GPA : report de l’examen de projet de résolution par le Conseil de l’Europe

GPA : report de l’examen de projet de résolution par le Conseil de l’Europe

conseileurope1

 

No Maternity Traffic, dont Alliance VITA est membre, a publié un communiqué rappelant les enjeux de ce report d’examen de projet de résolution concernant la pratique de la GPA, lié à une suspicion de conflit d’intérêt du rapporteur.

« Lundi 23 novembre, la Commission des questions sociales du Conseil de l’Europe, réunie à Paris, a décidé de reporter sine die l’examen du projet de Résolution sur la gestation pour le compte d’autrui (GPA), en raison d’un potentiel manquement aux règles de déontologie de l’Assemblée parlementaire.

Rapporteur du texte illégal :

En cause est le choix du Rapporteur du texte, la sénatrice belge Petra De Sutter, qui, dans son activité professionnelle, pratique elle-même des Gestations Pour le compte d’Autrui (GPA). Or, le Code de Conduite des Rapporteurs de l’Assemblée Parlementaire interdit expressément aux rapporteurs d’avoir un intérêt à titre professionnel « en relation avec le sujet du rapport » (art. 1.1.1.).

La Commission des questions sociales a décidé d’enquêter sur cette situation avant de décider s’il convient « de démettre le rapporteur de ses fonctions » comme le prévoit le Code de Conduite.

No maternity traffic est satisfait de cette décision et souhaite que la suite de l’examen de ce projet de Résolution se déroule dans de meilleures conditions « de neutralité, d’impartialité et d’objectivité » conformément au Code de conduite, et comme le mérite un sujet aussi grave.

GPA : trafic humain

No Maternity Traffic rappelle que la gestation pour le compte d’autrui est une forme de trafic d’êtres humains, qui implique l’instrumentalisation du corps de la femme et la marchandisation de l’enfant. La seule politique humaine consiste à chercher à en interdire effectivement la pratique, tout en gérant au cas par cas les situations de fait.

La semaine dernière, No maternity traffic a adressé un courrier et un dossier à l’ensemble des membres de la Commission des questions sociales pour l’informer notamment de la Pétition qui rassemble déjà plus de 100.000 signatures. Cette pétition, qui entre dans le cadre officiel des règles du Conseil de l’Europe,  demande à cette instance de s’engager pour l’interdiction effective de la gestation pour autrui (GPA).www.nomaternitytraffic.eu »

Pour lire le communiqué intégral, cliquez ici.

Pour signer la pétition : www.nomaternitytraffic.eu

Trisomie 21 : de nouveaux tests par prise de sang maternel en question

Trisomie 21 : de nouveaux tests par prise de sang maternel en question

fa_trisomie21_20nov2015

Dans un communiqué de presse du 18 novembre 2015, la Haute Autorité de Santé (HAS) a publié une première évaluation des performances des nouveaux tests de « Dépistage Prénatal Non Invasif » (DPNI) appliqués à la trisomie 21, qui visent à rechercher dans le sang maternel des séquences d’ADN du fœtus provenant du chromosome 21.

Ces nouveaux tests pourraient modifier les modalités du dépistage : des études sont en cours en France et les résultats sont attendus prochainement.

Actuellement, le dépistage prénatal en France repose sur la mesure par échographie de la « clarté nucale » du fœtus, combinée au dosage des marqueurs sériques du 1er ou du 2ème trimestre de la grossesse. Ce dépistage établit « un taux de risque » qui, s’il est supérieur ou égal à 1/250, peut conduire à proposer un diagnostic complémentaire par amniocentèse ou choriocentèse pour réaliser un caryotype fœtal. Ces examens invasifs conduisent à la perte d’1 % des fœtus, qu’ils soient sains ou porteurs de la pathologie.

En France, la loi de bioéthique de 2011 a systématisé l’obligation d’information à toutes les femmes enceintes, quel que soit leur âge, sur la possibilité de recourir au dépistage combiné de la trisomie 21 dès le premier trimestre de la grossesse. Le basculement vers ces tests plus précoces s’est réalisé très rapidement : en 2013, la part des tests combinés du 1er trimestre était de 73% de l’ensemble des tests réalisés, contre 2% en 2009.

Pour l’instant, le DPNI en France n’est ni autorisé, ni inscrit à la nomenclature, ni recommandé dans la stratégie de dépistage ; mais il est déjà accrédité en France et commercialisé par le laboratoire Cerba qui annonce avoir déjà pratiqué 6.600 tests de la trisomie 21 fœtale.

