Des mères adoptantes alertent sur les dangers de la GPA pour les enfants

Des mères adoptantes alertent sur les dangers de la GPA pour les enfants

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C’est une parole trop rare dans le débat sur la GPA. Des femmes qui ont adopté des enfants élèvent la voix dans Le Figaro pour s’inquiéter de la promotion croissante de la pratique des mères porteuses. Une promotion faite de discours candides « sans aucune interrogation sur le sort de ces femmes et le devenir des enfants », regrettent-elles.

Ces femmes et ces couples vivent concrètement auprès de leurs enfants ce que peut être l’empreinte de ce qu’ils portent. Elles l’expriment ainsi : « Nos enfants ont aujourd’hui entre 1 et 8 ans. Ils ont la particularité d’avoir vécu dans leur chair une vie utérine et un abandon, très peu de temps après leur naissance. Et nous pouvons chacune attester des ravages – et nous pesons nos mots – de cette séparation dramatique du nouveau-né de celle qui l’a porté et accouché ». (…) « En adoptant, nous avons été confrontés aux drames que vivent ces enfants, avec l’abandon comme point de départ. Ils ont des angoisses de séparation, une béance à l’origine de leur vie que nous essayons de combler ».

La parole de ces femmes compte et doit être entendue.  Elles connaissent le désir d’enfant et la souffrance de la stérilité. Elles vivent aussi ce qu’elles décrivent comme la « belle mission d’être les mamans de ces enfants aux naissances accidentées ». C’est là toute la mission de l’institution de l’adoption, gravement bousculée actuellement par une proposition de loi qui envisage de la réformer et de fragiliser l’intérêt de l’enfant.

L’adoption tente de réparer les effets du préjudice subi par l’enfant en lui permettant de recouvrer une famille. Il se construira avec ce récit. Mais même les adoptions les plus réussies ne parviennent pas à en effacer totalement les traces conscientes et inconscientes de l’abandon, car cela reviendrait pour le psychisme de l’enfant à renoncer à une partie de lui-même.

Au contraire de l’adoption, la GPA ne compense pas un préjudice subi, mais l’organise. Elle programme par avance la conception et la grossesse en vue de cet abandon. L’enfant issu de GPA devra ainsi résoudre une blessure plus profonde que celle de l’enfant adopté : réaliser que ce sont ses parents qui ont eux-mêmes créé la situation de rupture avec la mère de naissance. Ce conflit intrapsychique est susceptible de sourdre en lui toute une vie, avec des questionnements identitaires et existentiels.

Les mères concluent donc : « Nous savons, nous aussi, quelles sont les souffrances liées à l’absence d’enfant, mais pouvons-nous un instant nous arrêter sur le ressenti de ces nouveau-nés dont on commande l’abandon en GPA? »

Pour aller plus loin :

–          Déconstruire la GPA « éthique »
–          GPA : de la ligne rouge au tapis rouge

[CP] – Alliance VITA lance une campagne nationale pour changer de regard sur la dépendance et le grand âge

[CP] – Alliance VITA lance une campagne nationale pour changer de regard sur la dépendance et le grand âge

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COMMUNIQUE DE PRESSE –  26 janvier 2022
Alliance VITA lance une campagne nationale pour changer de regard sur la dépendance et le grand âge

« Changeons nos regards pour changer sa vie », tel est le message porté par la campagne 360° que lance aujourd’hui Alliance VITA. Déclinée du 26 janvier au 3 février sur 1248 panneaux d’affichage dans les gares de Paris et de la région parisienne, de Nantes, Strasbourg, Marseille, Montpellier, Lille, Nice et sur des abribus parisiens, elle prendra également la forme d’un dépliant distribué par les membres du réseau VITA partout en France le 29 janvier. Cette campagne est aussi lancée dès aujourd’hui sur les réseaux sociaux.

Fruit de l’expérience d’écoute d’Alliance VITA grâce à son service SOS Fin de vie, cette campagne est aussi nourrie des échanges noués à l’occasion de plusieurs grandes enquêtes nationales sur les sujets relatifs à la fin de vie et à la mort.

Dans une société où priment l’individualisme, la force, la performance et la rentabilité, la vulnérabilité des personnes âgées renvoie chacun à ses propres peurs : celle de peser, de susciter du dégoût, de se retrouver seul ….  Or ces peurs, dès lors qu’elles sont ignorées et non prises en compte, expliquent la tristesse, la désespérance et les tentations de dérives éthiques qui peuvent survenir en fin de vie.

En France, les personnes de plus de 75 ans se suicident deux fois plus que le reste de la population*et 530 000 personnes âgées sont en situation de « mort sociale »** ; la vieillesse et la dépendance sont ainsi trop souvent synonymes de désespérance !

