Le grand tabou de la « détransition » de genre

Le grand tabou de la « détransition » de genre

Le grand tabou de la « détransition » de genre

 

Le phénomène de demande de « transition de genre » a explosé ces dernières années. L’académie de médecine parle d’un phénomène d’allure épidémique. Il ne concerne pas que les adultes, mais aussi les mineurs, les adolescents et parfois même des enfants. Ils sont en effet de plus en plus nombreux et de plus en plus jeunes à exprimer ce profond désarroi : avoir le sentiment d’appartenir à l’autre sexe que le sien, ou parfois à “aucun sexe”.

Entre 2013 et 2020, le nombre de demandes d’affection de longue durée (ALD) pour « transidentité» a été multiplié par 10. Les chiffres à l’échelle nationale concernant les mineurs n’existent pas, à ce jour, mais d’après la Caisse nationale de l’assurance maladie (CNAM), en 2020, 8952 personnes étaient titulaires de cette ALD dont 294 âgées de 17 ans et moins. Les mineurs représentent donc 3,3 % de ces titulaires, mais il faut savoir que tous les parents de mineurs ne la demandent pas toujours pour leurs enfants.

Plus méconnus encore à ce jour, ce sont les chiffres qui concernent les personnes qui regrettent d’être entrées dans ces démarches et d’avoir soumis leur corps à des traitements hormonaux ou des gestes médicaux, comme l’ablation des seins, du pénis, de l’utérus et des ovaires, comme la phalloplastie (pose d’un phallus) ou la vaginoplastie. L’absence de chiffres nationaux sur les demandes de transition pour les enfants et les adolescents (ou la minimisation de ceux-ci) contraste donc avec l’importance de ce sujet chez les adolescents, les parents et l’institution scolaire.

Le Figaro cette semaine a publié une enquête sur ceux qu’on nomme désormais les « détransitionneurs ». Elle précise que les diverses études parlent de taux allant de 0,3%… à un tiers des cas. Mais toutes ne définissent pas le terme de la même manière, les cohortes sont souvent réduites, la méthodologie diffère et le suivi des personnes ayant “changé de sexe” ne se fait pas forcément dans la durée. L’ampleur de ce phénomène de détransition est donc encore largement inconnue. Est-il faible ou plutôt sous-estimé, voire invisibilisé ?

 

Des associations se créent à l’étranger

 Dans plusieurs pays dont les USA, le Canada, le Royaume-Uni, la Belgique etc., il existe désormais des associations ou collectifs qui ont créé des sites de ressources en lignes de personnes détransitionneuses qui prodiguent des conseils et permettent de lutter contre les attaques dont elles font l’objet notamment sur les réseaux sociaux. Un forum international en langue anglaise, nommé subreddit / detransition rassemblait près de 51 500 abonnés fin 2023. Il en comptait 198 en octobre 2018, un an plus tard près de 7000.

Toutes ces personnes ne sont pas des détransitionneurs mais s’interrogent sur leur transition.

 

Censure et peur du mépris

 En France, la recherche universitaire sur la détransition est peu développée. D’après le Rapport sur « la transidentification des mineurs » du Sénat de Mars 2024, certains chercheurs estiment qu’elle est frappée de censure dès lors qu’ils questionnent le sujet.

Du coté des personnes qui vivent ce besoin de « détransition », elles déclarent souvent ressentir une perte de soutien de leurs amis et de la communauté LGBT. Pour une militante proche de ce milieu : « ce sont des personnes très fragiles qui souffrent beaucoup du mépris de leur ex-communauté. Elles se cachent et évitent de s’exprimer en public ».

 

Des témoignages poignants

Dans l’enquête du Figaro, plusieurs personnes témoignent. Dont Jade, qui avait suivi un parcours incluant hormones, mastectomie et phalloplastie et qui se sentait de plus en plus mal. Elle réalisera au bout de 5 ans qu’elle s’est trompée. Elle a depuis repris son identité féminine et confie : « Je regrette et je regretterai toujours ». C’est le cas aussi de Julie, devenue Joseph. Un jour de 2021, elle partage sa détresse sur un forum de la communauté LGBT.

« Je regrette depuis des années d’avoir fait la transition, j’en suis malheureux de ne plus vivre en femme ».

Et puisqu’elle ne souhaite pas se lancer dans une détransition car « le rendu ne me conviendra pas », elle se retrouve « bloqué dans la vie en homme », dit-elle. Avant de fustiger une « erreur de jeunesse », elle pointe du doigt le « psy » qui lui a « donné l’accord pour les hormones au premier rendez-vous ». Dans cette « euphorie d’être androgyne » liée à son homosexualité, elle dit être allé « trop loin », ne pas avoir imaginé les « conséquences » de la vie une fois le changement de sexe effectué.

