Université de la vie 2023 « Vivre en réalité » – Deuxième soirée : Une réalité à écouter

Université de la vie 2023 « Vivre en réalité » – Deuxième soirée : Une réalité à écouter

 

La réalité est toujours plus vaste que ce que l’on croit, elle embrasse aussi ce qu’on ne voit pas. La réalité se reçoit, se nourrit, se découvre. Pour œuvrer à devenir ce que l’on est, pour vivre en réalité, le chemin n’est pas tout tracé. Apprendre à écouter peut nous y aider.

S’inscrivant au cœur des missions d’Alliance VITA, l’écoute inspire chacune de ses actions, particulièrement sur la réalité de l’avortement. Pour tenter d’éclairer cette réalité, Caroline Roux, Directrice générale adjointe d’Alliance VITA, qui coordonne également les services d’aide et d’écoute de l’association, est revenue sur les mobiles qui guident les politiques publiques et a analysé les situations qui conduisent à l’avortement. Dans un contexte où les revendications pour élargir les conditions d’accès à l’IVG se font de plus en pressantes, malgré un nombre d’avortements en réalité toujours plus élevé, Caroline a rappelé la nécessité d’explorer le champ de la prévention par l’accompagnement, le soutien et l’écoute.

La soirée s’est achevée par le témoignage inspirant de Christian de Cacqueray, fondateur du service catholique des funérailles, sur la réalité des réalités qu’est la mort. A partir de l’accompagnement des personnes en deuil et de sa pratique des rites de deuil, il propose une sagesse de la vie ancrée dans la perspective de la mort. Pour lui, la conscience de la mort donne davantage de goût de vivre.  « Nous ne sommes pas faits pour la mort » a rappelé Christian de Cacqueray. La perspective de la mort, inéluctable et imprévisible, nous incite à interroger la valeur de la vie. « Face à ce destin commun, il y a matière pour plus de vie, pour une plus grande intensité de vie ».

Dans de très nombreuses villes de France et de l’étranger, les soirées se sont conclues par des témoignages locaux : de médecins, soignants, de bénévoles, d’écoutants, de parents….

La Marche pour la vie appelle à la mobilisation le dimanche 22 janvier

La Marche pour la vie appelle à la mobilisation le dimanche 22 janvier

La Marche pour la vie appelle à la mobilisation et donne rendez-vous à Paris le dimanche 22 janvier 2021 à 14h à proximité de la gare Montparnasse.

 

Organisée chaque année en janvier, la marche se déroulera cette année quelques jours avant l’examen au Sénat d’une proposition de loi adoptée à l’Assemblée nationale en novembre visant à inscrire un nouvel article 66-2 dans la Constitution, selon lequel « la loi garantit l’effectivité et l’égal accès au droit à l’interruption volontaire de grossesse ». Un mois plus tôt, une proposition de loi similaire défendue par les sénateurs communistes, socialistes et écologistes avait été rejetée. La majorité sénatoriale s’était alors montrée opposée à cette inscription.

 

Engagée dans l’écoute des femmes confrontées à des grossesses imprévues ou ayant subi une IVG, Alliance VITA soutient la Marche pour la vie, qui par son action, contribue à lever le voile sur l’avortement. Comment se résigner à la banalisation de cet acte radical, qui n’a rien d’anodin car il met fin à une vie humaine à son commencement et bouleverse de nombreuses femmes ?

En France, le nombre d’IVG demeure à un niveau élevé avec 223 300 interruptions volontaires de grossesse (IVG) enregistrées en 2021 et un taux record de recours (15,5 IVG pour 1000 femmes âgées de 15 à 49 ans en 2021). Ce faux débat autour de la constitutionnalisation occulte la réalité de l’IVG aujourd’hui. A Alliance VITA nous sommes témoins que toutes les femmes n’avortent pas librement et par choix. Beaucoup avortent à contre cœur sous la pression du partenaire, de l’entourage ou des conditions économiques.  Le silence assourdissant sur ces situations rendues invisibles est une grave injustice. A force de revendiquer l’avortement comme un droit, on passe sous silence des situations pourtant connues des pouvoirs publics : les femmes les plus pauvres avortent le plus (on pourrait renvoyer à un FA précédent sur ce point ?).