Cette campagne est un appel à la mobilisation de tous pour changer de regard sur les personnes âgées, pour qu’elles aient leur place jusqu’au bout et au cœur de la société. Alliance VITA invite, via sa page de campagne sur son site alliancevita.org, tous les citoyens à se mobiliser par des actions concrètes de solidarité. Face aux tentatives répétées visant à légaliser l’euthanasie et le suicide assisté, il est crucial de ne pas détourner l’attention des véritables enjeux de la dépendance, du grand âge et de la fin de vie.

« Changeons nos regards pour changer sa vie » : ce message est d’abord un appel humanitaire destiné à tous contre les peurs et la désespérance. Ce message, nous continuerons de le diffuser ces prochains mois en sensibilisant et en agissant au service de la dignité des personnes âgées et du respect de leur vie. Face à la petite musique qui monte en faveur de l’euthanasie, nous continuerons de défendre la solidarité et l’entraide pour que chaque personne âgée soit bien-traitée, se sente considérée, puisse encore faire des choix et soit entourée. » conclut Tugdual Derville, porte-parole d’Alliance VITA.

*Observatoire national du suicide 2020
** Selon  la 2ème édition du baromètre sur la solitude et l’isolement des plus de 60 ans de l’association les Petits Frères des Pauvres,
Vous pouvez retrouver la campagne sur la page suivante : www.alliancevita.org/changeons-nos-regards-pour-changer-sa-vie/  et le dossier de presse ici.

L’impasse de l’euthanasie: Henri de Soos livre son analyse.

L’impasse de l’euthanasie: Henri de Soos livre son analyse.

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Dans un livre publié ce 20 janvier 2022, Henri de Soos apporte une contribution de poids au débat sur l’euthanasie, alors que ses partisans veulent en faire le grand “débat sociétal” de la campagne présidentielle 2022. L’auteur a une double compétence pour s’exprimer: juriste de formation, il a dirigé le service d’écoute SOS Fin de vie d’Alliance VITA durant plusieurs années.

Son livre est donc à la fois l’expression d’une conviction, d’une réflexion, et d’une expérience de terrain.

5 arguments clés pour l’euthanasie sont ainsi examinés finement et avec rigueur : suivre l’exemple de pays étrangers, suivre l’opinion de certains sondages, mettre un cadre à des pratiques illégales existantes, mourir plutôt que souffrir, et exercer son ultime liberté.

Henri de Soos prend soin de détailler ces arguments avant de les soumettre à l’épreuve des faits et de l’argumentation.

Ainsi, le premier chapitre est consacré à l’exemple des pays étrangers, en particulier les pays du Bénélux, précurseurs dans ce type de législation. Hausse continue des euthanasies, poursuite d’un nombre important d’euthanasie clandestine, élargissement de la pratique pour des personnes ne souffrant pas de maladie en phase terminale. Les chiffres, officiels, et les cas de dérives, douloureux pour les proches, donnent un premier aperçu de l’impasse euthanasique.

La problématique des sondages, reflet mouvant d’une opinion parfois manipulée, est également abordée. Le livre décortique avec clarté le choix truqué proposé aux Français: “souffrir ou mourir?”.

Henri de Soos rappelle ces propos de Robert Badinter, artisan de l’abolition de la peine de mort en France, quand il était auditionné sur l’euthanasie en 2008: “Le droit à la vie est le premier des droits de tout être humain. […] Nul ne peut retirer la vie à autrui dans une démocratie”. L’édifice d’un Etat de droit, les progrès de la civilisation ont une pierre fondatrice sans laquelle la société se lézarde. Selon l’étymologie connue du mot “interdit” (inter-dit c’est-à-dire dit entre les humains), l’interdit de tuer est fondamental pour bâtir la confiance en l’autre, en particulier dans la relation entre soignant et soigné.

L’auteur n’ignore pas le clair-obscur des situations de fin de vie, la question délicate et complexe de la souffrance et consacre de belles pages à la réalité et la philosophie des soins palliatifs. Son éclairage est utile pour rappeler que l’euthanasie et l’acharnement thérapeutique sont les deux faces d’une même médaille: celle d’une volonté de maîtrise totale de la vie, par le soignant ou le patient. A l’opposé se situe le soin palliatif. Le “pallium”, à l’origine chez les Romains, c’est un manteau. Protéger, accompagner, réconforter, la philosophie des soins palliatifs pose un regard non violent sur la personne. A contrario, l’auteur rappelle, à partir de témoignages vécus, la violence ressentie par des familles ou des soignants qui ont traversé des situations d’euthanasie.

