[CP] – Avortement : une loi injuste gravement déconnectée de la réalité

[CP] – Avortement : une loi injuste gravement déconnectée de la réalité

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COMMUNIQUE DE PRESSE –  13 janvier 2022

Avortement : une loi injuste gravement déconnectée de la réalité

Le 19 janvier, les sénateurs examineront en deuxième lecture la proposition de loi relative au « renforcement du droit à l’avortement » qui prévoit l’allongement des délais de 12 à 14 semaines de grossesse. 

Alliance VITA dénonce des mesures déconnectées de la réalité vécue par les femmes et demande un vrai bilan des causes, des conditions et des conséquences de l’avortement.

Prolonger les délais de l’avortement constitue une grande violence pour les femmes alors qu’aucune alternative ou soutien spécifique ne sont proposés dans cette loi.

Lors des débats à l’Assemblée nationale, la revendication constante d’un « droit à l’avortement » a empêché de faire entendre la voix des femmes enceintes confrontées à une grossesse inattendue et qui se tournent vers l’IVG à contrecœur. Le silence sur ces situations rendues invisibles est une grave injustice alors qu’il s’agit d’un acte irréversible qui met des vies en jeu. C’est une illusion de croire que toutes les femmes avortent librement et par véritable choix.

Avorter, qui plus est hors délai, peut être le résultat d’une forte détresse et peut également être signe de pressions sociales ou en provenance de l’entourage. En particulier, l’avortement s’avère un marqueur d’inégalité sociale qui doit alerter les pouvoirs publics et les parlementaires. Une étude de la DREES parue en 2020 montre que les femmes aux revenus les plus faibles y ont davantage recours.

D’ailleurs, selon un sondage IFOP réalisé en octobre 2020, 92% des Français estiment que « l’avortement laisse des traces psychologiques difficiles à vivre pour les femmes » et près de trois quart (73%) d’entre eux jugent également que « la société devrait davantage aider les femmes à éviter le recours à l’Interruption de grossesse. »

Résultat de manœuvres politiciennes, le texte soumis aux sénateurs a réintroduit à juste titre la clause de conscience spécifique des soignants ce qui semble le rendre plus « acceptable ». Pour Alliance VITA qui accompagne depuis plus de 20 ans des femmes et des couples confrontés à des grossesses inattendues, la question délicate de l’avortement mérite mieux qu’un débat escamoté et des arrangements politiciens.

Pour Caroline Roux, Directrice générale adjointe d’Alliance VITA : « Beaucoup des femmes qui s’adressent au service d’écoute d’Alliance VITA confient leur détresse et les situations douloureuses dans lesquelles elles se trouvent. Plutôt qu’allonger les délais, l’urgence est à la protection des femmes contre les violences et les pressions spécialement masculines mais aussi sociales et économiques par la mise en œuvre d’une véritable politique de prévention de l’IVG. »

Le dossier de presse est disponible ici.

Contact presse Claire-Anne Brulé | tel :+ 33(0)6 67 77 14 80 | mail : contactpresse@alliancevita.org
Un homme greffé avec un cœur de porc

Un homme greffé avec un cœur de porc

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Il s’agirait d’une première mondiale : un homme âgé de 57 ans a reçu le 7 janvier dernier une greffe de cœur de porc, provenant d’un animal génétiquement modifié.

Il semblerait que ce patient américain ait été déclaré inéligible pour entrer dans un programme de greffe d’un cœur humain ou d’un cœur artificiel. Ainsi, selon lui, il n’avait le choix qu’entre consentir à cette expérimentation ou la mort à plus ou moins court terme. La Food and Drug Administration (FDA) a délivré une « autorisation d’urgence » pour tenter cette xénogreffe, à « titre compassionnel ».

Certains organes de porc, bien que différents des organes humains, présentent quelques similitudes, en particulier au regard de leurs tailles. C’est le cas du cœur. Cependant, comme dans le cas d’une greffe avec un organe ou un tissu humain issus d’un donneur, la question du « rejet » du greffon d’origine animale par le receveur se pose.

Le patient qui a subi cette xénotransplantation expérimente un nouveau traitement qui inhibe son système immunitaire pour éviter le rejet.

Et pour contourner au maximum ce problème, des chercheurs travaillent depuis quelques années à l’aide des outils de modification génétiques, désormais disponibles. Dans le cas présent, des embryons de cochons au stade de quelques cellules ont été modifiés génétiquement, in vitro.  Plusieurs modifications génétiques ont été apportées dans l’objectif de limiter le plus possible le risque de rejet. Certains gènes porcins ont été supprimés (par exemple un gène qui participe grandement à identifier les cellules comme étant un corps « étranger ») ou inactivés (comme un gène de croissance a pour empêcher le développement du cœur porcin après l’implantation). Des gènes spécifiquement humains ont également été introduits. Puis, ces embryons ont été implantés dans l’utérus d’une truie qui les a mis bas. Le cœur a été prélevé sur l’un des cochons âgé d’un an. Ces travaux sont menés par la société United Therapeutics (Revivicor).

