[CP] – PJL fin de vie :  Le gouvernement a perdu le contrôle de son propre incendie

[CP] – PJL fin de vie : Le gouvernement a perdu le contrôle de son propre incendie

COMMUNIQUE DE PRESSE – 17 mai 2024

Projet de loi fin de vie : Le gouvernement a perdu le contrôle de son propre incendie

Lors de son audition, le porte-parole d’Alliance VITA avait pointé le flou des conditions d’accès à la mort administrée, les rendant indéfinissables et invérifiables. Certaines ont déjà volé en éclat puisque le pronostic vital a été supprimé et remplacé par la notion d’affection “en phase avancée ou terminale”. Il ne serait donc plus nécessaire d’être en fin de vie ! Face aux promesses du gouvernement de garantir des critères et des procédures stricts, on constate surtout son impuissance à préserver un cadre. En ouvrant un processus législatif, on a ouvert la boîte de Pandore.

Contre ce projet de levée de l’interdit de tuer qui constitue une grave atteinte à la fraternité, Alliance VITA appelle à un rassemblement le 27 mai à Paris et dans plusieurs villes de province.

 

Retrouvez tous nos articles sur le projet de loi sur la fin de vie.

 

 Contact presse

Claire-Anne Brulé

+ 33(0)6 67 77 14 80 – contactpresse@alliancevita.org

projet de loi fin de vie le gouvernement a perdu le contrôle de son propre incendie

Suivez-nous sur les réseaux sociaux :

Fin de vie : un communiqué commun pour défendre les personnes vulnérables

Fin de vie : un communiqué commun pour défendre les personnes vulnérables

Fin de vie : un communiqué commun pour défendre les personnes vulnérables

 

Au début des débats en Commission du projet de loi Fin de vie, un communiqué commun a rappelé le sujet essentiel de l’accueil des personnes vulnérables dans la société. A l’initiative de la Fondation OCH (office Chrétien des personnes Handicapées), des personnalités et des mouvements engagés dans la défense des personnes vulnérables ont publié lundi 13 mai un communiqué de presse. Ils interpellent les décideurs politiques sur une question centrale :

“Fin de vie, et les plus fragiles dans tout ça?”. Alliance VITA, solidaire des plus fragiles, est signataire du texte. En voici le contenu :

Le projet de loi relatif à l’accompagnement des malades et de la fin de vie vient d’être adopté par le conseil des ministres et il sera discuté prochainement par l’Assemblée nationale. Représentant d’associations, fondations, mouvements ou structures qui prennent soin des personnes et des familles vulnérables, nous considérons que la légalisation de l’euthanasie ou du suicide assisté créerait une nouvelle et grave discrimination à leur encontre.

 

Aujourd’hui ou demain, ces personnes ne seront plus assurées de bénéficier d’une protection inconditionnelle de la collectivité. Une telle mesure favorisera chez elles, en instillant l’idée que la fragilité et la dépendance sont des marqueurs d’indignité, la perception croissante d’être une charge pour la société, voire un sentiment de culpabilité. Et un nouveau motif d’angoisse.

 

La plupart de nos compatriotes fragilisés par la maladie, le handicap, l’âge ou toute autre circonstance de la vie seront toujours en peine d’exprimer leur volonté sans un accompagnement aussi indispensable que délicat à exercer. Notre responsabilité à leur égard est de tout mettre en œuvre pour soulager leurs souffrances ou répondre à la tentation de désespérance ou de perte de sens qui peut les gagner. La réponse à la fragilité ne peut pas consister à faire disparaître les personnes qu’elle atteint ou à leur laisser penser qu’il n’y a d’autre perspective raisonnable que la mort.

 

Un traitement digne et responsable des hommes et des femmes vulnérables exige au contraire un engagement solidaire des pouvoirs publics et une vraie écoute et sollicitude de tous, incompatibles avec une stigmatisation qui les fragilisera encore davantage et, in fine, affaiblira la société tout entière.

 

Retrouvez tous nos articles sur le projet de loi fin de vie en France.

