Université de la vie 2024 – Soirée 4 : “Parier sur l’avenir”

Université de la vie 2024 – Soirée 4 : “Parier sur l’avenir”

Université de la vie 2024 – Soirée 4 : “Parier sur l’avenir”

L’université de la vie s’est achevée le 5 février par une soirée exceptionnelle pour oser « parier sur l’avenir ». Plusieurs personnalités ont partagé en direct, avec les 8 000 participants en France à l’étranger, leurs clés pour s’engager résolument vers demain. 

 

Pour le directeur général d’Alliance VITA, Eric Chouteau, qui a ouvert la soirée, malgré la difficulté de regarder l’avenir avec confiance, « en osant « parier sur l’avenir, nous nous inscrivons dans une tradition, celle qui consiste à “tenir bon dans la durée” ». C’est l’expérience depuis 30 ans d’Alliance VITA qui affirme sans relâche la valeur de toute vie humaine.

 

Pour parier sur l’avenir, l’écrin de la famille est particulièrement précieux. La présidente des AFC, Pascale Morinière, a rappelé l’attachement des Français aux liens familiaux et « les bienfaits des familles pour chacun et pour la cohésion de la société dans son ensemble : école de l’amour, accueil de la vie, humanisation, socialisation, solidarité.  La famille ouvre l’avenir ! Quand les familles vont bien, c’est toute la société qui va mieux. »

 

Le sociologue, Tanguy Châtel, a ensuite proposé de parier sur la vulnérabilité. Grâce aux soins palliatifs, Tanguy a accompagné des personnes qui ont fait l’expérience de « la traversée de leur vulnérabilité ».

Les fruits de la traversée bien accompagnée de la vulnérabilité sont perceptibles tant au niveau individuel que sur le plan social par la création de liens et de relations. La traversée de la vulnérabilité génère aussi des compétences pour le monde et permet de faire l’expérience de l’incertitude. « La vulnérabilité n’est pas une fragilité qu’il faudrait compenser. C’est un gisement d’énergie qu’il nous faut apprendre à valoriser. »

 

Atteinte d’une maladie génétique rare, Marie-Caroline Schürr a fait le pari de vivre. Dans son travail de professeur, elle a dû affronter parfois des regards déshumanisants. Ce pari de vivre, cette consultante en inclusion sociale, l’accomplit en « choisissant chaque opportunité pour savourer la vie au centuple. » En se lançant seule sur les chemins de Saint Jacques de Compostelle, elle a fait le pari de compter sur l’humanité de chaque être humain rencontré sur sa route.

« Ce pari de la vie je ne peux pas le faire toute seule. Je le fais grâce à cette chaîne immense d’amour autour de moi, grâce à cette chaîne d’aide qui vient adoucir ma vulnérabilité. »

 

Comment parier sur l’avenir sans aimer la jeunesse ? Pour aimer les jeunes, il faut les aider à s’ancrer dans la confiance, à trouver le sens de la fidélité, à s’inscrire dans la profondeur du temps, à faire de la place au silence et à se sentir capables de diriger leur vie. Et pour transmettre ces points d’ancrage, aux adultes de montrer les qualités essentielles que sont : l’exemplarité, l’authenticité, l’humilité, l’optimisme, le courage et la fraternité.

 

Trois pistes pour parier sur l’avenir ont ensuite été offertes par Jeanne Bertin-Hugault, Blanche Streb et Tugdual Derville. L’écoute, qu’Alliance VITA expérimente au quotidien, est aussi un pari sur l’avenir : par l’accueil inconditionnel que l’écoute propose, des pistes nouvelles peuvent se dessiner pour les personnes traversant une épreuve. Soigner la qualité du présent, de l’ici et maintenant pour préparer l’avenir, conserver la conscience du miracle de l’existence et cultiver la confiance.

 

C’est ce mot confiance que la présidente d’Alliance VITA Anne-Charlotte Rimaud a choisi pour conclure cette édition 2024 de l’Université de la vie. C’est la confiance dans la vie qui permet de « prendre ce pari FOU de la vie sereinement malgré le risque encouru ». Depuis 30 ans « Alliance VITA prend le pari de protéger et de soutenir les plus fragiles de la société » en faisant le pari de l’écoute et de la rencontre grâce à ses équipes locales. En cette année anniversaire, VITA fait le pari de renforcer sa présence locale sur le terrain par une grande tournée !

