épreuves liées à la maternité. À l’image de ce que proposait le regretté Paul Virilio dans son essai de 2005, L’accident originel (Galilée) nous montrons les conséquences concrètes de cette « bioéthique en folie » qui veut affranchir de toute norme éthique la fabrication des êtres humains. Virilio appelait de ses vœux la création de « musées des accidents » pour que toute invention prenne en compte la catastrophe inéluctable qui va avec : au printemps dernier, notre boutique éphémère de la procréation s’est inscrite dans cette intention, en montrant le marché de la procréation tel qu’il se développe déjà dans le monde. Dans une France de tradition jacobine, ce marché serait étatique, avec risque d’emprise totalitaire sur le corps, notamment celui des femmes. Nous combattons donc le projet d’inciter les femmes à congeler leurs ovocytes. Dénoncer l’injustice est essentiel.

Mais nous voulons aussi, en parallèle, construire la société d’écologie humaine. Il s’agit de respecter l’humanité dans toutes ses dimensions pour tous les êtres humains d’ici, d’ailleurs et de demain. (…)

Propos recueillis par Frédéric Aimard

[CP] Touche pas à mon père : réaction aux incidents dans 17 villes

[CP] Touche pas à mon père : réaction aux incidents dans 17 villes

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©Michel Pourny

Réaction aux incidents subis dans 17 villes par les volontaires qui lançaient notre campagne d’alerte et de mobilisation Touche pas à mon père !

Ce jeudi 15 novembre à 13 heures, Alliance VITA a lancé paisiblement sa campagne d’alerte et de mobilisation contre la PMA sans père. Conformément à la loi, les délégations départementales de l’association avaient déclaré ces rassemblements dans chacune des 70 villes, pour y exercer leur liberté d’expression et leur droit de manifester.

Or, dans 17 villes, des groupes ont appelé sur les réseaux sociaux à organiser des contre-manifestations à l’endroit même de nos rassemblements, sans déclaration préalable, c’est-à-dire de façon illégale. En certains lieux, malgré une présence policière plus ou moins active, les contre-manifestants ont exercé des violences sur les biens et les personnes, en tentant de dérober ou de détruire le matériel de campagne et de couvrir par leurs cris les discours, allant jusqu’à insulter voire molester certains participants. La justice va être saisie et une plainte devrait être déposée là où une femme enceinte de huit mois a été giflée.

Tugdual Derville, délégué général de l’association, présent au rassemblement sur l’esplanade de la Défense près de Paris (qui s’est déroulé dans le calme) réagit à ces incidents :

« Tout d’abord, je veux remercier les volontaires qui ont participé au lancement de cette campagne pour leur engagement paisible. Dans 53 villes, nous avons pu exercer notre droit de manifester dans la paix, avec un excellent accueil des passants. Des groupuscules ont tenté dans 17 villes de nous intimider pour nous réduire au silence, au mépris de la loi. Je veux saluer les participants qui ont enduré des cris, des insultes et même des crachats ou des coups. Cette violence rend compte d’un état d’esprit, dominé par une volonté de toute puissance. C’est justement ce que nous contestons avec cette PMA sans père. Dans plusieurs villes, la police elle-même nous a avoué son impuissance à canaliser la violence de ces groupes. Ce n’est pas un bon signe pour notre démocratie. Nous sommes loin du « débat paisible » promis par le président de la République ! Comment peut-on accepter que ceux qui se conforment à la loi soient bousculés par ceux qui la transgressent ? Notre ténacité paisible reste entière. Céder à des groupes de pression qui veulent interdire le débat n’est de l’intérêt de personne. Nous espérons que tous les démocrates, même ceux qui ne partagent pas nos convictions, auront à cœur de défendre notre droit de les exprimer. Quant à nous, nous ne nous laisserons pas intimider. »

Face à ces atteintes à la liberté d’expression, Alliance VITA a décidé :

  • de saisir la justice partout où des violences ont été exercées ;
  • d’interpeller les responsables de l’ordre public pour savoir comment garantir son droit de manifester, alors que les déclarations préalables se sont retournées contre des participants ;
  • d’intensifier la campagne Touche pas à mon père
[CP] Lancement de « Touche pas à mon père ! »

[CP] Lancement de « Touche pas à mon père ! »

Ce jeudi 15 novembre 2018, à 13 heures, dans 70 villes de France, Alliance VITA a lancé sa nouvelle campagne nationale d’alerte et de mobilisation « TOUCHE PAS À MON PERE ! »

La campagne a été lancée à la Défense, par l’équipe nationale et départementale d’Alliance VITA, en présence de Tugdual Derville, Caroline Roux et de Blanche Streb.

« PMA, jamais sans papa » : c’est le message adressé à la Défense et dans 70 centre-villes à une Marianne vêtue de noir, représentant la nation, par un petit garçon symbolisé par une silhouette bleu nuit. Cartable au dos, cet écolier représente les enfants de demain qu’il serait injuste de priver délibérément de père. Dans chaque ville, comme à la Défense, c’est justement un père qui a prononcé le discours de lancement. Il a souligné à quel point notre société a besoin de la responsabilité paternelle. Il est au contraire irresponsable de laisser entendre aux hommes qu’ils devraient donner leur sperme en se désintéressant d’une descendance amputée de toute référence paternelle.

Rassemblés autour d’une banderole, et portant des panneaux « Pour les enfants de demain » et « Touche pas à mon père ! » les participants à ce lancement diffuseront, dans les semaines qui viennent, des enveloppes argumentaires contenant le bracelet de la campagne qu’ils ont commencé à offrir aux passants de la Défense. Selon le sondage commandité à l’IFOP par Alliance VITA en juin dernier, 93% des Français, estiment que « le père a un rôle essentiel à jouer pour l’enfant ». Plusieurs ministres ont annoncé, dans le cadre de la prochaine révision de la loi bioéthique, l’abandon du critère d’infertilité médicale, afin de légaliser la PMA, gratuitement, pour des femmes célibataires ou vivant en couple, c’est-à-dire sans partenaire masculin. Alliance VITA a donc décidé de tout mettre en œuvre pour alerter les Français.

Présent sur le parvis de la Défense, près de Paris, pour la conférence de presse nationale, Tugdual Derville, Délégué général de l’association a annoncé la suite de la campagne : « Dès vendredi, nos volontaires diffuseront ces outils d’information et d’alerte aux Français, devant les gares et dans les villes. Notre campagne vise à mobiliser les pères mais aussi les tenantes d’un féminisme d’altérité contre le féminisme d’indifférenciation qui récuse la complémentarité père-mère. Les parlementaires seront aussi sollicités. Et surtout, nous lançons aujourd’hui en ligne une pétition à l’intention du président de la République, afin qu’il renonce à ce bouleversement de l’encadrement de la PMA. Produire artificiellement des enfants sans père, nous savons que c’est une étape qui conduit non seulement à la GPA – système des mères porteuses qui instrumentalise le corps de la femme – mais aussi à un marché étatisé de la procréation. Ce marché aurait des relents totalitaires, car il constituerait une emprise de l’Etat sur le corps de la femme et de l’enfant. »