Québec : une campagne pour éviter « l’aide médicale à mourir »

Québec : une campagne pour éviter « l’aide médicale à mourir »

Québec : une campagne pour éviter « l’aide médicale à mourir »

 

Une campagne inédite a été lancée le lundi 13 mai 2024 pour encourager un proche à ne pas choisir l’aide médicale à mourir, expression utilisée au Canada pour désigner l’euthanasie.

 

Elaborée par le réseau citoyen Vivre dans la dignité, elle marque les 10 ans de l’adoption de la loi sur les soins de fin de vie au Québec légalisant l’euthanasie dénommée par l’euphémisme « aide médicale à mourir ». La loi québécoise précédait de deux ans son extension à tout le Canada. Ce Réseau, créé en 2010, a pour mission de promouvoir la protection de la vie, la dignité inhérente et l’accompagnement des personnes rendues vulnérables par la maladie, la vieillesse ou le handicap.

 

Cette campagne vise à libérer la parole sur les enjeux de fin de vie et à répondre à la banalisation du recours à l’euthanasie.  D’une centaine de cas prédits au Québec en 2015, on dépasse 1000 euthanasies annuelles sept ans plus tard et plus de 13 000 sur l’ensemble du Canada. Le Québec est devenu le champion du monde de l’euthanasie avec 6,6% des décès en 2022 devant les Pays-Bas (5,5%).

« Avec amour et respect … encourager un proche à ne pas choisir l’aide à mourir, c’est possible. »

Ce message se décline en spots diffusés par une douzaine de stations de radio partout au Québec et en un site Internet aideavivre.org où on peut trouver des suggestions concrètes pour encourager un proche à privilégier l’aide à vivre plutôt que de choisir l’aide médicale à mourir.

Ce site souhaite contribuer libérer la parole, et à mettre en lumière les contraintes sociales qui peuvent inciter à demander à mourir. Comme il est indiqué sur le site aideavivre.org  la peur de devenir un fardeau « a été citée par 46% des personnes ayant reçu l’AMM au Québec en 2022-2023 (..).seulement 4 personnes sur les 5037 ayant reçu l’AMM ont cité uniquement des souffrances physiques. Puisque le facteur des souffrances psychiques est déterminant, la famille et les amis ont un rôle crucial à jouer pour y répondre efficacement, au meilleur de leurs capacités ».

 

Alors que la France commence l’examen d’un projet de loi qui vise à légaliser le suicide assisté et l’euthanasie sous l’expression « aide à mourir », cette campagne constitue une véritable alerte sur les conséquences de cette légalisation. C’est le message qui a été porté en France lors de la Rencontre internationale sur la fin de vie organisée avec Alliance VITA le 28 février 2024 à Paris et dont Vivre dans la Dignité était l’un des partenaires. L’expérience des pays étrangers doit être prise en compte pour légiférer en connaissance de cause.

 

Pour aller plus loin : retrouvez les interventions de la Rencontre internationale sur la fin de vie.

Loi fin de vie : les pharmaciens privés de clause de conscience

Loi fin de vie : les pharmaciens privés de clause de conscience

Loi fin de vie : la clause de conscience des pharmaciens confisquée

 

Le projet de loi fin de vie, actuellement examiné par les 71 membres de la commission spéciale, envisage l’ouverture de l’accès à l’euthanasie et au suicide assisté. Or, ce texte a prévu d’exclure explicitement les pharmaciens de leur droit à l’objection de conscience, alors même qu’il prévoit que ces professionnels de santé soient tenus de réaliser la préparation magistrale létale et de la délivrer, en officine comme en milieu hospitalier.

 

Pour comprendre la responsabilité morale incombant aux pharmaciens, il faut regarder le régime juridique applicable au crime d’empoisonnement. A l’heure actuelle, comme l’explique le juriste Nicolas Bauer, initiateur de la tribune, « un pharmacien qui préparerait ou délivrerait une substance létale en vue de son ingestion par une personne serait poursuivi pour complicité d’empoisonnement. Il encourrait trente ans de réclusion criminelle. Le fait que la personne soit consentante ou non à son empoisonnement ne change pas la lourdeur de la peine ». Le Code pénal condamne d’ailleurs tout autant celui qui fournit la substance que celui qui l’administre.

