Dossier
Anti-spécisme
“Spécisme”, “anti-spécisme”, de quoi parle-t-on ?
Le mot spécisme entend à la fois désigner et dénoncer une approche qui fonde les droits et la morale sur la distinction entre espèces, en particulier la distinction entre les humains et les animaux. A la vision anthropocentrique, l’antispécisme entend opposer un “pathocentrisme” (“painism” selon l’expression forgée par R Ryder).
L’antispécisme s’inscrit dans la lignée des morales utilitaristes. Selon elles, est éthique ce qui maximise le bien-être collectif. Et ce bien-être collectif est défini à partir de la somme de bien-être des individus.
L’antispécisme étend la recherche du bien-être collectif maximal à tous les êtres vivants qui ressentent la douleur, désignés comme les individus sentients. Partant du postulat que “nous sommes tous égaux devant le ressenti de la souffrance et voulons vivre une vie heureuse”, l’objectif des associations “antispécistes” sera la diminution de la quantité de souffrance des espèces animales, par l’arrêt des expérimentations scientifiques sur les animaux, l’arrêt de la consommation de viande…
L’anthropocentrisme, une responsabilité pour l’ensemble de la terre
L’animal n’est pas une simple machine dotée de mouvement, et il est légitime et juste de dénoncer des abus d’exploitation et des maltraitances. Des progrès immenses restent à faire dans ce domaine. Mais plutôt que de projeter sur les animaux des notions humaines, un anthropocentrisme fécond voit l’humain comme responsable de l’ensemble de l’éco-système de la terre, l’ensemble de la création. Les dinosaures ne se sont pas préoccupés de leur extinction, l’actualité nous montre que les hommes peuvent porter le souci de l’ensemble du vivant.