A la demande de la Direction Générale de la Santé, la HAS a analysé les données de la littérature portant sur les performances de ces nouveaux tests. Celle-ci montre que le taux de détection de trisomie 21 par le DPNI est supérieur à 99 %, et le taux de faux positifs inférieur à 1 % dans le groupe des femmes identifiées comme à risque. Mais en cas de résultat positif avec ce nouveau test, le diagnostic de confirmation repose toujours sur l’établissement du caryotype fœtal après amniocentèse ou choriocentèse.

La HAS considère que les modalités actuelles de dépistage de la trisomie 21 doivent donc être revues. Le Comité Consultatif National d’Ethique s’était également prononcé en faveur de ces tests en avril 2013. La HAS va conduire ce travail avec des experts et des professionnels de santé, à partir notamment des résultats des études françaises en cours.

Dans son évaluation, la HAS devra prendre en compte les enjeux éthiques, économiques et organisationnels pour définir précisément la place de ces tests dans la stratégie de dépistage de la trisomie 21 en France. Les possibilités de DPNI vont désormais bien au-delà de la recherche de la trisomie 21, car le génome fœtal pourrait être intégralement séquencé. Pour le docteur François Jacquemard, gynécologue-obstétricien, et coordonnateur à l’Hôpital américain de Paris de l’un des 49 Centres pluridisciplinaires de Diagnostic Prénatal (CPDPN) agréés en France : « Avec l’accès à l’ADN fœtal, on change d’époque ». Ce à quoi Jean-Yves Nau, journaliste et docteur en médecine, répond : « Il ne dit pas dans quelle époque nous entrons. Et c’est bien dommage. »

Par ces tests, les handicaps potentiels seront connus avant les 12 semaines de grossesse requis pour une interruption volontaire de grossesse (IVG). Par ce biais, il n’y aurait plus de contrôles, d’éventuels examens complémentaires et de discussions autour des décisions d’interruption médicale de grossesse (IMG). C’est donc une voie ouvrant vers l’avortement « eugénique ».

Québec : un plan Soins Palliatifs plombé par l’euthanasie

Québec : un plan Soins Palliatifs plombé par l’euthanasie

soins pallitaifs_quebec

 

Un mois avant l’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur les soins de fin de vie et sur l’« aide médicale à mourir », qui légalise l’euthanasie votée en juin 2014, le ministre de la Santé du Québec, M. Barrette, a annoncé le 16 novembre 2015 un plan de Soins Palliatifs 2015-2020.

Ce plan comprend neuf priorités, parmi lesquelles l’équité pour l’accès aux services de soins palliatifs et l’augmentation du nombre de lits en soins palliatifs, le développement de la formation du personnel soignant, l’information de la population par des campagnes de sensibilisation… « La loi 52 inclut l’aide médicale à mourir, la sédation palliative, mais c’est d’abord et avant tout une loi d’accès à des soins palliatifs de qualité partout sur le territoire, au choix du patient » a déclaré le ministre lors d’une conférence de presse.

Le ministre de la Santé qualifie les soins palliatifs actuels de « dysfonctionnels », ce qui interroge sur la pertinence des débats autour de la fin de vie au Québec qui ont abouti à une loi sur l’euthanasie.

 

Soins palliatifs incompatibles avec euthanasie

Comme le soulignent les structures professionnelles et citoyennes engagées contre l’euthanasie, réunies à Montréal le 30 octobre dernier, « l’option euthanasie procurera certes une illusion de contrôle, mais il ne fait aucun doute qu’elle érodera la diligence et la créativité dans les soins médicaux, tant pour les personnes avec un handicap chronique que pour les personnes gravement affligées par la maladie.  (…)  Nous rejetons le concept que l’euthanasie constitue un quelconque soin de santé. »

Alliance VITA s’associe à cette dernière analyse : prétendre développer les soins palliatifs, tout en légalisant l’euthanasie et la sédation terminale, est une illusion parce que les deux démarches sont contradictoires. Les soins palliatifs sont incompatibles avec l’euthanasie.

GPA : mobilisation urgente contre la gestation pour autrui au Conseil de l’Europe

GPA : mobilisation urgente contre la gestation pour autrui au Conseil de l’Europe

gpa

 

L’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe s’est saisie en juillet 2014 d’une proposition de Résolution (Doc. 13562) portant sur les « Droits de l’homme et les questions éthiques liées à la gestation pour autrui (GPA)».

