Législatives 2024 : quels sont les programmes des candidats sur la fin de vie et le grand âge ?
Excepté pour la majorité présidentielle qui voudrait faire de l’examen du projet de loi sur la fin de vie une priorité, ce sujet n’est pas au cœur des programmes des différents camps politiques pour les élections législatives qui auront lieu le 30 juin et le 7 juillet 2024. Quant au grand âge, c’est le grand oublié de ces législatives.
La dissolution annoncée le 9 juin par le président de la République a mis un coup d’arrêt au projet de loi sur la fin de vie dont l’examen en séance publique à l’Assemblée nationale avait commencé le 27 mai. Les candidats aux législatives sont partagés sur l’importance à accorder à ce sujet dans leurs programmes.
Une priorité pour la majorité présidentielle
En cas de victoire du camp présidentiel sous l’étiquette « Ensemble pour la République », Gabriel Attal a annoncé que le texte sur la fin de vie autorisant une « aide à mourir » serait remis à l’ordre du jour de la nouvelle Assemblée dès le mois de juillet, avant les Jeux Olympiques. Interrogée sur France Inter lundi 24 juin, l’ancienne présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a affirmé qu’elle remettrait le texte sur la fin de vie à l’ouvrage en priorité, car c’est un texte « très attendu par nos compatriotes ».
Absence dans les autres programmes
Néanmoins, cette position est isolée dans les débats pour les législatives. La fin de vie ne figure pas dans le programme du Nouveau Front Populaire, même si plusieurs voix au sein de l’alliance de gauche se sont exprimées en faveur d’un projet de loi pour l’euthanasie ou le suicide assisté. Fabien Roussel, secrétaire national du Parti Communiste Français (PCF), a appelé à la reprise du débat parlementaire. De son côté, le député sortant LFI Hadrien Clouet, candidat à sa réélection, s’est engagé à redéposer le projet de loi s’il est élu.
Les programmes des Républicains (LR) et du Rassemblement National (RN) sont muets sur la question. Au sein de ces partis, les candidats sont eux-mêmes divisés. Certains ont exprimé leur souhait de développer les soins palliatifs. Ce qui ressort, c’est que la fin de vie n’est pas un sujet de campagne pour ces législatives.
Le grand âge, le grand oublié de ces législatives
Au vu des défis immenses soulevés par le vieillissement de la population française et de la crise que connaît le secteur du grand âge, on aurait pu s’attendre à ce que ce sujet soit traité par les différentes formations politiques. Une loi grand âge avait été annoncée dès 2018 par Emmanuel Macron et promise encore en novembre 2023 par la Première ministre Elisabeth Borne. Or, il faut croire que le grand âge ne fait pas recette.
Sur ce sujet, on trouve à peine deux lignes dans le programme du Nouveau Front Populaire, qui propose de « lancer un plan Grand âge en rénovant les EHPAD, en augmentant et en formant les professionnels du grand âge ». Le programme de douze pages d’Ensemble pour la République ne contient absolument aucune proposition sur le sujet. Le Rassemblement National (RN) propose à la rubrique santé de « renforcer le soutien aux proches-aidants » sans préciser comment.
Les candidats aux législatives seraient bien avisés de se pencher sur le baromètre Ifop/Synerpa 2024 sur le grand âge et les enjeux du vieillissement publié ce lundi 24 juin. Selon ce baromètre, près de 7 Français sur 10 estiment que les pouvoirs publics n’ont pas pris de mesures suffisantes pour améliorer la situation en EHPAD (69 %). Ils pourraient également s’intéresser aux résultats du baromètre RH & Finances publiés le 14 juin par la Fédération nationale des associations de directeurs d’établissements et services pour personnes âgées (FNADEPA).
Celui-ci montre une nouvelle dégradation de la situation financière des établissements et services pour personnes âgées, quel que soit leur statut, public comme privé. Selon cette enquête menée auprès des 1 500 adhérents de la FNADEPA, 65 % des ESMS sont déficitaires en 2023 et 58 % d’entre eux manquent de personnel.
Dans ce contexte, Alliance VITA rappelle, que, parmi ses 5 voies prioritaires pour ces législatives, figurent en première place l’urgence de voter une loi solidaire pour les aînés et la nécessité de garantir de l’accès à des soins palliatifs pour tous. Ces questions ne pourront être éludées par le prochain gouvernement.
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