Gratuité de la contraception étendue jusqu’à 25 ans, pour quel objectif ?

Gratuité de la contraception étendue jusqu’à 25 ans, pour quel objectif ?

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Le Ministre de la santé Olivier Véran a annoncé le 9 septembre 2021 que la gratuité de la contraception jusqu’alors réservée aux mineures serait désormais étendue jusqu’à 25 ans. Il avance que le recours à la contraception aurait diminué chez un certain nombre de jeunes femmes au motif que « ça coûte trop cher ».

Cette mesure qui représentera un effort annuel de 21 millions d’euros sera mise en place dès le 1er  janvier 2022 et devrait concerner 3 millions de jeunes femmes. Le ministère de la santé a également précisé que toutes les contraceptions féminines seraient prises en charge sans distinction par l’Assurance-maladie ainsi que les actes liés à la contraception c’est-à-dire, une consultation par an avec un médecin ou une sage-femme et les examens biologiques nécessaires. Déjà, instaurée pour les jeunes filles de 15 à 18 ans en 2013, la gratuité de la contraception a été étendue aux moins de 15 ans en 2020.

Cette mesure relève en partie de l’effet d’annonce puisque la contraception est déjà remboursée par la sécurité sociale associée aux complémentaires santé. De plus, les femmes sans couverture sociale peuvent se procurer gratuitement une contraception auprès des centres de planifications.

Le gouvernement semble, en revanche, fermer les yeux sur la désaffection de la jeune génération pour la contraception hormonale. Depuis la crise des pilules de 3ème et 4ème génération en 2013, la pilule est en perte de vitesse. « La peur des hormones, le refus des effets secondaires – migraine, nausées, prise de poids, une conscience écologique plus grande expliquent l’émergence de cette génération post pilule » souligne un article du Monde paru en 2017.   Sans compter que d’autres produits contraceptifs font l’objet d’alertes sérieuses.

L’Institut National d’Etudes Démographiques (INED), dans son analyse de 50 ans de contraception légale en France, s’interroge : « La responsabilité contraceptive, ainsi que les effets indésirables associés à certaines méthodes, doivent- ils être exclusivement supportés par les femmes ? Bien qu’ils aient bénéficié eux aussi des avantages d’une meilleure maitrise de la fécondité, les hommes semblent être les grands oubliés de la contraception, considérés comme non concernés et avec peu de méthodes à leur disposition. (…) La contraception est devenue une affaire de femmes. »  Et de conclure : « A l’heure de célébrer les cinquante ans de la loi Neuwirth, qui a permis une diffusion massive de la contraception, la médicalisation et la féminisation qui l’ont accompagnée semblent aujourd’hui de plus en plus questionnées. »

C’est ce qu’a fait la journaliste Sandrine Debusquat, dans son livre « J’arrête la pilule » publié en septembre 2017. En menant une enquête sur les raisons de la désaffection de la pilule, elle tente d’ouvrir de nouvelles perspectives pour la nouvelle génération, qui exige que soit respectée son intégrité corporelle et n’entend pas se laisser imposer la contraception chimique comme une évidence.

De nouvelles voix s’élèvent pour dire stop à la désinformation autour des méthodes naturelles ». Ces soignants rappellent que « des méthodes naturelles très fiables existent et font l’objet d’indices d’efficacité scientifiquement évalués et reconnus au niveau mondial ».  Elles sont élaborées par des médecins chercheurs et enseignées par des instructeurs accrédités. Ils expliquent aussi que « pour garantir un fort taux d’efficacité, elles nécessitent rigueur, formation et aucun “bricolage” » et témoignent « de la façon dont de nombreuses femmes, de nombreux couples les intègrent aisément à leur vie et en sont parfaitement satisfaits ».

Reconnaître le besoin des femmes qui souhaitent une approche plus écologique de leurs corps ouvre de nouveaux horizons. Cela peut contribuer positivement à combattre un certain déséquilibre qui s’est installé dans les relations entre les hommes et les femmes à cause de la contraception continue : une prise en compte des rythmes féminins par leurs partenaires masculins ouvre à la possibilité d’une sexualité authentiquement responsable.

Car outre cette remise en cause de certains produits contraceptifs, il est important de rappeler la coexistence d’un fort recours à la contraception et d’un nombre élevé d’avortements en France : 72% des femmes qui recourent à l’IVG étaient sous contraception lorsqu’elles sont devenues enceintes. Selon l’INED« La propension à recourir à l’avortement en cas de grossesse non prévue semble s’être accentuée à mesure que la maîtrise de la fécondité s’améliorait. Pendant que la norme de l’enfant programmé s’affirmait, l’échec face à la planification est devenu de plus en plus difficilement acceptable ». 

C’est dire si l’extension de la gratuité contraceptive pour les jeunes est une illusion en matière de prévention de l’avortement.

Enquête : Plongée au cœur du salon désir d’enfant

Enquête : Plongée au cœur du salon désir d’enfant

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Salon désir d’enfant : Alliance VITA décide de mener l’enquête après une première édition dénoncée l’année dernière par plusieurs associations considérant qu’une véritable promotion de la GPA y était faite et rappelant que cette pratique est illégale en France.