 

Un pré-rapport et une proposition de résolution seront présentés au vote des membres de la commission des questions sociales lundi 23 novembre à Paris. La Résolution – dont le contenu est encore confidentiel – devrait être soumise au vote définitif de l’Assemblée plénière début janvier 2016, à Strasbourg.

No Maternity Traffic, dont Alliance VITA est un membre actif, alerte sur les dangers de ce rapport et demande aux députés du Conseil de l’Europe de s’opposer fermement à une tentative d’imposer la libéralisation de la GPA en Europe.

Alliance VITA invite à signer et faire signer la pétition européenne de No Maternity Traffic, qui rassemble déjà 95 000 signataires, pour demander l’interdiction universelle de la gestation pour autrui. Chaque signature compte pour peser devant le Conseil de l’Europe qui doit statuer sur ce rapport début 2016.   Pour signer, cliquez ici.

Extrait du Communiqué :

« No Maternity Traffic s’inquiète de l’orientation de ce texte qui accepterait la pratique de la GPA et proposerait des recommandations en ce sens. Sous couvert « d’encadrer » la GPA, une telle résolution validerait le principe même de la GPA.

IVG : polémique sur une vidéo du site du gouvernement

IVG : polémique sur une vidéo du site du gouvernement

close-up of a sad and depressed woman deep in though outdoors.


Dans une vidéo mise en ligne sur le site du gouvernement qui prétend informer les femmes sur l’avortement, un gynécologue obstétricien, le docteur Philippe Faucher, affirme que l’IVG n’entraine pas de séquelles psychologiques à long terme, parlant d’études sur le sujet sans les citer.

more

Pourtant, la Haute Autorité de la Santé (HAS), citée dans le rapport de l’IGAS sur la prévention des grossesses non désirées (2010), indiquait : «L’IVG demeure un évènement souvent difficile à vivre sur le plan psychologique. Cette dimension manque d’éclairage objectif et scientifique ». Aucune évaluation n’a été conduite depuis ce constat par les pouvoirs publics. Interrogé en 2010 sur ce manque de données par une quarantaine de députés demandant de conduire une étude épidémiologique sur les conséquences psychologiques de l’IVG, le ministère de la Santé avait répondu par une fin de non-recevoir : « La mesure de l’impact psychologique de I’IVG par le biais d’une enquête menée auprès de femmes ayant eu recours à cet acte rencontre des obstacles qui apparaissent difficiles à surmonter. »

IVG = conséquences psychologiques

Depuis des années,  des professionnels reconnus alertent sur les conséquences psychologiques qui ne doivent pas être niées, tels le professeur Nisand ou la psychanalyste Sophie Marinopoulos, spécialiste de l’IVG. Des auteurs comme le psychiatre Stéphane Clerget (Quel âge aurait-il aujourd’hui ? Le tabou des grossesses interrompues, Fayard, 2007) ou le sociologue Luc Boltanski (La condition fœtale, Gallimard, 2004) constatent également depuis longtemps que des femmes peuvent avoir des séquelles psychologiques.

Selon un sondage OpinionWay pour Nordic Pharma en mars 2013, 85% des femmes déclarent avoir ressenti une souffrance au moment de l’IVG médicamenteuse, y compris une souffrance morale pour 82% d’entre elles, ou physique pour 67%. Il confirme un précèdent sondage effectué par l’IFOP en 2010 sur les femmes et l’IVG : 83% des femmes pensent que l’IVG laisse des traces psychologiques difficiles à vivre.

France : manque d’accompagnement post IVG

En France, l’accompagnement post IVG est très peu proposé : 16% des établissements de santé déclarent proposer systématiquement un entretien post IVG dans l’établissement et 3% en dehors. (étude de la Drees sur les établissements et professionnels réalisant des IVG).

Nier la souffrance psychologique dont de nombreuses femmes témoignent longtemps après un avortement, c’est leur faire violence. Telle est l’expérience d’Alliance VITA qui accompagne depuis une vingtaine d’années, avec son service d’écoute SOS Bébé, des femmes qui confient leur souffrance après un avortement, pour certaines des années après.

Le choix du gouvernement de donner la parole à un médecin controversé, habitué à nier l’impact psychologique de l’IVG, confirme l’état d’esprit de sa politique : une volonté de banaliser l’avortement qui contredit l’expérience, les attentes et les besoins des femmes.