 

Voir le programme de l’Université de la vie 2024.

université de la vie 2024 soirée 4 parier sur l'avenir

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Suicides annoncés

Suicides annoncés

Suicides annoncés : Lauren Hoeve et Thomas Misrachi

 

Le samedi 27 janvier 2024, ont été médiatisées deux annonces concernant un suicide, dans deux contextes très différents.

La première concerne une jeune néerlandaise de 28 ans, atteinte d’autisme. Lauren Hoeve revendique depuis des années l’euthanasie à cause d’un syndrome de fatigue chronique provoquant de grandes souffrances. Par un tout dernier message sur X (anciennement Twitter), la jeune femme a écrit : « Je me fais euthanasier », message accompagné d’une image où figure un jeune enfant avec des lunettes de soleil levant le pouce à côté d’un médecin.

L’euthanasie suicidaire, accomplie en présence de ses parents et de sa meilleure amie, avait été annoncée, il y a quelques jours à ses 7 800 abonnés sur X : « Mon dernier jour sera le samedi 27 janvier. L’euthanasie aura lieu entre 13h30 et 14h30. »

La seconde annonce émane d’un journaliste français de TF1. Thomas Misrachi était invité ce même 27 janvier par France 5 pour la sortie de son livre « Le dernier soir » (Grasset) qui raconte la fin de vie de Jacqueline Jencquel.

La militante du suicide assisté a mis fin à ses jours en mars 2022, à 78 ans, alors qu’elle semblait en bonne santé. Lui aussi adhérent de l’ADMD (Association pour le droit de mourir dans la dignité), Thomas Misrechi non seulement assume lui avoir « tenu la main » pendant qu’elle prenait la substance létale, mais a encore fait part de sa décision de « programmer » sa propre mort à l’âge de 75 ans (il en a aujourd’hui 53), tout en avouant qu’il lui sera difficile de l’expliquer à sa fille, aujourd’hui petite.

Quoique très différentes, les deux affaires ont un certain retentissement médiatique : la première parce que Lauren Hoeve, très suivie sur les réseaux sociaux, n’était aucunement en fin de vie, ni atteinte d’une maladie mortelle ; la seconde parce que Thomas Misrachi revendique le droit au suicide assisté sans critère de santé, au nom de l’autonomie absolue et de l’aversion pour la vieillesse.

Le suicide de la jeune femme s’est effectué en toute légalité aux Pays-Bas, tandis que Thomas Misrachi affirme et semble assumer risquer une condamnation pour « non-assistance à personne en danger » et « promotion du suicide ». On découvre – si son témoignage est véridique – que le tout dernier post de Jacqueline Jencquel qui affirmait mourir seule, est mensonger. Mais on a aussi la confirmation que son suicide est aussi lié à des difficultés financières.

Vivant dans un superbe appartement dans le 7ème arrondissement de la capitale, elle avait des difficultés à payer son loyer après avoir beaucoup dépensé son argent, pensant mettre fin à ses jours plus tôt.

Alors qu’est envisagé en France d’ouvrir le suicide assisté aux personnes souffrant d’une affection avec pronostic vital engagé à moyen terme, les deux affaires confirment que cette brèche n’arrêterait en rien la revendication du suicide assisté et de l’euthanasie pour des personnes n’ayant pas de pathologie mortelle, voire n’ayant aucune pathologie.

Mais surtout, l’on ne peut qu’être effrayé devant le retentissement social d’une telle annonce anticipée de suicide chez une personne en bonne santé, sur le seul critère de l’âge. Comment concilier ce type de revendication avec la politique de prévention du suicide ?

