Echange d’embryons : un douloureux imbroglio californien

Echange d’embryons : un douloureux imbroglio californien

Echange d’embryons : un douloureux imbroglio californien

 

 

Un couple californien a récemment porté plainte contre une clinique spécialisée par l’intermédiaire de laquelle ils avaient eu recours à une fécondation in vitro (FIV).

La succession des événements pour cette famille est très douloureuse.

Selon le New York Times, un échange d’embryons a eu lieu dans la clinique avant l’implantation, impliquant donc deux mères.

L’apparence du bébé et sa couleur de peau à la naissance ont alerté les parents. 3 mois après, les tests ADN ont confirmé leurs doutes. 1 an plus tard, après rencontre avec l’autre couple, l’échange des bébés a été décidé.

Rappelant le coût de cette FIV, près de 50,000 dollars, le cabinet d’avocat qui a rédigé la plainte rappelle l’onde de choc insoutenable subie par cette famille. Parmi les éléments à charge cités, outre l’aspect matériel et la découverte par le couple d’une chaîne d’intervenants derrière la clinique, il y a surtout les impacts émotionnels et psychologiques. Carrières professionnelles au ralenti, détresse psychologique avec des pensées suicidaires, décision déchirante à prendre…

Le couple raconte que le moment le plus dur a été d’annoncer à leur aînée de 5 ans leur décision d’échanger le bébé, leur enfant les suppliant de garder le bébé accueilli à la naissance. La mère évoque une torture qui l’a secouée au plus profond, et le père parle d’un cauchemar, toute leur famille ayant souffert d’innombrables façons.

Pour Alliance VITA, ce témoignage dit l’impossibilité de réduire ces événements à des process défaillants dans le déroulement d’une FIV. Comme le négatif d’une photographie, il révèle les limites et les impensés de l’intervention technique dans la procréation.

 

Retrouvez tous nos articles sur la Procréation médicalement assistée ou PMA.

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Alliance VITA appelle à s’opposer à la PPL avortement

Alliance VITA appelle à s’opposer à la PPL avortement

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L’Assemblée nationale vient de mettre à son agenda au 29 novembre prochain, l’examen en deuxième lecture, de la proposition de loi (PPL) n°3879 relative au renforcement du droit à l’avortement.

Adopté en 1ère  lecture à l’initiative du groupe minoritaire Ecologie, démocratie et liberté et porté par la députée Mme Albane GAILLOT, le texte avait été rejeté par le Sénat par le vote d’une motion opposant la question préalable à la délibération.

Le groupe Ecologie Démocratie et Liberté ayant disparu par manque de membres fin décembre 2020, le texte a été repris par le groupe LREM après un bras de fer avec le gouvernement.

Prétendant que l’accès à l’IVG serait, aujourd’hui, de plus en plus difficile, le texte prévoit l’allongement des délais légaux d’accès à l’IVG de douze à quatorze semaines et la suppression de la clause de consciences des professionnels de santé.

Par ailleurs d’autres mesures sont venues aggraver ce texte :

  • Allongement du délai d’IVG à domicile de 5 à 7 semaines de grossesse ;
  • Pratique de l’IVG chirurgicale par les sages-femmes avant 10 semaines de grossesse ;
  • Suppression du délai de 48 heures entre les deux consultations d’IVG pour les mineures.

Quelle est la justification d’une telle revendication de l’allongement des délais ?  « 3000 à 5000 femmes dépasseraient le délai légal et seraient alors contraintes d’aller avorter à l’étranger ».

Ces chiffres ont fait l’objet d’une enquête par la délégation aux droits des femmes à l’Assemblée et par le Comité consultatif national d’éthique qui a été saisi pour avis sur la question des délais : ces deux instances démentent les chiffres.

En 2018, 31 femmes se seraient rendues en Grande Bretagne, 810 aux Pays-Bas, un chiffre en constante diminution (diminué de moitié depuis 2011), une estimation de 250 en Espagne. Au total c’est une peu plus d’un millier. Le CCNE en conclut avec une approximation très large que cela pourrait représenter entre 1500 et 2000 femmes.

En réalité nous ne disposons aujourd’hui d’aucune analyse fiable, ni sur les chiffres, ni sur les raisons pour lesquelles un certain nombre de femmes iraient à l’étranger, ce que reconnait le CCNE. Ces données pourraient pourtant nous éclairer sur les carences éventuelles des politiques publiques et les politiques de prévention à conduire.

