PLFSS 2025 : un projet qui inquiète les professionnels du grand âge
L’examen du Projet de Loi de Financement de la Sécurité sociale (PLFSS) démarre le 28 octobre 2024 en séance à l’Assemblée nationale. Il intervient dans un contexte économique très tendu. Il est l’objet de nombreuses critiques, en particulier de la part des professionnels du grand âge qui soulignent le manque d’ambition et d’anticipation du gouvernement.
Si l’on considère les moyens supplémentaires alloués, on observe que ce budget tente de soupoudrer tant bien que mal sans refonder et rationaliser les politiques antérieures.
Les engagements pour le soutien à l’autonomie et à l’inclusion représentent 1,8 Milliards d’Euros supplémentaires, ils sont cependant à relativiser et à remettre dans un contexte d’économie globale. Les mesures visent à financer des urgences :
- le déploiement de 50 000 solutions pour mieux accompagner les personnes en situation de handicap, d’ici 2030, un engagement souscrit dans le cadre de la conférence nationale du handicap de 2023 ;
- le renforcement de l’offre de répit en accord avec la stratégie nationale 2023-2027 « Agir pour les aidants » ;
- une réponse aux difficultés financières des Ehpad ;
- la diversification de l’offre de lieux de vie pour les personnes âgées en perte d’autonomie ;
- le soutien à la mobilité et le travail partenarial des aides à domicile par les départements qui ouvre des aides spécifiques aux personnes les plus défavorisées (100 millions d’euros y sont affectés).
Elles pointent du doigt également « l’insuffisance des objectifs d’emploi au regard du choc démographique ». Alors que le secteur va devoir recruter près de 400 000 personnes à horizon 2030, le PLFSS prévoit la création de 6 500 postes pour l’année prochaine.
Deux chantiers majeurs méritent une politique cohérente sur le long terme dont Alliance VITA demande qu’ils puissent se retrouver dans les PLFSS ultérieurs :
- lancer les travaux d’une loi de programmation pluriannuelle sur le grand âge et la dépendance, comme le prévoit l’article 10 de loi n° 2024-317 du 8 avril 2024 portant mesures pour bâtir la société du bien vieillir et de l’autonomie,
- voter une loi de programmation sur les soins palliatifs, assortie d’un comité de suivi et d’évaluation, composé de parlementaires, de professionnels de santé, de représentants d’associations et de personnes qualifiées, chargé de rendre publiquement compte, chaque année, de l’état d’avancement du programme.
Comme le prévoit la procédure s’agissant du Projet de loi de finance et du PLFSS, le texte examiné sera le texte initial du gouvernement.
[1] Le champ des Lois de Financement de la Sécurité Sociale est plus restreint que celui des administrations de sécurité sociale (ASSO) : il n’intègre pas les régimes complémentaires obligatoires, le régime de l’assurance-chômage ni les comptes des hôpitaux. Si on les intègre, la sécurité sociale (au sens large) représente un montant de dépenses de 795 Milliards d’Euros en 2025. A distinguer du total des dépenses de protection sociale (incluant notamment le RSA, les allocations logement, les bourses scolaires, etc…) dont le montant global s’établissait à 849 Milliards d’Euros en 2022, soit 32,2 % du PIB.
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