Après une mastectomie et une hystérectomie (ablation de l’utérus), elle a constaté une « discrimination au quotidien en amour » en tant que trans. Une « vie de paria ». « J’ai l’impression d’avoir gâché ma vie », conclut-il.

Le rapport du Sénat contient également ce type de témoignage :

« Je suis née de sexe féminin, mais j’ai toujours été plutôt garçon manqué dans mon enfance. À l’adolescence j’ai commencé à me sentir mal avec mon corps et ma féminité, c’est à ce moment-là que j’ai découvert la transidentité grâce aux réseaux sociaux ; c’est un concept qui venait comme une solution et une explication à tous mes problèmes et à partir de ce moment je me suis considérée comme un garçon. (…)

Après 1 an de suivi j’ai pu commencer la prise de testostérone à 15 ans. J’ai par la suite eu une mastectomie 1 an plus tard, à 16 ans. Tout ce parcours m’a aidé un temps à soulager le mal-être que j’éprouvais vis à vis de mon corps féminin ; j’éprouvais cependant des doutes par moment (est ce que j’ai fait le bon choix ? Est-ce que je suis en train de détruire mon corps ?) mais que j’arrivais à faire taire.

À 18 ans, après 2 ans et demi de transition médicale j’ai réalisé que je regrettais cette transition et les changements apportés à mon corps. (…) Je regrette d’avoir réalisé une transition médicale aussi jeune ; j’ai eu la sensation de solutions « baguette magique » à mon mal-être ; mais aujourd’hui je me sens bien en tant que femme, et je suis reconnue par mon entourage comme telle. Je continue d’apprendre à accepter mon corps comme il a été modifié à l’adolescence.

 

Vigilance et patience sont de mise

En 2022, l’Académie de médecine appelait l’attention de la communauté médicale et demandait qu’”une grande prudence médicale soit de mise chez l’enfant et l’adolescent, compte tenu de la vulnérabilité, en particulier psychologique, de cette population et des nombreux effets indésirables, voire des complications graves, que peuvent provoquer certaines des thérapeutiques disponibles”.

S’adressant aux parents, elle recommande la vigilance face aux questions de leurs enfants sur la transidentité ou leur mal-être, en soulignant le caractère addictif de la consultation excessive des réseaux sociaux qui est néfaste au développement psychologique des jeunes et responsable d’une part très importante de la croissance du sentiment d’incongruence de genre.

 

Prendre le temps…

 En Grande-Bretagne, le rapport Cass (lien), commandé par le National Health Service (NHS) a conclu que « l’incongruité de genre ne persiste [généralement] pas à l’adolescence », qu’un «soutien psychologique» et une «approche vigilante» sont généralement recommandés au lieu d’une «transition sociale» en raison des «risques» qu’elle comporte.

 

Parents tenus à l’écart : la faute d’un proviseur reconnu

Peu de temps avant la rentrée scolaire 2021-2022, une jeune femme a demandé aux conseillers d’orientation de son lycée de changer son prénom par un prénom masculin tout au long de son année scolaire. Une requête que le proviseur du lycée a acceptée sur le champ, sans en avertir ses parents et en sachant qu’ils n’étaient pas au courant. Ses parents découvrent cela trois mois après la demande de leur fille et ont décidé de saisir la justice.

Le tribunal administratif de Paris a estimé le 3 juillet dernier que le chef d’établissement avait commis une faute de nature à engager la responsabilité de l’État.

 

Une loi pour protéger les mineurs

Le 28 mai dernier, une proposition de loi visant à encadrer les pratiques médicales mises en œuvre dans la prise en charge des mineurs en questionnement de genre était adoptée. Suspendue par la dissolution de l’Assemblée nationale, on ignore si elle reviendra au Parlement dans le prochain gouvernement. Au cœur du dispositif prévu, ce texte visait à interdire la prescription aux mineurs de traitements hormonaux, la chirurgie de “réassignation de genre” et à imposer que les mineurs présentant une dysphorie de genre soient accueillis dans des centres de référence spécialisés.

Pour la prescription initiale de bloqueurs de puberté, le texte imposait un délai d’au moins 2 ans entre la première visite dans le centre de référence et la prescription. Par ailleurs, il imposait une pluridisciplinarité de décision incluant un pédopsychiatre et un endocrinologue pédiatrique.

