C’est une décision très attendue, après plus de deux ans de procédure et de conflit familial. Ce sera donc le 5 juin prochain que la Grande Chambre de la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) rendra son arrêt sur le sort de Vincent Lambert, cet homme de 38 ans en état de « conscience minimale plus » depuis un accident de voiture survenu en 2008.
Ce sont les parents de Vincent qui avaient saisi la CEDH, car l’arrêt de l’hydratation et de l’alimentation artificielles avait été ordonné par le Conseil d’Etat le 24 juin 2014, considérant que leur maintien relèverait d’une « obstination déraisonnable ».
L’avocat des parents, Maître Jean Paillot, a précisé lors de l’audience du 7 janvier dernier que Vincent Lambert ne recevait « aucun traitement médicamenteux, il n’est relié à aucune machine », en ajoutant que «sa situation de santé est stable et il est apaisé ». Il a plaidé que l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation constituerait une violation du droit à la vie, garanti par l’article 2 de la Convention européenne des droits de l’homme. Il a également rappelé qu’environ 1 700 personnes en France « se trouvent dans le même état de santé », et c’est bien leur vie à eux aussi qui se joue derrière ce cas si médiatisé.
Plusieurs livres ont été écrits ces derniers mois autour de cette affaire, d’abord par le médecin qui avait initié la procédure de fin de vie début 2013, puis par la femme de Vincent Lambert, puis par sa mère.
Le mois dernier, des proches et amis d’enfance de Vincent Lambert ont lancé un appel pour le soutenir et proposer une issue respectueuse de sa vie et de sa dignité.
Hier soir, 21 mai, TF1 a diffusé un téléfilm dans le cadre de la série policière « Alice Nevers », intitulé « Cas de conscience ». Cette fiction mettait en scène de façon très caricaturale les protagonistes de ce drame familial, alors que c’est bien la vie ou la mort réelle de cet homme qui va se jouer le 5 juin, car plus aucun recours ne sera possible.