Les pouvoirs publics s’alarment à juste titre de la forte proportion du suicide, en France, chez les plus de 75 ans. Et les sociologues ont décrit l’effet Werther, cette contagion du suicide chez les personnes qui ont un profil comparable à ceux qui ont mis fin à leurs jours. Le message implicite et inconscient que lance le jeune quinquagénaire aux personnes âgées, après avoir durement stigmatisé l’état de dépendance, c’est : réussissez votre sortie avant la vile dépendance ! Autrement dit : vous n’avez plus votre place parmi nous, les bien-portants.

Vous avez dit fraternité ?

 

Voir nos articles sur la prévention du suicide.

suicides annoncés jacqueline jencquel

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Université de la vie 2024 : Soirée 3 : « La vie à son achèvement »

Université de la vie 2024 : Soirée 3 : « La vie à son achèvement »

Université de la vie 2024 – Soirée 3 :

« La vie à son achèvement »

 

« La vie à son achèvement », tel était le thème de la troisième soirée de l’Université de la vie qui a encore rassemblé près de 8000 personnes en France et à l’étranger.

Comment trouver du sens à « parier sur la vie face à la douleur, à la maladie, au mal-être ? Les intervenants de cette troisième séquence se sont attachés à proposer des pistes et des témoignages à cette question qui traverse les débats dans notre société.

Permettre aux plus âgés de vivre pleinement leurs désirs de vie est non seulement un enjeu mais aussi un impératif. Et au milieu du bruit et de l’agitation, lorsqu’on doit agir et décider, il devient urgent de discerner. Si l’enjeu du discernement est de passer de l’excellence à la présence, le défi de notre société est de passer d’une culture du faire à une culture de l’être, d’une culture de la performance à celle de la vulnérabilité.

Caroline Roux, Directrice générale adjointe d’Alliance VITA, a ouvert la soirée avec le sujet difficile de « la demande d’en finir ». Elle a d’abord rappelé combien il est primordial de laisser jaillir la plainte, sans interpréter trop vite. Pour accompagner un « mieux-être » en fin de vie, il faut repérer le besoin de la personne, laisser sa place à sa part d’autonomie et apprivoiser l’incertitude qui entoure l’approche de la mort.

En revanche les débats autour de l’euthanasie et du suicide assisté fragilisent gravement les personnes confrontées à des souffrances psychiques, des troubles psychiatriques ou des dépressions. « Parier sur la vie jusqu’au bout par l’accompagnement, en soulageant le mieux possible, sans s’acharner, est la voie de la solidarité humaine qui s’interdit de donner la mort. Cette solidarité demeure la plus digne de notre humanité. »

Peut-on encore parier sur la vie lorsqu’on vieillit ? Belle question sur laquelle s’est penché le médecin gériatre, François Bertin-Hugault. Le vieillissement de la population côtoie la nécessité de mieux accompagner et de mieux vivre ce temps de la vieillesse. L’un des facteurs clés du bien vieillir c’est la capacité des personnes à envisager l’avenir. Pour favoriser ce fonctionnement “en mode projet”, la question de la relation humaine et de l’écoute est fondamentale.

L’écoute du désir profond de la personne âgée devrait être au cœur des décisions qui la concerne et en particulier lorsque se pose la question de sa résidence. « Plutôt que d’institutionnaliser la prise en compte d’un désir de mort, proposons à nos aînés en fin de vie de vivre leur vie jusqu’à son achèvement, pleins de désirs de vie ! » a ainsi conclu François.

Prendre des décisions importantes passe par un temps de discernement. Peut-on s’appuyer sur une forme de méthode ? François Bert, formateur qui a fondé en 2019 L’Ecole du discernement, nous a proposé des repères pour ce moment important. Un bon discernement repose sur le silence et l’analyse du contexte dans lequel la décision est prise. Bien discerner c’est aussi bien se connaître.

Ce temps d’intériorisation est nécessaire pour que la décision nous corresponde pleinement. Le discernement c’est « de l’écoute accumulée jusqu’à l’évidence ». Cependant, la décision parfaite n’existe pas. Décider c’est se mettre en action sans oublier qu’il est possible de rebondir en fonction du contexte qui peut changer.