 

Pour aller plus loin, trouver des appuis

Ypomoni Collectif rassemblant des parents concernés par l’explosion des transitions médicales et chirurgicales rapides et irréversibles des enfants, adolescents et jeunes adultes. Ils ont publié un Guide à l’intention des parents confrontés au questionnement de genre de leur enfant et proposent des groupes de parole entre parents.

le grand tabou de la « détransition » de genre

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Restrictions d’accès à l’IVG et augmentation de la mortalité infantile au Texas

Restrictions d’accès à l’IVG et augmentation de la mortalité infantile au Texas

Hausse de la mortalité infantile au Texas et restrictions d’accès à l’IVG

Voir la Notexpert

 

D’après une étude publiée en juin 2024 dans le Journal of American Medecine Association (JAMA), les restrictions d’accès à l’avortement instaurées au Texas par une loi de septembre 2021 (loi SB8) auraient fait augmenter la mortalité infantile (moins d’un an) et la mortalité néo-natale (jusqu’à 27 jours après la naissance) dans cet Etat. De nombreux médias français s’en sont fait l’écho, soutenant que loin de favoriser la vie, ces mesures de restriction ont au contraire eu des conséquences mortifères.

Les données du Center for Disease Control (CDC) montrent que la mortalité infantile est passée de 1985 à 2240 décès entre 2021 et 2022, soit un taux de mortalité qui a augmenté de 8.3%.

Si la hausse est bien avérée au Texas en 2022, peut-on pour autant l’attribuer aux restrictions d’accès à l’IVG résultant de la loi de septembre 2021 ?

Quelle est la méthodologie de l’étude ?

Pour valider l’hypothèse de causalité entre les restrictions de la loi et la hausse de la mortalité, les auteurs ont estimé le nombre de décès qu’il y aurait eu au Texas en l’absence de loi entre mars et décembre 2022. Ils ont ensuite comparé ces estimations aux statistiques mensuelles de la mortalité infantile sur cette même période. Or ces statistiques incluent potentiellement des enfants qui sont nés jusqu’à 1 an avant, soit avant la loi SB8 de septembre 2021… c’est déjà un premier biais venant parasiter la fiabilité des conclusions.

Par ailleurs, les facteurs retenus pour simuler la mortalité infantile (femmes de plus de 35 ans, à faibles revenus…) et la sélection des Etats américains similaires au Texas sans restriction ne sont pas justifiés.

Les résultats de la méthodologie valident-elles l’hypothèse de causalité ?

Selon le modèle de l’étude, 1697 nourrissons seraient morts dans un Texas sans restriction entre mars et décembre 2022. Dans la réalité, 1913 enfants sont morts au cours de cette période soit 216 décès « supposément » causés par la loi. Cependant l’estimation de 1697 décès comporte une très grande marge d’erreur : entre 1359 (donc potentiellement 554 décès supplémentaires suite à la loi SB8) et 2025 (donc potentiellement 122 décès en moins suite à la loi) décès estimés. La méthode ne concluant pas à une tendance haussière sur 9 mois, les auteurs ont alors focalisé leur analyse au mois le mois. Les résultats ne sont guère probants :

  1. Pour la mortalité infantile inférieure à un an, seuls 4 mois sur 9 montrent des chiffres de mortalité jugés significativement supérieurs.
  2. Pour la mortalité néo-natale de moins de 27 jours, seuls 2 mois sur 9 montrent des chiffres de mortalité significativement supérieurs.  

L’absence de tendance haussière sur la plupart des mois (5 mois sur 9 pour la mortalité infantile et 7 mois sur 9 pour la mortalité néo-natale) invalide l’hypothèse d’une causalité entre les restrictions à l’avortement et la mortalité infantile.

La méthodologie ne permettant pas d’établir de manière fiable un lien de causalité entre les restrictions d’accès à l’IVG et la hausse de la mortalité infantile, les auteurs de l’étude ont tenté de démontrer que la situation au Texas était significativement différente du reste des Etats-Unis.

 

Qu’en est-il de la mortalité infantile au Texas par rapport à aux autres Etats ?

Selon les auteurs, la mortalité infantile inférieure à un an a augmenté de 12,9% entre 2021 et 2022 au Texas contre une hausse moyenne de 1,8% pour les autres Etats.

Lorsqu’on compare le taux de mortalité infantile (inférieur à un an) du Texas à celui des autres Etats en 2021 comme en 2022, le Texas n’appartient pas aux Etats où le taux de mortalité infantile est le plus élevé.

On ne trouve pas non plus de correspondance entre le taux de mortalité infantile par Etat et les politiques plus ou moins restrictives d’accès à l’IVG dans chacun d’entre eux. Les dynamiques d’évolution de la mortalité infantile Etat par Etat selon le niveau de restriction d’accès à l’avortement, montrent que l’augmentation de la mortalité infantile relevée au Texas entre 2021 et 2022, ne l’est pas dans les mêmes proportions parmi les 14 Etats les plus restrictifs. Inversement, on constate une augmentation de la mortalité infantile parmi certains Etats américains les moins restrictifs (DC, Oregon, New Mexico…).

Enfin non seulement la forte augmentation de la mortalité infantile observée au Texas entre 2021 et 2022 ne se répète pas entre 2022 et 2023 mais on constate aussi une baisse globale de cette mortalité aux Etats-Unis au cours de cette période. Or la révocation de l’arrêt Roe vs Wade en juin 2022 a entrainé une série de restrictions à l’avortement dans plusieurs Etats.