 

L’urgence est à la protection des femmes enceintes contre toute violence et toute pression et la mise en œuvre d’une véritable politique de prévention de l’avortement.

L’aide active à mourir au menu de la 3e session de la Convention citoyenne

L’aide active à mourir au menu de la 3e session de la Convention citoyenne

Du vendredi 6 au dimanche 8 janvier, la Convention citoyenne sur la fin de vie s’est réunie pour sa troisième session, qui ouvre la phase de « délibération », après les deux premières sessions consacrées à « l’appropriation » en décembre ». Une délibération qui commence en abordant la question de l’aide active à mourir.

Après une première journée qui comprenait des ateliers en groupes et des échanges avec le Ministre Olivier Véran, les citoyens de la Convention ont assisté, dans la matinée du samedi 7 janvier, à une table ronde sur « l’aide active à mourir », expression qui désigne à la fois l’euthanasie et le suicide assisté. Les intervenants de cette table ronde étaient Jonathan Denis et Claire Fourcade, respectivement Président de l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD) et Présidente de la Société Française d’Accompagnement et de Soins Palliatifs (SFAP).

On peut s’étonner du choix des invités. Pour s’opposer à l’ADMD, en dehors du monde des soignants et accompagnants engagés dans les soins palliatifs, il existe aussi des citoyens opposés à l’euthanasie. Comme le souligne Tugdual Derville, porte-parole d’Alliance VITA, dans un tweet, « réduire l’opposition à l’euthanasie aux soins palliatifs est… réducteur. Non seulement bien d’autres spécialités médicales sont concernées, mais surtout la prévention du suicide (drame national) et de la désespérance concerne TOUS les citoyens. »

Les deux intervenants ont défendu deux visions opposées de la société. Le président de l’ADMD a plaidé pour une ouverture du « champ des possibles », c’est-à-dire une légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté, au nom de la liberté, y compris pour les souffrances psychiques et pour les mineurs (à titre personnel). Aux antipodes, Claire Fourcade a défendu une société solidaire envers les personnes les plus fragiles, qui leur envoie le message « Vous comptez pour nous », ainsi que le rôle des soignants : « L’idée que la main qui soigne pourrait aussi être la main qui tue est quelque chose qui pour eux est tout à fait inenvisageable ». Sa lecture d’une « lettre ouverte à un patient », au début de la table ronde, a ému les citoyens. Elle a insisté sur le risque de perte de sens pour les soignants en cas de légalisation de l’euthanasie. Selon une enquête menée auprès d’acteurs des soins palliatifs, un tiers démissionnerait en cas d’évolution de la loi. Evoquant les jeunes soignants de son équipe, Claire Fourcade a plaidé pour qu’ils soient soutenus, accompagnés : « Ils ont besoin de savoir que ce qu’ils font au quotidien a du sens pour vous. » Des propos qui ont été applaudis par le public.

Une grande partie des questions des citoyens ont porté sur les risques de dérives et cas problématiques d’une légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté : dérives observées à l’étranger, euthanasie pour les personnes souffrant de troubles psychiatriques, pour les mineurs, répercussion possible pour les personnes âgées qui feraient le choix de mourir plus tôt « pour ne pas déranger » …Un citoyen a pointé l’état catastrophique dans lequel se trouvent l’hôpital et les EHPAD aujourd’hui. « Est-ce que vous n’avez pas peur que la légalisation de l’euthanasie, dans ce contexte d’un monde médical qui apparaît au bord de la rupture, n’amène pas à des erreurs, à des dérives, à des négligences qui seraient absolument intolérables vu le sujet dont on parle ? »