Pour Caroline Brandicourt, porte-parole du collectif Soulager mais pas tuer et atteinte d’une maladie neurodégénérative, parcourir 1000 kilomètres à vélo s’est imposé justement comme une évidence. Cette tournée pour défendre les soins palliatifs ? « C’était un peu fou », dit-elle. « Est que c’était raisonnable ? En fait ce qui est raisonnable est souvent ennuyeux… L’idéal est que ce ne soit pas déraisonnable ».

Caroline a beaucoup insisté sur l’immense capacité d’adaptation qu’on peut avoir quand on est malade. Une capacité insoupçonnée pour les personnes “valides”. Le regard de confiance posé sur ses capacités et la possibilité d’exprimer ses besoins la fortifient. « J’ai remarqué que ça fait du bien aux autres de m’aider […] J’aime bien cette relation nouvelle que je découvre par ma fragilité. Elle me permet de rejoindre des personnes qui se sentent aussi fragilisées. »

Rendez-vous le 5 février pour une 4e soirée exceptionnelle et en direct intitulée « Parier sur l’avenir ». Des personnalités inspirantes partageront leur vision de l’avenir et de ses défis, dans des domaines aussi variés que l’engagement, la confiance, la transmission, la vulnérabilité, la famille.

 

Retrouvez le programme de l’Université de la vie 2024.

université de la vie 2024 : soirée 3 : « la vie à son achèvement »

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Le congé de naissance, une fausse bonne idée ?

Le congé de naissance, une fausse bonne idée ?

Le congé de naissance, une fausse bonne idée ?

 

Lors de sa conférence de presse du 16 janvier 2024, le président Emmanuel Macron a annoncé la création d’un « congé de naissance », en remplacement de l’actuel congé parental, plus court mais mieux rémunéré. Confirmant ainsi une précédente annonce de la ministre des solidarités Aurore Bergé en novembre dernier, le président a présenté cette réforme comme un « élément utile » pour relancer la natalité en berne. Pourtant, ce projet suscite de nombreuses questions et inquiétudes.

 

Le 8 novembre, Aurore Bergé avait annoncé la création d’un « nouveau droit » pour les familles, à savoir un « congé parental plus court mais mieux indemnisé pour laisser un vrai choix aux familles ». Quelques jours après la conférence de presse, l’Elysée a communiqué plus de détails sur le projet de réforme du congé parental. Ce nouveau dispositif rentrerait en vigueur « courant 2025 ». Le budget correspondant serait inclus dans le prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS).

L’indemnisation par la Sécurité sociale serait calculée au prorata du salaire, jusqu’à un plafond de 1 800 € par mois. Chacun des deux parents pourrait rester six mois auprès de son enfant, mais cette durée prend en compte le congé maternité (16 semaines) et paternité (28 jours). Ce nouveau congé de naissance serait donc en réalité de trois mois et demi seulement pour les femmes, alors que le dispositif actuel permet de prendre un congé parental jusqu’aux trois ans de l’enfant.

Lors de sa conférence de presse, le président Macron a présenté cette réforme comme une composante de son « réarmement démographique ». Pourtant, il n’est pas certain que cette mesure corresponde aux réels besoins des familles. Un sondage mené fin juillet par YouGov pour Le HuffPost révèle que 45 % des Français interrogés sont défavorables à un congé parental raccourci mais mieux rémunéré. 33 % seulement y sont favorables, les autres préférant ne pas répondre. Les femmes sont encore plus nombreuses que les hommes à ne pas en vouloir, puisque 53 % d’entre elles s’y disent défavorables.

Le projet est issu du rapport « Les 1 000 premiers jours » publié en septembre 2020. Ce rapport pose plusieurs constats.

Premièrement, les montants actuels d’indemnisation du congé parental (PreParE) sont très faibles et de moins en moins de femmes y ont recours. Ainsi, depuis le 1er avril 2023, le montant maximal de la PreParE pour un congé parental à taux plein s’élève à 428,71 €. Depuis sa mise en place en 2014, les deux parents d’un enfant de moins de 3 ans doivent solliciter la prestation pour pouvoir bénéficier de la durée maximale de la prestation. 