 

Conclusions

Les analyses détaillées de la méthode et des résultats remettent fortement en cause les conclusions sur la relation de causalité entre une hausse de la mortalité infantile (<1 an et <27 jours) et l’instauration des restrictions à l’IVG au Texas en septembre 2021.

Dans les autres Etats américains ayant appliqué des restrictions à l’IVG, il n’y a pas de tendance à la hausse de la mortalité entre 2021 et 2022.

Par ailleurs, il y a de quoi s’interroger sur les liens pointés par les auteurs de l’étude entre les restrictions à l’IVG et les coûts de santé. Ils déplorent en effet que “les coûts associés à la prise en charge des nourrissons présentant une morbidité importante, et en particulier des anomalies congénitales, soient également significatifs”. Que penser de cet argument purement financier pour justifier l’interruption médicale de grossesse ?

les restrictions d’accès à l’ivg mises en œuvre au texas ont-elles causé une augmentation de la mortalité infantile ?

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Restrictions d’accès à l’IVG et augmentation de la mortalité infantile au Texas

Les restrictions d’accès à l’IVG au Texas ont-elles causé une augmentation de la mortalité infantile ?

Les restrictions d’accès à l’IVG ont-elles causé une augmentation de la mortalité infantile au Texas ?

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I – CONTEXTE

En septembre 2021, le Texas a adopté la loi Senate Bill 8 (SB8) qui vise à interdire tout recours à une interruption de grossesse (l’Interruption Volontaire de Grossesse et l’Interruption Médicale de Grossesse) dès la détection de l’activité cardiaque d’un embryon c’est-à-dire à partir de 6 semaines de grossesse.

Selon une récente étude publiée en juin 2024 dans le Journal of American Medecine Association (JAMA) [1], la mise en place de ces restrictions aurait fait augmenter la mortalité infantile au Texas (moins d’un an) et la mortalité néo-natale (jusqu’à 27 jours après la naissance) et notamment celle liée à des malformations congénitales. Les auteurs de l’étude déplorent que les femmes soient contraintes de poursuivre des grossesses qui auraient pu être interrompues lors d’un diagnostic de malformations ou d’anomalies génétiques.

Selon eux, cette hausse de la mortalité infantile impliquerait une plus forte prévalence de traumatismes pour les parents subissant cette perte avec des conséquences sociales en particulier pour les minorités raciales pauvres. Ils pointent aussi des coûts très significatifs relatifs aux traitements des malformations ou anomalies congénitales des enfants à travers notamment des opérations chirurgicales coûteuses.

De nombreux médias français (BFMTV, Slate, Le Monde) s’en sont fait l’écho pour montrer les conséquences « mortifères » des restrictions à l’IVG aux Etats Unis.

 

II – QUE DISENT LES DONNEES STATISTIQUES ?

Les données statistiques utilisées sont celles du Center for Disease Control (CDC) qui relève une hausse de la mortalité infantile (< 1an) au Texas, de 1985 décès en 2021 à 2240 décès en 2022, soit +12,9%. Ramené aux naissances vivantes, le taux de mortalité infantile annuel passe de 531 à 575 décès pour 100 000 naissances vivantes, soit une hausse de 8,3%.

Cette hausse avérée est à relativiser au regard des données des années précédentes. En effet, entre 2018 et 2021 (graphiques ci-dessous), les chiffres oscillent entre 1968 et 2083 décès soit un taux variant entre 531 et 550 décès /100000 naissances vivantes.

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Source CDC

En examinant la répartition par âge lors du décès (graphique ci-dessous), on observe qu’il y a plus de décès néo-natals (<27 jours) en 2022 qu’en 2021. La mortalité néo-natale représente les 2 tiers de la mortalité infantile entre 2018 et 2022.

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II – CES HAUSSES SONT-ELLES POUR AUTANT ATTRIBUABLES A LA LOI SB8 RESTREIGNANT L’ACCES A L’AVORTEMENT AU TEXAS ?

 

Quelle est la méthodologie utilisée par les auteurs de l’étude ?

Afin de valider l’hypothèse de causalité entre les restrictions de la loi et la hausse de la mortalité, les auteurs ont utilisé la méthode d’“estimation contre factuelle” laquelle consiste à estimer le nombre de décès qu’il y aurait eu en l’absence de loi entre mars et décembre 2022. Considérant que 90% des avortements ont lieu au premier trimestre, la période retenue vise à exclure toutes les grossesses débutées entre le 1er juin 2021 et le 1er septembre 2021. En effet, le diagnostic prénatal non invasif est réalisé habituellement à la fin du premier trimestre et peut conduire à une interruption médicale de grossesse si une malformation ou une anomalie est détectée.