Paradoxalement, le Conseil d’Etat reconnait que le projet de loi introduit une rupture par rapport à la législation en vigueur en autorisant, pour la première fois, un acte ayant pour intention de donner la mort. Il reconnait aussi que les missions confiées par le projet de loi aux autres professionnels de santé, chargés d’étudier la demande de mourir des personnes ou de les accompagner dans l’administration de la substance létale « peuvent heurter leurs convictions personnelles dans des conditions de nature à porter atteinte à leur liberté de conscience ».

Il entre aussi en contradiction avec le Serment de Galien (équivalent du serment d’Hippocrate) – prononcé par tous les pharmaciens lors de la soutenance de leur thèse – dont la version moderne mentionne qu’« En aucun cas, je ne consentirai à utiliser mes connaissances et mon état pour corrompre les mœurs et favoriser des actes criminels ». La version d’origine du Serment des apothicaires contenait la promesse « de ne donner jamais à boire aucune sorte de poison à personne et ne conseiller jamais à aucun d’en donner, non pas même à ses plus grands ennemis ».

Malgré tout ça, il est notable de relever que trois députés socialistes Messieurs Delautrette, Guedj et Madame Pires Beaune ont proposé un amendement pour que les sanctions contre les pharmaciens objecteurs ne soient pas seulement disciplinaires, mais aussi pénales, prévoyant 15 000 euros d’amende et un an d’emprisonnement…

Cette année-là, le Conseil National de l’Ordre des Pharmaciens (CNOP) avait engagé une consultation auprès de ses adhérents sur la refonte du Code de Déontologie des pharmaciens. Or, 85% des 3395 pharmaciens répondants s’étaient prononcés en faveur de l’instauration d’une clause de conscience selon laquelle « le pharmacien peut refuser d’effectuer un acte pharmaceutique susceptible d’attenter à la vie humaine ». Sous la pression politique et médiatique, cette demande n’avait pas été retenue par le CNOP.

En Belgique, la loi dispose qu’« aucune autre personne n’est tenue de participer à une euthanasie » (article 14 de la loi relative à l’euthanasie). Même chose en Espagne et aux Pays-Bas, au Luxembourg pour le suicide assisté et au Canada pour l’« aide médicale à mourir». Quant aux Etats-Unis, où perdure la peine capitale, seuls des pharmaciens volontaires préparent les substances létales.

Plusieurs députés de différents bords politiques (Les Républicains, le RN, la Nupes, non inscrits) ont déposé des amendements au projet de loi pour introduire une clause de conscience pour les pharmaciens. Espérons qu’ils soient retenus. La liberté de conscience sur un sujet aussi grave que participer à un acte qui donne la mort est un droit fondamental.

 

Retrouvez tous nos articles sur la liberté de conscience.

Décodeur #1 : Des auditions sur la fin de vie au pas de charge !

Décodeur #1 : Des auditions sur la fin de vie au pas de charge !

Décodeur #1 : Des auditions sur la fin de vie au pas de charge !

L’EVENEMENT

Du 22 au 30 avril 2024, les 71 membres de la commission spéciale chargée d’examiner le projet de loi sur la fin de vie ont auditionné les représentants des professionnels de la santé (médecins, pharmaciens, infirmiers, aides-soignants), des acteurs du monde du grand âge (EHPAD, aide à domicile), des philosophes, des représentants des cultes et des associations de citoyens. Au total, 79 personnes sont intervenues en plus de 35 heures.

LE CHIFFRE

6 jours seulement étaient impartis pour ces auditions sur la fin de vie alors que ce projet de loi introduit une rupture anthropologique majeure, la levée de l’interdit de tuer.