Or, la présence des parents pendant les premiers mois de vie est particulièrement bénéfique pour les enfants. Le document cite un rapport de l’IGAS selon lequel « l’intérêt de la prise en charge à l’extérieur du domicile parental pour les enfants de moins de 1 an est également très contesté ».

Partant de ces constats, le rapport préconise de « mettre en place un congé « parental » de 9 mois (36 semaines) partageable entre les deux parents, avec un niveau d’indemnisation suffisamment attractif, qui correspondrait à un montant minimum de 75 % du revenu perçu quel que soit le statut. Cela permettrait à l’enfant de rester avec l’un ou l’autre de ses parents pendant toute la première année et d’intégrer ainsi un système d’accueil formel à 1 an. »

En ce sens, on peut se demander si ce projet de réforme tel qu’il a été présenté sera vraiment dans l’intérêt de l’enfant, puisqu’il n’autorisera pour la femme qu’un congé d’une durée maximale de six mois, incluant le congé maternité. Le reste devra être pris par son conjoint. Or, selon une étude réalisée par deux chercheurs de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) en 2021, seuls 0,8 % des pères avaient déjà pris un congé parental à temps plein, contre 13,7 % chez les mères.

Si le désir de rester auprès de son enfant souvent plus présent chez la mère explique sans doute cette différence, des facteurs économiques peuvent également intervenir puisque bien souvent, les revenus des pères sont plus élevés. Même si le nouveau congé parental bénéficiera d’une meilleure indemnisation mensuelle, il n’est pas évident que les hommes l’utilisent davantage.

La question de la garde des enfants

Cette réforme soulève également la question de la garde des enfants. Selon une étude de la Drees de février 2023, « un tiers des enfants de moins de 3 ans sont gardés exclusivement par leurs parents, tandis que la moitié combine un mode d’accueil formel payant ». Que feront les mères si elles ne trouvent pas un mode de garde pour leur enfant à l’issue de leur congé de naissance ? Seront-elles contraintes de démissionner ou de demander à poser un congé sans solde si elles en ont la possibilité ? Auront-elles encore l’assurance de retrouver leur emploi à leur retour ?

En septembre dernier, une étude de l’UFC-Que Choisir révélait que quatre enfants de moins de trois ans sur dix n’ont pas de place pour être gardés actuellement. Selon cette étude, « pour 37 % des parents gardant leurs enfants, il s’agit […] d’une solution par défaut ». Ce constat est à prendre au sérieux puisqu’une étude de l’INED démontre que le taux de couverture de services d’accueil de la petite enfance joue un rôle essentiel dans la décision des couples d’avoir le nombre d’enfants souhaités et donc sur la natalité.

Selon les mots du président lors de sa conférence de presse, le congé parental actuel, pouvant aller jusqu’à trois ans, éloignerait « beaucoup de femmes du marché de travail ». Certes. Mais, plutôt que de raccourcir pour tous le congé parental, n’y aurait-il pas d’autres mesures à déployer pour aider les femmes à revenir plus facilement sur le marché du travail ? Le développement de l’offre d’accueil semble évidement une priorité et une condition nécessaire pour mettre en place un congé plus court.

Mais l’on pourrait aussi imaginer le développement d’offres d’accompagnement et de formation spécifiques pour des femmes qui ont arrêté de travailler pendant plusieurs années.

Enfin, si ce projet de congé de naissance est réellement un « nouveau droit » tel que l’avait présenté Aurore Bergé, pourquoi celui-ci devrait-il s’imposer en remplacement du dispositif actuel, et pourquoi ne pas laisser les deux dispositifs coexister ? L’élaboration de cette réforme en lien avec les partenaires sociaux devra prendre en compte toutes ces questions.

le congé de naissance, une fausse bonne idée ?

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Université de la vie 2024 : Soirée 2 : « La vie dans son déploiement »

Université de la vie 2024 : Soirée 2 : « La vie dans son déploiement »

Université de la vie 2024

Soirée 2 : « La vie dans son déploiement »

 

 

« La vie dans son déploiement » : la 2e soirée de l’Université de la vie a rassemblé près de 8000 participants

 

Inaugurée avec des clés pour “enjoliver” le monde, “La vie dans son déploiement” s’est conclue sur la quête humaine universelle du bonheur. Entre ces deux questions essentielles pour se déployer, la séquence s’est intéressée aux jeunes avec une double interrogation : comment les aider à grandir et à unifier leur vie en faisant des choix libres et responsables et comment les guider quand se banalisent les questionnements de genre, quand être homme ou femme n’est plus si évident ?