Cliniques spécialisées, banques de gamètes, coachs en fertilité et même un spécialiste en expédition d’embryons, ovules et spermatozoïdes, pas moins de 40 exposants au total sont venus présenter expertises, techniques et témoignages pour accompagner le « voyage vers la parentalité » ainsi que le promet le Fertility Center de San Diego.

À l’entrée du salon samedi matin, les visiteurs doivent franchir une ligne rouge déployée par la Manif pour tous et signe de la ligne éthique dépassée par les organisateurs. D’autres associations comme Osez le féminisme manifestent également contre la marchandisation du corps des femmes.

Une fois à l’intérieur, on peut vaquer d’un stand à l’autre et choisir de suivre une conférence parmi la vingtaine organisée dans 3 salles dédiées.

Illustration avec Utah Fertility Center qui par les voix d’Aurélien, Crystal et Clélia nous explique comment fonder sa famille aux Etats-Unis. Le premier, père de deux enfants nés par GPA, vient présenter les différentes étapes du parcours des parents d’intention aux Etats-Unis. Se voulant rassurant sur ce qu’il décrit comme étant « une aventure humaine », il insiste sur le caractère primordial de la confiance qui doit imprégner les relations avec la clinique pour la partie médicale et avec l’agence, pour la partie contractuelle et relationnelle avec la mère porteuse. Tout au long de son témoignage il reviendra sur l’importance du lien noué avec la mère porteuse en dépit de la distance géographique. Il décrit la puissance d’une relation qui grandit pendant neuf mois au fil de la grossesse à tel point qu’il considère aujourd’hui cette personne comme un membre à part entière de sa famille. L’accent est mis également sur l’aspect légal dont on sent le caractère essentiel à travers le besoin exprimé par Aurélien à plusieurs reprises d’être rassuré et sécurisé juridiquement sur la filiation établie au moment de la naissance. A l’arrivée de l’enfant, lui et son compagnon se sentent vraiment considérés comme parents dans le regard de l’équipe médicale.

Place ensuite à Crystal, mère porteuse des deux enfants d’Aurélien, qui expose les différentes étapes d’un parcours de GPA au sein d’Utah Fertility Center puisqu’elle est en réalité aussi la coordinatrice principale du programme international Nevada Fertility. De son expérience de mère porteuse il n’en sera pas question dans cette partie essentiellement tournée vers la promotion des services du centre.

On enchaine avec Clélia pour la partie juridique qui commence par rappeler qu’en droit français, donner un enfant en échange d’une rémunération est une provocation à la vente d’enfant et une atteinte à la filiation. Mais immédiatement elle rassure les demandeurs potentiels puisqu’à partir du moment où les parents suivent un parcours de GPA à l’étranger et dans un cadre légal, ils savent qu’il n’y a pas d’infraction pénale qui puisse aboutir à une condamnation sur le sol français.

Son credo : inciter les parents dits d’intention dès le début du processus à consulter un avocat pour sécuriser le processus et l’état civil de l’enfant au regard du droit français.

La conférence s’achève avec l’album photo de l’aventure extraordinaire vécue par Aurélien avec Crystal, mère porteuse de ses deux enfants. L’émotion de ce père est bien là, la volonté de convaincre son auditoire aussi.

Reste bien sûr une mer de questions :

Quid de la relation nouée pendant la grossesse entre la mère porteuse et le bébé ? Quid du traumatisme durable généré par cette séparation provoquée ? Quid de la disparition de la mère sur l’acte de naissance, simulant deux hommes comme parents ? Quid de la commercialisation du corps des femmes ? Quid du grand principe de la bioéthique française de l’indisponibilité du corps humain ? Quid des contrats aux mille lignes, n’oubliant pas le droit à exiger un avortement ? Qui de la filiation explosée de l’enfant, avec une mère génétique d’un côté (la donneuse d’ovule), une mère porteuse de l’autre, puis aucune mère dans sa vie quotidienne ?

Quant au budget il n’est pas question d’en parler puisque comme le répète l’organisatrice Anne-Laure Guichard, Désir d’enfant n’a pas de vocation promotionnelle mais vise seulement à informer les parents potentiels.

Pourtant en face à face, les chiffres tombent : ce sera 150 000 euros pour une prestation de GPA dans un centre de fertilité dans l’Oregon.

[CP] Conseil constitutionnel : Alliance VITA demande un principe de précaution en matière bioéthique.

[CP] Conseil constitutionnel : Alliance VITA demande un principe de précaution en matière bioéthique.

senat pjl bioéthique

Dans sa décision du 29 juillet, le Conseil constitutionnel rejette tous les points de contestation soulevés par un groupe de députés qui l’avait saisi sur le projet de loi bioéthique.

Pour Alliance VITA, cette décision est particulièrement grave concernant l’autorisation très controversée des chimères animal homme et des embryons humains transgéniques. Pourquoi le Conseil constitutionnel refuse-t-il d’apporter des garanties pour que cette autorisation ne conduise pas à l’eugénisme ? Comment le Conseil constitutionnel peut-il sans sourciller exclure du principe de précaution les êtres humains et ce qui porte atteinte à l’intégrité de l’espèce humaine ?