Une fois le nombre de décès estimé, on les compare avec les données statistiques officielles pour conclure sur la pertinence de l’hypothèse.

A cette fin, les chercheurs se sont basés sur les statistiques mensuelles publiques des décès d’enfants des mois de mars à décembre 2022. D’emblée un premier biais apparaît car les statistiques de mortalité infantile (<1an) incluent des décès d’enfants nés avant la loi SB8. En effet, les statistiques de mortalité infantile (<1 an) de mars à août 2022 incluent potentiellement des enfants qui sont nés jusqu’à 1 an avant, entre mars et août 2021, soit avant la promulgation de la loi SB8 en septembre 2021. Dès lors, ces données parasitent d’avance les conclusions. 

Est-ce que la méthodologie est fiable ?

La méthode suit 4 étapes :

  1. Premièrement, les auteurs sélectionnent les facteurs pouvant expliquer la mortalité infantile.
  2. Deuxièmement, ils prennent des Etats se comportant comme le Texas avant le passage de la loi de 2021.
  3. Troisièmement, ils simulent l’estimation du nombre de décès sur la période post loi SB8 sans l’application de la loi.
  4. Quatrièmement, ils comparent cette estimation avec les données statistiques du Texas.

 

  1. Sélection des facteurs

Pour estimer le nombre de décès infantiles qu’il y aurait eu en absence de loi, les auteurs retiennent 3 facteurs parmi les femmes ayant accouché :

  • La proportion de femmes de plus de 35 ans.
  • La proportion de femmes avec un diplôme universitaire.
  • La proportion de femmes bénéficiant de Medicaid (l’assurance santé universelle américaine).

Aucune référence n’est mentionnée dans l’article scientifique justifiant le choix de ces facteurs.

  1. Sélection des Etats

Afin de pouvoir faire des prédictions dans un Texas sans restriction, les auteurs observent ces facteurs dans des Etats américains sans restriction d’avortement. Pour la mortalité infantile de moins d’un an, parmi les 28 Etats sans restriction, ce sont le Missouri, l’Alabama, la Georgie, la Floride et l’Illinois qui reproduisent le mieux les données du Texas.  Les Etats américains retenus pour la mortalité de moins de 27 jours sont très différents de ceux sélectionnés pour la mortalité infantile (Illinois, Maryland, Tennessee et Pennsylvanie).

  1. Simulation sur la période post loi SB8

Après cette sélection, leur modèle produit des estimations (à voir sur les graphiques ci-dessous).  Les chercheurs simulent le nombre de décès (en bleu) si la loi n’avait pas été appliquée sur la période de mars à décembre 2022. Comme pour tout modèle mathématique, il y a une marge d’erreur encadrant cette estimation (courbe orange et grises).  Ici, elle est très importante puisqu’elle oscille entre – 30 et +30 autour d’une prédiction d’environ 170 décès < 1an par mois et d’environ 105 décès < 27 jours par mois.

image4image5

 Simulation de la mortalité infantile (<1 an) et néo-natale sur la période de Mars à Décembre 2022 au Texas sans la loi SB8

Les données statistiques du nombre de décès observés sont représentées par la courbe bleue.

  1. Comparaison de cette estimation avec les données statistiques du Texas

Les simulations produites sont alors comparées aux données statistiques du Texas (cf tableaux des différences ci-dessous).

image6

Ecarts entre les estimations et les chiffres de la mortalité infantile (<1an) et néo-natale (<27 jours) (source [1])

Selon le modèle de l’étude, 1697 nourrissons seraient morts dans un Texas sans restriction entre mars et décembre 2022. Dans la réalité, 1913 enfants sont morts au cours de cette période soit 216 décès « supposément » causés par la loi. Cependant l’estimation de 1697 décès comporte une très grande marge d’erreur : entre 1359 (donc potentiellement 554 décès supplémentaires suite à la loi SB8) et 2025 (donc potentiellement 122 décès en moins suite à la loi) décès estimés. La méthode ne concluant pas à une tendance haussière sur 9 mois, les auteurs ont alors focalisé leur analyse au mois le mois. Malheureusement les résultats ne sont guère probants :

  • Pour la mortalité infantile inférieure à un an, seuls 4 mois sur 9 montrent des chiffres de mortalité jugés significativement supérieurs.
  • Pour la mortalité néo-natale de moins de 27 jours, seuls 2 mois sur 9 montrent des chiffres de mortalités significativement supérieurs.

L’absence de tendance haussière sur la plupart des mois (5 mois sur 9 pour la mortalité infantile et 7 mois sur 9 pour la mortalité néonatale) invalide l‘hypothèse d’une causalité entre les restrictions à l’avortement et la mortalité infantile.

 

Comment se situe le Texas par rapport à l’ensemble des Etats américains pour la mortalité infantile ?