Le dernier chapitre du livre aborde l’ultime argument présenté par les partisans de l’euthanasie: celui de la liberté. L’examen soigneux des arguments met au jour quelques contradictions dans le discours bien huilé. Ainsi celle de vouloir devancer une mort qu’on ne peut pas contrôler, et qui nous retire toute liberté. Ultime tentative de maîtrise de la vie, qu’on ne possède jamais, comme l’a rappelé un académicien philosophe à l’automne dernier. Ultra-moderne solitude ou relation de confiance. Calcul, contrôle ou gratuité de la vie qui nous est donnée. Le choix pour notre société est puissamment éclairé dans ce livre qui nous fait entrer dans la complexité de la fin de vie sans jamais céder à la facilité.

[CP] – Europe : l’avortement, otage d’une gesticulation politicienne

[CP] – Europe : l’avortement, otage d’une gesticulation politicienne

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COMMUNIQUE DE PRESSE –  19 janvier 2022
Europe : l’avortement, otage d’une gesticulation politicienne

Alliance VITA dénonce la gesticulation politicienne du président Macron qui ose afficher, parmi les priorités de sa présidence européenne l’intégration d’un « droit à l’avortement » dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne. Cette posture n’a rien à voir avec les priorités de la construction européenne, l’avortement ne relevant pas de la compétence de l’Union européenne.

Plaider pour l’intégration d’un « droit à l’avortement » dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, fait l’impasse sur la violence que constitue bien souvent l’avortement pour de nombreuses femmes. En France, une étude a mis en évidence que les femmes les moins aisées avortaient davantage que les plus riches. L’avortement s’avère un marqueur d’inégalité sociale. Il ne peut donc être abordé sans précaution, sous l’angle réducteur et contestable d’un droit.

Alors qu’aujourd’hui les sénateurs s’apprêtent à rejeter pour la deuxième fois une loi controversée sur l’avortement, la déclaration du président de la République montre un positionnement incohérent, déconnecté de la réalité vécue par les femmes. Comment comprendre qu’Emmanuel Macron se soit déclaré à plusieurs reprises opposé à l’allongement des délais et conscient du traumatisme de l’avortement ?

Pour Caroline Roux, Directrice générale adjointe d’Alliance VITA : « Aborder frontalement la douloureuse question de l’avortement, sans débat préalable, et sans évoquer aucune politique de prévention et d’accompagnement, c’est faire violence aux femmes qui sont nombreuses à désirer que la société les aide à éviter l’IVG souvent subie sous pression. L’abolition de la peine de mort, rappelée par le Président  dans son discours, ainsi que le droit à la vie font partie des valeurs inscrites dans la charte des droits fondamentaux. C’est dire si l’intention d’Emmanuel Macron est décalée. Il est plus que jamais nécessaire qu’un vrai bilan des causes, des conditions et des conséquences de l’avortement soit effectué au niveau national et européen. Ce serait une vraie avancée que devrait offrir la présidence française pour en protéger les femmes. »

Protection des jeunes sur Internet : une loi encore timide

Protection des jeunes sur Internet : une loi encore timide

Protection des jeunes sur Internet : une loi encore timide

 

Le 18 janvier prochain sera examiné une proposition de loi  visant à encourager l’usage du contrôle parental sur les terminaux permettant d’accéder à Internet présentée par les députés LREM, Modem et le groupe Agir ensemble. Cette loi prévoit l’obligation pour les équipements et services permettant d’accéder à Internet de comporter un dispositif de contrôle simple et systématique pour l’usage des parents.

Actuellement, les experts de l’enfance font le constat qu’il existe une augmentation exponentielle des risques et des conséquences néfastes de l’utilisation d’internet sur les jeunes par le développement de nouvelles formes de communication.

Tout d’abord, il y a le problème de la surexposition aux écrans qui peut entraîner des séquelles physiques et psychologiques, comme des troubles du sommeil, une prise de poids due à la sédentarité, des épisodes d’agressivité ou encore du décrochage scolaire.

Il y a également les mauvaises rencontres en ligne : E-mails, messagerie instantanée, réseaux sociaux qui sont des moyens de communications extrêmement pratiques pour échanger avec ses amis ou sa famille. Mais aussi une porte ouverte aux personnes ayant des intentions dangereuses.

Bien souvent, on peut également trouver sur internet, des vidéos en ligne destinées aux adolescents mettant en avant des prouesses physiques dangereuses, des conseils sur des régimes alimentaires potentiellement dangereux dans des blogs tendance ou encore des incitations à publier des photos de soi compromettantes, du harcèlement…

Enfin, ces derniers sont surtout exposés à des contenus non adaptés que cela soit des vidéos ou photos pornographiques, des contenus ou propos ultra violents, les paris en ligne, la ventes de drogues ou d’armes etc. Beaucoup de contenus et de sites ne sont pas faits pour les enfants.

