Université de la vie 2025 – Séquence 3 : « Rester solidaire »

UDV

Université de la vie 2025 – Troisième soirée : « Rester solidaire »

 

Après les liens qui nous unissent, la vulnérabilité qui nous humanise, l’Université de la vie s’est conclue sur la solidarité qui nous élève. Rester solidaire pour rester humain demain, telle était la thématique de cette troisième et dernière soirée qui a rassemblé plus de 8 000 personnes en France et à l’étranger.

 

Avec Blandine Humbert, docteur en philosophie, les participants ont été embarqués dans une démonstration brillante aux sources de la solidarité. La fragilité humaine, caractéristique universelle de l’existence, révèle notre incarnation : « un composé de corps et d’esprit, une chair. » La fragilité appelle à la considération et à l’attention portée à soi et à autrui. C’est de cette double dynamique d’humilité et d’estime de soi que peuvent jaillir la magnanimité c’est-à-dire la force d’âme qui rend généreux, et la solidarité. 

Rester solidaire nécessite un engagement libre et vertueux pour se tenir au côté du souffrant, du malade, du vieillard, de l’homme mourant, des prostitués, des malades atteints d’une pathologie mentale, des migrants, des hommes touchés par la grande précarité, du vivant, du monde. Pour Blandine, rester solidaire c’est finalement « choisir d’honorer tout vivant en refusant un courage du désespoir qui peu à peu stérilise toute action. »

 

Corine Rondel, formatrice premiers secours en santé mentale et prévention du suicide, a ensuite plaidé pour la solidarité auprès de ceux qui traversent des crises suicidaires. En France, le suicide représente 9000 décès et plus de 200 000 tentatives par an. Le moment de la crise suicidaire qui peut conduire à un passage à l’acte est une acmé de douleur psychologique temporaire et réversible. « Et nous savons que nous pouvons agir avant, si nous repérons les signes avant-coureurs. »

Malheureusement, le suicide charrie non seulement un tabou puissant et de fausses représentations, mais il génère aussi de la peur face à une souffrance invisible, la peur de mal faire, de mal dire. Pour sortir de l’impasse, il s’agit d’abord d’aller à la rencontre de l’autre. L’enjeu c’est de faire prendre conscience que tout le monde peut agir sur ces premiers secours. Corine a conclu par ces mots forts : « Ne banalisons jamais une idée suicidaire. Il n’y a que le silence qui tue. »

 

Puissant écho à cet appel à la sensibilisation et à la formation de tous, le témoignage de Marie a montré combien le suicide d’un mari et d’un père, est générateur de souffrances : une plongée dans l’horreur et dans l’irréparable, dans un cataclysme difficile à supporter et à raconter. Avec les années, sa douleur personnelle s’est peu à peu atténuée. La colère qu’elle dit ressentir encore parfois à cause du mal et des dégâts provoqués par ce suicide résonne comme un puissant appel à la prévention universelle du suicide.

 

Dans un temps qui peut sembler chargé d’incertitudes, progresser en humanité passe par un triple mouvement proposé par le porte-parole d’Alliance VITA, Tugdual Derville : « Miser sur l’incalculable, progresser en sagesse et agir ensemble pour le bien commun. » La modernité dont nous sortons, si l’on en croit Romano Guardini dans La Fin des temps modernes, a enfermé l’humanité, par son scientisme exacerbé, dans une impasse autodestructrice.

Pour Tugdual, « le temps à bâtir doit miser sur l’incalculable : l’amour et l’amitié, l’art et la poésie, la décélération et la patience, la contemplation et la transcendance. » « C’est dans la fragilité et la grandeur de l’humanité, l’une et l’autre consenties, que notre puissance d’humanisation peut se déployer. »

 

Cette édition 2025 s’est achevée avec Christophe Bichet, grand témoin de cette dernière soirée. Il est grimpeur professionnel, coach, conférencier et atteint d’une maladie génétique rare. De l’escalade il a appris que dans la vie on est tous des grimpeurs et des grimpeuses : « on doit faire au mieux avec la gravité de notre existence. » Pour lui se dépasser c’est « Faire moins mais être davantage qui on est : on le sent quand on est à sa place, quand on fait des activités qui ont du sens pour nous et pour les personnes qui sont autour de nous. »

En guise de conclusion, Christophe a offert aux participants de l’Université de la vie un message d’espérance sur notre époque. Face aux événements, explique-t-il, « je peux mettre mes lunettes noires et voir que le monde est absolument horrible. Je peux aussi mettre mes lunettes roses et voir les bastions de solidarité, de bienveillance, de générosité qui sont des bouffées d’air frais pour tout le monde. »

 

Après l’Université de la vie, Alliance VITA proposera deux séminaires en ligne en février puis en mars.

université de la vie 2025 – troisième soirée : « rester solidaire »

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Intervenant : Vita

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