Alliance VITA appelle le Président de la République et les parlementaires à compléter le champ d’application du principe de précaution en matière environnementale, pour y intégrer la bioéthique et la protection des humains.

* Un sondage IFOP publié en juin 2021 révèle une forte méconnaissance du contenu de la loi par les Français. Les résultats de ce sondage mettent en lumière leur souhait que soit appliqué un principe de précaution en matière de bioéthique.  Trois Français sur quatre souhaitent que soient posées des limites aux recherches qui mettent en cause l’intégrité de l’être humain et que soient interdites la création de chimères animal/homme et les modifications génétiques des embryons humains »

[CP] Bioéthique : le gouvernement tourne le dos au principe de précaution

[CP] Bioéthique : le gouvernement tourne le dos au principe de précaution

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COMMUNIQUE DE PRESSE –  29/06/2021

Bioéthique : la loi du plus fort au détriment de la protection des plus fragiles.

Tournant le dos au principe de précaution en matière bioéthique, le gouvernement consacre la loi du plus fort au détriment de la protection des plus fragiles.

Le basculement bioéthique de la France est une défaite pour les droits de l’Homme. Les valeurs protectrices attachées à la vie humaine dans la procréation et au stade embryonnaire sont balayées au profit d’une logique individualiste de marché à l’anglo saxonne.

A l’issue du processus législatif, il s’agit d’un passage en force, loin du consensus promis par le Président de la République. Le franchissement de lignes rouges éthiques aboutit à des discriminations injustes qui remettent en cause les droits des plus fragiles et l’intégrité des êtres humains.

  • Remise en cause des droits de l’enfant avec l’extension de la PMA sans raison médicale, injuste et discriminante pour les enfants et pour les hommes dont la paternité est instituée optionnelle pour tous. Cette disposition ouvre un “droit à l’enfant” quitte à le priver de père, voire de toute origine avec le double don de gamètes.
  • Franchissement de lignes rouges éthiques avec la création de chimères animal-homme, de gamètes artificiels et les modifications génétiques d’embryons humains

Pour Alliance VITA, le gouvernement s’enferre ainsi dans une posture de toute-puissance et d’utilitarisme pour imposer la manipulation de la vie et des êtres humains en toute impunité à rebours des aspirations éthiques, sociales et écologiques des Français (voir le sondage IFOP juin 2021)*.

Ce projet de loi fait l’impasse sur 3 grandes causes qui sont les véritables défis d’une écologie humaine, alors que notre société peine à sortir de la crise sanitaire :

  • La lutte contre l’infertilité pour éviter une procréation toujours plus artificielle
  • La lutte contre l’eugénisme et une réelle prise en compte du handicap 
  •  L’enjeu majeur de la protection de l’intégrité de l’espèce humaine. 

Alliance VITA et ses membres demeurent pleinement mobilisés dans les mois qui viennent pour défendre ces grandes causes lors des prochaines échéances électorales.

Nous attendons de la cohérence de la part des responsables politiques pour une approche d’écologie globale qui intègre le respect de l’humanité. La solidarité avec les plus fragiles nécessite de remettre l’humain au centre de toutes les politiques publiques, pas de le manipuler, ni de le sélectionner davantage, que ce soit au stade embryonnaire ou plus tard.

Nous appelons les élus et la société civile à la responsabilité pour garantir le principe de précaution, qui est inscrit dans la constitution pour la nature et l’environnement, s’applique à la protection des humains

 

* Un sondage IFOP publié en juin 2021 révèle une forte méconnaissance du contenu de la loi par les Français. Les résultats de ce sondage mettent en lumière leur souhait que soit appliqué un principe de précaution en matière de bioéthique.  Trois Français sur quatre souhaitent que soient posées des limites aux recherches qui mettent en cause l’intégrité de l’être humain et que soient interdites la création de chimères animal/homme et les modifications génétiques des embryons humains »

 Contact presse : + 33(0)6 67 77 14 80 – contactpresse@alliancevita.org

Mini-série – Décryptage du projet de loi bioéthique

Mini-série – Décryptage du projet de loi bioéthique

Découvrez notre mini-série vidéo de décryptage du projet de loi bioéthique :

Un sondage ifop révèle la méconnaissance des Français de l’actualité des lois bioéthiques votées en ce moment au Parlement. Pourtant, certaines mesures sont à haut risque pour le droit des enfants et l’intégrité de l’espèce humaine.

Alliance VITA décrypte ces mesures dans une série de vidéos :

Contexte

 

La création de chimères animal-homme va-t-elle être autorisée par la loi française?

 

Des embryons génétiquement modifiés c’est possible en France?

 

L’auto-conservation des spermatozoïdes/ovocytes, est-ce vraiment révolutionnaire?

 

Un être humain, ça s’achète? Ça se vend?

 

Quels sont les problèmes liés aux nouvelles mesures sur la PMA?

 

La GPA est-elle dans le projet de loi ?