Depuis le vote l’examen de cette PPL en 1ère lecture, la DREES a apporté  récemment la preuve que la crise sanitaire n’a pas provoqué d’IVG plus tardives en 2020. D’autre part, si le CCNE dit ne pas voir d’objection sur le plan médical à cet allongement de délais, il reconnaît pourtant, que plus l’avortement est tardif, plus ses conséquences psychologiques sont lourdes pour les femmes et aussi pour les soignants.

Et le CCNE s’est clairement exprimé contre la suppression de la clause de conscience spécifique des soignants. Il  « considère que la clause de conscience spécifique souligne la singularité de l’acte médical que représente l’IVG ; qu’il est favorable au maintien de la clause de conscience spécifique. » Cette instance rejoint la position du Conseil de l’ordre des médecins et du Syndicat des Gynécologues et obstétriciens. Contrairement à ce qu’affirment les auteurs de la loi il n’y a pas une « double clause de conscience », l’une spécifique à l’IVG et l’autre de nature générale.

Pour Caroline Roux, directrice générale adjointe d’Alliance VITA : «  Il est très inquiétant que le gouvernement ait cédé au bras de fer avec La République en Marche pour faire de la question si délicate de l’avortement une question politicienne. Les positions excessives d’une minorité qui revendique toujours plus de dérégulation de l’avortement détournent la société des détresses réelles que peuvent vivre les femmes enceintes confrontées à une grossesse inattendue. Nous nous opposerons y compris dans la rue contre cette loi injuste et appelons les soignants à défendre leur liberté de conscience garantie par la clause de conscience spécifique. »

Fin de vie : Alliance VITA auditionnée par le CCNE

Fin de vie : Alliance VITA auditionnée par le CCNE

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Le 21 octobre 2021, des représentants d’Alliance VITA étaient auditionnés par le Comité Consultatif National d’Ethique (CCNE) dans le cadre du groupe de travail sur la fin de vie qui doit remettre un avis d’ici la fin de l’année.

Le CCNE s’est auto saisi en juin 2021 pour constituer un groupe de travail sur la fin de vie animé par trois membres : le Professeur Régis Aubry, Alain Claeys et Florence Gruat.

En 2018, l’avis 129 du CCNE remis à la fin des Etats Généraux de la bioéthique, avait conclu qu’il n’était pas nécessaire de modifier la loi existante sur la fin de vie (loi Claeys-Leonetti de 2016). Il avait cependant souligné « l’impérieuse nécessité qu’elle soit mieux connue, mieux appliquée et qu’elle s’accompagne de moyens nouveaux capables d’aboutir à un vrai développement des soins palliatifs dans notre pays ». Enfin, le CCNE incitait à la « réalisation d’un travail d’investigation afin d’identifier les situations exceptionnelles dans lesquelles l’application de la loi de 2016 ne permettait pas de répondre ».

Lors de cette audition, sont intervenus Caroline Roux, directrice générale adjointe et coordinatrice du service d’écoute SOS Fin de vie, Jeanne Bertin-Hugault, psychologue en charge des projets dépendance, grand âge et fin de vie, et Tugdual Derville, porte-parole d’Alliance VITA, fondateur du service SOS Fin de vie.

Forts de l’expertise du service d’écoute SOS Fin de vie et des retours de terrain des membres de VITA, Ils ont souligné à quel point la crise sanitaire a révélé que notre société a besoin de pratiques d’accompagnement, de rites de deuil et combien la pénurie de moyens peut fragiliser les soignants et l’ensemble de la société. Ces constats sont corroborés par un récent sondage IFOP commandité par le collectif Soulager mais pas tuer dont Alliance VITA est membre ; il révèle que les Français plébiscitent majoritairement l’accompagnement et la solidarité en fin de vie plutôt que l’euthanasie. D’autre part, près de 150 000 guides des directives anticipées et de la personne de confiance ont été distribués depuis 2017 par Alliance VITA qui collabore activement à la diffusion de la culture palliative sans acharnement thérapeutique.