Dans la matinée du troisième jour de cette session 3, était organisée une table ronde avec les « spiritualités non-religieuses », c’est-à-dire, pour les organisateurs de la Convention, les représentants de quatre obédiences maçonniques et deux philosophes, Monique Canto-Sperber et André Comte-Sponville. L’ensemble des invités étaient unanimement favorables à « l’aide active à mourir ». On peut tout de même s’étonner que le CESE ait choisi d’inviter, avec les Francs-Maçons, uniquement des philosophes dont les positions en faveur de l’euthanasie ou du suicide assisté sont bien connues. André Comte-Sponville est de surcroît membre du comité d’honneur de l’ADMD. Où sont donc passés les principes de neutralité et d’équilibre qui font pourtant partie de la feuille de route de la Convention Citoyenne ?

D’après des informations rapportées par La Croix et La Vie, un vote a été organisé à l’improviste à la fin de la session pour répondre à la question : « Êtes-vous, à ce stade, en faveur d’une évolution du cadre légal ? ». 105 votants sur 158 se sont exprimés pour, 13 contre, et 38 se sont abstenus. Là aussi, ce vote non prévu au programme interroge, alors que certains citoyens étaient partis et que la délibération commence tout juste. La Convention doit encore se réunir pendant six week-ends jusqu’au 19 mars. Ce vote, proposé par les organisateurs, ne risque-t-il pas de biaiser les prochains travaux ?

Néanmoins, ce vote ne dit rien de la direction dans laquelle le cadre légal doit évoluer, et l’on peut penser, au vu des questions posées lors des tables rondes, que les citoyens sont très divisés là-dessus. D’après le journal La Croix, parmi 77 propositions discutés le samedi, seules celles prônant une meilleure information sur la fin de vie et celles visant à développer l’offre de soins palliatifs font l’unanimité. Prochaine étape de la délibération : la session 4, prévue du vendredi 20 au dimanche 22 janvier.

 

[CP] – Docteur, ai-je le droit de vivre encore un peu ?  L’euthanasie et le suicide assisté démasqués

[CP] – Docteur, ai-je le droit de vivre encore un peu ? L’euthanasie et le suicide assisté démasqués

Un peu plus d’un mois après le lancement de la convention citoyenne sur la fin de vie, le porte-parole d’Alliance VITA Tugdual Derville prend part au débat avec un essai intitulé Docteur, ai-je le droit de vivre encore un peu ?, à paraitre le 19 janvier chez Salvator.

 

Nourri de rencontres avec des personnes souffrantes, des soignants et des personnalités politiques, mais aussi de confrontations médiatiques avec des partisans de l’euthanasie, ce livre incisif est à la fois un témoignage personnel et un manifeste solidement argumenté dans lequel apparaît tout l’engagement de l’auteur auprès des plus fragiles. Avec pédagogie, Tugdual Derville déconstruit la pseudo-liberté mise en avant par les défenseurs d’un prétendu « droit de choisir sa mort » : en réalité, alerte-t-il, c’est la place des plus vulnérables qui est menacée.

Présentation de l’auteur de Docteur, ai-je le droit de vivre encore un peu ?

 

Tugdual Derville est essayiste, porte-parole d’Alliance VITA, co-initiateur du courant pour une écologie humaine, et fondateur d’« À bras ouverts », association d’aide à l’enfance porteuse de handicap. Il est également l’auteur de La bataille de l’euthanasie : enquête sur les sept affaires qui ont bouleversé la France (Salvator, 2012) ; Le temps de l’homme (Plon, 2016) ; Nouvelles recettes de bonheur : 71 actions d’écologie humaine (Emmanuel, 2020).

 

Pour recevoir un exemplaire merci de contacter :

Claire-Anne Brulé

+ 33(0)6 67 77 14 80

claire-anne.brule@alliancevita.org

Pour ne plus recevoir d’information, cliquez ici

Université de la vie 2023 « Vivre en réalité » – Première soirée : Un monde à consoler

Université de la vie 2023 « Vivre en réalité » – Première soirée : Un monde à consoler

Un monde à consoler : c’est sur ce thème que s’est ouverte hier l’Université de la vie 2023.