Selon les auteurs, au Texas, l’augmentation de la mortalité infantile inférieure à un an entre 2021 et 2022 est de 12,9%, alors qu’elle a augmenté en moyenne de 1,8% pour les autres Etats. Rappelons que les décès < 1an en 2022 incluent des naissances ayant eu lieu avant le passage de la loi en Septembre 2021 au Texas. Il est donc difficile de déduire un impact de cette loi sur ces chiffres de 2022.

Si on compare avec les taux de mortalité infantile < 1 an des autres Etats (cf cartes ci-dessous), le Texas, en 2021 comme en 2022, ne fait pas partie des Etats où il y a un fort taux de mortalité infantile. Il se situe dans le même groupe que :

  • Les Etats suivants en 2021: Nevada, Arizona, Nebraska, Kansas, Missouri, Illinois, Wisconsin, Pennsylvanie.
  • Les Etats suivants en 2022 : Wyoming, Nebraska, Kansas, Kentucky, Virginie, Floride, Maryland.

image7

Mortalité infantile (<1 an) aux Etats Unis en 2021 (source CDC )

image8

Mortalité infantile (<1 an) aux Etats Unis en 2022 (source CDC )

En outre si on superpose les taux de mortalité infantile dans les Etats avec les cartes des politiques concernant l’accès à l’avortement, on ne trouve pas de correspondance entre le taux de mortalité infantile par Etat et les politiques restrictives ou plus ouvertes.

image9

Niveaux de restrictions à l’accès à l’avortement par Etats Américains (source Guttmacher Institute)

En comparant les dynamiques d’évolution Etat par Etat (cf tableau ci-dessous) classé par le niveau de restriction d’accès à l’avortement, il apparait que :

  • L’augmentation de la mortalité infantile relevée au Texas entre 2021 et 2022, ne l’est pas dans les mêmes proportions dans les Etats les plus restrictifs (14). Voire, dans certains cas (Alabama, Arkansas, Kentucky), on observe une baisse de la mortalité infantile. Inversement, on constate une augmentation de la mortalité infantile parmi certains Etats américains les moins restrictifs (DC, Oregon, New Mexico…).
  • Entre 2022 et 2023, la forte augmentation observée au Texas ne se répète pas. Par ailleurs, la mortalité infantile a baissé (-453) aux Etats-Unis au global alors que le renversement de la jurisprudence Roe vs Wade en juin 2022 a entrainé une série de restrictions à l’avortement dans plusieurs Etats.

 

Etats Américains

Politique délai IVG (Source Guttmacher institute)

Evolution des décès <1 an entre 2021 et 2022

Evolution des décès <1 an entre 2022 et 2023

Alabama

0 semaine

-58

58

Arkansas

-43

24

Idaho

0

-17

Indiana

37

-51

Kentucky

-23

41

Louisiana

-2

-14

Mississippi

-9

-13

Missouri

66

-68

North Dakota

16

1

Oklahoma

-3

3

South Dakota

18

-16

Tennessee

36

-5

Texas

258

13

West Virginia

6

-31

Florida

6 semaines

73

-5

Georgia

124

-42

South Carolina

-31

18

Nebraska

12 semaines

9

11

North Carolina

12

6

Arizona

15 semaines

57

-56

Iowa

18-23 semaines

45

-12

Kansas

14

-4

Ohio

1

-13

Utah

6

11

Wisconsin

15

3

California

24-26 semaines

-7

-65

Connecticut

-14

6

Delaware

-18

13

Hawaii

16

-18

Illinois

-28

16

Maine

17

-14

Massachusetts

-1

-14

Montana

-2

9

Nevada

-37

36

New Hampshire

-10

-6

New York

16

-59

Pennsylvania

23

-31

Rhode Island

-7

8

Virginia

20

-53

Washington

0

43

Wyoming

3

-13

Alaska

Aucun délai IVG

-8

4

Colorado

-29

-7

DC

25

-16

Maryland

7

-48

Michigan

-6

-48

Minnesota

-20

5

New Jersey

16

-6

New Mexico

21

-27

Oregon

23

-1

Vermont

9

-9

Total Etats Unis

633

-453

Conclusions

Les analyses détaillées de la méthode et des résultats s’avèrent non conclusifs sur le lien de causalité entre une hausse de la mortalité infantile (<1 an et <27 jours) et l’instauration des restrictions à l’IVG au Texas en septembre 2021.

De plus, aucune tendance générale de hausse de la mortalité infantile n’a été constatée dans les autres Etats américains ayant appliqués des restrictions entre 2021 et 2022.

Enfin, le renversement de l’arrêt Roe vs Wade en juin 2022 n’a eu aucun effet sur la mortalité infantile dans les statistiques officielles puisqu’elle a au contraire baissé aux Etats-Unis entre 2022 et 2023.

