Avortement : quelle place pour le père ? – Caroline Roux sur KTO

Dans la première partie de l’émission “Vies de Familles” de KTO du 27 mai 2015, un homme témoigne de l’avortement qu’a subi son amie l’année précédente.

Dans la deuxième partie de l’émission, Caroline Roux, coordinatrice des services d’écoute d’Alliance VITA qui accompagnent plus de 2000 femmes ou couples par an, partage l’expérience d’écoute des hommes dont la femme ou la compagne a subi un avortement contre leur gré.

Vincent Lambert : décision de la CEDH le 5 juin

C’est une décision très attendue, après plus de deux ans de procédure et de conflit familial. Ce sera donc le 5 juin prochain que la Grande Chambre de la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) rendra son arrêt sur le sort de Vincent Lambert, cet homme de 38 ans en état de « conscience minimale plus » depuis un accident de voiture survenu en 2008.

Ce sont les parents de Vincent qui avaient saisi la CEDH, car l’arrêt de l’hydratation et de l’alimentation artificielles avait été ordonné par le Conseil d’Etat le 24 juin 2014, considérant que leur maintien relèverait d’une « obstination déraisonnable ».

L’avocat des parents, Maître Jean Paillot, a précisé lors de l’audience du 7 janvier dernier que Vincent Lambert ne recevait « aucun traitement médicamenteux, il n’est relié à aucune machine », en ajoutant que «sa situation de santé est stable et il est apaisé ». Il a plaidé que l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation constituerait une violation du droit à la vie, garanti par l’article 2 de la Convention européenne des droits de l’homme. Il a également rappelé qu’environ  1 700 personnes en France « se trouvent dans le même état de santé », et c’est bien leur vie à eux aussi qui se joue derrière ce cas si médiatisé.

Plusieurs livres ont été écrits ces derniers mois autour de cette affaire, d’abord par le médecin qui avait initié la procédure de fin de vie début 2013, puis par la femme de Vincent Lambert, puis par sa mère.

Le mois dernier, des proches et amis d’enfance de Vincent Lambert ont lancé un appel pour le soutenir et proposer une issue respectueuse de sa vie et de sa dignité.

Hier soir, 21 mai, TF1 a diffusé un téléfilm dans le cadre de la série policière « Alice Nevers », intitulé « Cas de conscience ». Cette fiction mettait en scène de façon très caricaturale les protagonistes de ce drame familial, alors que c’est bien la vie ou la mort réelle de cet homme qui va se jouer le 5 juin, car plus aucun recours ne sera possible.

Semaine de l’infertilité, PMA only ?

Sous l’égide de l’association BAMP !, a lieu, depuis le18 mai et jusqu’au 24 mai, la première semaine de l’infertilité à Caen.

Alors qu’un couple sur six est touché par des problèmes d’infertilité en France (80 millions de couples dans le monde), les personnes concernées par cette souffrance ont encore beaucoup de mal à en parler. L’objectif de cette semaine de l’infertilité est donc de lever le voile sur cette souffrance.

Mais le fait que l’association BAMP! n’envisage comme solution à l’infertilité que l’AMP (Assistance Médicale à la Procréation) pose problème. Comme le souligne Mahaut Hermann dans une tribune en date du 21 mai, “le Collectif BAMP !, rassemble des personnes vivant l’infertilité, autour de la PMA. C’est là que naît le malaise. Parler d’infertilité impliquerait donc de parler automatiquement de PMA.”

L’orientation des couples infertiles vers une solution de procréation artificielle est passée en quelques années de deux ans de rapports sexuels réguliers sans utilisation de contraception à un an, voire six mois dans certains cas. Pourtant les échecs d’assistance médicale à la procréation sont loin d’être négligeables : sur cent couples qui débutent une FIV, 59 n’auront pas d’enfant dans le cadre de la FIV et 30 n’en auront pas du tout (statistiques de FIVNAT).

Rappelons également que la procréation artificielle ne traite par l’infertilité mais constitue un palliatif qui pose des questions éthiques multiples.

La vraie question, c’est de conduire de véritables recherches sur les causes de l’infertilité, leur traitement et leur prévention : stérilités féminines tubaires et stérilités masculines d’origine environnementale notamment.

 

Pour aller plus loin :

Pornographie : violence chez les jeunes

Deux études récentes – faites par l’association américaine “Break the Cycle” et par l’école polytechnique fédérale de Zürich – montrent qu’un adolescent sur trois “en couple” serait victime de violences.

Or, beaucoup de jeunes tolèrent cette violence, voire la banalisent. Même s’il n’y a pas encore eu d’étude en France sur le sujet, il semble que le problème soit bien réel également dans l’hexagone et ne dépende pas du milieu social dans lequel le jeune évolue.

Pour Iman Karzabi, chargée de mission à l’Observatoire régional des violences faites aux femmes, la pornographie pourrait  être une des causes explicatives du recours aux violences sexuelles par les jeunes « Dans les films pornographiques, les femmes sont très souvent montrées comme soumises, asservies. » Or les jeunes, notamment les garçons, sont très exposés à ces images qu’ils regardent de plus en plus jeunes. C’est principalement par le biais de la pornographie qu’ils découvrent ce qu’est la sexualité. Déjà en 2010, selon une enquête menée dans 1.132 collèges par Calysto, 82 % des 11-13 ans avaient été confrontés à une image pornographique via la Toile. Inutile de dire que cinq ans plus tard, ce pourcentage a explosé !

Avec les réseaux sociaux et les smartphones, une nouvelle forme de violence est également apparue : la cyber-violence, subie par 17% de filles et 11% de garçons qui va même jusqu’au “revenge porn” : les jeunes n’hésitent pas à publier des photos ou vidéos intimes sur les réseaux sociaux pour se venger de leur partenaire.

Les jeunes hommes peuvent aussi être victimes de violences. Une étude suisse montrait qu’un quart des garçons de 15 à 16 ans subissaient des violences de la part de leur amie.

Une véritable prévention de l’exposition des jeunes à la pornographie devient urgente : le CSA s’était emparé de la question en 2012, mais il semble que ses velléités soient restées lettre morte. Pourtant, selon la loi, les images pornographiques sont bel et bien interdites aux moins de 18 ans !

Belgique : soins palliatifs « intégraux » ?

Considérer l’euthanasie comme une pratique « complémentaire » et faisant partie intégrante des soins palliatifs : sous l’expression « soins palliatifs intégraux », c’est une notion qui émerge en Belgique, pays ayant légalisé l’euthanasie en 2002.

Pour certains médecins, ce glissement s’accompagne du risque qu’il « étouffe dans l’œuf les progrès qui sont encore à faire dans l’accompagnement de la souffrance psychologique et spirituelle »,  comme l’explique le Dr Catherine Dopchie, cancérologue et oncologue à Tournai, responsable d’une unité hospitalière de soins palliatifs dans le Hainaut (Centre Hospitalier de Wallonie Picarde).

Le constat posé est qu’il y a un réel risque que peu à peu la mentalité euthanasique se développe et se répande dans les pays qui légalisent l’euthanasie, au détriment d’une réelle culture palliative.