Près de 7000 participants se sont ainsi retrouvés dans plus de 150 villes en France et à l’étranger pour se former, s’informer, réfléchir et pour agir face aux défis bioéthiques, politiques, culturels et humains à relever aujourd’hui. S’il est riche de promesses, de splendeur, de créativité, le monde est aussi marqué par des réalités oubliées, des inégalités, des souffrances occultées ou bien produites.  Face aux enjeux relatifs à la vie et à la protection de la dignité humaine, la réalité et en particulier celle de la fin de vie, nécessite d’être pensée et soignée dans « un monde à consoler ».

C’est le philosophe Emmanuel Leclerc qui a fait entrer les participants dans la réflexion sur la réalité.  Ce docteur en Philosophie morale, expert en Éthique et en Anthropologie, a un parcours étonnant! Né dans un bidonville en Inde, il a été abandonné dans une poubelle, puis retrouvé par Mère Teresa elle-même, recueilli par les missionnaires de la charité puis adopté par une famille en France.

Pour lui, « la connaissance de la réalité est un chemin pour accéder à la vérité. Dans une société en manque de repères, certains ont besoin de se retrouver dans leur propre bulle. Aux jeunes particulièrement, il faut apprendre à être présents car le présent est un repère : c’est la rencontre c’est-à-dire accueillir l’autre tel qu’il est et non pas tel qu’on voudrait qu’il soit. Pour vivre dans la réalité, il faut aussi changer de regard sur elle ». S’il est des lois qui transgressent l’unité de l’humain, le philosophe « invite à faire silence pour écouter la morale inscrite au cœur de l’homme qui lui indique ce qu’il doit faire pour le bien commun ».

« Panser la fin de vie », tel est le thème sur lequel s’est ensuite penché Tugdual Derville, porte-parole d’Alliance VITA et fondateur du service d’écoute SOS Fin de vie. Pour lui, « toute fin de vie appelle la solidarité, par la présence, l’aide et la consolation. Il faut déjouer le piège de « l’idéalisation » de la mort maitrisée mais violente, par euthanasie ou suicide assisté. En définitive, panser la fin de vie, c’est passer d’un monde d’objets à un monde de précieuses relations dont on prend soin ». Tugdual prend sa part dans le débat actuel qui pourrait aboutir à la légalisation de l’euthanasie ou du suicide assisté en publiant chez Salvator le 19 janvier un livre intitulé : Docteur, ai-je le droit de vivre encore un peu ?

Responsable de Thadeo, service d’écoute d’Alliance VITA dédié aux soignants, Clotilde Vitrant a ensuite proposé d’entrer au « cœur du soignant ». Forte de son expérience du terrain en tant qu’infirmière en gériatrie, soins palliatifs et cancérologie, et formé en éthique, Clotilde nourrit également son enseignement des témoignages reçus à Thadeo. Pour elle, « il faut redonner aux métiers du soin sens et valeur, remettre l’éthique et la personne humaine au centre du système de santé et offrir aux professionnels de santé des conditions de bien-être qui leur permettent de rester gardiens et artisans de vie ».

La soirée s’est achevée avec le poignant témoignage de Sophie Druenne, infirmière en maison de soins palliatifs sur la réalité de l’accompagnement global de la personne qui caractérise ces soins prodigués aux patients en fin de vie ou souffrant de longue maladie. Elle nous a rappelé l’importance des soins palliatifs et à quel point il est primordial de développer partout une culture palliative : « tout ce qui reste à faire quand il n’y a plus rien à faire ».

Dans de très nombreuses villes de France et de l’étranger, les soirées se sont conclues par des témoignages locaux : de médecins, soignants, de bénévoles, d’écoutants, de parents….

Prochaine soirée le 16 janvier autour d’« Une réalité à écouter ».