D’après le Dr Christine Lau, présidente du département de chirurgie de la faculté de médecine de l’université du Maryland, qui était présente en salle d’opération, “Ce patient est plus à risque parce que nous avons besoin d’une immunosuppression plus importante, légèrement différente de ce que nous ferions normalement pour une transplantation d’humain à humain ». Concernant l’évolution du patient, comme cela n’a jamais été fait auparavant, elle ne se prononce pas. Le patient sera également surveillé pour des risques d’infections transmissibles par l’animal (zoonose), notamment le rétrovirus porcin qui peut être transmis à l’homme, bien que le risque soit considéré comme faible.

Art Caplan, professeur de bioéthique à l’université de New York, a déclaré qu’il avait une certaine appréhension en apprenant la nouvelle de la transplantation de Bennett. « J’espère qu’ils ont les données nécessaires pour justifier cette tentative, sur la base de leurs études sur les animaux ». Selon lui, « il est trop tôt pour qualifier la transplantation cardiaque de succès. Cette hypothèse viendra si le patient a une bonne qualité de vie pendant des mois. Pour lui, « Il est important d’obtenir le consentement des personnes en fin de vie… mais cela ne suffit pas », suggérant alors qu’un comité d’éthique de la recherche intervienne.

Cette première mondiale soulève donc des espoirs et des questions complexes. Questions des risques encourus par le patient liés au caractère nécessairement expérimental du greffon et des traitements associés (par exemple pour l’immunosuppression), et question sur les conditions du consentement du patient, exclu d’autres programmes de greffe.

Etude Insee : hausse des naissances après 40 ans

Etude Insee : hausse des naissances après 40 ans

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Dans une récente étude, l’INSEE analyse en détail l’évolution de la fécondité après 40 ans. Le constat majeur est que cette fécondité, dite « tardive », est en hausse depuis 1980, après une baisse continue depuis la fin des années 1940. En 2019, 42800 bébés sont nés de mère ayant 40 ans ou plus, soit 5.7% des naissances.

L’INSEE explique la baisse de la fécondité tardive observée après 1945 jusqu’en 1980 par deux facteurs successifs : jusqu’en 1965, parce que les femmes avaient leurs enfants plus jeunes, quel que soit le nombre. Après 1965, et jusqu’au point bas en 1980, c’est la baisse des familles nombreuses qui est le principal facteur.

La remontée de la fécondité tardive depuis 1980 va de pair avec la hausse de l’âge moyen à l’accouchement, une tendance de fond de la société depuis le milieu des années 70. Parmi les facteurs cités : l’allongement des études, la « mise en couple » plus tardive, le désir d’être professionnellement stabilisée avant d’envisager une grossesse. L’INSEE souligne que « la médicalisation de la contraception a pu également faciliter ce report ». En conséquence, « la fécondité tardive est 3.4 fois plus élevée en 2019 qu’en 1980 ». L’INSEE donne quelques détails sur les catégories sociales et les situations familiales. Ainsi, les femmes nées à l’étranger ont des maternités tardives plus fréquentes, ces femmes étant plus souvent mères de famille nombreuses. Par ailleurs, les femmes cadres ou à l’inverse sans profession ont également une fécondité tardive plus forte. Pour un quart des mères de 40 ans ou plus, cette naissance est leur premier bébé. Enfin, concernant la situation familiale, la remise en couple est aussi un facteur de fécondité tardive : 32% des naissances sont issus de couples n’ayant pas d’enfant commun vivant avec eux.

Ces données rejoignent une tendance lourde de notre société : l’âge moyen pour un premier enfant est passé de 24 ans à 28.5 ans de 1974 à 2015 (INSEE).

Cette tendance peut être reliée à l’activité de procréation artificielle au-delà de 40 ans qui représente 14% des cycles d’assistance médicale à la procréation.   La prévalence de recours aux techniques d’AMP due à l’âge plus tardif de la maternité, est confirmée par des professionnels et relayéedans un avis du CCNE :  « Le caractère tardif de la première maternité a pour conséquence de majorer la fréquence des infécondités liées à l’âge de la femme et le nombre des consultations dans les centres agréés pour l’AMP » . Cependant les taux de succès de recours à l’AMP diminuent considérablement avec l’âge alors qu’augmentent les complications pour les femmes et les risques pour les enfants. Alliance VITA a alerté sur cette situation lors de la révision de la loi bioéthique (voir dossier ici ) et émis des propositions pour :

–        assurer une meilleure information par des campagnes auprès des jeunes « sur les risques d’une grossesse tardive, pour les femmes elles-mêmes et pour l’enfant à naître, sur la diminution du taux de succès des AMP tardives et l’incertitude sur le devenir des enfants nés d’une AMP tardive »

–        et améliorer les conditions de vie et de travail pour que les couples puissent procréer à un âge plus jeune.

