Suicide – euthanasie : deux poursuites judiciaires durant l’été
Deux affaires de morts provoquées ont conduit à ouvrir des informations judiciaires au cours de l’été.
Réchappée d’un suicide provoqué
Le premier cas s’est déroulé à Grenoble le 14 août dernier. Une femme de 91 ans a obtenu des produits létaux par l’intermédiaire de deux octogénaires, militants pro euthanasie de l’association Ultime liberté. La femme, elle-même militante, n’a pas supporté le produit qu’elle a vomi après l’avoir ingéré le 14 août dernier. Elle est actuellement hospitalisée.
C’est son fils qui a signalé à la police que des personnes présentes au domicile de sa mère avaient «voulu la tuer». Ces dernières ont été mises en examen pour « exercice illégal de la profession de pharmacien » et « propagande en faveur de produits préconisés comme moyens d’aide au suicide ».
Selon les propos du juge d’instruction rapportés par l’AFP, elles sont également poursuivies pour avoir “provoqué la victime au suicide en lui fournissant différents produits” et pour avoir “fait de la publicité” en faveur des moyens de se donner la mort, deux infractions qui visent également l’association ultra militante. Cette dernière a publié un communiqué dès le 16 août en soutien à ses deux membres, arguant que c’était la volonté de la femme de se suicider.
Cette association a déjà été condamnée en 2021 pour trafic de pentobarbital, produit létal interdit en France pour les humains. Sa fondatrice a déploré l’attitude du fils car il avait pourtant été mis au courant selon ses propos rapportés par le journal La Croix.
Etre au courant n’est pas pour autant consentir spécialement quand il s’agit de suicider sa propre mère avec l’appui d’une association qui, selon les propos du procureur de la République de Grenoble, « pratique un militantisme offensif promouvant les moyens de se donner la mort. ».
C’est justement la mission de la justice de protéger les personnes contre ces infractions passibles de trois ans de prison et 30 000 à 40 000 euros d’amende.
Information judiciaire pour « meurtre sur ascendant »
La seconde poursuite judiciaire concerne une femme de 71 ans, hospitalisée en soins palliatifs à Lyon et qui a été victime le 24 août d’une surdose de morphine, selon le signalement fait par le personnel hospitalier.
Cette femme était en train de recevoir des doses progressives de morphine, administrée sur 48 heures, pour être soulagée de douleurs dans le cadre d’une maladie non divulguée. Une de ses filles, en accord avec sa sœur et son frère, tous les trois quarantenaires, aurait vidé toute la seringue d’un seul coup à l’insu du personnel soignant pour « mettre fin aux souffrances de sa mère », selon ses dires.
L’enquête est confiée à un juge d’instruction. On peut s’interroger sur les mobiles qui ont conduit à un tel agissement alors que cette femme était prise en charge en soins palliatifs. Face à des proches éprouvés qui ont cru devoir passer à l’acte, la justice a la délicate mission de protéger les personnes vulnérables…
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