Prévention du suicide et santé mentale: une politique à renforcer
Cette année la semaine nationale de prévention du suicide qui se déroule du 3 au 7 février 2025 se conjugue avec la déclaration de la santé mentale comme grande cause nationale, occasion de maintenir un plan ambitieux.
Une hausse récente des décès par suicide
« Après plusieurs décennies de baisse, le taux de suicide semble avoir atteint un plancher à la fin des années 2010 », analysent les auteurs.
Les hommes âgés de 85 à 94 ans demeurent la population la plus à risque avec un taux de 35,2 pour 100 000. La grave question du suicide des personnes âgées demeure un tabou de notre société sur lequel alertent des professionnels du grand âge. Des règles de bonne pratique ont été élaborées par la Haute Autorité de santé pour repérer la souffrance psychique et l’accompagner afin de prévenir les suicides.
D’autre part les hospitalisations pour tentatives de suicide et automutilation connaissent une inquiétante hausse depuis 2020 chez les jeunes femmes de 15 à 19 ans. Ce phénomène est étudié par l’Observatoire national du suicide (ONS) qui va rendre un rapport d’ici la fin du mois de février.
Un récent rapport parlementaire de la mission d’information sur la prise en charge des urgences psychiatriques souligne également que ces hospitalisations « ont progressé de 64 % pour les jeunes femmes de 20 à 29 ans entre 2020 et 2022 et de près de 300 % (298 %) entre 2008 et 2022. Pour les hommes de même âge, elles ont respectivement augmenté de 65 % et 172 % au cours des mêmes périodes. En outre, elles présentent une sévérité supérieure à celle constatée avant la crise, en justifiant des journées d’hospitalisation plus fréquentes dans un service de soins intensifs en raison de passages à l’acte plus violents et du recours plus répandu à des moyens létaux. »
Parler du suicide sauve des vies
Deux dispositifs sont particulièrement pertinents :
- le dispositif VigilanS a pour objectif de maintenir le contact avec les personnes qui ont fait une tentative de suicide, de garder un lien avec elles de façon à prévenir la récidive ;
- le numéro national de prévention du suicide « 3114 » s’adresse à toute personne en détresse ainsi qu’aux professionnels de santé. Ce service est accessible 24h/24 et 7j/7. Il s’adresse à l’ensemble de la population ainsi qu’aux professionnels de santé en recherche d’informations.
Cette année, la semaine nationale pour la prévention du suicide a pour thème « La santé mentale dans tous ses états : prévention partagée, territoire et interactions sociales ». Occasion de mettre en en avant la formation actualisée au repérage, à l’évaluation et à l’intervention de crise suicidaire ; actions de prévention de la contagion suicidaire, information du public.
Avec la formation sentinelle qui rend capable de repérer et d’orienter la personne, cette prévention partagée concerne chaque citoyen.
Agir sur la santé mentale est une urgence sociale
- Informer : Sensibiliser la population à la santé mentale, dès le plus jeune âge, en identifiant les facteurs de risque et les bonnes pratiques pour en prendre soin. Il est crucial de mieux comprendre les maladies qui y sont associées.
- Prévenir : Mettre en place une véritable politique de promotion de la santé mentale. Cela implique de renforcer la prévention, d’améliorer le dépistage précoce et de proposer des réponses adaptées pour traiter la souffrance psychique, en formant et en informant sans relâche.
- Déstigmatiser : Transformer les représentations des troubles psychiques pour redonner espoir. Montrer que le rétablissement est possible grâce aux avancées de la recherche, aux innovations et aux solutions mises en œuvre pour les personnes en situation de handicap psychique. Ces actions peuvent non seulement améliorer la vie des personnes souffrantes, mais aussi celle de leurs proches.
Comme Alliance VITA le rappelait lors de la journée mondiale de prévention du suicide le 10 septembre dernier, cet engagement national doit s’étendre à tout type de suicide. Les débats sur le suicide assisté et l’euthanasie sont inconciliables avec une politique active de prévention du suicide. Il serait irresponsable de présenter un suicide comme souhaitable et de prétendre que l’Etat doit l’organiser.
![prévention du suicide et santé mentale : une politique à renforcer](https://www.alliancevita.org/wp-content/uploads/2025/02/Prevention-du-suicide-et-sante-mentale-une-politique-a-renforcer.jpg)
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