COMMUNIQUE DE PRESSE – 4 octobre 2024
Fin de vie : s’atteler aux vraies priorités
Le premier ministre vient d’annoncer qu’il reprendrait le projet de loi fin de vie tel qu’il était au moment de la dissolution, se disant personnellement favorable au premier projet sans être forcément d’accord avec tous les amendements. Si le premier ministre souligne le caractère approfondi des débats, ces derniers ont surtout montré l’impossibilité de tenir un cadre dès qu’est levé l’interdit de tuer. En deux semaines de discussion – et contre la volonté du gouvernement de l’époque – le digues majeures utilisées par le gouvernement comme argument pour promouvoir ce texte comme « mesuré » avaient déjà sauté, à commencer par celle de l’horizon temporel du pronostic vital engagé pour accéder à la prétendue « aide à mourir ».
Peut-on repartir comme si le contexte politique, l’Assemblée nationale et le gouvernement n’avaient pas changé ? Alors que le pays traverse une grave crise institutionnelle et budgétaire – mais aussi sanitaire – il y aurait une forme d’indécence à vouloir légaliser, comme si c’était l’urgence, le suicide assisté et l’euthanasie. Interrogés en septembre sur leurs attentes vis-à-vis du nouveau 1er ministre, les Français ont répondu d’abord le pouvoir d’achat et ensuite le système social comprenant la santé et les retraite. La fin de vie arrive loin derrière en 15ème position.
Le risque est grand que des patients fragiles, faute d’accès aux soins, se tournent vers la mort provoquée.
Quant aux soignants que Michel Barnier dit vouloir écouter, nombre d’entre eux et en particulier ceux qui accompagnent les malades en fin de vie, n’ont eu de cesse de rappeler que donner la mort n’est pas un soin.
Pour Alliance VITA, un projet de loi fin de vie de fraternité doit prioriser des moyens ambitieux pour garantir l’accès aux soins palliatifs à tous ceux qui en ont besoin, partout sur le territoire. La priorité c’est aussi de régler les multiples crises qui fragilisent le système de santé : crise de l’hôpital public et des EHPAD, déserts médicaux, difficultés d’accès aux soins.
Enfin l’impératif pour tout gouvernement, est de proposer une vision de long terme qui prenne en charge les grands défis socio-sanitaires comme celui du vieillissement.
Contact presse
Claire-Anne Brulé
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