Au-delà des revendications pour un libre accès à l’avortement, les commentaires des auteurs sur les liens entre les restrictions d’accès à l’IVG et les coûts de santé posent question. Ils déplorent en effet que “les coûts associés à la prise en charge des nourrissons présentant une morbidité importante, et en particulier des anomalies congénitales, soient également significatifs”. Que penser de cet argument purement financier pour justifier l’interruption médicale de grossesse ?

 

Références

  1. Infant Deaths After Texas’ 2021 Ban on Abortion in Early Pregnancy, https://jamanetwork.com/journals/jamapediatrics/fullarticle/2819785
les restrictions d’accès à l’ivg mises en œuvre au texas ont-elles causé une augmentation de la mortalité infantile ?

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L’homme aux mille enfants : altruisme ou narcissisme sans limite ?

 

 

L’histoire derrière la série documentaire

Jonathan Meijer est un Néerlandais d’environ 40 ans. Se présentant comme un musicien, avec une allure de surfeur décontracté, cet homme a commencé les dons de sperme en 2007. Il a signalé l’avoir fait au départ car il était touché par l’infertilité d’un ami. A travers une douzaine de cliniques néerlandaises et des arrangements en direct avec des femmes, il a contourné le plafond fixé par la loi de son pays pour le nombre d’enfants maximum qu’un donneur peut avoir : 25.

Pour faciliter les rencontres de donneurs et de femmes, il existe en effet de nombreux sites qui fonctionnent comme des plateformes de rencontre directe. Aux Pays Bas, des sites comme « OneWish », ou « Groot Velrangen (Grand désir) » sont facilement accessibles et listent de nombreux conseils et adresses. « OneWish » précise sans hésiter sur sa page d’accueil : « Contactez directement les donneurs. Il n’y a pas de liste d’attente et vous économisez des milliers d’euros par rapport à une clinique».

C’est précisément la démarche qu’une Néerlandaise, Vanessa van Ewijk, a suivie. Elle a confié son témoignage à des journaux. En 2015, cette femme célibataire de 34 ans décide qu’elle veut un enfant. Elle choisit un profil de donneur sur le site « Désir d’un enfant ». Après quelques échanges, ils se rencontrent un mois plus tard et Jonathan Meijer fournit son échantillon de sperme contre 165 euros et le remboursement de ses frais de transports. Elle le recontactera en 2017 pour une deuxième grossesse. La même année, elle est entrée en contact avec d’autres femmes, mères par le même donneur. Deux de ces femmes se sont elles-mêmes rendu compte que leurs enfants se ressemblaient, suggérant un même père biologique.

Une enquête du Ministère de la Santé a révélé à l’époque que Jonathan Meijer avait probablement 102 enfants nés par dons de sperme faits dans 11 cliniques. Ce nombre ne comptait pas les enfants nés à partir de rencontres bilatérales, estimés à 80 à l’époque.

Dans un pays relativement petit comme les Pays Bas, la question de la consanguinité et des risques d’inceste par des adultes ne connaissant pas leurs ascendants est d’autant plus importante que le pays est plus petit et le territoire densément peuplé.

Jonathan Meijer a été condamné par un tribunal de La Haye en avril 2023 et interdit de poursuivre ses pratiques. Malgré une première interdiction de dons décidée par la société nationale d’obstétrique et de gynécologie en 2017, J Meijer avait continué ses pratiques, entre autres avec des cliniques étrangères, en Belgique, en Allemagne, en France, et au Danemark selon des médias. Le tribunal a évoqué une estimation totale entre 550 et 600 enfants, mais sans certitude.

 

Comment un tel scénario a pu se produire ?

La personnalité de ce donneur a été mise sous les projecteurs. Il a produit plusieurs vidéos accessibles sur YouTube sur des sujets variés (investissements, alimentation, musique…). Questionné sur ses motivations par le journal américain New York Times, il avait répondu « Mais ce qui me motive en tant que donateur, c’est de faire quelque chose de vraiment grand avec juste un peu d’aide, l’appréciation des bénéficiaires et les sentiments chaleureux et les souvenirs que je partage avec les enfants et les bénéficiaires ».

Son cas n’est d’ailleurs pas unique. Un britannique, Simon Watson, avait fait les titres des médias en 2016 avec une estimation de 800 enfants. Dans une émission TV, il a déclaré que « j’ai des enfants de l’Espagne à Taïwan, dans plein de pays. J’aimerais obtenir le record du monde de tous les temps, m’assurer que personne ne va le battre, en obtenir le plus possible ». Un professeur de mathématiques américain a également sa page Wikipédia avec comme sujet principal ses dons prolifiques.

L’absence de contrôle et de réglementation dans de nombreux pays est un facteur expliquant ces situations. Aux Pays Bas, aucun registre national n’était tenu jusqu’à cette affaire, ni en Belgique. Des banques de sperme internationales, comme Cryos, ne semblent pas mettre de plafond au nombre d’enfants qu’un donneur peut engendrer.

