L’accès aux soins, une préoccupation majeure des Français menacée par l’instabilité politique
Des effets conjoncturels de l’instabilité ministérielle
Le 23 décembre dernier, Catherine Vautrin a récupéré le grand ministère du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles qu’elle dirigeait déjà au sein du gouvernement Attal. Sous sa tutelle, Yannick Neuder est nommé ministre délégué à la Santé et à l’Accès aux soins et devient le 7ème à occuper ce poste depuis 2022. Son prédécesseur, Frédéric Valletoux, a déploré cet organigramme qui « ne met pas à sa juste place le sujet majeur de la santé et de l’accès aux soins ».
L’instabilité crée non seulement de l’incertitude chez les professionnels de santé et les institutions mais elle ralentit aussi les décisions. La censure du précédent gouvernement a par exemple entrainé l’arrêt de plusieurs mesures qui étaient inscrites dans le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale 2025 non adopté :
- Une hausse des crédits publics aux Ehpad.
- Des crédits supplémentaires aux départements pour compenser leurs dépenses de prestations sociales versées aux personnes âgées et handicapées.
- Les 100 millions d’euros programmés pour les soins palliatifs dans le cadre du plan de 1 milliard d’euros supplémentaires sur dix ans pour la filière.
Des défis structurels exacerbés
Si les ministres se succèdent, les problématiques, elles, demeurent.
- La France fait face à un manque critique de médecins généralistes et de spécialistes, amplifié par le départ de nombreux professionnels en retraite et que l’arrivée de nouveaux diplômés ne suffit pas à combler. Certaines régions sont de plus en plus dépourvues de praticiens, compliquant l’accès aux soins pour des millions de Français. Face aux délais d’attente ou aux difficultés à obtenir un rendez-vous, nombre d’entre eux renoncent ou reportent leurs soins, aggravant des pathologies qui pourraient être traitées plus tôt. Les urgences sont saturées, et les délais pour des consultations ou des opérations augmentent.
- L’incapacité à affronter le défi du vieillissement et de son corollaire, la dépendance, pèse à la fois sur les personnes âgées, trop souvent mal prises en charge, et sur le système de santé lui-même. Indispensable, l’adoption d’une loi grand âge, maintes fois annoncée puis reportée, nécessite une vision qui s’inscrive dans la durée.
Ces attentes doivent pleinement mobiliser le gouvernement et les élus. Par conséquent, le retour d’un texte sur la fin de vie apparaitrait comme une diversion voire une manœuvre aussi irresponsable qu’indécente. Il est urgent de répondre à cette demande criante d’accès aux soins, certainement pas d’ouvrir la porte à l’euthanasie ou au suicide sur ordonnance.
« Ma grande tante est décédée en Isère, dans de grandes souffrances, d’un cancer généralisé. Elle aurait dû bénéficier de soins palliatifs pour la soulager, mais il n’y avait pas de lit de soins palliatifs à l’hôpital. Ils l’ont renvoyée chez elle avec de la morphine et c’est tout. »
« Après une opération cardiaque je devais suivre des séances de kiné. J’ai téléphoné à 14 kinés. Tous étaient surbookés, aucun n’a pu me prendre ! J’ai donc laissé tomber. A Bordeaux en décembre 2024 ! »
J’attends des soins, pas l’euthanasie !
Suivez-nous sur les réseaux sociaux :