LE RESUME DES AUDITIONS

C’est la ministre de la Santé Catherine Vautrin qui a ouvert cette série d’auditions le lundi 22 avril à 18h. Défendant son projet de loi, la ministre a voulu rassurer : « Ce n’est pas un copié-collé de législation étrangère, ni un droit nouveau ou une liberté nouvelle, mais un chemin possible pour répondre à des situations de souffrance auxquelles la loi actuelle ne répond pas. » Elle a rappelé les « conditions strictes » d’accès à l’aide à mourir. Selon elle « personne n’imposera à qui que ce soit l’aide à mourir. »

Dès le lendemain, étaient entendus les conseils nationaux des ordres des médecins, des pharmaciens et des infirmiers. Sans exprimer d’opposition au projet de loi, ils ont exprimé leurs questionnements sur les modalités. En particulier, le docteur François Arnault, président du Conseil national de l’Ordre des médecins, a demandé qu’une réflexion profonde soit menée sur la « collégialité qui entoure le médecin et le patient. ». Selon lui, le médecin « doit pouvoir avoir recours dans sa décision au soutien d’un autre professionnel de santé. »

Les fédérations hospitalières, auditionnées dans la foulée, ont mis en avant les « inquiétudes de la communauté médicale », selon les mots de Béatrice Noëllec, représentante de la fédération de l’hospitalisation privée (FHP). En particulier, Bertrand Guidet, président du comité éthique de la Fédération hospitalière de France, a posé la question de l’implication des soignants dont un certain nombre refuse d’être associé directement. Olivier Guérin, conseiller médical de la Fehap (établissements d’aide à la personne privés solidaires), a proposé l’idée d’une « clause de conscience collective », à l’échelle d’une équipe de soins.

Pour les soignants, la liberté de conscience doit donc être garantie et des garde-fous sont nécessaires. Dès cette première journée a été remise en cause le critère du « pronostic vital engagé à moyen terme » considérée comme une notion floue. Selon François Arnault, « ce n’est pas raisonnable » pour le médecin de se prononcer sur la durée restant à vivre, « parce que franchement on ne la connaît pas. »

La table ronde réunissant des acteurs du domicile a donné la parole à divers professionnels représentant à la fois les maisons de vie, une équipe mobile de soins palliatifs, et des directeurs d’EPHAD ou de services à domicile. Sans exprimer d’opposition au projet de loi, Pascal Champvert, président de l’association des directeurs au service des personnes âgées a mis en garde contre l’âgisme : « Nous sommes dans une société profondément agiste qui considère que la vie d’un jeune vaut plus que la vie d’un vieux ». La question de l’accès aux soins palliatifs des personnes âgées a été soulevée.

Des oppositions plus fortes se sont exprimées le jour suivant, le mercredi 24 avril, où ont été auditionnés tour à tour des représentants des soins palliatifs et des cultes. Ainsi, la docteur Claire Fourcade, présidente de la Société française d’accompagnement et des soins palliatifs (SFAP) a demandé de « soutenir massivement les soins palliatifs et de « ne pas légaliser l’euthanasie, même exceptionnelle. » Dans la foulée de cette audition, les représentants des cultes ont exprimé unanimement leur opposition à ce projet de loi qui « rompt une digue essentielle, un principe structurant : celui de l’interdit de tuer », comme l’a expliqué le vice-président de la Conférence des évêques de France Vincent Jordy.

A la fin de cette journée, après une audition plus philosophique et sociologique, une dernière table ronde réunissait à nouveau divers représentants des professionnels de santé. A nouveau des inquiétudes ont été exprimées, en particulier à l’égard des personnes âgées et vulnérables. Sophie Moulias, représentante de la Société française de gériatrie et gérontologie (SFGG) a mis en garde contre l’âgisme. Selon elle, « les patients que nous accompagnons sont très inquiets de venir à l’hôpital pour qu’on les tue parce qu’on ne peut pas les soigner. » Le professeur Pierre-Antoine Perrigault, représentant la Société Française d’Anesthésie et de Réanimation (SFAR), a alerté sur « le danger des pressions normatives et de l’abandon des vulnérables ».

Le jeudi 25 avril, la table ronde des associations a donné la parole aux associations opposées au projet de loi (Alliance VITA, la Fondation Jérôme Lejeune) et aux associations partisanes de l’euthanasie et du suicide assisté, pour lesquelles le texte proposé est encore trop restrictif (ADMD et Le Choix). La table ronde suivante, sur l’accompagnement des personne en fin de vie, réunissait des associations de bénévoles. Le président de l’association “Jusqu’à la mort accompagner la vie”, Olivier de Margerie, a pointé les risques importants de dérives, en particulier pour « des personnes chancelantes », qui risquent de « tomber » avec le projet de loi. “Faut-il opérer une bascule sociétale majeure pour solutionner le cas d’un assez faible nombre de personnes ?”.