Ils ont aussi rappelé avec conviction que :

  • Les cas dits « limites » désignent les situations de plus grande vulnérabilité – et non pas des cas cliniques insolubles – et nécessitent une meilleure organisation et un accompagnement plus intense.
  • La prévention du suicide ne souffre pas d’exception : la promotion du suicide assisté fragilise les personnes dépressives ou en crise suicidaire.
  • L’acharnement thérapeutique et l’euthanasie sont les deux faces d’une même médaille, celle de la toute-puissance.
  • C’est le critère de l’intention (de provoquer la mort) et du résultat (le décès) qui définit l’euthanasie ; l’abandon de ce critère conduit à ne plus faire la différence entre une action ou une omission qui a pour but de soulager -même si l’issue possible ou inéluctable est la mort – et celle qui a comme intention de la provoquer.

Au-delà des enjeux médicaux, l’enjeu est culturel et concerne tous les citoyens : quelle que soit la situation, « l’interdit de tuer » fondateur de notre société est moteur de la créativité nécessaire pour améliorer l’accompagnement des personnes fragiles.

 

Pour aller plus loin :

Déconstruire la GPA « éthique » 

Déconstruire la GPA « éthique » 

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La promotion du livre de Christophe Beaugrand a projeté dans la lumière la question de la GPA (Gestation par autrui) puisqu’au fil des micros tendus à son témoignage, l’animateur qui se défend de tout prosélytisme, n’a eu de cesse de ramener la GPA à un acte d’amour sans autre conséquence que de concrétiser le désir d’enfant de deux hommes.

Tout en dénonçant les difficultés à faire reconnaître un enfant né d’une GPA, il esquive toutes les questions dérangeantes et se pose en défenseur d’une GPA dite « éthique ». Selon ses promoteurs, l’éthique serait garantie par le strict encadrement d’un processus définissant des critères exigeants pour la mère et les adultes commanditaires et fixant une compensation proportionnée. À ceux qui “pensent que c’est une exploitation marchande du corps des femmes“, le compagnon de Christophe Beaugrand répond ainsi : “On ne parle pas de rémunération, c’est un dédommagement“. Mais si dédommagement il y a, il resterait à préciser de quel dommage il s’agit. Signe de trouble dans cette présentation lissée ?

Dès lors que la mère porteuse ” est propriétaire d’une maison, avec un jardin, avec ses trois enfants…“, la GPA deviendrait acceptable, voire louable puisque cela démontrerait qu’elle n’est pas exploitée pour sa pauvreté. Ce serait donc les conditions de sa mise en œuvre qui rendraient la GPA éthique, l’éthique étant réduite à un processus estampillé à la fin par un législateur.

En réalité gratuité ou pas, altruisme ou pas, la GPA dans son essence porte gravement atteinte aux droits de la femme et de l’enfant. Cette pratique conduit à :

  • l’exploitation du corps des femmes en contradiction avec le principe d’indisponibilité du corps humain. Ce principe a été consacré par la cour de cassation en 1991 qui indique que le corps ne peut être mis à disposition, vendu, donné ou faire l’objet d’une convention, quelle que soit sa nature, gratuite ou onéreuse.
  • l’abandon programmé de l’enfant par la femme qui l’a porté. La rupture provoquée intentionnellement constitue ainsi une grave atteinte à l’identité de la femme comme de l’enfant. Les observations conduites depuis plusieurs décennies autour de la grossesse montrent l’importance et la richesse des liens physiologiques et affectifs créés entre la mère et l’enfant.
  • l’enfant est considéré objet d’un contrat. Il s’agit d’une marchandisation de l’enfant, en complète contradiction avec le droit des personnes, et qui s’assimile à la vente d’enfant. D’autre part, les commanditaires exercent un contrôle sur la vie de la mère porteuse pendant 9 mois pour assurer la « qualité » de l’enfant, ce qui peut conduire à des clauses d’avortements en cas de dépistage de malformation.

Pratiqué notamment aux Etats-Unis, le DPI (diagnostic préimplantatoire) permet de choisir le sexe de l’enfant à naître, mais aussi, pour les plus fortunés et les plus interventionnistes, la couleur des cheveux et des yeux, ou encore la taille du futur bébé

Le piège repose sur une opposition largement fictive entre GPA altruiste et commerciale : la première serait bonne, et la seconde mauvaise. D’altruiste, la GPA deviendrait commerciale lorsque la somme versée à la mère porteuse serait un paiement et non un dédommagement.