Des sites et des groupes sur les réseaux sociaux, pour des échanges de sperme en dehors du circuit médical, se sont aussi multipliés. Adam Hooper, un Australien père de deux enfants a développé un groupe Facebook pour encourager les dons de sperme « direct ». Son site propose de multiples podcasts, produits en vente et « communautés ». Le groupe Facebook compte 15000 membres.

La prolifération de ces sites rendra encore plus difficile une réglementation, aux niveaux national comme international. La logique d’offre et demande s’est emballée, avec une recherche de moindre coût, d’accès rapide et de choix du donneur.

Volonté de toute-puissance, « délire égotique », abus de confiance, mensonges, sont des qualificatifs utilisés par les personnes qui ont dénoncé ces pratiques.  Il faut citer aussi la dissociation introduite par la notion de « donneur de sperme », séparée de toutes autres considérations génétiques, émotionnelles, psychologiques de la paternité.

 

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Une campagne choc pour alerter sur la situation des personnes âgées

Une campagne choc pour alerter sur la situation des personnes âgées

Une campagne choc pour alerter sur la situation des personnes âgées

 

Depuis le 15 juillet, une trentaine de fausses annonces sont parues sur des sites comme « Leboncoin », « Paru-Vendu » ou « Indeed ». Cette campagne, lancée par la Fédération des établissements hospitaliers et d’Aide à la Personne Privés Non Lucratifs (FEHAP), a pour objectif de susciter une prise de conscience collective pour mieux accompagner nos aînés.

 

En se promenant sur le site « Leboncoin », les internautes peuvent tomber sur une annonce immobilière peu commune. Un hôtel particulier situé à Flers, dans l’Orne, est à vendre pour 500 000 euros. L’annonce précise que le bâtiment est « l’ancien Ehpad Jean-Baptiste Lecornu, rénové il y a un an ». Le bâtiment serait mis en vente car il n’aurait plus les moyens d’accueillir son public. En réalité, il s’agit d’une fausse annonce, renvoyant vers le site de la FEHAP, la fédération du secteur de la santé solidaire.

Cette fédération, qui regroupe des établissements privés solidaires issus du monde associatif, des fondations, de l’univers mutualiste ou du champ de la protection sociale, souhaite, à travers une campagne de fausses annonces, susciter « un réveil citoyen au profit d’un accompagnement digne du Grand Âge ». Sur son site internet,  la fédération précise ses intentions : « en imaginant tout brader de ses lieux, de son équipement et même de ses équipes pour interpeller, nous voulons faire en sorte que ces fausses petites annonces ne deviennent jamais réalité. »

La fédération a ainsi publié un manifeste qu’elle propose de partager sur les réseaux sociaux. Elle y déplore le manque de moyens dans les établissements et services ainsi que l’essoufflement du personnel. Confrontés à une inflation qui surpasse l’augmentation des tarifs de prise en charge, près de 73 % des Ehpad adhérents clôturent l’exercice 2023 avec un résultat déficitaire.

Cette situation touche tous les établissements, qu’ils soient publics ou privés, puisque le baromètre RH & Finances publié le 14 juin par la Fédération nationale des associations de directeurs d’établissements et services pour personnes âgées (FNADEPA) révélait que, parmi ses adhérents, 65 % des Établissements et Services Médico-Sociaux (ESMS) sont déficitaires en 2023. 58 % d’entre eux manquent de personnel.

Depuis plusieurs années, les professionnels du secteur attendent une loi grand âge qui réponde aux besoins immenses de financement et au manque d’attractivité du secteur. Promise dès 2018 par le président Emmanuel Macron, cette loi a été maintes fois reportée. Lors de l’examen de la proposition de loi pour le « Bien vieillir » en novembre 2023, à la suite d’une annonce de la Première ministre Elisabeth Borne, le gouvernement a fait adopter un amendement qui prévoit l’adoption d’une loi de programmation financière du grand âge avant la fin de l’année 2024.

Cette promesse a ensuite été abandonnée par son successeur Gabriel Attal. En janvier, la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités Catherine Vautrin déclarait avoir saisi le Conseil d’Etat sur ce sujet. L’émoi avait été grand quand, au cours des débats sur la loi fin de vie en juin, la ministre a révélé que la saisine n’avait en réalité jamais été transmise.

Il y rappelle que 300 députés de tous bords avaient voté l’amendement imposant au gouvernement une date limite pour présenter une loi grand âge lors du premier examen de la proposition de loi « Bien vieillir » en avril 2023. Dans cet entretien, le député initialement favorable à une loi sur l’aide à mourir exprime son inquiétude qu’en l’absence de mesures politiques pour accompagner dignement les plus âgés, « on laisse entendre à ces derniers qu’il est possible d’utiliser le suicide assisté comme une échappatoire à des situations maltraitantes. »

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