 

Ont également été auditionnés des représentants des obédiences maçonniques, et, le vendredi 26 avril, des représentants du conseil économique, social et environnemental (Cese) et de la convention citoyenne sur la fin de vie.

La dernière table ronde, le mardi 30 avril, a réuni des personnalités engagées sur la fin de vie, partisanes ou opposées au projet de loi. Ainsi Marie de Hennezel, auteur de La mort intime (1995), le docteur Jean-Marie Gomas, fondateur du mouvement des soins palliatifs en France, ou Didier Sicard, ancien président du Comité consultatif national d’éthique ont exprimé leur vive opposition à ce projet de loi. « Il ne faudrait pas que le pays des droits de l’homme devienne le pays de la mort donnée à l’homme », a alerté le docteur Jean-Marie Gomas. A l’opposé, Marine Carrère d’Encausse, médecin et journaliste, et Martine Lombard, professeur de droit public, ont jugé que le projet de loi était trop restrictif.

NOTRE ANALYSE

Si des inquiétudes ont été exprimées de la part des soignants sur les modalités de mise en œuvre du projet de loi, concernant notamment la responsabilité des médecins et leur clause de conscience, peu d’entre eux ont réellement remis en cause la légalisation d’une « aide à mourir », à savoir la possibilité de l’euthanasie ou du suicide assisté. Les principales oppositions ont émané des acteurs des soins palliatifs, des représentants des cultes unanimes et de certaines associations.

Néanmoins, un critère a été âprement discuté et remis en cause tout au long de ces auditions de la commission spéciale, à savoir le « pronostic vital engagé à moyen terme. » Impossible à évaluer pour les médecins, il est considéré comme une condition trop restrictive pour certains intervenants, qui souhaiteraient faire sauter la notion de « pronostic vital engagé. »

Si cette série d’auditions a permis d’entendre près de 80 intervenants, on ne peut néanmoins que déplorer le temps très contraint (6 jours) sur un sujet aussi important, laissant très peu de temps individuellement à chaque intervenant pour développer son analyse du projet de loi.

Enfin, manquaient à ces auditions les premiers concernés par ce projet de loi, à savoir des personnes malades. Aucun représentant du monde du handicap n’était présent, alors que certaines personnes en situation de handicap ont publiquement exprimé leur inquiétude. Absents également, des représentants de la psychiatrie auraient pu apporter des éclairages importants sur l’appréciation des « souffrances psychologiques insupportables », qui sont un critère d’accès à « l’aide à mourir. »

NOTRE COUP DE COEUR 

De manière émouvante, Marie de Hennezel, auteur de l’ouvrage La mort intime (1995), a témoigné de son expérience dans les soins palliatifs devant les membres de la Commission spéciale :

« Avec l’équipe dont j’étais la psychologue, nous avons affronté tout ce que notre société jeuniste, qui est obsédée par les valeurs de l’effectivité, de la performance, de la rentabilité rejette : la mort d’autrui, la dégradation physique, la vulnérabilité extrême, le sentiment d’échec et d’impuissance. A l’intérieur de cet univers sombre, glauque, dégoûtant pour certains, nous avons découvert une humanité à laquelle nous ne nous attentions pas, des moments d’humanité, de tendresse, de tact, de douceur insoupçonnés et dont le monde extérieur n’avait pas idée. […]

Je n’ai cessé à travers mes deux rapports ministériels, mes écrits, de militer en faveur d’un développement de vrais soins d’accompagnement qui impliquent une formation sérieuse et des moyens financiers. Vous comprendrez la tristesse qui est la mienne quand je réalise que le soin d’accompagnement va englober l’assistance au suicide et l’euthanasie, des mots que l’on n’ose même plus nommer. »

NOTRE COUP DE GUEULE

Ancienne présidente du CNSPFV, Véronique Fournier a estimé que « les personnes en très grande vieillesse qui ont des multipathologies liées à l’âge » devraient avoir accès à « l’aide à mourir ».

décodeur #1 projet de loi fin de vie les auditions à l'assemblée nationale

Suivez-nous sur les réseaux sociaux :