#2022 – Vœux d’Alliance VITA

#2022 – Vœux d’Alliance VITA

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Chers amis de VITA,

“Le réel quelquefois désaltère l’espérance. C’est pourquoi, contre toute attente, l’espérance survit”.

En vous proposant ce vers du poète et résistant René Char pour démarrer notre première revue de presse, je souhaite partager avec vous une profonde conviction qui anime Alliance VITA. Contre les apparences, contre certaines caisses de résonance médiatiques, la réalité est un solide appui pour faire grandir notre espérance. Pas seulement parce que la réalité érode les illusions mais parce qu’elle offre aussi au moins deux autres possibilités : se laisser encourager ou consoler par les moments heureux, par les bonnes nouvelles, et agir.

Encouragement et consolation nous sont offerts dans notre quotidien par notre famille, nos proches et j’espère que la période des fêtes vous a permis d’en faire provision. Les bonnes nouvelles ne sont pas absentes, y compris sur nos sujets d’éthique : des milliers de gens restent mobilisés, des jeunes reprennent le flambeau, à VITA et ailleurs. Des voix se lèvent dans les médias et les Réseaux sociaux face à la revendication de l’euthanasie. Notre revue de presse a relayé en ce sens des témoignages du collectif Soulager mais pas tuer. Des mesures injustes n’aboutissent pas : pensons à la tentative récente de suppression de la clause de conscience sur l’IVG réintroduite in extremis par des députés lors de l’examen de la proposition de loi relative au renforcement du droit à l’avortement à l’Assemblée nationale.

Agir, car la réalité offre quelque chose d’unique. Notre écoute, nos rencontres, nos actions et nos protestations en faveur de la vie et de la dignité humaine sont inscrites dans la réalité, dans l’histoire, et aucune touche “effacer”, aucun univers virtuel ne pourra les enlever. Le temps que nous prenons pour nous former sur ces sujets majeurs ne sera pas perdu, ni le temps d’écoute attentive des personnes qui nous confient leur difficulté, petite ou grande.

Ainsi, ce que nous ferons et dirons pour la vie et la dignité humaine, tout au long de cette nouvelle année, viendra désaltérer l’espérance. La nôtre et celles de nos contemporains.

Toute l’équipe d’Alliance VITA vous présente chaleureusement ses meilleurs vœux.

La Marche pour la vie appelle à la mobilisation le dimanche 16 janvier

La Marche pour la vie appelle à la mobilisation le dimanche 16 janvier

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La Marche pour la vie appelle à la mobilisation et donne rendez-vous à Paris le dimanche 16 janvier 2021 à proximité de la gare Montparnasse.

Cette marche organisée chaque année en janvier visera plus particulièrement cette année les attaques contre la vie naissante, alors que la proposition de loi sur le renforcement de l’avortement sera examinée en seconde lecture au Sénat le 19 janvier prochain.

Alliance VITA, engagée dans l’écoute des femmes confrontées à des grossesses imprévues ou ayant subi une IVG, apporte son soutien à cet évènement qui contribue à lever le voile sur l’avortement. Comment pourrait-on se résigner à la banalisation de cet acte radical, qui n’a rien d’anodin car il supprime une vie humaine à son commencement et bouleverse de nombreuses femmes ? Comment rester indifférent au nombre élevé d’avortements, plus de 220 000 chaque année, un taux qui est le double de nos voisins allemands ? Depuis 1975, la loi relative à l’IVG a été révisée dix fois : progressivement toutes les mesures qui pouvaient soutenir les femmes enceintes en difficulté ont été supprimées. C’est ainsi que nous constatons que beaucoup de  femmes qui s’adressent à notre service d’écoute se tournent vers l’IVG à contrecoeur sous la pression masculine ou de leur entourage ou encore pour des raisons financières ou par peur de perdre leur emploi.

Dans ces conditions, allonger les délais de l’avortement comme le prévoit la proposition de loi, sans apporter aucune mesure de soutien aux femmes pour éviter l’IVG, est terriblement injuste Cette question douloureuse ne doit plus être monopolisée par ceux qui revendiquent « un droit à l’avortement » sans limite, qui ignore la réalité de ce que vivent les femmes.

L’urgence est à la protection des femmes enceintes contre toute violence et toute pression par la mise en œuvre d’une véritable politique de prévention de l’avortement. Sur un sujet aussi sensible, Alliance VITA demande la conduite d’une étude épidémiologique sur les 20 dernières années, qui analyse les causes, les conditions et les conséquences de l’avortement.