De fait, le problème fondamental avec la GPA, c’est la situation de l’enfant et de la mère qui le porte.  Les conséquences sur la filiation ne sont pas moins graves, lorsque l’enfant a été porté gratuitement par une personne de l’entourage : par une tante ou sa grand-mère. Les pressions affectives et les confusions en termes de filiation sont encore plus troubles.

Dans la réalité, telle que la pratique de la GPA se développe depuis une dizaine d’années, la dimension financière est présente à tous les maillons du processus (agence de gamètes, cliniques, avocats etc). Car la GPA s’inscrit dans une « économie » de la reproduction à l’origine d’un « business » qui se compte aujourd’hui en milliards de dollars.

A ceux qui défendent une GPA « éthique » parce qu’encadrée comme aux Etats Unis ou gratuite comme en Grande Bretagne, on répondra que dans un monde globalisé, un marché ne se cloisonne pas et celui de la procréation ne fait pas exception. Ainsi le « compartiment éthique » de la GPA n’est que la tranche « Premium » du produit. Au fond accoler le mot éthique à la GPA constitue un des derniers avatars de la manipulation du langage visant à rendre acceptable ce qui des années en arrière nous semblaient inconcevable. Si le mot éthique a un sens il est parfaitement incompatible avec la pratique de la GPA qui doit être combattue sous toutes ses formes et interdite partout dans le monde.

 

Une GPA éthique ? | Caroline Roux - Université de la Vie 2019

Déléguée générale adjointe d’Alliance VITA, Caroline Roux insiste sur les risques du corps marchandé et de la maternité éclatée.

🗞 Lire la Tribune “Le piège de la GPA altruiste”
📹 Voir d’autres vidéos de l’Université de la Vie.

Plus qu’un don de gamète, une hérédité

Plus qu’un don de gamète, une hérédité

Plus qu’un don de gamète, une hérédité

 

L’agence de la biomédecine lance cette semaine sa campagne annuelle de communication et de promotion autour du don de gamètes.

Le budget alloué à cette campagne a été multiplié par cinq par rapport aux autres années, et atteint la somme de 3,8 millions d’euros. La nouvelle loi bioéthique ayant ouvert la procréation assistée à aux femmes seules ou en couple de femmes, la demande augmente. 3500 nouvelles requêtes ont été enregistrées contre les 1000 attendues au démarrage.

Il y a peu de donneurs. 317 hommes ont donné leur sperme en 2019. En baisse de 18% par rapport 2018. 836 femmes ont fait un don d’ovocytes, en augmentation de 7.5%.

Le don d’ovocytes est plus compliqué et plus risqué. Il implique une stimulation ovarienne avec des traitements hormonaux, puis une ponction sous anesthésie générale.

L’Agence de la biomédecine précise ses objectifs : « faire connaître les évolutions de la loi et de sensibiliser autour de la problématique du don de gamètes et de l’assistance médicale à la procréation. À destination des donneurs potentiels et d’un public large, cette campagne a pour but d’augmenter le nombre de dons annuels afin de répondre aux besoins des receveurs, dans toute leur diversité ».

La loi a également supprimé l’anonymat. A partir du 1er septembre 2022, un donneur devra obligatoirement accepter que son identité puisse être révélée aux enfants nés de leur don, si cet enfant en fait la demande, et seulement à sa majorité. Alors, la campagne a pour objectif de rassurer les donneurs sur les motivations de ces enfants nés d’une AMP avec don de gamètes et leur font dire : « Je suis né(e) grâce à un don de spermatozoïdes / d’ovocytes. Aujourd’hui, je ne cherche pas un parent ; mais des réponses ».

Les dons sont rares, ce qui montre bien que ce n’est pas rien, de donner ses gamètes. C’est la possibilité d’être père ou mère biologique d’un ou plusieurs enfants. Il faut savoir qu’un même donneur de sperme peut aboutir à la naissance de 10 enfants, selon les règles en vigueur.

Un donneur témoigne dans La Croix «Ce ne sont pas que des cellules, c’est une hérédité ! Je ne me suis jamais interrogé sur ce que devenaient mes dons de sang. Plus de dix ans après mon don de sperme, je suis toujours en plein questionnement. Le don de gamète, c’est du long terme. »

 

Retrouvez tous nos articles sur la PMA, le don de gamètes et l’autoconservation des ovocytes.

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