 

La question que chacun se pose sur son devenir personnel est valable également à l’échelle de l’humanité. Pour le porte-parole d’Alliance VITA, Tugdual Derville, nous avons à « fonder une humanité nouvelle, qui sache dépasser matérialisme, individualisme et hédonisme, pour dompter la puissance de la technique et protéger la vie ». Pour y contribuer, Tugdual nous invite à devenir des “enjoliveurs”, c’est-à-dire à rendre le monde meilleur en commençant par nous reconnaître héritiers et reliés. « Ici et maintenant, il reste des milliards de façons d’enjoliver le monde : le connaitre et faire connaitre, le réparer et le consoler, le bonifier et l’humaniser… », précise-t-il.

Être “enjoliveur” suppose de porter sur le monde et l’humanité un regard sain : émerveillé, curieux, attentif aux manques, aux blessures, aux besoins. Ce regard sain assumera la tension entre les sentiments de plénitude et d’insatisfaction. Alors peut s’exercer notre triple responsabilité dans notre façon d’enjoliver le monde : responsabilité de préservation, responsabilité de transmission, responsabilité d’innovation.

 

Fort de 14 ans d’expérience d’éducateur à la vie affective et sexuelle, Laurent Blaise constate que les jeunes rencontrés rêvent de construire un amour durable tout en craignant que ce soit impossible. Leur soif de bonheur durable leur semble difficile parce qu’ils manquent souvent d’estime, de confiance en eux, et se posent beaucoup de questions par rapport à leur identité personnelle et à leur avenir affectif.

Ils sont aussi fragilisés par une confrontation précoce à la pornographie, par la pression liée aux réseaux sociaux, par les séparations, la monoparentalité… Pour les aider à répondre à leur désir profond, il est fondamental de parler de relation et pas seulement de relations sexuelles. Et l’animateur de conclure : « Il est bon d’aider le jeune à développer sa réflexion sur ce qu’il veut vivre dans sa relation aux autres, à réaliser que la personne est un être de relation, à développer sa liberté et sa capacité à poser des choix responsables, sans occulter les conséquences de ses actes. »

 

Une psychologue clinicienne a ensuite partagé son expérience d’accompagnement auprès des enfants dits transgenres. Le nombre de jeunes s’estimant l’être est en nette augmentation. Ils vivent une profonde détresse qu’il s’agit de reconnaître et d’accompagner dans la durée tout en gardant à l’esprit qu’en réalité le pourcentage mondial de jeunes réellement dysphoriques reste très faible. De nombreux facteurs peuvent expliquer ce mal-être et chaque histoire est singulière.

Face à un enfant qui manifeste sa volonté de changer de prénom voire de genre, il est essentiel de l’accueillir inconditionnellement, d’écouter son histoire et son ressenti, ce qui ne veut pas dire forcément adhérer sans conditions à son discours. Car tout accepter peut installer le jeune dans une vraie solitude intérieure. Et on risque de passer à côté d’une pathologie cachée et donc de la prise en charge dont il aurait réellement besoin.

 

C’est quoi le bonheur ? C’est sur cette question inépuisable et éclairée par Raphaëlle de Foucauld que s’est achevée cette 2e soirée. Thérapeute et créatrice du concept « 2 minutes de bonheur », Raphaëlle développe des outils simples et concrets pour faire le plein de positif. Selon elle, travailler la qualité des liens avec les autres est primordiale dans cette quête du bonheur. « Profondément, mener une vie en accord avec nos valeurs et apprécier le moment présent sont des chemins de bonheur ».

 

Rendez-vous le 29 janvier pour la 3e soirée intitulée « La vie à son achèvement ».

Retrouvez le programme de l’Université de la vie 2024.

université de la vie 2024 : soirée 2 : « la vie, dans son déploiement »

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