Selon une étude menée par l’IFOP pour la Cnil, 82% des enfants de 10 à 14 ans vont régulièrement sur internet sans leurs parents, les enfants seraient connectés dès 7 ans pour jouer en ligne ou regarder des vidéos et seraient inscrits sur leur premier réseau social vers 8 ans et demi. A douze ans, un tiers d’entre eux aurait déjà été exposé à un contenu pornographique. Et seuls 46 % des parents auraient mis en place des solutions de contrôle parental.

L’accès facile et banalisé à la pornographie est une question cruciale : le président de la République avait insisté en novembre 2019 à l’Unesco sur la nécessité d’un contrôle parental des sites pornographiques, ne pouvant « fermer les yeux sur l’influence que peut exercer sur de jeunes esprits, un genre qui fait de la sexualité un théâtre d’humiliation et de violences faites à des femmes qui passent pour consentantes ».

En parallèle et paradoxalement, les parents équipent les enfants de plus en plus jeunes en smartphones et tablettes, ce qui leur donne accès à des contenus dont ils étaient jusque-là préservés.

Par ailleurs, « Les adultes, ne répondent pas aux questions légitimes des jeunes sur tous ces sujets. » déplore Thomas Rohmer, président de l’Observatoire de la parentalité et de l’éducation numérique. C’est ainsi que « le porno devient leur principale source d’information sur la sexualité ».

En effet l’éducation sexuelle des adolescents se résume souvent à la seule information concernant la contraception et les MST. Or, une véritable éducation sexuelle et affective doit couvrir davantage de sujets tels que la différence et complémentarité homme-femme, le fonctionnement anatomique de chacun, l’amitié, l’amour etc.

En ce sens, les parcours Teenstar, les journées Cycloshow pour les filles, XY pour les garçons sont des véritables outils pour éduquer et protéger les enfants.

Thomas Rohmer précise « qu’on aimerait que la loi française tienne compte des évolutions du web et que le Code pénal qui interdit de diffuser des contenus pornos vers des enfants soit applicable et appliqué. C’est pour cela que nous avons déposé plainte il y a un an. Ça ne va pas vite, il y a des freins. Tous ceux qui ont l’illusion de croire qu’Internet est un espace de liberté vous considère soit comme un réactionnaire, soit comme voulant empiéter sur la liberté d’Internet. On touche à un sujet intime, difficile à aborder sans vision moralisatrice. Je travaille aussi sur les questions de radicalisation, c’est cent fois plus simple. »

Plusieurs associations de protection à l’enfance tirent la sonnette d’alarme depuis des années face à la recrudescence du visionnage d’images violentes et très crues par des mineurs de plus en plus jeunes. Ces dernières ont gagné une 1ère bataille en décembre dernier, après avoir saisi le Conseil de l’Audiovisuel, qui a sommé, au titre du Code Pénal français, 5 sites pornographiques d’empêcher leur accès aux mineurs, sous peine d’un blocage de leur accès.

Cependant, cette décision n’a été suivie ni d’effet, ni d’aucune condamnation…Cette situation est d’autant plus scandaleuse que lorsqu’il y a une véritable volonté d’agir, l’Etat arrive à ses fins de manière efficace. En effet, il suffit de se rappeler des moyens mis en place par l’Etat français pour lutter contre le téléchargement illégal de films ou de musique pour se rendre compte que les outils existent (déréférencement, blocage d’accès au site etc.) et fonctionnent parfaitement lorsqu’ils sont mis en œuvre.

Alors que de nombreux experts se mobilisent sur le sujet, que des livres sortent, que des conférences s’organisent de toute part, que des blogs de parents se créent tels que « Parents unis contre les smartphones avant 15 ans », les pouvoirs publics doivent prendre la mesure de l’ampleur et de l’urgence de la situation.

La proposition de loi examinée la semaine prochaine, si elle est louable et a le mérite de se mettre en place, elle ne résoudra malheureusement pas le problème. En effet, Thomas Rohmer, président de l’Observatoire de la parentalité et de l’éducation numérique précise « Nous ce qu’on constate sur le terrain c’est que cela a déclenché des réactions un peu contraires de la part de certaines familles : comme si une fois le contrôle parental installé, ils n’avaient plus besoin de se soucier des pratiques de leurs enfants.

Or l’enjeu du dialogue familial autour de toutes ces questions est essentielle. Il faut que les parents s’intéressent aux pratiques numériques de leurs enfants. »

C’est donc par une véritable éducation des parents vis-à-vis de leurs enfants, soutenue par une politique volontariste de l’Etat sur ce sujet que les véritables améliorations verront le jour. S’agissant de protection de l’enfance, c’est également un sujet qui pourrait être travaillé par les Etats à l’échelle européenne.

 

Voir tous nos articles sur la famille et la société.

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